Les grands chevaux bleus de Franz Marc

Verdun, 1916 : « Les chasseurs ne se rendent pas »

Verdun… Parfois surnommée la Reine des Batailles, elle a durablement frappé l’imaginaire collectif français avec ses 700 000 victimes franco-allemandes, sa durée (de 21/02/1916-18/12/1916) et surtout, le slogan lancé aux Poilus en partance pour le front. Ils ne passeront pas… Mais derrière cette tragédie héroïque, se cachent, avant tout, des hommes, piégés dans l’une des plus terribles absurdités militaires de tous les temps. Émile a … Continuer de lire Verdun, 1916 : « Les chasseurs ne se rendent pas »

Couverture de l’ouvrage RIGNAC Paul, Ngo Dinh Diem : une tragédie vietnamienne

Ngo Dinh Diem : une tragédie vietnamienne – Paul Rignac

Paru à l’été 2018, ce livre érudit avait échappé à notre vigilance, alors que Paul Rignac est un ami fidèle de notre Commission, déjà venu nous présenter en février 2014 son précédent et pertinent ouvrage La désinformation autour de la fin de l’Indochine française. Je ne peux que corriger cet oubli, d’autant plus qu’il a eu l’amabilité de citer longuement un article que j’avais consacré au général Nguyen Van Hinh, le créateur et 1er chef de l’armée vietnamienne, qui fut l’une des premières victimes du « coup de balai » antifrançais de Ngo Dinh Diem. Continuer de lire Ngo Dinh Diem : une tragédie vietnamienne – Paul Rignac

Au premier plan, Henri Lafont (à gauche) et Pierre Bonny (à droite), lors du verdict rendu par la Cour de justice de la Seine, le 11 décembre 1944, qui les condamne tous deux à mort. On aperçoit Alexandre Villaplane au centre se prendre la tête à l’annonce du verdict

Alexandre Villaplane, capitaine de l’équipe de France et traître à la nation

Alexandre Villaplane est de ceux qui auraient pu avoir leur nom associé à des rues en France. Son histoire, aussi belle fut-elle à ses débuts, à certains égards, se termina bien plus funestement. Né à Alger en 1904, il quitta l’Algérie française à l’âge de 14 ans pour venir habiter près de Sète avec ses parents. En arrivant dans la métropole, Alexandre Villaplane avait déjà … Continuer de lire Alexandre Villaplane, capitaine de l’équipe de France et traître à la nation

Les maréchaux de Staline, Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri

Les maréchaux de Staline – LOPEZ Jean et OTKHMEZURI Lasha

Staline a nommé 38 maréchaux : cinq en 1935, trois en 1940, huit en 1943-1944 et un (Sokolovski) en 1946. Les auteurs en présentent donc dix-sept, ayant écarté d’une part Staline, Beria et Boulganine, d’autre part les « maréchaux d’arme » (troupes blindées, artillerie, génie, transmissions, aviation). Leur rétablissement en 1935 clôt une période d’antimilitarisme bolchevik qui avait aboli le nom même d’officier au profit des « commandants » – kombrig, komdiv, komkor, komandarm -, surveillés de près par les commissaires politiques, tant est grande chez les communistes la hantise du « généralat » comme disait Robespierre. Le contexte de 1935 explique ce changement : slogan stalinien « Les cadres décident de tout » et double menace, allemande – Hitler vient de rétablir le service militaire obligatoire – et japonaise sur la frontière de l’Amour. Continuer de lire Les maréchaux de Staline – LOPEZ Jean et OTKHMEZURI Lasha

Les-epurations-de-l'Armee-francaise

Les épurations de l’armée française, 1940-1966 – BOURACHOT André & ORTHOLAN Henri

Les vicissitudes politiques de la France – une quinzaine de constitutions et de gouvernements provisoires de 1791 à 1958 – se sont traduites par des épurations successives de l’armée. La Convention jacobine a fait guillotiner des généraux suspects de royalisme ou de tiédeur sur le champ de bataille, et la Terreur blanche de 1815-1816 a coûté la vie à deux maréchaux – Ney, fusillé, et Brune, assassiné – ainsi qu’aux généraux La Bédoyère, Chartran, César et Constantin Faucher, Mouton-Duvernet, tous fusillés, et Ramel, assassiné. Le général André Zeller a fait revivre cette période (1814-1823) dans Soldats perdus (1977). Continuer de lire Les épurations de l’armée française, 1940-1966 – BOURACHOT André & ORTHOLAN Henri

Ma vie sous le règne de Hitle

Ma vie sous le règne d’Hitler – Günter ALLISCH

Préfacé par le caporal Germain Nault, du régiment de la Chaudière, ce livre raconte les tribulations d’un Berlinois, né à La Charité en 1920, jusqu’en 1945, et l’on y retrouve l’esprit de la célèbre trilogie de Hans Hellmut Kirst, 08/15, où le héros, Asch, réussit à naviguer sans dommage au milieu des « juteux » obtus et des nazis jusqu’au-boutistes. Enfant pauvre, Günter Gallisch vit avec sa mère, abandonnée par son mari, à Wedding-la-Rouge, bastion du KPD où schupos et SA ne s’aventuraient qu’à leurs risques et périls. Sur trente familles de son immeuble, seuls trois hommes avaient un emploi régulier. Apprenti et nageur de haut niveau, il a refusé d’être embrigadé dans la Hitlerjugend. Il raconte La nuit de Cristal (novembre 1938), le saccage et le pillage des boutiques juives, les Juifs emmenés en camion à Oranienburg-Sachsenhausen, la grande synagogue en flammes. Ses voisins, les Schwartz, parvinrent à survivre, cloîtrés chez eux, jusqu’aux bombardements de 1945[1]. Continuer de lire Ma vie sous le règne d’Hitler – Günter ALLISCH

Lasalle avec ses officiers devant Stettin en 1806

Comment faire tomber une forteresse… quand on n’en a pas les moyens ?

Presque tout le monde connaît, du moins de nom, l’invraisemblable stratagème d’Ulysse, chef des Grecs, pour entrer dans la cité de Troie et s’en emparer lors de la guerre éponyme. Le fameux Cheval de Troie est entré dans la légende. Or, certains grands chefs de guerre ont parfois réalisé des exploits semblables à celui d’Ulysse… Nous sommes en 1373. La guerre de Cent Ans bat … Continuer de lire Comment faire tomber une forteresse… quand on n’en a pas les moyens ?

Couverture de ANCEAU Éric, Ils ont fait et défait le Second Empire

Ils ont fait et défait le Second Empire – ANCEAU Éric

Parmi les vingt-cinq personnalités retenues par l’auteur, cinq ont trait à l’histoire militaire. Abd el-Kader, émir de Mascara (1808-1883), descendant du Prophète, exceptionnellement doué, était docteur de la loi coranique à douze ans. À 24 ans, il a organisé les « bases d’un proto-État centré sur l’Oranais » et Bugeaud l’a qualifié d’« homme de génie ». Après sa reddition au duc d’Aumale en 1847, il a été, contrairement aux assurances données, emprisonné à Toulon. Voyant dans la chute de Louis-Philippe et l’avènement de la Deuxième République un châtiment divin, il est transféré à Pau, puis à Amboise. Continuer de lire Ils ont fait et défait le Second Empire – ANCEAU Éric

Les-marechaux-d-Empire-Les-paladins-de-Napoleon

Les maréchaux d’Empire : les paladins de Napoléon – BRUYERE-OSTELLS Walter

Traitant un sujet qui n’avait pas été mis à l’ordre du jour du monde de l’édition depuis il y a vingt à trente ans, par Louis Chardigny ou Frédéric Hulot, le Professeur Walter Bruyère-Ostells s’est essayé à un style difficile qui est de retracer en un peu moins de 400 pages le destin de ceux qu’il a appelés fort justement les « paladins de Napoléon ». D’emblée, dans une première partie, il les étudie en parallèle en les caractérisant non seulement d’après leurs origines sociales, mais aussi selon leurs qualités et leurs défauts, tant au plan militaire, qu’au plan administratif ou tout simplement humain. Continuer de lire Les maréchaux d’Empire : les paladins de Napoléon – BRUYERE-OSTELLS Walter

La Grande muette : la libération de la parole militaire face au devoir de réserve

En avril 2020, la lettre ouverte des généraux publiée dans les colonnes du magazine conservateur Valeurs Actuelles avait fait grand bruit au sein de la Grande muette[1]. Dans cette tribune, des officiers supérieurs de l’armée à la retraite[2] appelaient les dirigeants politiques à une prise de conscience de l’état actuel de la France et plaidaient pour la mise en place d’actions concrètes et immédiates afin … Continuer de lire La Grande muette : la libération de la parole militaire face au devoir de réserve