Couverture de BRUN Jean-François, La Grande Armée : analyse d'une machine de guerre, Paris, Pierre de Taillac, 2022, 572 p.

La Grande Armée : analyse d’une machine de guerre – Jean-François Brun

Une redingote grise sous un austère bicorne, de grands soldats arborant les sombres bonnets à poils, leur fière moustache et la Légion d’honneur reçue pour avoir souri aux canons de l’Europe coalisée contre la France de 1793 à 1815, voilà ce qui apparaît au monde lorsque sonne le nom de la « Grande Armée ». De ces hommes, issus du fertile terreau français de la … Continuer de lire La Grande Armée : analyse d’une machine de guerre – Jean-François Brun

Saint-Cyr dans la tourmente

Saint-Cyr dans la tourmente – PÂRIS Bertrand

Lorsqu’une guerre éclate, l’une des premières victimes est souvent la formation des élèves-officiers. La tentation est alors très forte de la sacrifier pour envoyer ces officiels en devenir combattre au plus vite. Ainsi, Bonaparte avait décrété une scolarité de deux ans qui n’a guère été observée qu’en 1809. La guerre de 1914 s’accompagne d’une fermeture de Saint Cyr, comme cela avait été le cas en 1870. Et, entre 1938 et 1947, les difficultés rencontrées par les différents régimes pour continuer à former des officiers de recrutement direct sont encore plus grandes. En s’appuyant sur des archives méconnues et dispersées, sur de très nombreux témoignages et à l’aide de dizaines d’entretiens avec d’anciens élèves, le général Bertrand Pâris est le premier à écrire cette autre histoire de Saint-Cyr.

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Expérimentations en laboratoire au sein de l’unité 731, entre 1932 et 1945, Pouazity3, Wikimedia commons

L’unité 731 ou comment mener une guerre bactériologique

La guerre bactériologique, un terme aussi mystérieux qu’effrayant. Pourtant, bon nombre de belligérants ont essayé d’utiliser des armes peu conventionnelles pour parvenir à leurs fins. C’est le cas en particulier du Japon de l’ère Shōwa[1] sur lequel nous revenons ici. Dans les années 1930, le pays cherche à épargner ses soldats tout en infligeant un maximum de pertes à l’adversaire. Cela fait alors plusieurs décennies … Continuer de lire L’unité 731 ou comment mener une guerre bactériologique

Un yakuza tatoué court pour aider son camarade, qui se bat contre la police. Suzuki Kinsen, Artelino.com, Ukiyo-e.org, Domaine Public, Wikimedia Commons,

Criminalité organisée et chose militaire : comparer l’engagement entre les soldats français et les yakuza

« Les guerres, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et qui s’entre-tuent parce que d’autres gens qui se connaissent bien ne parviennent pas à se mettre d’accord »[1]. Si cette citation de l’auteur Paul Valéry s’applique sans mal au fait guerrier, elle peut également rappeler les normes qui semblent régir la criminalité organisée et, plus particulièrement, les mafias. Sur le plan sémantique, on distingue … Continuer de lire Criminalité organisée et chose militaire : comparer l’engagement entre les soldats français et les yakuza

Ivan Vladimirov, "Dans les sous-sols de la Tchéka", 1919

La Tchéka

C’est en 1917, un 20 décembre (7 selon le calendrier julien) pour être plus exact, que naquit en Russie soviétique la « Commission extraordinaire panrusse pour la répression de la contre-révolution et du sabotage », plus communément désignée sous le nom de Tchéka. Comme son nom l’indique, elle consistait en une organisation chargée de mener les opérations contre les adversaires du nouveau pouvoir en place. … Continuer de lire La Tchéka

Chute de l'empire assyrien

La chute de l’empire assyrien

Au VIIe siècle avant notre ère, la puissance assyrienne connut son apogée : le redoutable empire[1] du dieu Aššur[2] avait imposé son joug dans tout le Proche-Orient, des contreforts du Zagros à la côte levantine. Sous le règne d’Aššurbanipal (669-627 av. J.-C.), l’empire atteignit son zénith. Le « roi des quatre régions », comme le désignent les inscriptions royales[3], ne semblait souffrir de la concurrence sérieuse d’aucun autre … Continuer de lire La chute de l’empire assyrien

Marengo-ou-l-etrange-victoire-de-Bonaparte

Marengo ou l’étrange victoire de Bonaparte – TULARD Jean

Défaite transformée en victoire, Marengo occupe une place originale parmi les batailles livrées par Bonaparte. Ignorant les mouvements de l’Autrichien Melas, il a fait avancer le 14 juin 1800 sans précaution les 17 000 hommes de Lannes et Victor. Attaqués par 38 000 Impériaux, enfoncés les Français sont en pleine retraite en début d’après-midi. Arrivé vers onze heures, le Premier Consul stoppe le repli et Desaix, à la tête de la division Boudet, appuyé par la cavalerie de Kellermann et l’artillerie de Marmont, culbute l’ennemi qui laisse plus de 9 000 hommes sur le terrain contre 6 000 Français. Continuer de lire Marengo ou l’étrange victoire de Bonaparte – TULARD Jean

la bataille d’Ichi no Tani

Le clan Taira et le conflit de Genpei : la fin d’un régime (4/4)

À travers nos trois précédents articles de ce dossier, nous avons étudié la manière dont le clan Taira s’était hissé au pouvoir grâce à des conflits armés, l’instauration de systèmes économiques et religieux, ou encore des relations matrimoniales. De cette manière, leur chef, Taira no Kiyomori 平清盛 (1118-1181), a tenté de mettre en place une lignée impériale Taira et de légitimer la place de son clan au sein de la haute aristocratie. Continuer de lire Le clan Taira et le conflit de Genpei : la fin d’un régime (4/4)

La chanson de geste en France

Le sous-genre de l’épopée que nous appelons « chanson de geste » ou « geste », du latin gesta (« hauts faits »), est un poème versifié formé de laisses[1] de longueur variable, mono-assonancées ou mono-rimées[2], dont le mètre fut originellement le décasyllabe, mais devint majoritairement l’alexandrin dans les chansons plus tardives[3]. Des procédés de reprise ou de parallélisme assurent la continuité du récit et l’enchaînement entre les laisses. De forme … Continuer de lire La chanson de geste en France

Représentation de la bataille de la rivière Uji, les Taira (à gauche) attaquant les troupes de Minamoto no Yorimasa (à droite) sur le pont et traversant la rivière

Le clan Taira et le conflit de Genpei : les premières remises en question du régime Taira (3/4)

Dans les deux premières parties de notre dossier, nous nous étions penchés sur la manière dont le clan Taira, et notamment son chef, Taira no Kiyomori 平清盛 (1118-1181), s’était hissé au pouvoir grâce à ses relations avec le « régime de la maison de l’empereur retiré », l’insei 院政, sa participation à des conflits guerriers et la réutilisation à son compte de systèmes politiques, matrimoniaux, économiques et religieux. Continuer de lire Le clan Taira et le conflit de Genpei : les premières remises en question du régime Taira (3/4)