Le 30 juin 1934 : la nuit des Longs Couteaux. Histoire d’un règlement de comptes

La nuit du 29 au 30 juin 1934 marqua les mémoires allemandes, et plus globalement européennes, puisqu’elle constitua le début de l’épuration, par le régime politique, de l’organisation paramilitaire Sturmabteilung (SA, « section d’assaut »)[1]. Les SA[2] furent créées par Adolf Hitler le 8 août 1921 et leur premier chef (Oberster SA-Führer) fut Emil Maurice[3]. L’objectif poursuivi dans un premier temps, lors de leur création, était de … Continuer de lire Le 30 juin 1934 : la nuit des Longs Couteaux. Histoire d’un règlement de comptes

Couverture de l'ouvrage d'Alexandre Wattin, L’armée de la RDA : Die Nationale Volksarmee : l’autre pilier du Pacte de Varsovie

L’armée de la RDA : Die Nationale Volksarmee – Alexandre WATTIN

On n’a pas oublié les images en couleurs diffusées à la télévision, du temps de la présidence de Valéry Giscard d’Estaing ou de celle de François Mitterrand, sur cette armée qui défilait au pas de l’oie et rappelait de mauvais souvenirs à nos aînés, tout en cultivant les vertus socialistes et en veillant jalousement au statu quo à la frontière avec l’Allemagne fédérale. Les forces armées de la « Prusse rouge » servaient alors de vitrine à un régime policier dont la STASI était le gardien vigilant. Continuer de lire L’armée de la RDA : Die Nationale Volksarmee – Alexandre WATTIN

Von Rundstedt le maréchal oublié

Von Rundstedtle maréchal oublié – Laurent SCHANG

Cette biographie d’un des maréchaux les moins connus de la Wehrmacht, même si chacun a entendu ou lu au moins une fois son nom lorsqu’il a étudié peu ou prou la Seconde Guerre mondiale, fut une gageure, et on peut avouer que le pari a été globalement très bien tenu. Le maréchal le plus ancien de la Wehrmacht, déjà 65 ans au début de la guerre, fut en fait le prototype et le symbole exemplaire de l’officier d’ancien régime au service du nouveau régime nazi. Continuer de lire Von Rundstedtle maréchal oublié – Laurent SCHANG

Le guide du Paris occupé

Le guide du Paris occupé – Jean-Baptiste ORDAS

Comment dire le choc ressenti en ouvrant ce guide d’un temps révolu, et souvent occulté par les nouvelles générations ? Il m’a renvoyé à celui ressenti lors de l’exposition en 2008 des photos en couleurs d’André Zucca sur les Parisiens sous l’Occupation. Zucca, un « Doisneau » compromis par ses reportages dans Signal, avait admirablement perçu la résilience du peuple de la capitale, dans toute sa diversité, face à l’omniprésence dans ses rues des soldats en vert-de-gris et des « souris grises ». On ressentait l’impression, photo après photo, que les Parisiens ne les « voyaient » même plus, tout en se méfiant bien sûr de leurs réactions. Tout le monde savait qu’un combat clandestin et dangereux contre l’occupant se jouait dans les coulisses d’un décor quotidien d’apparence paisible, mais l’essentiel pour l’immense majorité de la population française, à Paris comme ailleurs, c’était d’éviter de « prendre des coups » et d’assurer sa pitance au milieu de toutes les pénuries… en soutenant au moins moralement la Résistance, et en attendant une libération tant souhaitée. Continuer de lire Le guide du Paris occupé – Jean-Baptiste ORDAS

Ma vie sous le règne de Hitle

Ma vie sous le règne d’Hitler – Günter ALLISCH

Préfacé par le caporal Germain Nault, du régiment de la Chaudière, ce livre raconte les tribulations d’un Berlinois, né à La Charité en 1920, jusqu’en 1945, et l’on y retrouve l’esprit de la célèbre trilogie de Hans Hellmut Kirst, 08/15, où le héros, Asch, réussit à naviguer sans dommage au milieu des « juteux » obtus et des nazis jusqu’au-boutistes. Enfant pauvre, Günter Gallisch vit avec sa mère, abandonnée par son mari, à Wedding-la-Rouge, bastion du KPD où schupos et SA ne s’aventuraient qu’à leurs risques et périls. Sur trente familles de son immeuble, seuls trois hommes avaient un emploi régulier. Apprenti et nageur de haut niveau, il a refusé d’être embrigadé dans la Hitlerjugend. Il raconte La nuit de Cristal (novembre 1938), le saccage et le pillage des boutiques juives, les Juifs emmenés en camion à Oranienburg-Sachsenhausen, la grande synagogue en flammes. Ses voisins, les Schwartz, parvinrent à survivre, cloîtrés chez eux, jusqu’aux bombardements de 1945[1]. Continuer de lire Ma vie sous le règne d’Hitler – Günter ALLISCH

PORTE Rémy, 1940 : vérités et légendes

1940 : vérités et légendes – Rémy Porte

Ce livre de Rémy Porte, que l’on ne présente plus à nos lecteurs, a le mérite de faire le point 80 ans après la plus terrible défaite de nos armées par suite d’une succession d’événements tous plus dramatiques les uns que les autres en moins d’une année. Pour ce faire, l’auteur choisit de répondre à trente questions qui font encore l’objet sinon de controverses, du moins de nombreux jugements et parfois de réflexions sur ce qui a prévalu en si peu de temps à une si terrible défaite. Ainsi, la défaite française était-elle due au retrait prématuré des Britanniques ou bien alors à un complot de nos élites favorables à la victoire nazie plutôt qu’à une France bolchevisée ? Continuer de lire 1940 : vérités et légendes – Rémy Porte

Que fête-t-on le 11 novembre?

Que fête-t-on le 11 novembre ?

Le jour de la Saint-Martin (saint patron des soldats), le 11 novembre 1918, à la onzième heure d’une journée automnale : les cloches sonnent à la volée. L’armistice est signé, la guerre semble terminée. Aujourd’hui, nous commémorons cent ans plus tard cette signature. Mais, derrière celle-ci se cache beaucoup d’événements que nous devons commémorer. Depuis plusieurs semaines, les polémiques autour des commémorations pullulent. Nous allons … Continuer de lire Que fête-t-on le 11 novembre ?

Une Paris-soir 4 septembre 1939 : La guerre est déclarée, Allemagne nazie

La dissuasion avant l’ère nucléaire : l’exemple de l’armée française des années 1930 face à l’Allemagne nazie [4/4]

L’objet de cette étude demeure la question de la dissuasion. Afin de mieux saisir cette problématique, nous avons pris le cas de l’armée française durant les années 1930. Puis, nous nous sommes interrogés sur la manière dont était vue cette armée et sa détentrice par l’Allemagne nazie. C’est à partir de cette vision de l’autre que nous pouvons dès lors observer s’il existe bel et bien une dissuasion. C’est tout l’intérêt de cette dernière partie de notre dossier. Continuer de lire La dissuasion avant l’ère nucléaire : l’exemple de l’armée française des années 1930 face à l’Allemagne nazie [4/4]

Adolf Hitler and Hermann Goering, 1940

La dissuasion avant l’ère nucléaire : l’exemple de l’armée française des années 1930 face à l’Allemagne nazie [3/4]

Nous venons d’observer dans une première partie l’outil militaire français. Nous avons, par ailleurs, soulevé des imperfections problématiques de celui-ci durant les années 1930. Néanmoins, cela ne répond pas à la question de la dissuasion potentielle exercée par la France vis-à-vis de l’Allemagne nazie. Il faut alors observer comment cette dernière percevait la France et son armée. C’est en étudiant cette vision que nous pouvons déceler la prétendue dissuasion présente dans les années 1930. Continuer de lire La dissuasion avant l’ère nucléaire : l’exemple de l’armée française des années 1930 face à l’Allemagne nazie [3/4]