Philippe Auguste combattant le Comte d’Auvergne

Raoul de Cambrai : le renouveau royal trahi par la démesure de la faide

Écoutez une chanson joyeuse et pleine d’ardeur ! La plupart d’entre vous ont entendu une nouvelle chanson – d’autres jongleurs vous l’ont chantée – mais ils ont laissé la fine fleur, ont oublié la puissante famille valeureuse : il s’agit de Raoul, qui possédait la seigneurie de Cambrai et que l’on nomma Taillefer pour sa férocité. Il avait un fils, un guerrier redoutable, qui s’appelait Raoul. Il … Continuer de lire Raoul de Cambrai : le renouveau royal trahi par la démesure de la faide

la bataille d’Ichi no Tani

Le clan Taira et le conflit de Genpei : la fin d’un régime (4/4)

À travers nos trois précédents articles de ce dossier, nous avons étudié la manière dont le clan Taira s’était hissé au pouvoir grâce à des conflits armés, l’instauration de systèmes économiques et religieux, ou encore des relations matrimoniales. De cette manière, leur chef, Taira no Kiyomori 平清盛 (1118-1181), a tenté de mettre en place une lignée impériale Taira et de légitimer la place de son clan au sein de la haute aristocratie. Continuer de lire Le clan Taira et le conflit de Genpei : la fin d’un régime (4/4)

La chanson de geste en France

Le sous-genre de l’épopée que nous appelons « chanson de geste » ou « geste », du latin gesta (« hauts faits »), est un poème versifié formé de laisses[1] de longueur variable, mono-assonancées ou mono-rimées[2], dont le mètre fut originellement le décasyllabe, mais devint majoritairement l’alexandrin dans les chansons plus tardives[3]. Des procédés de reprise ou de parallélisme assurent la continuité du récit et l’enchaînement entre les laisses. De forme … Continuer de lire La chanson de geste en France

Représentation de la bataille de la rivière Uji, les Taira (à gauche) attaquant les troupes de Minamoto no Yorimasa (à droite) sur le pont et traversant la rivière

Le clan Taira et le conflit de Genpei : les premières remises en question du régime Taira (3/4)

Dans les deux premières parties de notre dossier, nous nous étions penchés sur la manière dont le clan Taira, et notamment son chef, Taira no Kiyomori 平清盛 (1118-1181), s’était hissé au pouvoir grâce à ses relations avec le « régime de la maison de l’empereur retiré », l’insei 院政, sa participation à des conflits guerriers et la réutilisation à son compte de systèmes politiques, matrimoniaux, économiques et religieux. Continuer de lire Le clan Taira et le conflit de Genpei : les premières remises en question du régime Taira (3/4)

Photographie du célèbre torii 鳥居 (portail érigé pour, entre autres, indiquer l’entrée d’un sanctuaire shintô) « flottant » (car en partie immergé dans la mer) du sanctuaire d’Itsukushima

Le clan Taira et le conflit de Genpei : la quête d’omnipotence de Kiyomori (2/4)

Dans notre article précédent, nous nous étions intéressés à la manière dont le clan Taira avait accru sa puissance économique et militaire à travers, entre autres, des relations privilégiées avec l’insei 院政, le « régime de la maison de l’empereur retiré ». Dans ce deuxième article, nous examinerons comment Taira no Kiyomori 平清盛 (1118-1181), chef de son clan, a repris les systèmes politiques et religieux des régimes précédents afin de continuer son ascension vers l’omnipotence et de tenter de mettre en place une lignée impériale Taira. Continuer de lire Le clan Taira et le conflit de Genpei : la quête d’omnipotence de Kiyomori (2/4)

Représentation de l’attaque sur le palais de l’empereur Go-Shirakawa (le pavillon de la troisième avenue) dans le Heiji monogatari emaki 『平治物語絵巻』 (« Rouleau illustré du Dit de Heiji »)

Le clan Taira et le conflit de Genpei : une ascension au pouvoir fulgurante (1/4)

« Le son des cloches du sanctuaire de Gion est la résonance de l’impermanence de toute chose. »
Avec cette phrase commence le Heike monogatari 『平家物語』[2], Le Dit des Heike, l’une des plus anciennes épopées japonaises contant, entre autres, le conflit opposant les clans Taira 平家[3] et Minamoto 源氏[4] entre 1180 et 1185 : le « conflit de Genpei », genpei no sōran 源平の争乱[5]. Bien que cette introduction soit particulièrement connue des Japonais[6], cela n’est clairement pas le cas pour la période historique à l’origine de ce conflit. Continuer de lire Le clan Taira et le conflit de Genpei : une ascension au pouvoir fulgurante (1/4)

Le guerrier Taira no Tadanori s’apprêtant à dormir sous un cerisier

Le guerrier Taira no Tadanori s’apprêtant à dormir sous un cerisier

Divisée en trois parties, cette œuvre, créée en 1884 et intitulée en français « Le guerrier Taira no Tadanori s’apprêtant à dormir sous un cerisier », représente un célèbre passage du Dit des Heike (Heike monogatari 『平家物語』) durant lequel le général Taira no Tadanori 平忠度 (1144-1184) passe sa dernière nuit sous des cerisiers, avant qu’il ne soit tué lors de la bataille d’Ichi no Tani 一ノ谷 (1184), qui fut décisive dans la défaite finale de son clan durant le conflit de Genpei 源平の争乱 (1180-1185). Continuer de lire Le guerrier Taira no Tadanori s’apprêtant à dormir sous un cerisier

Le Dit des Heike et les poètes Taira : la richesse de la littérature épique du Japon médiéval

Durant la seconde moitié du XIIe siècle, se joua sur l’archipel japonais une série de luttes guerrières et politiques qui aboutit à la formation du premier véritable gouvernement militaire du pays : le shôgunat, ou bakufu 幕府 en japonais. Cette période de transition entre l’époque antique et le Moyen Âge eut comme paroxysme le conflit de Genpei (genpei no sōran 源平の争乱, 1180-1185). Comme les caractères … Continuer de lire Le Dit des Heike et les poètes Taira : la richesse de la littérature épique du Japon médiéval

La censure poétique des généraux parias du Japon classique : le cas des Taira et du Senzai waka shū

Le passage de l’époque antique à l’époque médiévale ne s’est pas fait en douceur au Japon. En effet, la période de transition que constitue la seconde moitié du XIIe siècle s’est vue entachée de conflits guerriers qui atteignirent leur paroxysme entre 1180 et 1185 durant le conflit de Genpei[1] (Genpei no ran 源平の乱). Surnommé ainsi à partir des caractères des deux clans qui ont « principalement » … Continuer de lire La censure poétique des généraux parias du Japon classique : le cas des Taira et du Senzai waka shū

Une œuvre picturale pouvant encore être vue à Samarcande

Samarcande, de Amin Maalouf

« Samarcande, c’est la Perse d’Omar Khayyam (1048-1131), poète du vin, libre-penseur, astronome de génie, mais aussi celle de Hassan Sabbah (1050-1131), fondateur de l’ordre des Assassins, la secte la plus redoutable de l’histoire »[1] Amin Maalouf est né le 25 février 1949 à Beyrouth. Il étudie chez les Jésuites et à l’école française dans un univers multiculturel. Après des études d’économie et de sociologie, … Continuer de lire Samarcande, de Amin Maalouf