「祇園精舎の鐘の声、諸行無常の響きあり。」[1]
« Le son des cloches du sanctuaire de Gion est la résonance de l’impermanence de toute chose. »
Avec cette phrase commence le Heike monogatari 『平家物語』[2], Le Dit des Heike, l’une des plus anciennes épopées japonaises contant, entre autres, le conflit opposant les clans Taira 平家[3] et Minamoto 源氏[4] entre 1180 et 1185 : le « conflit de Genpei », genpei no sōran 源平の争乱[5]. Bien que cette introduction soit particulièrement connue des Japonais[6], cela n’est clairement pas le cas pour la période historique à l’origine de ce conflit.
En effet, seules quelques lignes, voire quelques pages, lui sont généralement consacrées dans les livres d’histoire japonaise. De plus, il n’existe que peu d’ouvrages scientifiques japonais tentant de la traiter en profondeur. Si nous nous tournons vers l’Occident, leur nombre frôle le zéro[7].
Pourtant, la seconde moitié du XIIe siècle correspond à l’époque charnière de transition d’un régime dans lequel l’aristocratie de la cour impériale était maîtresse, à un gouvernement féodal centré autour du shōgun 将軍[8]. Soit, à nos yeux, l’un des points les plus cruciaux de l’histoire du Japon.
Ainsi, à travers cette série de quatre articles, nous souhaiterions mettre en avant l’importance qu’eut le clan Taira, l’un des acteurs majeurs de cette époque, dans le déclenchement de ce changement sociétal, notamment à travers l’évolution de son pouvoir économique, social et militaire.
Mais, en premier lieu, revenons sur le contexte de cette transition vers l’époque médiévale japonaise.
En 794, l’empereur Kanmu 桓武天皇 (737-806) fit de Heian-kyō 平安京, future ville de Kyōto 京都, sa nouvelle capitale impériale[9]. Ce transfert de la cour marqua le début de l’époque Heian (794-1185), âge de paix relative et de prospérité durant lequel la littérature et les arts japonais furent très probablement à leur sommet.
Mais cette période témoigna également d’un certain recul du pouvoir impérial. En effet, dès ses premières années, les membres de la maison Fujiwara 藤原氏 ne cessèrent de gagner en puissance politique[10]. Et, avec Fujiwara no Yoshifusa 藤原良房 (804-872), ce qui fut appelé a posteriori la « politique des régents et des grands chanceliers », sekkan seiji 摂関政治[11], se mit en place lorsqu’il parvint à imposer son neveu, le futur empereur Montoku 文徳天皇 (827-858), en tant qu’héritier impérial. Lui donnant en « mariage »[12] sa fille, Fujiwara no Akirakeiko 藤原明子 (829-900), Yoshifusa devint le grand-père du futur empereur Seiwa 清和天皇 (850-880) issu de cette union.

Les coutumes aristocratiques de l’époque voulaient que l’épouse élève ses enfants dans sa maison paternelle et, grâce à cela, Yoshifusa put contrôler le jeune empereur et son pouvoir impérial. Il se fit nommer « ministre des Affaires suprêmes », daijō daijin 太政大臣[13], soit la fonction la plus élevée à la cour. Du fait de son pouvoir politique, il put donner aux Fujiwara le monopole des hautes fonctions. La famille obtint de nombreux shōen 荘園, des « domaines privés », et sa fortune fut inégalable parmi les membres de la noblesse[14]. Privée de la possibilité d’accéder aux hautes fonctions et ayant une fortune moindre, le reste de l’aristocratie ne parvint à outrepasser le pouvoir des Fujiwara.
Ces derniers légitimèrent alors leur système politique avec la création de deux nouvelles fonctions[15]. Un Fujiwara, généralement le chef de clan, mariait l’une de ses filles à l’empereur. Lorsqu’un prince héritier naissait de cette union, l’empereur se voyait forcé d’abdiquer pour lui. Le nouvel empereur étant encore enfant, son grand-père Fujiwara était nommé « régent », sesshō 摂政. Une fois l’empereur adulte, le régent devenait « grand chancelier », kanpaku 関白. Avec ces deux fonctions, ce membre de la maison Fujiwara était celui qui détenait le véritable pouvoir sur l’archipel. Ce système resta en place jusqu’à la seconde moitié du XIe siècle et atteignit son apogée sous Fujiwara no Michinaga 藤原道長 (966-1027), père de quatre impératrices et grand-père de trois empereurs[16].

Cependant, le fils de Michinaga, Fujiwara no Yorimichi 藤原頼通 (992-1074), bien qu’à la tête de cette politique de sekkan durant plusieurs décennies, n’eut pas de fille biologique[17]. Il en adopta une et la maria à l’empereur Go-Reizei 御冷泉天皇 (1025-1068), mais ils n’eurent pas d’héritier. L’empereur suivant, Go-Sanjō 後三条天皇 (1034-1073), fut ainsi le premier empereur en deux siècles à ne pas avoir une mère d’ascendance Fujiwara.


Go-Sanjō entreprit alors une politique visant à évincer les Fujiwara du pouvoir et à rendre à la maison impériale sa force. Pour cela, il s’appuya sur la petite et moyenne aristocratie, désireuse d’accéder aux positions jusqu’alors réservées aux Fujiwara, et appliqua en 1069 une nouvelle réglementation des domaines privés qui limita le nombre des territoires des Fujiwara et de certains temples. Afin de se libérer du lourd protocole imposé à l’empereur, il décida également d’abdiquer et de devenir jōkō 上皇[18], « empereur retiré », inaugurant alors le régime de l’insei 院政, le « régime de la maison de l’empereur retiré ».
Le décès en 1073 de Go-Sanjō l’empêcha toutefois d’appliquer entièrement sa vision politique. Néanmoins, son successeur, l’empereur Shirakawa 白河天皇 (1053-1129), suivit ses pas. Devenant jōkō en 1086, il gouverna en tant qu’empereur retiré durant les règnes de ses trois successeurs. La famille impériale retrouva alors un rôle considérable sur la scène politique japonaise. Elle regagna aussi de nombreux domaines privés, lui permettant de rivaliser économiquement avec les Fujiwara et d’augmenter sa richesse grâce à la perception des taxes.

Mais, surtout, elle put former un véritable gouvernement et dicter ses lois. L’empereur retiré, contraint ni par le protocole imposé à l’empereur, ni par les Fujiwara, fut en mesure de décider de la succession impériale et d’agir directement sur la politique gouvernementale. L’un des changements notables fut que l’épouse impériale élevait désormais ses enfants directement dans le palais et non plus dans la maison de son père. Nous pouvons aussi remarquer que les fonctions de régent et de grand chancelier furent toujours exercées, mais que les Fujiwara titulaires n’eurent plus aucun pouvoir sur l’empereur et l’empereur retiré[19].
L’insei s’appuya alors sur divers clans provinciaux afin de protéger ou gérer ses domaines, ou encore pour fournir des guerriers servants en tant que gardes ou escortes[20]. L’un de ces clans profita largement de la maison des empereurs retirés et obtint progressivement richesses et pouvoirs à partir du milieu du XIIe siècle. Il s’agit de la branche dite d’« Ise 伊勢 » du clan Taira[21], dont l’ancêtre était l’empereur Kanmu.
De petit clan de noblesse guerrière provinciale, les Taira d’Ise surent élever leur statut social au point de devenir omnipotents à la cour impériale en l’espace de trois décennies, avant d’être pratiquement exterminés entre 1184 et 1185 à la fin du conflit de Genpei, laissant place à Minamoto no Yoritomo 源頼朝 (1147-1199), futur premier shōgun et créateur du bakufu 幕府, le « shôgunat »[22]. De fait, le clan Taira monta au pouvoir extrêmement rapidement, mais tomba en disgrâce en un temps encore plus court, réduisant leur période d’influence à une trentaine d’années.
Ainsi, la période de leur domination fut également celle de la transition d’une société de cour sous la domination de la maison impériale et de la haute aristocratie, à la « féodalité militaire » qui régna sur le Japon durant plusieurs siècles. Clan ayant des origines guerrières, mais reprenant les usages de l’aristocratie, les Taira représentent parfaitement, à nos yeux, cette période de transition politique et culturelle de la société japonaise.
L’objectif de cette série d’articles sera donc de déterminer de quelle manière les Taira associèrent leurs origines guerrières aux usages de la cour aristocratique afin de gagner en autorité, et comment leur prise de pouvoir influença leur position au sein de la scène politico-guerrière, provoquant ce changement sociétal de la seconde moitié du XIIe siècle. Soit, à travers l’étude des accomplissements de Taira no Tadamori 平忠盛 (1096-1153) et de son fils, Taira no Kiyomori 平清盛 (1118-1181), comment ce petit clan guerrier provincial devint omnipotent à la cour impériale grâce à sa puissance militaire et en réutilisant à son avantage des caractéristiques spécifiques des systèmes politiques antérieurs, avant de sombrer dans la déchéance durant le conflit de Genpei.
Nous étudierons donc leur ascension politique effectuée à travers, entre autres, des conflits armés et des alliances matrimoniales. Nous mettrons ensuite en valeur les éléments majeurs de la politique de Kiyomori afin de souligner sa volonté d’instaurer une lignée Taira légitime au sein de la cour aristocratique. Néanmoins, cette affirmation de la place du clan Taira sur la scène socio-politique engendra des conflits entre ses différents acteurs et plusieurs révoltes prirent alors place. Nous essaierons donc de déterminer comment le clan Taira réagit face à ces diverses insurrections et comment leur répression provoqua le commencement du conflit de Genpei, et ainsi l’anéantissement des Taira et de leur autorité.
Pour cela, nous nous baserons sur des sources historiques, telles que le Gyokuyō 『玉葉』[23], les notes journalières de Fujiwara no Kanezane 藤原兼実 (ou Kujō no Kanezane 九条兼実, 1149-1207), ou encore l’Azuma kagami 『吾妻鏡』[24]. Nous nous appuierons également sur le travail contemporain de synthèse de l’historien Uesugi Kazuhiko 上杉和彦 (1959-2018) et d’autres chercheurs japonais et occidentaux.
Première partie : une ascension au pouvoir fulgurante
La formation d’une fortune Taira
Durant l’époque Heian, quatre descendants impériaux non-héritiers adoptèrent comme patronyme le caractère 平, lu Taira ou Hei, donnant ainsi naissance à quatre nouveaux clans[25] :
- les Ninmyō Heishi 仁明平氏, descendants de l’empereur Ninmyō 仁明天皇 (810-850) ;
- les Montoku Heishi 文徳平氏, descendants de l’empereur Montoku ;
- les Kōkō Heishi 光孝平氏, descendants de l’empereur Kōkō 光孝天皇 (830-887) ;
- les Kanmu Heishi 桓武平氏, descendants de l’empereur Kanmu et premiers à avoir utilisé ce caractère.
Le fondateur de ce dernier clan fut Taira no Takamochi 平高望 (dates inconnues, IXe siècle), arrière-petit-fils de l’empereur Kanmu. Il semblerait que Takamochi ait choisi ce caractère en l’honneur de son grand-père et de la capitale qu’il a fondé : Heian-kyō 平安京.

Ce clan initial se divisa alors à son tour en de nombreuses branches. L’arrière-petit-fils de Takamochi, Taira no Korehira 平維衡 (dates inconnues, X-XIe siècles), fonda la branche des Ise Heishi 伊勢平氏, ou Taira d’Ise, que nous simplifieront en « Taira » tout au long de ces articles.

Petit clan de noblesse guerrière provinciale, les Taira firent une première entrée à la cour impériale grâce à Taira no Masamori 平正盛 (?-1121), arrière-petit-fils de Korehira, qui obtint le poste de hokumen no bushi 北面武士[26], « guerrier de la façade du nord » du palais de l’empereur retiré Shirakawa[27]. Cependant, c’est avec son fils, Taira no Tadamori 平忠盛 (1096-1153), que les Taira commencèrent à s’imposer sur la scène politique japonaise.

Tadamori obtint son premier rôle à la cour en 1108 en tant que saemon no shōjō 左衛門小尉, « fonctionnaire de troisième classe de la garde des portes section de gauche (mineur) »[28], avant d’obtenir en 1111 la charge de kebi ishi 検非違使, « inspecteur du bureau de police »[29], et d’atteindre, en 1113 en récompense de ses services, le « cinquième rang inférieur mineur », jugo.ige 従五位下[30]. À partir de 1114, Tadamori servit l’une des épouses de l’empereur retiré Shirakawa, Gion Nyōgo 祇園女御 (dates inconnues, XIIe siècle).

En 1117, il devint pour la première fois gouverneur de province à Hōki 伯耆国, avant d’obtenir la charge de gouverneur de celle d’Echizen 越前国 (1120) et celle de Bizen 備前国 (1127). Il continua de recevoir diverses promotions pour ses services et, en 1127, il atteignit le « quatrième rang inférieur mineur », jushiige 従四位下, et devint sama gon no kami 左馬権頭, « directeur surnuméraire de l’office des Chevaux de gauche »[31], dans les écuries de l’empereur retiré. Il fut alors envoyé réprimer des pirates sévissant dans la mer intérieure en 1129. Revenant victorieux l’année suivante, il fut récompensé en étant promu au « quatrième rang supérieur mineur », shōshiige 正四位下.


Après la mort de l’empereur retiré Shirakawa, Tadamori se fit remarquer par son successeur à la tête de l’insei, l’empereur retiré Toba 鳥羽上皇 (1103-1156), et devint le premier Taira à être autorisé à entrer dans le palais impérial en 1132. Il fut aussi nommé au poste d’azukari dokoro 預所[32], « délégué seigneurial à la gestion de la terre », sur certains domaines privés de la maison de l’empereur retiré, et notamment sur ceux de Toba où il prit part au commerce avec la Chine des Song en 1133.

La gestion des domaines privés, la participation au commerce international, ou encore les charges de gouverneur de provinces permirent ainsi à Tadamori, et avec lui à l’ensemble du clan Taira, d’accumuler en l’espace de quelques années une immense fortune. Cette puissance économique renforça le pouvoir militaire déjà existant de ce clan qui, dès 1135, s’imposa comme force principale de l’armée de l’insei, lorsque Tadamori et ses hommes furent de nouveau envoyés réprimer la piraterie de la mer intérieure.
En remerciement de ses multiples services, notamment militaires, Tadamori obtint progressivement le poste de gouverneur de nouvelles provinces : Mimasaka 美作国 en 1136, Owari 尾張国 en 1144 et Harima 播磨国 en 1145. Il fut aussi promu à plusieurs reprises avant sa mort en 1153, obtenant notamment le rang de shōshiijō 正四位上, « quatrième rang supérieur majeur », et devint en 1148 shitsuji bettō 執事別当, « intendant des affaires » de la maison de l’empereur retiré Toba, ou encore kura no kami 内蔵頭, « directeur de l’office des Magasins de la cour[33] » en 1149. Tadamori gagna alors, en 1151, un accès direct au palais de l’empereur retiré Toba avec sa fonction de gyōbu kyō 刑部卿, « chef du département de la Justice ».
Sa mort en 1153 l’empêcha d’atteindre le rang de « haut dignitaire », kugyō 公卿[34]. Cependant, en obtenant ces diverses promotions, il établit le clan Taira à la cour impériale et instaura des précédents permettant à ses fils d’obtenir eux aussi ces postes et rangs, jusqu’alors inaccessibles pour les membres de ce petit clan provincial[35].
Néanmoins, son avancement rapide et les faveurs que les empereurs retirés lui accordèrent heurtèrent les conventions de la cour impériale, peu habituée à voir un chef de clan guerrier s’intégrer si rapidement à ses rangs. Certains membres d’un autre clan relativement similaire, les Minamoto, suivirent un parcours semblable à celui de Tadamori, mais sans connaître un succès aussi rapide. Bien que devenu riche et puissant, le clan Taira ne fut toutefois pas pleinement accepté par la noblesse aristocratique. Le rôle des Taira dans le « conflit de Hōgen », hōgen no ran 保元の乱, en 1156, perpétua cependant cette progression du statut social du clan.
Le conflit de Hōgen
À la mort de l’empereur retiré Shirakawa en 1129, l’empereur retiré Toba prit la tête de l’insei et obtint ainsi le pouvoir de décider de la succession impériale. Son fils, l’empereur Sutoku 崇徳天皇 (1119-1164), était alors en place, jusqu’à ce que Toba le force à abdiquer en 1141 et fasse introniser un autre de ses fils, Konoe 近衛天皇 (1139-1155), alors âgé de seulement deux ans, le préférant au fils de Sutoku, le prince Shigehito 重仁親王 (1140-1162)[36].
De nouveau, au décès de Konoe en 1155, Toba choisit comme successeur un autre de ses fils, Go-Shirakawa 後白河天皇 (1127-1192), privant une fois encore la descendance de Sutoku de la fonction impériale. Lorsque Toba mourut en 1156, un conflit survint alors pour le pouvoir de décision sur la succession impériale. Sutoku souhaitait prendre la place de son père à la tête de l’insei, forcer Go-Shirakawa à abdiquer et faire de son propre fils un empereur. Mais Go-Shirakawa refusa d’abandonner le pouvoir.


En parallèle, un autre conflit prenait place au sein de la cour impériale, mais cette fois dans le cadre de la prise de position de chef de la maison Fujiwara. Le « ministre de la Gauche », sadaijin 左大臣[37], Fujiwara no Yorinaga 藤原頼長 (1120-1156), soutenu par son père, Fujiwara no Tadazane 藤原忠実 (1078-1162), revendiquait la tête du clan en s’opposant à son frère aîné, le grand chancelier Fujiwara no Tadamichi 藤原忠通 (1097-1164).


De cette double opposition naquît une double alliance. Tadamichi rejoignit Go-Shirakawa, et Yorinaga et leur père s’allièrent à Sutoku. Chaque faction fit alors appel aux « guerriers de la capitale », les miyako no bushi 京の武士, qui les soutenaient et qui appartenaient aux diverses branches des clans Taira et Minamoto. Menée par Minamoto no Tameyoshi 源為義 (1096-1156), une grande majorité de ces derniers se joignit à Sutoku. Minamoto no Yoshitomo 源義朝 (1123-1160), à la tête d’un petit groupe de guerriers de son clan, se joignit à Go-Shirakawa. Du côté des Taira, Taira no Tadamasa 平忠正 (frère de Tadamori, ?-1156) se montra fidèle à Sutoku : son fils, Taira no Nagamori 平長盛 (?-1156) était « membre de la Chancellerie », kurōdo 蔵人[38], de l’ancien empereur. Taira no Kiyomori, soutenu par la majorité des Taira, prit le parti de Go-Shirakawa.

Fils aîné de Tadamori, Kiyomori entra à la cour à l’âge de douze ans en tant que sahyōe no suke 佐兵衛佐, « adjoint de la garde des gendarmes, section de gauche », et de cinquième rang mineur[39]. Suivant les traces de son père, il obtint progressivement diverses promotions et titres. En 1156, à l’âge de 39 ans, il n’était toutefois « que » fonctionnaire du quatrième rang supérieur mineur.

Ce qui fut appelé, a posteriori, conflit de Hōgen[40] prit alors place durant les premiers jours du septième mois de l’année 1156. L’empereur retiré Toba décéda le deuxième jour de ce même mois[41] et, dès le cinquième jour, Go-Shirakawa ordonna aux inspecteurs du bureau de police, et notamment à Taira no Motomori 平基盛 (1139-1162), le second fils de Kiyomori, de suspendre les activités des guerriers de la capitale[42]. Son but ici était de renforcer la vigilance envers le camp de Sutoku et, ainsi, de potentiellement prévenir une attaque de sa part.
Le sixième jour, Motomori arrêta à l’est de la capitale Minamoto no Chikaharu 源親治 (1116-1186) qui, souhaitant rejoindre Sutoku, dirigeait ses hommes vers Heian-kyō. Deux jours plus tard, en réponse à cette tentative d’apport de troupes, Go-Shirakawa interdit à Fujiwara no Yorinaga et à son père de mobiliser les forces armées des provinces dont ils avaient la charge. Le neuvième jour, Sutoku, accompagné de ses hommes, s’installa dans le Shirakawa kita dono 白河北殿, le « pavillon Nord de l’empereur Shirakawa ». De son côté, Go-Shirakawa rassembla lui aussi ses troupes et, dans la nuit du dixième au onzième jour, alors que la tension entre les deux parties était à son comble, les combats eurent lieu[43].

Rassemblés dans le Takamatsu dono 高松殿, le « pavillon du Grand Pin », les hommes de Go-Shirakawa tinrent conseil sur la stratégie à adopter. Minamoto no Yoshitomo proposa de lancer une attaque de nuit sur le pavillon Nord de l’empereur Shirakawa. Fujiwara no Tadamichi l’approuva et ordonna l’assaut. Les forces de Go-Shirakawa se séparèrent alors en trois groupes afin d’attaquer sous différents angles. Environ 300 cavaliers furent placés sous les ordres de Taira no Kiyomori, 200 sous Yoshitomo, et une centaine sous Minamoto no Yoshiyasu 源義康 (1127-1157), soit un total d’approximativement 600 cavaliers. Le nombre de guerriers dont le camp adverse disposait est néanmoins impossible à déterminer de nos jours.
Rapidement, le feu fut mis au pavillon et les forces de Sutoku furent vaincues sans grande résistance.
À la suite de cette nuit de bataille, Sutoku fut exilé dans la province de Sanuki 讃岐国[44]. Yorinaga et de nombreux chefs militaires tombèrent au combat. Les nobles survivants furent, eux aussi, exilés, et les guerriers exécutés.
Du côté des vainqueurs, Tadamichi prit la tête des Fujiwara et Yoshitomo obtint le poste de directeur de l’office des Chevaux de gauche[45]. Kiyomori, quant à lui, fut plus largement récompensé et devint gouverneur de la province de Harima. Il fit également une recommandation de promotion pour ses demi-frères, Taira no Yorimori 平頼盛 (1133-1186) et Taira no Norimori 平教盛 (1128-1185), qui fut acceptée, leur permettant d’accéder eux aussi au palais impérial.
Ces récompenses accordées aux Taira étaient bien supérieures à celles allouées aux autres membres du camp vainqueur, notamment celles des Minamoto. En outre, à cette époque, les faits d’armes étaient récompensés et d’éventuelles hautes actions guerrières Taira auraient pu justifier une telle différence de traitement. Néanmoins, nous ne disposons de presque aucune information quant aux faits d’armes des Taira durant les combats[46]. Nous supposons donc que Go-Shirakawa favorisa ici le clan Taira et souhaita récompenser la fidélité de Kiyomori. Toutefois, son népotisme fit naître un mécontentement à la cour, en particulier au sein des Minamoto, envers Kiyomori et son clan.
Ainsi, même si les Taira ne firent apparemment pas preuve de bravoure exceptionnelle lors des combats, ils affirmèrent leur position auprès de la maison impériale, et notamment auprès de Go-Shirakawa qui prit la tête de l’insei en 1158 en abdiquant et laissant sa position d’empereur à Nijō 二条天皇 (1143-1165)[47]. Le rôle joué par le clan Taira dans le conflit de Hōgen leur permit également de renforcer leur fortune grâce à l’acquisition d’une nouvelle charge de gouverneur de province, mais aussi leur poids politique avec les diverses promotions obtenues par les membres du clan.
Kiyomori commença alors à s’imposer comme figure majeure de la scène politique de la cour impériale, sa relation privilégiée avec l’empereur retiré Go-Shirakawa s’amplifiant et l’aidant à progresser bien plus rapidement que n’importe quel autre membre de la noblesse aristocratique. Néanmoins, c’est avec le « conflit de Heiji », heiji no ran 平治の乱[48], que nous pouvons observer une consécration de cette relation entre le nouvel empereur retiré et Kiyomori.
Le conflit de Heiji
À la suite du conflit de Hōgen, le clan Minamoto était particulièrement affaibli. En effet, beaucoup tombèrent au combat et les ennemis survivants de Go-Shirakawa furent condamnés à mort, y compris le propre père de Yoshitomo[49]. Le clan Taira, quant à lui, ne cessa de gagner en puissance. En 1158, Taira no Motomori reçut la charge de gouverneur de la province de Yamato 大和国 et son père, Kiyomori, continua d’obtenir de nombreuses promotions. Ainsi, il devint dazai no daini 太宰大弐, « adjoint principal du gouvernement général de l’île de Kyūshū », ou encore in no bettō 院別当, « intendant de la maison de l’empereur retiré » Go-Shirakawa.
De fait, lorsque Shinzei 信西[50] (ou Fujiwara no Michinori 藤原通憲, 1106-1159), proche conseiller de Go-Shirakawa, chercha à renforcer son influence et celle de l’empereur retiré en se liant avec un clan guerrier, ce sont les Taira qu’il choisit, mariant alors son fils, Fujiwara no Shigenori 藤原成範 (1135-1187), avec l’une des filles de Kiyomori[51].
Cependant, malgré cette alliance renforçant l’autorité et la puissance militaire de Go-Shirakawa, les proches de l’empereur Nijō essayèrent eux aussi d’affermir leur position de pouvoir. À leur tête, Fujiwara no Tsunemune 藤原経宗 (1119-1189) et Fujiwara no Korekata 藤原惟方 (1125-?), ainsi que Minamoto no Yorimasa 源頼政 (1104-1180). De plus, dans l’entourage même de Go-Shirakawa, une nouvelle rivalité apparut entre Shinzei et un ancien proche de l’empereur retiré Toba : Fujiwara no Nobuyori 藤原信頼 (1133-1159). Ce dernier prit alors la tête d’un parti « anti-Shinzei », auquel Tsunemune, Korekata et Minamoto no Yoshitomo se rallièrent.

Le quatrième jour du douzième mois de l’année 1159, Kiyomori quitta Heian-kyō afin de faire un pèlerinage au sanctuaire de Kumano 熊野神社. Le neuvième jour, profitant de cette absence, Nobuyori ordonna à Yoshitomo, Yorimasa et leurs hommes d’attaquer le palais de Go-Shirakawa[52]. Le bâtiment fut mis à feu et l’empereur retiré enlevé et retenu dans la « bibliothèque du palais impérial », ippon gosho dokoro 一本御書所.


L’attaque fut aussi lancée sur la résidence de Shinzei, qui réussit à s’enfuir à Ujitawara 宇治田原 dans la province de Yamashiro 山城国. Mais, poursuivi et ne voyant pas d’échappatoire, il décida de se donner la mort, réalisant ainsi le but initial de Nobuyori qui était de le renverser.
N’ayant plus d’adversaire politique ou militaire, Nobuyori exerça alors son pouvoir sur l’empereur et fit procéder à des nominations à la cour[53]. Il se fit désigner « daijin no taishō » 「大臣の大将」[54], « général de la garde du corps des ministres ». Minamoto no Yoshitomo obtint la charge de gouverneur de la province de Harima, et Minamoto no Yorimasa celle d’Izu 伊豆国. Un sentiment « anti-Nobuyori » naquit alors au sein de la haute aristocratie.
Bien qu’il n’ait pas été mêlé au conflit originel opposant Shinzei à Nobuyori, Kiyomori était, en 1159, chargé de faire respecter la paix et la sécurité à la capitale. Ainsi, lorsque le dix-septième jour, se trouvant sur la route dans la province de Kii 紀伊国, il prit connaissance de ces troubles, il décida de rebrousser chemin vers la capitale accompagné d’une quarantaine de cavaliers l’ayant rejoint. Il arriva le soir même à sa résidence de Rokuhara 六波羅 à Rokujō gawara 六条河原[55].

Kiyomori coopéra alors avec Tsunemune et Korekata et, dans la nuit du vingt-cinquième au vingt-sixième jour, il réussit à faire venir l’empereur Nijō à Rokuhara. Durant cette même nuit, Go-Shirakawa parvint à s’enfuir au Ninna-ji 仁和寺[56]. N’ayant plus d’empereur sous ses ordres, Nobuyori se retrouva isolé du pouvoir et perdit toute légitimité politique. Dès le matin du vingt-sixième jour, Kiyomori reçut un « ordre impérial de poursuite », tsuitō senji 追討宣旨, à l’encontre de Nobuyori et Minamoto no Yoshitomo, alors retranchés dans le « palais intérieur », dairi 内裏.


Ne voulant pas attaquer le palais intérieur de manière directe, Kiyomori employa un stratagème afin d’attirer les forces Minamoto vers sa propre résidence de Rokuhara[57]. Une attaque fut donc lancée sur le palais impérial. Le fils aîné de Kiyomori, Taira no Shigemori 平重盛 (1138-1179), à la tête d’environ 500 cavaliers, prit la « porte de l’Accueil de la sagesse », Taiken mon 待賢門, et Taira no Yorimori et ses hommes celle de la « Luxuriance odorante », Ikuhō mon 郁芳門, menant ainsi une attaque venant du sud-est contre les forces Minamoto menées par Yoshitomo et son fil aîné, Minamoto no Yoshihira 源義平 (1141-1160).

Mais, Shigemori, simulant sa défaite, fit battre en retraite ses troupes et environ 200 cavaliers Minamoto suivant Yoshihira se mirent à sa poursuite. Arrivés à Rokujō gawara, les Taira firent volte-face et recommencèrent à se battre, leur supériorité numérique leur permettant de vaincre facilement les Minamoto. Au même moment, un autre bataillon composé d’une centaine de cavaliers Taira fut envoyé achever les combats subsistants au palais. De plus, les forces de Minamoto no Yorimasa étaient supposées se joindre à celles de Yoshitomo. Or, Yorimasa, voyant la supériorité écrasante des Taira, décida finalement de se joindre à ces derniers, leur octroyant ainsi une victoire totale.
À la suite des combats, Nobuyori fut exécuté[58]. Yoshitomo réussit à s’échapper, mais, alors qu’il s’était réfugié dans la province d’Owari chez son vassal Osada Tadamune 長田忠宗 (?-1190), ce dernier le fit assassiner[59]. Les descendants de Yoshitomo furent majoritairement pourchassés et exécutés. Néanmoins, parmi les rescapés (qui étaient tout de même exilés), nous notons deux de ses fils : Minamoto no Yoshitsune 源義経 (1159-1189) et Minamoto no Yoritomo. Soit deux personnages centraux dans l’histoire de la mise à bas du régime Taira lors du conflit de Genpei. Avec ce conflit de Heiji et sa résolution dans le sang, la simple rivalité qui existait entre les clans Taira et Minamoto se transforma pour ces derniers en haine envers Kiyomori. Un désir de vengeance naquit en leur sein.



Quant aux Taira, leur fidélité fut largement récompensée par le pouvoir impérial. Kiyomori et ses fils reçurent de nombreuses promotions, ainsi que la charge de gouverneurs de provinces supplémentaires[60]. Leur pouvoir politique et économique fut, dès lors, de nouveau amplifié.
En outre, Kiyomori et Go-Shirakawa firent disparaître toute concurrence politique et militaire restante durant l’année 1160.
En effet, le vingtième jour du deuxième mois de cette année, des hommes de Kiyomori arrêtèrent les proches conseillers de l’empereur Nijō : Fujiwara no Tsunemune et Fujiwara no Korekata[61]. Ils subirent des châtiments corporels et, le vingt-huitième jour, furent destitués et exilés. Kiyomori fut nommé gouverneur de la province de Musashi 武蔵国 et chigyōkoku no kami 知行国主, « administrateur de province », deux charges jusqu’alors attribuées à Korekata et qui permirent un développement majeur des Taira dans l’est du pays.
De plus, durant le sixième mois de cette même année 1160, deux autres proches de Nijō et membres de la branche Mino du clan Minamoto 美濃源氏, Minamoto no Mitsuyasu 源光保 (?-1160) et son fils Minamoto no Mitsumune 源光宗 (1142-1160), furent suspectés de complot et exilés dans la province de Satsuma, faisant des Taira la seule véritable force armée de la capitale.
Kiyomori reçut alors plusieurs promotions. Il atteignit tout d’abord le « troisième rang supérieur », shō sanmi 正三位, devenant ainsi le premier homme issu d’un clan guerrier à obtenir le statut de haut dignitaire. Il reçut également le rôle d’« auditeur », sangi 参議[62], puis le poste d’« adjoint de la garde des portes, section de droite », uemon no suke 右衛門督.
Ainsi, grâce au conflit de Heiji, le clan Taira put de nouveau accroître sa fortune et affermir sa position de principale force armée de la capitale. Kiyomori, quant à lui, se hissa parmi les plus hauts fonctionnaires de la cour impériale. Les faits d’armes de son clan lui permirent d’accéder à de nouvelles promotions jusqu’alors inaccessibles pour une personne issue d’un clan guerrier. De plus, il s’imposa comme une personne indispensable pour la défense du pouvoir impérial. L’empereur Nijō étant isolé et l’empereur retiré Go-Shirakawa lui étant redevable, Kiyomori occupait une position extrêmement puissante. Nous observerons ainsi, dans notre prochain article, comment Kiyomori reprit à son compte certains éléments des régimes politiques précédents afin de légitimer sa lignée au cœur de l’aristocratie, notamment de la maison impériale, et devenir omnipotent sur la scène politico-guerrière.
Pour lire la partie suivante, cliquez ici !
Si vous avez aimé cet article, nous vous conseillons également :
Bibliographie indicative :
Sources primaires :
Azuma kagami 1 Yoritomo no kyohei 吾妻鏡1頼朝の挙兵 (« Le Miroir de l’Est 1 La mobilisation de l’armée de Yoritomo »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2016 (1re éd. 2007), 210 p., compilé et traduit en japonais contemporain par GOMI Fumihiko 五味文彦 et HONGŌ Kazuto 本郷和人
Azuma kagami 2 Heishi metsubō 吾妻鏡2平氏滅亡 (« Le Miroir de l’Est 2 L’anéantissement des Heishi »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2012 (1re éd. 2008), 244 p., compilé et traduit en japonais contemporain par GOMI Fumihiko 五味文彦 et HONGŌ Kazuto 本郷和人
Genpei jōsuiki 源平盛衰記 (« Dit des vicissitudes des Taira et des Minamoto »), Tōkyō, Kokumin bunko kankōkai 国民文庫刊行會, 1910, 1210 p.
Heike monogatari kakuichi bon zen 平家物語 覚一本 全 (Le dit des Heike), Tōkyō, Muzōno shoin 武蔵野書院, 2013, 490 p., annoté par OOTSU Yūichi 大津雄一 et HIRAFUJI Sachi 平藤幸
Hōgen monogatari Heiji monogatari Jōkyūki 保元物語 平治物語 承久記 (« Le Dit de Hōgen, Le Dit de Heiji, Chronique des troubles de l’ère Jōkyū »), coll. Shin.nihon koten bungaku taikei 新日本古典文学大系 (« Nouvelle collection complète de la littérature classique japonaise »), vol. 43, Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 1999 (1re éd. 1992), 614 p., annoté par KUBOTA Jun 久保田淳, KUSAKA Tsutomu 日下力, MASUDA Takashi 益田宗 et TOCHIGI Yoshida 栃木孝惟
Shiryō tsūran – Heihanki 資料通覧・兵範記 (« Coup d’œil sur les sources, notes journalières du chef du département des Affaires militaires Nobunori »), vol. 2, Nihon shiseki hozon kaihen 日本史籍保存会編, Tōkyō, Yūbunsha 友文社, 1915, 346 p.
FUJIWARA (Kujō) NO Kanezane 藤原(九条)兼実, Kujō kebon gyokuyō 九条家本玉葉 (« Livre des feuilles précieuses du clan de la neuvième avenue »), vol. 7, Tōkyō, Kunaichō shoryōbu 宮内庁書陵部, 2001, 343 p.
FUJIWARA (Kujō) NO Kanezane 藤原(九条)兼実, Kujō kebon gyokuyō 九条家本玉葉 (« Livre des feuilles précieuses du clan de la neuvième avenue »), vol. 8, Tōkyō, Kunaichō shoryōbu 宮内庁書陵部, 2002, 302 p.
FUJIWARA (Kujō) NO Kanezane 藤原(九条)兼実, Kujō kebon gyokuyō 九条家本玉葉 (« Livre des feuilles précieuses du clan de la neuvième avenue »), vol. 9, Tōkyō, Kunaichō shoryōbu 宮内庁書陵部, 2003, 348 p.
FUJIWARA NO Michiie 藤原道家, Gyokuzui 玉蘂 (« Notes journalières de Fujiwara no Michiie »), dans Base1, Tōkyō, National Institute of Japanese Literature, 939 p., [en ligne] http://base1.nijl.ac.jp/iview/Frame.jsp?DB_ID=G0003917KTM&C_CODE=0006-027201 (dernière consultation le 03/08/2022)
JIEN 慈円, Gukanshō 愚管抄 (« Mes vues sur l’Histoire »), Tōkyō, Kōdansha 講談社, 2017 (1re éd. 2012), 445 p., traduit en japonais contemporain et annoté par OOSUMI Kazuo 大隅和夫
NAKAYAMA Tadachika 中山忠親, Sankaiki 山塊記 (« Notes journalières de Nakayama Tadachika »), coll. Zōho shiryō taisei 増補史料大成 (« Grande collection augmentée de documents historiques »), vol. 28, Kyōto, Rinsen shoten 臨川書店, 1989, 356 p.
YOSHIDA Tsunefusa 吉田経房, Kikki 吉記 (« Notes journalières de Yoshida Tsunefusa »), coll. Zōho shiryō taisei 増補史料大成 (« Grande collection augmentée de documents historiques »), vol. 29, Kyōto, Rinsen shoten 臨川書店, 1989, 338 p.
YOSHIDA Tsunefusa 吉田経房, Kikki 吉記 (« Notes journalières de Yoshida Tsunefusa »), coll. Zōho shiryō taisei 増補史料大成 (« Grande collection augmentée de documents historiques »), vol. 30, Kyōto, Rinsen shoten 臨川書店, 1989, 428 p.
Sources secondaires :
ADOLPHSON Mikael S. (dir.) et COMMONS Anne (dir.), Lovable Losers – The Heike in Action and Memory, Honolulu, University of Hawai’i press, 2015 (1re éd. 2007), 284 p.
ADOLPHSON Mikael S., The Gates of Power – Monks, Courtiers, and Warriors in Premodern Japan, Honolulu, University of Hawai’i Press, 2000, 456 p.
ADOLPHSON Mikael S., The Teeth and Claws of the Buddha – Monastic Warriors and Sōhei in Japanese History, Honolulu, University of Hawai’i Press, 2007, 232 p.
BRISSET Akiko, À la croisée du texte et de l’image : paysages cryptiques et poèmes cachés (ashide) dans le Japon classique et médiéval, Paris, Collège de France, 2009, 548 p.
DAUVERGNE Cécile, « Déconstruire les stéréotypes de la violence monastique du Japon antique et médiévale – Partie I : la militarisation des temples », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2021, 15 p., [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2021/03/15/deconstruire-les-stereotypes-de-la-violence-monastique-du-japon-antique-et-medieval-premiere-partie-la-militarisation-des-temples/ (dernière consultation le 24/08/2022)
DAUVERGNE Cécile, « Déconstruire les stéréotypes de la violence monastique du Japon antique et médiévale – Partie II : le stéréotype du “moine-guerrier” », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2021, 23 p., [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2021/03/29/deconstruire-les-stereotypes-de-la-violence-monastique-du-japon-antique-et-medieval-seconde-partie-le-stereotype-du-moine-guerrier/ (dernière consultation le 24/08/2022)
DAUVERGNE Cécile, L’Évolution des pouvoirs politique et poétique du clan Taira durant la seconde moitié du XIIe siècle, mémoire de fin de master LLCER spécialité « Études japonaises » parcours « Recherche » de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris, Inalco, 2018, 253 p.
DAUVERGNE Cécile, « La bataille navale de Dan no Ura : une transition vers la féodalité », dans La Revue d’Histoire Militaire, n°0, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2019, 27 p., pp. 6-7
DAUVERGNE Cécile, « La censure poétique des généraux parias du Japon classique : le cas des Taira et du Senzai waka shū », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2022, 13 p., [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2022/02/16/la-censure-poetique-des-generaux-parias-du-japon-classique-le-cas-des-taira-et-du-senzai-waka-shu/ (dernière consultation le 03/08/2022)
DAUVERGNE Cécile, « Le Dit des Heike et les poètes Taira : la richesse de la littérature épique du Japon médiéval », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2022, 37 p., [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2022/03/16/le-dit-des-heike-et-les-poetes-taira/ (dernière consultation le 12/08/2022)
DAUVERGNE Cécile, « Quand l’historien privilégie la littérature : le mauvais exemple de la “bataille” de la rivière Fuji », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2020, 15 p., [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2020/02/12/quand-historien-privilegie-litterature-mauvais-exemple-bataille-riviere-fuji/ (dernière consultation le 06/08/2022)
DAUVERGNE Cécile, Taira no Shigehira : un militaire lettré ayant laissé son empreinte dans l’Histoire et la littérature japonaises durant la période de transition entre les époques Heian et Kamakura, mémoire de maîtrise LLCER spécialité « études japonaises » de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris, Inalco, 2017, 50 p.
FARRIS William Wayne, Heavenly Warriors – The Evolution of Japan’s Military, 500-1300, Cambridge, Harvard University Press, 1995, 486 p.
FARRIS William Wayne, Japan to 1600 – A social and Economic History, Honolulu, University of Hawai’i press, 2022 (1re éd. 2005), 227 p.
FIÉVÉ Nicolas (dir.), Atlas historique de Kyoto – Analyse spatiale des systèmes de mémoire d’une ville, de son architecture et de son paysage urbain, Barcelone, Unesco, 2008, 528 p.
FUKUDA Toyohiko 福田豊彦 et SEKI Yukihiko 関幸彦, Genpei gassen jiten 源平合戦事典 (« Dictionnaire du conflit de Genpei »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2006, 350 p.
GOMI Fumihiko 五味文彦, Insei ki shakai no kenkyū 院政期社会の研究 (« Étude de la société de l’époque de la gouvernance de la maison de l’empereur retiré »), Tōkyō, Yamakawa shuppansha 山川出版社, 1984, 522 p.
GOMI Fumihiko 五味文彦, Kamakura to kyō 鎌倉と京 (« Kamakura et Kyōto »), Taikei Nihon no rekishi vol. 5, Tōkyō, Shōgakkan 小学館, 1988, 398 p.
HALL John (éd.) et MASS Jeffrey (éd.), Medieval Japan – Essays in Institutional History, Stanford, Stanford University Press, 2000 (1re éd. 1974), 269 p.
HERAIL Francine, Fonctions et fonctionnaires japonais au début du XIe siècle 3e, 4e, et 5e parties, Paris, Publications Orientalistes de France, 1997, 937 p.
HERAIL Francine (dir.), Histoire du Japon : des origines à nos jours, Paris, Hermann, 2009, 1413 p.
HERAIL Francine, La cour du Japon à l’époque de Heian aux Xe et XIe siècles, Paris, Hachette, 1995, 267 p.
HERAIL Francine, La cour et l’administration du Japon à l’époque de Heian, Paris, Droz, 2006, 798 p.
HIGUCHI Daisuke 樋口大祐, Henbō suru Kiyomori 変貌する清盛 (« Kiyomori en métamorphose »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2012 (1re éd. 2011), 222 p.
HORIIKE Shunbō 堀池春峰, Tōdai-ji shi he no izanai 東大寺史へのいざない (« Invitation à l’Histoire du Tōdai-ji »), Kyōto, Shōwadō 昭和堂, 2014 (1re éd. 2004), 367 p.
KAGEYAMA Haruki 景山春樹, Hieizan 比叡山 (« Le Mont Hiei »), Tōkyō, Kadokawa shoten 角川書店, 1975, 219 p.
KANEKO Tsunenori 金子常規, Heiki to senjutsu no nihonshi 兵器と戦術の日本史 (« Histoire japonaise de l’armement et de la tactique »), Tōkyō, Chūō Kōron Shinsha 中央公論新社, 2014, 319 p.
KAWAI Yasushi 川合康, Genpei gassen no kyozō wo hagu 源平合戦の虚像を剝ぐ (« Dépouiller le conflit de Genpei de son image trompeuse »), Tōkyō, Kōdansha 講談社, 1996, 254 p.
KITAMURA Masaki 北村優季, Heian-kyō no saigai shi – Toshi no kiki to saisei 平安京の災害史 都市の危機と再生 (« Histoire des sinistres à Heian-kyō – Situations de crises et renaissances de la ville »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2012, 198 p.
Kokushi daijiten henshū iinkai 国史大辞典編集委員会, Kokushi daijiten 国史大辞典 (« Grand dictionnaire de l’histoire nationale »), vol. 8, Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 1987, 970 p.
Kokushi daijiten henshū iinkai 国史大辞典編集委員会, Kokushi daijiten 国史大辞典 (« Grand dictionnaire de l’histoire nationale »), vol. 12, Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 1991, 892 p.
KONDŌ Shigekazu 近藤成一, Kamakura bakufu to chōtei 鎌倉幕府と朝廷 (« Le shōgunat de Kamakura et la cour impériale »), Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 2016, 259 p.
KONDŌ Yoshikazu 近藤好和, Kihei to hohei no chūseishi 騎兵と歩兵の中世史 (« Histoire médiévale du cavalier et du fantassin »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2005, 215 p.
KONDŌ Yoshikazu 近藤好和, Minamoto no Yoshitsune – Kōdai no kamei wo nokosu mono ka 源義経・後代の佳名を貽す者か (« Minamoto no Yoshitsune – Une personne ayant laissé un bon nom à la postérité ? »), Kyōto, Mineruva shobō ミネルヴァ書房, 2005, 296 p.
KONDŌ Yoshikazu 近藤好和, Yumiya to tōken – Chūsei gassen no jitsuzō 弓矢と刀剣・中世合戦の実像 (« Arc et flèche et armes blanches – Le vrai visage des conflits médiévaux »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2017 (1re éd. 1997), 232 p.
KUSAKA Tsutomu 日下力 (dir.), ŌTSU Yūichi 大津雄一 (dir.), SAEKI Shin.ichi 佐伯真一 (dir.) et SAKURAI Yōko 櫻井陽子 (dir.), Heike monogatari daijiten 平家物語大事典 (« Grand dictionnaire du Dit des Heike »), Tōkyō, Tōkyō Shoseki Kabushiki Kaisha 東京書籍株式会社, 2010, 876 p.
KUSAKA Tsutomu 日下力, Ikusa monogatari no sekai – Chūsei gunki bungaku wo yomu いくさ物語の世界・中世軍記文学を読む (« Le monde des récits de bataille – Lire la littérature des récits guerriers médiévaux »), Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 2008, 226 p.
MASS Jeffrey, Antiquity and Anachronism in Japanese History, Stanford, Stanford University Press, 1992, 211 p.
MASS Jeffrey (éd.), Court and Bakufu in Japan – Essays in Kamakura History, Stanford, Stanford University Press, 1982, 324 p.
MASS Jeffrey, Lordship and Inheritance in Early Medieval Japan – A Study of the Kamakura Sōryō System, Stanford, Stanford University Press, 1989, 332 p.
MASS Jeffrey, The Development of Kamakura Rule, 1180-1250 – A History with Documents, Stanford, Stanford University Press, 1979, 312 p.
MASS Jeffrey, The Kamakura Bakufu – A Study in Documents, Stanford, Stanford University Press, 1976, 364 p.
MASS Jeffrey, Warrior Government in Early Medieval Japan – A Study of the Kamakura Bakufu, Shugo, and Jitō, Londres, Yale University Press, 1974, 257 p.
MASS Jeffrey, Yoritomo and the Founding of the First Bakufu – The Origins of Dual Government in Japan, Stanford, Stanford University Press, 1999, 278 p.
MIKAWA Kei 美川圭, Go-Shirakawa tennō – Nihon dai.ichi no daitengu 後白河天皇・日本第一の大天狗 (« L’empereur Go-Shirakawa – Le plus grand tengu du Japon »), Kyōto, Mineruva shobō ミネルヴァ書房, 2015, 252 p.
MORRIS Ivan, The Nobility of Failure – Tragic Heroes in the History of Japan, Fukuoka, Kurodahan Press, 2013, 392 p.
MOTOKI Yasuo 元木泰雄, Bushi no seiritsu 武士の成立 (« La genèse des guerriers »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 1994, 217 p.
NIHON SHŪKYŌ JITEN HENSANJO-HEN 日本宗教辞典編纂所編, Nihon shūkyō jiten 日本宗教辞典 (« Dictionnaire des religions japonaises »), Tōkyō, Kuramoto sha 倉元者, 1957 (1re éd. 1956), 694 p.
PIGGOTT Joan (dir.), SMITS Ivo (dir.), VAN PUT Ineke (dir.), VIEILLARD-BARON Michel (dir.), VON VERSCHUER Charlotte (dir.), Dictionnaire des sources du Japon classique – Dictionary of sources of classical Japan, Paris, Collège de France / Institut des Hautes Études Japonaises, 2006, 576 p.
SANSOM George, A History of Japan to 1334, Stanford, Stanford University Press, 1987 (1re éd. 1958), 500 p.
SANSOM George, Japan – A Short Cultural History, Stanford, Stanford University Press, 1997 (1re éd. 1931, révisée en 1952), 548 p.
SHIMOMUKAI Tatsuhiko 下向井龍彦, Bushi no seichō to insei 武士の成長と院政 (« Le développement des guerriers et le gouvernement des empereurs retirés »), Tōkyō, Kōdansha 講談社, 2001, 366 p.
SOUYRI Pierre-François, Histoire du Japon médiéval – Le monde à l’envers, Malesherbes, Perrin, 2013, 522 p.
SOUYRI Pierre-François, Nouvelle histoire du Japon, Lonrai, Perrin, 2010, 627 p.
TAKAHASHI Masaaki 高橋昌明, Bushi no nihonshi (« L’histoire japonaise des guerriers »), Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 2020, (1re éd. 2018), 280 p.
TAKAHASHI Masaaki 高橋昌明, Taira no Kiyomori Fukuhara no Yume 平清盛 福原の夢 (« Taira no Kiyomori, le rêve de Fukuhara »), Tōkyō, Kōdansha 講談社, 2007, 310 p.
TAKEMITSU Makoto 武光誠, Jinbutsu de wakaru omoshiro Genpei kassen 人物でわかるオモシロ源平合戦 (« Comprendre l’intéressant conflit de Genpei grâce aux personnages »), Tōkyō, Kadokawa Gakugei Shuppan 角川学芸出版, 2011, 204 p.
UESUGI Kazuhiko 上杉和彦, Genpei no sōran 源平の争乱 (« Le conflit de Genpei »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2007, 272 p.
UESUGI Kazuhiko 上杉和彦, Taira no Kiyomori 平清盛 (« Taira no Kiyomori »), Tōkyō, Yamagawa shuppansha 山川出版社, 2011, 87 p.
WATANABE Tamotsu 渡辺保, Genji to Heishi 源氏と平氏 (« Genji et Heishi »), Tōkyō, Sanshūsha 三秀社, 1974 (1re éd. 1966), 217 p.
[1] Heike monogatari kakuichi bon zen 平家物語 覚一本 全 (Le dit des Heike), Tōkyō, Muzōno shoin 武蔵野書院, 2013, 490 p., p. 1, annoté par OOTSU Yūichi 大津雄一 et HIRAFUJI Sachi 平藤幸
[2] « Récit épique », gunki monogatari 軍記物語, retraçant principalement les évènements du conflit de Genpei (1180-1185). De nombreuses variantes de longueurs allant de six à quarante-huit volumes existent. Voir DAUVERGNE Cécile, « Le Dit des Heike et les poètes Taira : la richesse de la littérature épique du Japon médiéval », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2022, 37 p., [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2022/03/16/le-dit-des-heike-et-les-poetes-taira/ (dernière consultation le 18/08/2022)
[3] Aussi lu Heike.
[4] Aussi lu Genji.
[5] Appelé ainsi de la contraction des noms des deux clans principaux ayant pris part au conflit : les Minamoto (gen) et les Taira (pei). Néanmoins, comme nous le verrons par la suite, ils ne furent pas les seuls acteurs et les combats prirent parfois part au sein même des clans.
[6] Les lycéens japonais devant apprendre par cœur les premières lignes du texte.
[7] Notamment du fait que la plupart des ouvrages occidentaux reposent sur le Dit des Heike, soit une source littéraire, sans la confronter aux notes journalières des aristocrates ayant vécu les événements, ou encore sans remettre sa narration en question. Ils ne peuvent donc pas être considérés comme scientifiques : les faits sur lesquels ces ouvrages reposent sont en partie au moins fictionnels.
[8] Contraction du titre seii taishōgun 征夷大将軍, « grand général pacificateur des barbares ».
[9] HERAIL Francine (dir.), Histoire du Japon : des origines à nos jours, Paris, Hermann, 2009, 1413 p., p. 126
[10] SOUYRI Pierre-François, Nouvelle histoire du Japon, Lonrai, Perrin, 2010, 627 p., p. 169
[11] Le premier terme, sekkan, est ici de la contraction des titres sesshō 摂政, « régent », et kanpaku 関白, « grand chancelier ». Il peut aussi être utilisé pour désigner les branches de la maison Fujiwara dont les membres pouvaient prétendre être nommés régents ou grands chanceliers.
[12] La notion de mariage était néanmoins différente de celle que nous avons actuellement. Au Japon, l’aristocrate avait généralement plusieurs compagnes « officielles », dont une « principale ». Les hommes et les femmes pouvaient, par ailleurs, avoir plusieurs amants avant l’officialisation d’une relation. Il y avait une importante séparation physique entre les genres à la cour (avec notamment l’utilisation de paravents pour cacher la femme de la vue de l’homme lorsque ce dernier venait la voir), mais un homme pouvait visiter son amante durant la nuit. S’il passait trois nuits de suite avec elle, alors leur relation devenait officielle. L’empereur disposait lui aussi de plusieurs concubines, mais une seule était impératrice.
[13] Titre équivalent à celui du Premier ministre de nos jours. Néanmoins, à partir de la fin de l’époque Heian, il devint de plus en plus honorifique et non pas véritable porteur de pouvoir administratif.
[14] Ibid., p. 179
[15] Ibid., p. 170
[16] Ibid., p. 177
[17] Ibid., pp. 223-225
[18] Lorsqu’un empereur retiré entrait en religion (se faisait moine), son titre était alors hōō 法皇.
[19] HERAIL Francine (dir.), op. cit., p. 194
[20] SOUYRI Pierre-François, op. cit., p. 226
[21] Aussi appelé Heike 平家 ou Heishi 平氏.
[22] Le shôgunat est un système politique avec à sa tête un shōgun 将軍 dirigeant (en général) de facto l’empire du Japon en parallèle de la lignée impériale et de la cour aristocratique. Il est assimilé à un régime militaire et féodal. Le Japon a connu trois shôgunats : de Kamakura 鎌倉幕府 (1192-1333), de la lignée Ashikaga 足利幕府 (1338-1573) et de la lignée Tokugawa 徳川幕府 (1603-1868).
[23] Les feuilles précieuses, notes journalières tenues de 1164 à 1203 par Fujiwara no Kanezane, l’un des hommes politiques les plus importants de son époque.
[24] Le miroir de l’Est, chronique historique du shôgunat de 1180 à 1266 en 52 volumes (le 45e est manquant).
[25] Kokushi daijiten henshū iinkai 国史大辞典編集委員会, Kokushi daijiten 国史大辞典 (« Grand dictionnaire de l’histoire nationale »), vol. 12, Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 1991, 892 p., pp. 457-458
[26] Garde impérial au service d’un empereur retiré et positionné à la façade nord du palais de celui-ci. Concernant les fonctions à la cour, voir HERAIL Francine, La cour et l’administration du Japon à l’époque de Heian, Paris, Droz, 2006, 798 p.
[27] Kokushi daijiten henshū iinkai 国史大辞典編集委員会, Kokushi daijiten 国史大辞典 (« Grand dictionnaire de l’histoire nationale »), vol. 8, Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 1987, 970 p., p. 910
[28] Fonction équivalente à un poste d’officier gardant une enceinte, ici celle de la partie gauche du palais impérial.
[29] Fonctionnaire chargé du maintien de l’ordre public et de l’administration civile.
[30] Ibid., p. 907
[31] Il existait deux offices des Chevaux : celle de gauche et celle de droite. Leur rôle était d’élever et de dresser les chevaux, de les harnacher, de tenir un registre de palefreniers…
[32] Fonction équivalente à un poste de superviseur d’un certain domaine au nom du propriétaire qui était généralement un haut aristocrate, un membre de la famille impériale, ou encore un grand temple.
[33] Office chargée des éléments nécessaires à la vie de la cour, notamment à l’empereur. Son directeur devait, par exemple, conserver les objets précieux, métaux ou encore tissus, faire préparer des vêtements accordés aux saisons pour l’empereur etc.
[34] Le rang de haut dignitaire était octroyé aux aristocrates à partir de l’obtention du troisième rang inférieur. Les hauts dignitaires étaient donc les fonctionnaires les plus importants de la cour impériale et effectuaient la grande majorité des décisions administratives et gouvernementales.
[35] Il était particulièrement compliqué d’obtenir un certain rang ou une certaine fonction si un ancêtre ne l’avait pas auparavant eu. La cour s’appuyait de manière extrême sur les précédents pour prendre ses décisions, qu’elles soient administratives, judiciaires, ou encore religieuses.
[36] UESUGI Kazuhiko 上杉和彦, Genpei no sōran 源平の争乱 (« Le conflit de Genpei »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2007, 272 p., pp. 7-9
[37] Le ministre de la Gauche supervisait l’ensemble du gouvernement. Il était inférieur au ministre des Affaires suprêmes, mais supérieur au « ministre de la Droite », udaijin 右大臣. Ces trois postes étaient les plus élevés à la cour.
[38] Organe privé du gouvernement impérial, il s’agissait d’un point de contrôle au sein de la cour. La Chancellerie permettait d’exercer un contrôle direct sur l’aristocratie et les affaires officielles.
[39] Kokushi daijiten henshū iinkai, Kokushi daijiten, vol. 8, op. cit., pp. 903-904
[40] Appelé ainsi car il eut lieu durant l’ère Hōgen 保元 (1156-1159).
[41] TAIRA NO Nobunori, Shiryō tsūran – Heihanki 資料通覧・兵範記 (« Coup d’œil sur les sources – Notes journalières du chef du département des Affaires militaires Nobunori »), vol. 2, Tōkyō, Yūbunsha 友文社, 1915, 346 p., p. 111
[42] Ibid., pp. 114-116
[43] Ibid., pp. 116-122
[44] JIEN 慈円, Gukanshō 愚管抄 (« Mes vues sur l’Histoire »), Tōkyō, Kōdansha 講談社, 2017, (1re éd. 2012), 445 p., p. 244, traduit en japonais contemporain et annoté par OOSUMI Kazuo 大隅和夫
[45] UESUGI Kazuhiko 上杉和彦, Taira no Kiyomori 平清盛 (« Taira no Kiyomori »), Tōkyō, Yamagawa shuppansha 山川出版社, 2011, 87 p., pp. 26-27
[46] Certains faits d’armes Minamoto furent consignés dans des écrits historiques, mais il ne subsiste aucune preuve d’un éventuel fait d’arme Taira. Certains furent rapportés dans le récit épique Hōgen monogatari 『保元物語』 (Le dit de Hôgen), toutefois, l’œuvre littéraire repose majoritairement sur ceux des Minamoto.
[47] Ibid., pp. 29-30
[48] Appelé ainsi car il eut lieu durant l’ère Heiji 平治 (1159-1160).
[49] Ibid., pp. 27-29
[50] Shinzei était le nom qu’il avait choisi lorsqu’il était entré en religion.
[51] Ibid., pp. 29-31
[52] « Le pavillon de la troisième avenue », Sanjō dono 三条殿. JIEN, op. cit., pp. 249-252
[53] TAKEMITSU Makoto 武光誠, Jinbutsu de wakaru omoshiro genpei kassen 人物でわかるオモシロ源平合戦 (« Comprendre l’intéressant conflit de Genpei grâce aux personnages »), Tōkyō, Kadokawa Gakugei Shuppan 角川学芸出版, 2011, 204 p., p. 59
[54] Ibid.
[55] UESUGI Kazuhiko, Taira no Kiyomori, op. cit., pp. 31-33
[56] Temple bouddhiste sis au nord-ouest de la capitale.
[57] TAKEMITSU Makoto, op. cit., pp. 60-62
[58] UESUGI Kazuhiko, Genpei no sōran, op. cit., p. 13
[59] JIEN, op. cit., p. 261
[60] UESUGI Kazuhiko, Taira no Kiyomori, op. cit., pp. 34-35
[61] Ibid., p. 36
[62] Un auditeur était un haut conseiller et administrateur de la cour.
6 réflexions sur “Le clan Taira et le conflit de Genpei : une ascension au pouvoir fulgurante (1/4)”