La censure poétique des généraux parias du Japon classique : le cas des Taira et du Senzai waka shū

Le passage de l’époque antique à l’époque médiévale ne s’est pas fait en douceur au Japon. En effet, la période de transition que constitue la seconde moitié du XIIe siècle s’est vue entachée de conflits guerriers qui atteignirent leur paroxysme entre 1180 et 1185 durant le conflit de Genpei[1] (Genpei no ran 源平の乱). Surnommé ainsi à partir des caractères des deux clans qui ont « principalement » pris part à ce conflit de manière politique, économique et militaire, les Taira 平氏 (ou Heishi ou Heike 平家) et les Minamoto 源氏 (ou Genji), il fut en réalité bien plus qu’un simple duel, et impliqua la famille impériale, les grands aristocrates Fujiwara 藤原氏, de puissants temples ou encore des petits commandants locaux.

Ce conflit signifia la fin de la domination des Taira sur la cour aristocratique de Heian. Entre 1130 et 1185, le clan Taira s’était, peu à peu, hissé sur la scène politique japonaise : d’un petit clan guerrier de province, ils devinrent omnipotents à la cour. L’ingénieur principal de cette montée au pouvoir fut Taira no Kiyomori 平清盛 (1118-1181)[2], mais il ne fut pas le seul à œuvrer pour l’insertion de son clan à la classe aristocratique. En effet, à la cour impériale de Heian-kyō 平安京[3], ce qui primait était l’ascendance et les précédents. Les « provinciaux » presque « barbares » car de métier militaire qu’étaient les membres de la branche dite d’Ise du clan Taira n’avaient aucune chance de véritablement se faire une place au sein de l’aristocratie. Et pourtant, ils y parvinrent.

Deux paravents représentant la bataille d’Ichi no Tani
Deux paravents représentant la bataille d’Ichi no Tani (1184), artiste inconnu, XVIIe siècle, Wikimedia Commons

Cet épanouissement politique ne se fit cependant pas par les armes, mais par la poésie, étant donné qu’à la cour impériale de Heian, il n’était pas possible de se faire une place si l’art du waka 和歌 n’était pas maitrisé. Le waka est un poème formé de deux strophes, un tercet[4] et un distique[5], respectivement réparties en vers de 5/7/5 et 7/7 mores[6], c’est une forme poétique extrêmement codifiée. Son vocabulaire est limité, imagé, renvoyant parfois à un ou plusieurs poèmes antérieurs, notamment lorsqu’il est employé dans des figures de style comme le kakekotoba 掛詞[7], le makura kotoba 枕詞[8] ou encore l’engo 縁語[9].

Le waka était utilisé pour de la poésie dite « informelle », composée de manière impromptue et souvent dédiée à un ami ou un amant. Elle pouvait accompagner un message ou un présent, et exigeait généralement un waka de réponse. Sa calligraphie était soignée et le papier choisi en accord avec la saison, l’humeur du poète, ou encore avec un objet accompagnant le poème. C’était une forme de discours sophistiqué dans un milieu privé. Mais le waka était aussi utilisé de manière « formelle », notamment dans des concours de poèmes, les uta awase 歌合.

Ces concours avaient initialement but d’offrir aux poètes l’opportunité de montrer leurs compétences dans un environnement public. Cependant, leurs enjeux devinrent de plus en plus importants : certains étaient organisés dans le but de sélectionner des poèmes à inclure dans une anthologie impériale, chokusen waka shū 勅撰和歌集[10], ce qui constituait le plus grand honneur que pouvait recevoir un poète à l’époque.

Les uta awase étaient également un moyen pour l’organisateur d’exposer sa puissance sociopolitique. Si les participants étaient de rangs élevés, cela signifiait que l’organisateur disposait de relations sociales et politiques suffisamment développées pour inviter ces personnes dans sa demeure pour un concours (et que ces personnes acceptent l’invitation). De plus, une performance médiocre pouvait entraîner des conséquences dramatiques pour la réputation d’un participant. Savoir composer était une compétence primordiale pour exister au sein de la sphère sociopolitique de la cour de Heian.

Or, le clan Taira a utilisé le waka afin de légitimer sa présence à la cour. En effet, en parallèle de leur croissance économique et militaire, plusieurs membres du clan Taira se mirent à composer. Le premier d’entre eux à s’initier à cet art fut Taira no Tadamori 平忠盛 (1096-1153)[11], le « patriarche » qui posa les premières bases de l’expansion politique des Taira.

Suivant ses traces, trois Taira, Taira no Tadanori 平忠度 (1144-1184)[12], son frère Taira no Tsunemori 平経盛 (1124-1185)[13], et le fils de ce dernier, Taira no Tsunemasa 平経正 (?-1184)[14], se lancèrent alors à corps perdus dans cet art, créant un cercle de poètes, kadan 歌壇, et organisant régulièrement des concours. Ces trois auteurs furent particulièrement productifs et renommés pour leur talent poétique lors de l’âge d’or du clan Taira (entre 1160 et 1180 environ) en parallèle de l’essor politique de Taira no Kiyomori. Voulant imiter les puissantes familles aristocratiques de la cour, les Taira se construisirent un style reprenant certaines figures de style couramment utilisées par Tadamori et initièrent une lignée de poètes.

La génération Taira suivante semble avoir souhaité suivre leurs pas et commençait à être productive. Cependant, le conflit de Genpei s’enclencha et eut des causes dramatiques pour la poésie du clan Taira. La situation politique et militaire l’a empêchée de s’épanouir.

Avec le début des affrontements en 1180, l’ensemble des poètes masculins du clan Taira dut poser ses pinceaux afin de prendre les armes. Et tous sans exception périrent entre 1184 et 1185. Seule survécut l’impératrice douairière Kenreimon.in 建礼門院 (ou Taira no Tokuko 平徳子, 1155-1213)[15]. Néanmoins, en plus de cet évènement désastreux qui mit quasiment entièrement fin à la production poétique des Taira, nous pouvons également remarquer que nombre de ces généraux poètes subirent une censure post mortem.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, la plus haute distinction pour un poète était d’avoir une ou plusieurs de ses compositions sélectionnées dans une anthologie impériale. Deux d’entre elles furent compilées durant la première phase de cheminement vers le pouvoir du clan Taira : le Kin.yō waka shū 『金葉和歌集』[16], qui comprend quatre poèmes de Taira no Tadamori, et le Shika waka shū 『詞花和歌集』[17], où furent intégrées deux de ses compositions. Du fait de ces sélections, nous pouvons constater que Tadamori s’était hissé – et ce malgré ses origines guerrières – à une place de poète reconnu au sein de la société aristocratique de la cour de Heian.

Aucune anthologie impériale n’ayant été compilée durant l’âge d’or du clan Taira, les autres membres du cercle n’ont pu, de leur vivant, recevoir l’honneur qu’était la sélection dans l’une d’entre elles. Néanmoins, la septième anthologie impériale, le Senzai waka shū 『千載和歌集』[18], compilée par Fujiwara no Shunzei 藤原俊成 (1114-1204)[19] sur ordre de l’empereur retiré[20] Go-Shirakawa 後白河法皇 (1127-1192)[21], fut commandée en 1183 et achevée en 1187. Soit très peu de temps après l’âge d’or des poètes Taira. Elle devrait donc refléter la renommée et le talent de ce cercle. Or, elle ne contient que deux poèmes attribués aux Taira d’Ise[22].

 Estampe sur bois « Le guerrier Tadanori s’apprêtant à dormir sous un cerisier » (deuxième partie sur trois), Kobayashi Kiyochika
Estampe sur bois « Le guerrier Tadanori s’apprêtant à dormir sous un cerisier » (deuxième partie sur trois), Kobayashi Kiyochika, 1884, Wikimedia Commons

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Nous pouvons cependant remarquer que, dans le texte épique contant (entre autres) le conflit de Genpei, le Heike monogatari 『平家物語』 (Dit des Heike)[23], un épisode raconte comment Shunzei décida, à la demande de Tadanori, d’inclure un des poèmes de son anthologie personnelle, le Tadanori shū 『忠度集』[24], dans le Senzai waka shū, tout en précisant :

「勅勘の人なれば、名字をばあらはされず、[…]「読人しらず」と入れられける。」[25]

« Comme il était un homme qui avait encouru une disgrâce impériale, l’auteur ne serait pas nommé, […] et serait inscrite la mention “d’un poète inconnu” »[26]

Et ce poème cité dans ce texte épique figure effectivement à la fois dans le Tadanori shū (poème 15), et aussi dans l’anthologie impériale (poème 66, catégorie « printemps »), mais cette fois-ci avec la mention « d’un poète inconnu » :

「故郷花といへる心をよみ侍ける

さざ浪や志賀のみやこはあれにしをむかしながらの山ざくらかな」[27]

Furusato no hana to iheru kokoro wo yomi haberikeru

Sazanami ya Shiga no miyako ha arenishi wo mukashi nagara no yama zakura kana

« Composé à propos des sentiments qu’évoquent les fleurs de son pays natal

            Proche des vagues légères,

            L’ancienne capitale de Shiga

            Est en ruine, certes,

            Mais tels que jadis demeurent

            Les cerisiers du mont Nagara »

Ce poème chante les cerisiers du mont Nagara 長柄山[28], qui, selon l’auteur, survivent au passage du temps contrairement aux constructions humaines. Cette opposition est rendue possible grâce au double sens du terme nagara ながら utilisé dans les expressions mukashi nagara むかしまがら, ici traduit par « comme jadis demeurent », et nagara no yama ながらのやま, le mont Nagara. Le terme sazanami さざなみ (« vagues légères »), quant à lui, est une référence au lac Biwa, mais, suivi de la particule ya や, il s’agit d’un makura kotoba, une expression poétique figée, représentant la ville de Shiga 志賀, dont le palais d’Ootsu 大津, proche du mont Nagara, fut abandonné en 673[29]. Ainsi, l’image introduite ici est que, contrairement à ce palais, les cerisiers survivent au passage du temps.

Néanmoins, il ne s’agit pas de la seule composition dont le nom de l’auteur fut omis. En effet, nous pouvons remarquer qu’au moins quatre autres poèmes portant l’indication « d’un poète inconnu »[30] dans cette anthologie impériale sont attribués à des poètes Taira dans d’autres manuscrits. Premièrement, nous pouvons observer que deux poèmes de Taira no Tsunemasa reçurent le même traitement que celui de Tadanori. Ainsi, le poème 199 dans la catégorie « été » de l’anthologie impériale est également le poème 23 du recueil personnel de Tsunemasa, le Tsunemasa ason shū『経正朝臣集』[31] :

「山ふかみ火串の松はつきぬれど鹿に思ひを猶かくるかな」[32]

Yama fukami hogushi no matsu ha tsukinuredo shika ni omohi wo nao kakuru kana

            « Dans les profondeurs de la montagne,

            Le feu du pin attirant les daims

            S’est éteint

            Mais mon désir de saisir une proie

            Lui, brûle toujours »

Dans ce poème, Tsunemasa représente un chasseur tentant d’attirer un daim avec un hogushi火串[33], mais, le temps passant, ce leurre enflammé s’est éteint. La représentation de l’attente du chasseur est exprimée par l’utilisation de matsu, qui est un kakekotoba 掛詞, un homophone permettant l’ajout d’un double-sens. En effet, ce terme peut signifier « pin », matsu 松, mais aussi « attendre », matsu 待つ. Tsunemasa montre à travers ce poème la persévérance du chasseur qui, malgré l’échec de son leurre, continue d’espérer l’arrivée d’une proie.

Estampe sur bois de Taira no Tsunemasa jouant du biwa au clair de lune, Tsukioka Yoshitoshi
Estampe sur bois de Taira no Tsunemasa jouant du biwa au clair de lune, Tsukioka Yoshitoshi, XIXe siècle, Wikimedia Commons

Le second poème de Tsunemasa est la composition 246 dans la catégorie « automne », et est aussi présent dans le onzième tour du concours Jishō sanjūrokunin uta awase 『治承三十六人歌合』[34] :

「いかなればうは葉をわたる秋風にした折れすらむ野辺のかるかや」[35]

Ikanareba uhaba wo wataru akikaze ni shita ore suramu nobe no karukaya

            « Mais pour quelle raison

            Le vent d’automne,

            Qui passe à la cime des feuilles,

            Fait-il ployer à leur base

            Les miscanthes des plaines… »

Dans ce poème, Tsunemasa déplore le contraste que le vent d’automne créé lorsqu’il fait ployer le bas des herbes sans abîmer les feuilles hautes. Nous remarquons ici l’utilisation du terme karukaya かるかや, pouvant désigner à la fois une espèce en elle-même de plantes, les miscanthes, mais aussi des herbes déjà fauchées et destinées à être utilisées pour couvrir une habitation. De plus, le poème se termine par un substantif (karukaya), ce qui constitue une figure de style poétique couramment utilisée par les membres du cercle de poètes Taira.

Le quatrième poème d’un Taira indiqué comme d’auteur inconnu dans cette septième anthologie impériale est le poème de voyage 520. Il est annoté comme étant de Taira no Yukimori 平行盛 (1147-1185)[36] dans l’anthologie de poèmes compilée par Kamo no Shigeyasu 賀茂重保 (1119-1191), le Tsuki mōde waka shū 『月詣和歌集』[37] :

「海辺時雨といへる心をよみ侍ける

かくまではあはれならじをしぐるとも磯の松が根枕ならずは」[38]

Umibe no jigure to iheru kokoro wo yomi haberikeru

Kakumade ha ahare naraji wo shiguru tomo iso no matsu ga nemakura narazuha

« Composé sur le thème “ondées d’automne en bord de mer”

            Alors même qu’une fine pluie tombe

            Il n’est sans doute pas si malheureux

            Que je n’ai pas comme oreiller

            Les racines d’un pin

            Sur un rivage rocheux »

Dans cette composition, Yukimori présente un voyageur qui, bien qu’étant sous la pluie, relativise son malheur en pensant au fait qu’il n’aura pas comme gîte les racines d’un pin poussant sur un rivage rocheux, impliquant ainsi qu’il ne passera pas la nuit dehors.

Enfin, le cinquième poème est le numéro 668 dans la catégorie « amour » dans l’anthologie impériale et est attribué à Taira no Tsunemori dans le quatrième tour du concours de poèmes Jishō sanjūrokunin uta awase. Toutefois, il est à noter que les deux poèmes diffèrent en partie, notamment dans leur premier septain :

「いかにせむ御垣が原に摘む芹のねにのみ泣けど知る人もなき」[39]

Ikani semu mikaki ga hara ni tsumu seri no ne ni nomi nakedo shiru bito mo naki

「いかにせん宮城の原に摘芹のねにのみなけど知人ぞなき」[40]

            Ikani sen miyagi no hara ni tsumu seri no ne ni nomi nakedo shiru bito zo naki

            « Que faire ?

            Telle la racine de l’ombellifère cueillie

            Dans le jardin du Palais // Dans la plaine de Miyagi,

            Je ne fais que pleurer

            Mais cela, personne ne le sait »

Miyagi no hara 宮城の原, traduit ici comme « la plaine de Miyagi », désigne une plaine proche de l’actuelle ville de Sendai 仙台[41]. Quant à l’expression mikaki ga hara 御垣が原, « le jardin du Palais », elle fait ici référence aux jardins du palais impérial[42]. Toutefois, elle vient également introduire une composition plus ancienne du poète Minamoto no Shunrai 源俊頼 (ou Minamoto no Toshiyori, 1055-1129)[43] chantant l’amour malheureux d’un fonctionnaire de la ville de Nara 奈良 :

「芹摘みし昔の人もわがことや心に物は吐はざりけむ」[44]

Seri tsumi shi mukashi no hito mo wa ga koto ya kokoro ni mono ha kanahazari kemu

            « Cueillette d’ombellifères,

            Cette personne d’autrefois,

            Tout comme moi,

            N’a pu voir son désir d’amour

            Être exaucé »

Avec cette référence, Tsunemori introduit dans sa composition l’idée que ses plaintes sont dues à un amour malheureux : dans le waka, « cueillette d’ombellifères » (seri tsumi 芹摘み) est une expression qui indique qu’un amour est voué à être à sens unique. En outre, ne 根, la « racine », ici de l’ombellifère, est un kakekotoba de ne 音, le « son ». De cette manière, en utilisant ce kakekotoba, Tsunemori indique que le son de ses pleurs est dû à la cueillette d’ombellifères et donc à des sentiments romantiques non-réciproques. Néanmoins, il est fortement probable que ce changement du terme Miyagi en Mikaki – et donc l’introduction de cette référence – soit plutôt due au compilateur de l’anthologie, Fujiwara no Shunzei, qui aurait alors souhaité améliorer le poème initial de Tsunemori.

Portrait de Taira no Tsunemori, attribué à Kanō Motonobu
Portrait de Taira no Tsunemori, attribué à Kanō Motonobu, XV-XVIe siècle, Wikimedia Commons

Ainsi, nous pouvons retrouver dans cette anthologie pas moins de cinq poèmes dont les noms des auteurs furent enlevés. Le compilateur, Shunzei, était proche des poètes Taira et avait participé à la compilation des œuvres comportant les poèmes que nous venons de citer[45]. Nous ne pouvons donc pas penser qu’il s’agirait ici d’une simple erreur. Les noms des poètes Taira ont délibérément été effacés.

Mais de qui vint cette censure ? Dans le texte épique que nous avons cité précédemment (le Dit des Heike), la notion de « disgrâce impériale » est mentionnée pour justifier le choix de Shunzei de ne pas indiquer que le poème est de Tadanori. À nos yeux, deux hypothèses peuvent ainsi être posées.

Tout d’abord, celle d’une répression directe et ordonnée par l’empereur retiré Go-Shirakawa, le commanditaire de l’anthologie et « ennemi » des Taira. Une autre hypothèse voudrait que Shunzei, inquiet de voir les poèmes Taira complètement retirés de l’anthologie, ait de lui-même décidé d’enlever les noms des auteurs, tout en laissant ceux des deux poètes Taira n’étant pas tombés en disgrâce, Tadamori et Taira no Tokitada 平時忠 (1128-1189)[46].

Dans son article « The Heike Poets »[47], la spécialiste de poésie japonaise Anne Commons suggère également que ces inclusions pourraient avoir été faites dans le but de pacifier les âmes des poètes Taira tombés en disgrâce, tout en omettant leurs noms. Il n’était, en effet, pas rare que des poètes devenus ennemis politiques voient leurs compositions intégrées aux anthologies impériales mais sans la mention de leurs noms.

Malgré sa défaite face aux Minamoto, le clan Taira est resté dans la postérité comme étant réputé pour ses capacités guerrières. Néanmoins, comme nous avons pu l’observer à travers cette censure dans cette anthologie impériale, il y eut une véritable intention d’effacer leur talent poétique à la suite du conflit de Genpei et de la « disgrâce impériale » des poètes. Prendre les armes leur valu la disparition quasi-totale[48] de leur réputation littéraire. En citant les poèmes sans mentionner les noms de leurs compositeurs, il semblerait que Shunzei ait trouvé un moyen quelque peu efficace de séparer l’œuvre de son auteur.

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Bibliographie sélective :

Heike monogatari kakuichibon zen 平家物語 覚一本 全 (Le dit des Heiké), Tōkyō, Muzōno shoin 武蔵野書院, 2013, 490 p., annoté par ŌTSU Yūichi 大津雄一 et HIRAFUJI Sachi 平藤幸

Kin.yō waka shū – Shika waka shū 金葉和歌集・詞花和歌集 (« Recueil de fleurs d’or – Recueil des fleurs de mots »), coll. « Shin nihon koten bungaku taikei »新日本古典文学大系 (« Nouvelle collection complète de la littérature classique japonaise »), vol. 9, Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 1989, 459 p., annoté par KASHIWAGI Yoshio 柏木由夫, KAWAMURA Teruo 川村晃生 et KUDŌ Shigenori 工藤重矩

Senzai waka shū 千載和歌集 (« Recueil de poèmes des mille années »), coll. « Shin nihon koten bungaku taikei »新日本古典文学大系 (« Nouvelle collection complète de la littérature classique japonaise »), vol. 10, Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 1993, 453 p., annoté par KATANO Tatsurō 片野達郎 et MATSUNO Yō.ichi 松野陽一

Tsuki mōde waka shū 月詣和歌集 (« Anthologie des visites mensuelles au sanctuaire »), dans Shin nihon kotenseki sōgō 新日本古典籍総合 (« Nouvelle base de données sur la littérature du Japon pré-moderne »), Tōkyō, National Institute of Japanese Literature, 139 p., compilé par KAMO NO Shigeyasu 賀茂重保, [en ligne] https://kotenseki.nijl.ac.jp/biblio/100051068/viewer/1 (dernière consultation le 06/02/2022)

ADOLPHSON Mikael (dir.) et COMMONS Anne (dir.), Lovable Losers – The Heike in Action and Memory, Honolulu, University of Hawai’i press, 2015 (1re éd. 2007), 284 p.

DAUVERGNE Cécile, L’Évolution des pouvoirs politique et poétique du clan Taira durant la seconde moitié du XIIe siècle, mémoire de fin de master LLCER spécialité « Études japonaises » parcours « Recherche » de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris, Inalco, 2018, 253 p.

DAUVERGNE Cécile, « Les akutō durant l’époque Kamakura : de la rébellion de petits fonctionnaires de provinces au renversement d’un régime shôgunal », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2019, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2019/10/30/les-akuto-durant-lepoque-kamakura-de-la-rebellion-de-petits-fonctionnaires-de-provinces-au-renversement-dun-regime-shogunal/ (dernière consultation le 06/02/2022)

DAUVERGNE Cécile, « Quand l’historien privilégie la littérature : le mauvais exemple de la « bataille » de la rivière Fuji », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2020, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2020/02/12/quand-historien-privilegie-litterature-mauvais-exemple-bataille-riviere-fuji/ (dernière consultation le 06/02/2022)

KAMIUTO Yuriho 上宇都ゆりほ, Genpei no bushō kajin 源平の武将歌人 (« Les généraux poètes du conflit de Genpei »), coll. « Nihon kajin sen » 日本歌人選 (« Sélection de poètes japonais »), vol. 47, Tōkyō, Kasama sho.in 笠間書院, 2012, 119 p.

TAIRA NO Tadanori 平忠度, Tadanori shū 『忠度集』, dans Shin nihon kotenseki sōgō 新日本古典籍総合 (« Nouvelle base de données sur la littérature du Japon prémoderne »), Tōkyō, National Institute of Japanese Literature, 14 p. [en ligne] https://kotenseki.nijl.ac.jp/biblio/100002909 (dernière consultation le 06/02/2022)

TAIRA NO Tsunemasa 平経正, Tsunemasa ason shū『経正朝臣集』(« Recueil des poèmes de Taira no Tsunemasa »), dans Shin nihon kotenseki sōgō 新日本古典籍総合 (« Nouvelle base de données sur la littérature du Japon prémoderne »), Tōkyō, National Institute of Japanese Literature, 21 p., [en ligne] https://kotenseki.nijl.ac.jp/biblio/100003264 (dernière consultation le 06/02/2022)

TANIYAMA Shigeru 谷山茂 (éd.), « Jishō sanjūrokunin uta awase to kennin nenkan eigu uta awase yon shu » 治承三十六人歌合と建仁年間影供歌合四種 (« Concours de poèmes des trente-six poètes de l’ère Jishō et quatre sortes de concours de poèmes en l’honneur de la première année de l’ère Kennin »), dans HIGUCHI Yoshimaro 樋口芳麻呂 et TANIYAMA Shigeru (dir.), Mikan chūsei uta awase shū 未刊中世歌合集 (« Recueil de concours de poèmes du Moyen Âge non-publiés »), vol. 1, Koten bunko 古典文庫, 1959, 212 p., pp. 68-104

TERADA Sumie, Figures poétiques japonaises – La genèse de la poésie en chaîne, Paris, Collège de France – Institut des Hautes Études Japonaises, 2004, 411 p.

UESUGI Kazuhiko 上杉和彦, Genpei no sōran 源平の争乱 (« Le conflit de Genpei »), Tōkyō, Yoshikawa Kōbunkan 吉川弘文館, 2007, 272 p.

YOSHIHARA Yoshinori 吉原栄徳, « Heian-chō no bushō no waka : heike no bushō no kadan katsudō to sono waka ni tsuite » 平安朝の武将の和歌: 平家の武将の歌壇活動とその和歌について (« Waka des généraux de l’époque Heian : à propos des activités du cercle poétique du clan Taira et de leurs waka »), dans Sonoda gakuen joshi daigaku ronbunshū 園田学園女子大学論文集 (« Bulletin de recherches de l’université pour femmes Sonoda »), n° 3, Amagasaki, Sonoda gakuen joshi daigaku, 1968, 150 p., pp. 60-76

YOSHIHARA Yoshinori 吉原栄徳, Waka no uta makura – chimei daijiten 和歌の歌枕・地名大辞典 (« Grand dictionnaire des uta makura et des toponymes dans le waka »), Tōkyō, Kabushiki kaisha 株式会社, 2008, 2282 p.


[1]Nous notons néanmoins que la fin de ce conflit ne signifia pas la fin des affrontements armés à cette époque.

[2]À la tête du clan Taira lors de sa montée au pouvoir, il fut l’homme le plus puissant de la cour impériale lors de l’âge d’or des Taira (entre 1160 et 1180 environ). Il tenta, par exemple, de déménager la cour impériale à Fukuhara 福原 et d’instaurer une lignée impériale Taira. Néanmoins, son orgueil et sa prise de pouvoir extrêmement rapide et violente furent en partie responsables de la fin de son clan.

[3]Ancien nom de l’actuelle ville de Kyōto 京都.

[4]Strophe de trois vers, appelée ici kami no ku, « tercet initial ».

[5]Strophe de deux vers, appelée ici shimo no ku, « distique final ».

[6]Unité inférieure à celle de la syllabe.

[7]« Mot-pivot », désigne un homophone permettant un double sens. TERADA Sumie, Figures poétiques japonaises – La genèse de la poésie en chaîne, Paris, Collège de France – Institut des Hautes Études Japonaises, 2004, 411 p., p. 191

[8]« Mot initiateur » ou « mot oreiller », désigne une expression poétique figée. Ibid., p. 63

[9]« Mots associés », désigne un terme permettant une association d’idées ou de mots. Ibid., p. 227

[10]Anthologies de waka commanditées par un empereur ou un empereur retiré. Elles étaient compilées avec soin et divisées de manière thématique. Avoir une de ses compositions sélectionnée pour une anthologie impériale était un prestige immense et une marque de reconnaissance de son talent de poète. Il y en eut vingt-et-une au total.

[11]Père de Taira no Kiyomori, il fut le premier Taira à avoir obtenu l’accès au palais intérieur. Fondateur de la fortune de son clan, il enclencha sa montée au pouvoir politique, mais initia également sa famille à l’art du waka.

[12]Fils de Tadamori, il fut un très grand poète et membre actif du cercle de poètes Taira, mais également l’un des principaux généraux du clan. Il décéda sur le champ de bataille d’Ichi no Tani 一ノ谷 en 1184.

[13]Fils de Tadamori, il fut également un très grand poète et membre actif du cercle de poètes Taira. Il se suicide par noyade lors de la défaite « finale » de Dan no Ura 壇ノ浦 en 1185.

[14]Fils de Tsunemori, son talent de poète égalait celui de son père. Il fut, lui aussi, un membre actif du cercle de poètes Taira. Tout comme son oncle Tadanori, il est tué sur le champ de bataille d’Ichi no Tani en 1184.

[15]Fille de Kiyomori, elle devint l’épouse de l’empereur Takakura 高倉天皇 (1161-1181) avec qui elle eut l’empereur Antoku 安徳天皇 (1178-1185).

[16]Recueil de fleurs d’or, cinquième anthologie impériale, elle fut compilée par Minamoto no Shunrai 源俊頼 (ou Minamoto no Toshiyori, 1055-1129) sur ordre de l’empereur retiré Shirakawa 白河上皇 (1053-1129) et fut achevée en 1127. Elle comprend 716 poèmes en dix volumes. Kin.yō waka shū – Shika waka shū 金葉和歌集・詞花和歌集 (« Recueil de fleurs d’or – Recueil des fleurs de mots »), coll. « Shin nihon koten bungaku taikei »新日本古典文学大系 (« Nouvelle collection complète de la littérature classique japonaise »), vol. 9, Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 1989, 459 p., annoté par KASHIWAGI Yoshio 柏木由夫, KAWAMURA Teruo 川村晃生 et KUDŌ Shigenori 工藤重矩

[17]Recueil des fleurs de mots, sixième anthologie impériale, elle fut compilée par Fujiwara no Akisuke 藤原顕輔 (1090-1155) sur ordre de l’empereur retiré Sutoku 崇徳上皇 (1119-1164) et fut achevée vers 1151. Elle comprend 411 poèmes en dix volumes. Ibid.

[18]Recueil de poèmes des mille années, septième anthologie impériale, elle comprend 1285 poèmes en vingt volumes. Senzai waka shū 千載和歌集 (« Recueil de poèmes des mille années »), coll. « Shin nihon koten bungaku taikei »新日本古典文学大系 (« Nouvelle collection complète de la littérature classique japonaise »), vol. 10, Tōkyō, Iwanami shoten 岩波書店, 1993, 453 p., annoté par KATANO Tatsurō 片野達郎 et MATSUNO Yō.ichi 松野陽一

[19]Grand poète, père du célébrissime poète Fujiwara no Teika (ou Fujiwara no Sada.ie, 1162-1241), il fut le mentor du cercle de poètes Taira et participa à la compilation de nombre de recueils de waka.

[20]Un empereur retiré est un souverain ayant abdiqué pour son successeur. Cette pratique était particulièrement commune à partir du XIe siècle, l’empereur en fonction était alors un enfant, et les décisions étaient prises par un régent ou par un empereur retiré (régime politique appelé insei 院政) selon la période de domination politique. DAUVERGNE Cécile, « Les akutō durant l’époque Kamakura : de la rébellion de petits fonctionnaires de provinces au renversement d’un régime shôgunal », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2019, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2019/10/30/les-akuto-durant-lepoque-kamakura-de-la-rebellion-de-petits-fonctionnaires-de-provinces-au-renversement-dun-regime-shogunal/ (dernière consultation le 06/02/2022)

[21]Grand homme politique de la seconde moitié du XIIe siècle.

[22]Le poème 732 de Taira no Tadamori et le 1238 de Taira no Tokitada 平時忠 (1128-1189, beau-frère de Taira no Kiyomori).

[23]Le Dit des Heike, récit épique retraçant principalement les événements du conflit de Genpei (1180-1185). De nombreuses variantes de longueur différente existent (entre six et quarante-huit volumes). Du fait de sa première compilation écrite effectuée peu après les faits (entre 1230 et 1250), ce récit est considéré comme relativement fiable dans ses grandes lignes. Néanmoins, comme nous l’avons démontré, entre autres, dans notre article « Quand l’historien privilégie la littérature : le mauvais exemple de la « bataille » de la rivière Fuji », ce texte épique est bel et bien une œuvre littéraire et ne peut constituer une source historique. Heike monogatari kakuichibon zen 平家物語 覚一本 全 (Le dit des Heiké), Tōkyō, Muzōno shoin 武蔵野書院, 2013, 490 p., annoté par ŌTSU Yūichi 大津雄一 et HIRAFUJI Sachi 平藤幸

[24]Recueil des poèmes de Taira no Tadanori, compilé vers 1182 et destiné au sanctuaire Kamo 賀茂神社, il comprend 103 poèmes dont trois d’autres poètes. TAIRA NO Tadanori, Tadanori shū 『忠度集』 (« Recueil des poèmes de Taira no Tadanori »), dans Shin nihon kotenseki sōgō 新日本古典籍総合 (« Nouvelle base de données sur la littérature du Japon prémoderne »), Tōkyō, National Institute of Japanese Literature, 14 p., [en ligne] https://kotenseki.nijl.ac.jp/biblio/100002909 (dernière consultation le 06/02/2022)

[25]Heike monogatari kakuichibon zen, op. cit., p. 255

[26]Les traductions furent toutes réalisées par l’auteure de cet article, Cécile Dauvergne.

[27]Senzai waka shū, op. cit., p. 30

[28]Mont sis au sud-ouest du lac Biwa 琵琶湖, derrière la ville d’Ootsu大津.

[29]YOSHIHARA Yoshinori 吉原栄徳, Waka no uta makura – chimei daijiten 和歌の歌枕・地名大辞典 (« Grand dictionnaire des uta makura et des toponymes dans le waka »), Tōkyō, Kabushiki kaisha 株式会社, 2008, 2282 p., p. 424

[30]En japonais yomibito shirazu 詠み人知らず.

[31]Recueil des poèmes de Taira no Tsunemasa, complété en 1182 et destiné au sanctuaire Kamo, il comprend 119 poèmes dont neuf d’autres poètes. TAIRA NO Tsunemasa 平経正, Tsunemasa ason shū『経正朝臣集』(« Recueil des poèmes de Taira no Tsunemasa »), dans Shin nihon kotenseki sōgō 新日本古典籍総合 (« Nouvelle base de données sur la littérature du Japon prémoderne »), Tōkyō, National Institute of Japanese Literature, 21 p., [en ligne] https://kotenseki.nijl.ac.jp/biblio/100003264 (dernière consultation le 06/02/2022)

[32]Senzai waka shū, op. cit., p. 68

[33]Sorte de broche enflammée plantée dans un pin et utilisée pour attirer des daims lors de chasses dans les montagnes en été.

[34]Concours de poèmes des trente-six poètes de l’ère Jishō, sélection de dix poèmes de trente-six auteurs par Fujiwara no Tamenari 藤原為業 (dates inconnues, XIIe siècle) vers 1179, les poèmes sont arrangés de telle sorte qu’ils forment un « concours de poèmes » en dix-huit manches, voyant s’opposer à chaque fois deux poètes : un moine et un laïc. TANIYAMA Shigeru 谷山茂 (éd.), « Jishō sanjūrokunin uta awase to kennin nenkan eigu uta awase yon shu » 治承三十六人歌合と建仁年間影供歌合四種 (« Concours de poèmes des trente-six poètes de l’ère Jishō et quatre sortes de concours de poèmes en l’honneur de la première année de l’ère Kennin »), dans HIGUCHI Yoshimaro 樋口芳麻呂 et TANIYAMA Shigeru (dir.), Mikan chūsei uta awase shū 未刊中世歌合集 (« Recueil de concours de poèmes du Moyen Âge non-publiés »), vol. 1, Koten bunko 古典文庫, 1959, 212 p., pp. 68-104

[35]Senzai waka shū, op. cit., p. 80

[36]Membre du clan Taira, poète et commandant militaire, il se serait suicidé par noyade lors de la bataille de Dan no Ura en 1185.

[37]Anthologie des visites mensuelles au sanctuaire, compilée en 1183, elle comprend 1078 poèmes de 288 poètes. Tsuki mōde waka shū 月詣和歌集 (« Anthologie des visites mensuelles au sanctuaire »), dans Shin nihon kotenseki sōgō 新日本古典籍総合 (« Nouvelle base de données sur la littérature du Japon pré-moderne »), Tōkyō, National Institute of Japanese Literature, 139 p., compilé par KAMO NO Shigeyasu 賀茂重保, [en ligne] https://kotenseki.nijl.ac.jp/biblio/100051068/viewer/1 (dernière consultation le 06/02/2022)

[38]Senzai waka shū, op. cit., p. 157

[39]Ibid., p. 205

[40]TANIYAMA Shigeru, op. cit., p. 73

[41]YOSHIHARA Yoshinori, op. cit., pp. 1658-1659

[42]Ibid., p. 1562

[43]Grand poète et compilateur de waka.

[44]KAMIUTO Yuriho 上宇都ゆりほ, Genpei no bushō kajin 源平の武将歌人 (« Les généraux poètes du conflit de Genpei »), coll. « Nihon kajin sen » 日本歌人選 (« Sélection de poètes japonais »), vol. 47, Tōkyō, Kasama sho.in 笠間書院, 2012, 119 p., p. 35

[45]YOSHIHARA Yoshinori 吉原栄徳, « Heian-chō no bushō no waka : heike no bushō no kadan katsudō to sono waka ni tsuite » 平安朝の武将の和歌: 平家の武将の歌壇活動とその和歌について (« Waka des généraux de l’époque Heian : à propos des activités du cercle poétique du clan Taira et de leurs waka »), dans Sonoda gakuen joshi daigaku ronbunshū 園田学園女子大学論文集 (« Bulletin de recherches de l’université pour femmes Sonoda »), n° 3, Amagasaki, Sonoda gakuen joshi daigaku, 1968, 150 p., pp. 60-76, p. 67

[46]Beau-frère de Kiyomori, il fut fait prisonnier lors de la bataille de Dan no Ura en 1185 mais, contrairement à d’autres Taira, il ne fut pas exécuté et obtint même de pouvoir vivre sur ses terres confisquées par Minamoto no Yoritomo 源頼朝 (1147-1199), il y décéda de manière naturelle en 1189.

[47]COMMONS Anne, « The Heike Poets », dans ADOLPHSON Mikael (dir.) et COMMONS Anne (dir.), Lovable Losers – The Heike in Action and Memory, Honolulu, University of Hawai’i press, 2015 (1re éd. 2007), 284 p., pp. 78-98, p. 92

[48]Seule subsiste l’image d’un clan de lettrés donnée par le Dit des Heike. Nous notons toutefois qu’il est impossible de démontrer l’authenticité de nombre de poèmes cités dans l’œuvre épique.

Une réflexion sur “La censure poétique des généraux parias du Japon classique : le cas des Taira et du Senzai waka shū

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