La révolte des Bataves en 69-70

La révolte des Bataves en 69-70

Les Romains, les Gaulois et les Germains : une histoire compliquée

L’histoire de Rome et de la Gaule connut depuis toujours un certain tumulte. Sans revenir sur le célèbre sac de Rome par les troupes de Brennus en 390 av. n. è.[1], la guerre menée par Gaius Iulius Caesar (59-52 av. n. è.) permit, pour quelque temps, une certaine stabilisation des territoires contrôlés par Rome. Il existait, pour les Romains, plusieurs Gaules : la Gaule cisalpine (au nord de l’Italie actuelle) ; la province de Gaule transalpine, aussi appelée Gaule narbonnaise, fondée dans les années 120 av. n. è. ; ou encore la Gaule chevelue, c’est-à-dire la partie indépendante qui fut soumise par César[2].

Après lui, l’empereur Auguste eut à mener plusieurs campagnes en Gaule (39-38, 27 et 16-13 av. n. è.) et en Germanie (12 av. n. è.), marquées, entre autres, par la défaite romaine de Teutobourg en 9. Cette dernière vit la perte de trois légions et neuf corps auxiliaires[3], qui avaient été placés sous le commandement de P. Quinctilius Varus[4].

Représentation colorisée d’un tableau, intitulé Hermannsschlacht (« La Bataille d’Arminius »), de Friedrich Gunkel (1864)
Représentation colorisée d’un tableau, intitulé Hermannsschlacht (« La Bataille d’Arminius »), de Friedrich Gunkel (1864), Concord, 2012, Wikimedia Commons

Une réelle pacification des territoires gaulois, que Rome cherchait avant tout à protéger des incursions germaniques, n’eut lieu que sous le règne de Claude (41-54). Présenté comme l’empereur « le plus gaulois » de tous, Claude leur fit bénéficier du droit de cité romain et il nomma également de nombreux Gaulois de haute naissance ou de haut rang social à des magistratures romaines et au Sénat[5].

L’accalmie fut néanmoins de courte durée et les révoltes refirent surface sous le règne de Néron. Les années 68-69 figurèrent parmi les années troubles de la période impériale romaine, marquées par une succession d’empereurs[6], avant l’établissement de la nouvelle dynastie des Flaviens. Déjà avant la mort de Néron, les territoires gaulois étaient secoués par des révoltes, dont celle menée par C. Iulius Vindex[7], qui cherchait à renverser Néron afin d’y placer Galba. Sa rébellion fut néanmoins matée et peu de temps avant la montée sur le trône de Galba, Vindex se suicida :

« À de si grands périls s’ajouta la mort de Vindex, dont il [Galba] fut absolument consterné, et, comme s’il avait tout perdu, il ne fut pas loin de renoncer à la vie. Mais, lorsqu’il apprit par des messagers venus de Rome sur ces entrefaites que Néron avait été mis à mort et que tout le monde lui avait juré fidélité, il abandonna le titre de légat pour prendre celui de César et se mit en route, vêtu d’un manteau de général, avec un poignard suspendu à son cou sur sa poitrine »[8]

Le décès de Vindex ne calma pas les tensions dans les territoires gaulois et germains. En date du 1er juillet 69, Vespasien fut acclamé empereur à Alexandrie par les troupes de Tibère Alexandre, tandis qu’il s’occupait de la révolte en Judée. Son acclamation fut toutefois contestée par un autre prétendant au trône, Vitellius.

La rivalité entre les deux hommes se cristallisa autour des troupes mobilisables, romaines, mais aussi auxiliaires, parmi lesquelles se trouvaient les Bataves.

Ce fut dans ce contexte de troubles dynastiques qu’un citoyen romain (d’origine batave), Iulius Civilis, décida de soulever les Bataves contre les Romains et plus particulièrement contre l’empereur[9].

La révolte des Bataves, peuple originaire de Hollande

Les Bataves étaient un peuple situé sur les territoires des Pays-Bas actuels :

« Les Bataves, tant qu’ils vivaient au-delà du Rhin, faisaient partie des Chattes ; chassés par une sédition intérieure, ils s’établirent à l’extrémité, alors inhabitée, de la côte gauloise et dans une île entourée de hauts-fonds, baignée en face par l’Océan, en arrière et sur les côtés par le Rhin. »[10]

Carte des peuplades germaniques au Ier siècle
Carte des peuplades germaniques au Ier siècle, Bourrichon, 2017, Wikimedia Commons

Déjà arrêté sous le règne de Néron, Iulius Civilis avait, selon Tacite, de bonnes raisons d’en vouloir aux Romains :

« Iulius Civilis et Claudius Paulus, de souche royale, surpassaient de beaucoup tous les autres Bataves. Paulus, accusé faussement de rébellion, fut mis à mort par Fonteius Capito ; Civilis fut chargé de chaînes et envoyé à Néron ; acquitté par Galba, il fut de nouveau en danger sous Vitellius, car l’armée réclamait son supplice »[11]

Il décida finalement de rallier officiellement le parti de Vespasien, bien qu’il projetait en secret de soulever son peuple contre Rome. La révolte débuta par la prise et la destruction de deux camps romains :

« Aussitôt il [Brinno, chef des Bataves] appelle à lui les Frisons et attaque par surprise les quartiers d’hiver de deux cohortes, tout proches de l’Océan. Les soldats n’avaient pas prévu l’attaque ennemie, et même s’ils l’avaient prévue, ils n’étaient pas assez forts pour la repousser ; le camp fut donc pris et pillé. »[12]

Civilis était parvenu à rallier à sa cause les peuples des Canninéfates, les Frisons, ainsi qu’une cohorte de Tongres. Combattant toujours officiellement pour Vespasien, Civilis fit le siège de Xanten (Vetera), tandis que les Gaulois prenaient les cités de Cologne et de Mayence.

Frontière du Rhin de l’Empire romain vers 70
Frontière du Rhin de l’Empire romain vers 70, Furfur, 2013, Wikimedia Commons

Un empire des Gaules fut alors proclamé, auquel quelques troupes gauloises prêtèrent allégeance, mais pas Civilis. En décembre 69, le Capitole fut victime d’un incendie, tandis que le monde politique romain était toujours secoué par les troubles civils et notamment par la mort de Vitellius, prétendant au trône soutenu principalement par les Germains. Ces événements facilitèrent la propagation de la révolte et Civilis fut rejoint par les Lingons, dirigés par Iulius Sabinus et les Trévires, menés par Iulius Classicus et Iulius Tutor[13] :

« Cependant la nouvelle de la mort de Vitellius répandue dans les Gaules et les Germanies, avait redoublé la guerre. En effet, Civilis renonçant à la feinte, se ruait sur le peuple romain, les légions vitelliennes aimaient mieux être esclaves, même de l’étranger, que d’avoir Vespasien comme empereur. […] Mais rien, autant que l’incendie du Capitole, ne les avait poussés à croire que notre Empire était proche de sa fin. Jadis, disaient-ils, Rome avait été prise par les Gaulois, mais la demeure de Jupiter étant restée intacte, l’Empire avait subsisté ; aujourd’hui, cet incendie fatal était un signe de la colère céleste ; il présageait que la souveraineté sur le monde allait passer aux peuples transalpins ; voilà ce que prophétisait la vaine superstition des druides. »[14]

Néanmoins, dès la mort de Vitellius et l’acclamation de Vespasien, les Gaulois ne mirent que peu de temps avant de rejoindre le giron romain et lâcher Civilis et sa rébellion. Ce dernier était, en effet, plutôt mal vu par les Gaulois, car il n’avait pas prêté serment à l’empire des Gaules, alors qu’il n’hésitait pas à y imposer son pouvoir :

« Au reste, ni lui ni aucun Batave ne prêta serment aux Gaules : il se fiait aux forces des Germains et, s’il fallait disputer aux Gaulois la souveraineté, il se disait qu’il avait pour lui sa renommée et sa supériorité. »[15]

Par ailleurs, ses principaux alliés étaient des peuples germaniques et la vieille peur de la menace germanique (metus germanicus) fut ranimée par les Romains afin d’effrayer les Gaulois et les ramener dans leur camp[16]. Certains peuples gaulois décidèrent alors de respecter leur serment de fidélité envers Rome et c’est dans cet état d’esprit que les Rèmes convoquèrent une assemblée à Reims :

« Le succès des Séquanes dans ce combat [contre Iulius Sabinus] arrêta la contagion de la guerre : les cités vinrent peu à peu à résipiscence et prirent conscience du caractère sacré des traités ; les Rémois prirent l’initiative en publiant sur toute l’étendue des Gaules l’invitation à envoyer des députés pour délibérer en commun : voulait-on la liberté ou la paix ? »[17]

Ce fut ainsi que la révolte fut étouffée par Rome et Vespasien envoya Q. Petilius Cerialis, à la tête de huit légions, mater les derniers bastions[18]. Quand ce dernier arriva à Mayence :

« sa venue ranima les espérances. Lui-même, désireux de se battre et mieux fait pour braver l’ennemi que pour s’en garder, enflammait les soldats par la fougue de ses propos, bien décidé, dès qu’il lui serait loisible d’en venir aux mains, à ne pas perdre un instant pour engager le combat. Il renvoie dans leurs cités les soldats recrutés dans toute la Gaule et fait annoncer que les légions suffisent à l’Empire : que les alliés retournent aux tâches pacifiques, en toute sécurité, considérant que la guerre était terminée, puisque des forces romaines s’en étaient chargées. Cette décision favorisa la docilité des Gaulois, car, une fois récupérés leurs jeunes guerriers, ils supportèrent plus facilement les tributs, d’autant plus disposés à remplir leurs obligations qu’on les dédaignait. »[19]

Le rappel de la menace germanique est présenté par Tacite dans un discours que fit Cerialis à Trêves, s’adressant aux Trévires et aux Lingons :

« “Et si nous avons occupé les rives du Rhin, ce n’était pas pour protéger l’Italie, mais pour empêcher quelque autre Arioviste de s’emparer du royaume des Gaules. Est-ce que par hasard vous vous croyez plus chers à Civilis, aux Bataves et aux nations d’outre-Rhin que vos pères et vos aïeux ne le furent à leurs ancêtres ? Les Germains ont toujours eu les mêmes raisons de passer dans les Gaules : la soif des plaisirs, la cupidité et le désir de changer de pays, afin de s’emparer, abandonnant leurs marécages et leurs déserts, de cette terre si fertile et de vos personnes” »[20]

Les raisons de la révolte ont été discutées par les chercheurs modernes. Tandis que certains y voyaient une réaction de mécontentement face au dilectus (levée de troupes) imposé par Rome, l’historien spécialiste de l’armée romaine impériale Pierre Cosme estime que Iulius Civilis et les Bataves auraient plutôt réagi à un sentiment de brimade à leur égard. En effet, les Bataves faisaient partie de l’élite de la garde impériale (Germani corporis custodes) avant d’en être chassés sous le règne de Galba :

« De plus, il licencia la cohorte germaine que les Césars avaient constituée jadis pour en faire leur garde du corps et qui avait donné maintes preuves de son absolue fidélité, puis il la renvoya dans sa patrie sans aucune récompense, sous prétexte qu’elle penchait pour Cn. Dolabella, dont les jardins avoisinaient son camp. »[21]

À ce titre, selon Pierre Cosme, « il vaudrait peut-être mieux parler de déçus de la romanisation que de réfractaires à la romanisation » concernant les premiers révoltés[22]. Cette hypothèse est confirmée par le comportement des peuples gaulois, emmenés par les Rèmes, à se soumettre à Rome en mai 70. Les insurgés, menés par Iulius Civilis et Classicus, furent défaits à Trêves après une rude bataille contre les troupes de Cerialis[23] :

« Le centre de leur ligne de bataille fut confiée aux Ubiens et aux Lingons ; à l’aile droite, il y avait les cohortes des Bataves, à l’aile gauche, les Bructères et les Tenctères ; ils s’avancèrent, les uns par les hauteurs, d’autres entre la route et la Moselle, et leur attaque fut si inattendue que Cerialis apprit dans sa chambre et dans son lit – car il n’avait pas passé la nuit au camp – en même temps qu’on se battait et que ses soldats avaient le dessous »[24]

Face au désastre qui s’annonçait, Cerialis prit rapidement la tête de ses troupes sur le champ de bataille. Finalement,

« Tutor, Classicus et Civilis, chacun à son poste, animaient le combat, stimulant les Gaulois au nom de la liberté, les Bataves au nom de la gloire, les Germains en les invitant au pillage. Et tout réussissait à l’ennemi, jusqu’au moment où la vingt-et-unième légion, regroupée sur un terrain plus découvert que les autres, soutint le choc des assaillants, puis les repoussa. Et ce ne fut pas sans l’aide des dieux que les vainqueurs, leur état d’esprit changeant brusquement, tournèrent le dos. Ils prétendaient qu’ils avaient été terrifiés à la vue des cohortes qui, dispersées au premier choc, se regroupaient sur les hauteurs et leur avaient fait croire à un renfort de troupes fraîches ; mais ce qui les arrêta, alors qu’ils tenaient la victoire, ce fut la lutte perverse à laquelle ils se livrèrent entre eux, oubliant l’ennemi, pour s’emparer des dépouilles. Si Cerialis avait, par son incurie, presque perdu la partie, du moins sa fermeté rétablit-elle la situation ; et, profitant de son heureuse fortune, il prit, le même jour, le camp des ennemis et le détruisit. »[25]

Civilis tenta de prendre la cité de Cologne, mais les habitants de cette dernière s’étaient révoltés contre les Germains et avaient appelé Cerialis à l’aide. Tutor, Classicus et Civilis parvinrent à se réfugier dans l’embouchure du Rhin, dans l’île des Bataves[26]. Les combats continuèrent quelque temps contre les légions romaines et Cerialis faillit même être fait prisonnier. Ce fut finalement l’hostilité grandissante de la population à la poursuite de la guerre qui poussa Civilis à rendre les armes :

« Ce revirement n’échappa pas à Civilis et il résolut de prendre les devants : il était rassasié de malheurs et, en outre, il espérait sauver sa vie, sentiment qui bien souvent brise les grands courages. Il demanda une entrevue ; on coupe le pont sur le fleuve Nabalia et les deux chefs s’étant avancés jusqu’au bord de la coupure, Civilis commence en ces termes : “Si je me défendais devant un légat de Vitellius, je ne devrais attendre de lui ni pardon pour ma conduite, ni confiance en mes paroles : tout était mésentente entre nous ; il avait entamé les hostilités, mais moi je les avais aggravées. Pour Vespasien, mon respect est de longue date, et quand il était encore simple particulier, on nous disait amis.” »[27]

Le discours se poursuit encore sur quelques lignes, mais la fin de celui-ci, ainsi que ce qu’il advint de Civilis, nous sont inconnus. Le reste du texte de Tacite ayant été perdu, il fut supposé que Civilis fut exécuté, de même que Tutor et Classicus. C’est ainsi que s’acheva une révolte dont les conséquences dramatiques furent évitées de justesse grâce à la loyauté d’une majorité de peuples gaulois à Rome.

Cerialis faisant preuve de clémence envers les soldats qui combattirent pour l’ennemi
Cerialis faisant preuve de clémence envers les soldats qui combattirent pour l’ennemi. Gravure d’Antonio Tempesta, 1612, conservée au Rijksmuseum Amsterdam, Vincent Steenberg, 2008, Wikimedia Commons

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Bibliographie

Briand-Ponsart Claude et Hurlet Frédéric, L’Empire romain d’Auguste à Domitien, Paris, Armand Colin, 2019, 287 p.

Cosme Pierre, « Les Bataves au centre et à la périphérie de l’Empire : quelques hypothèses sur les origines de la révolte de 69-70 », dans Hekster Olivier (dir.) et Kaizer Ted (dir.), Frontiers in the Roman world: proceedings of the ninth Workshop of the International Network Impact of Empire (Durham, 16-19 April 2009), Boston / Leiden, Brill, 2011, XI & 378 p., pp. 305-320, [en ligne] https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwiCtoHG3sOAAxXK1gIHHVuJAj8QFnoECBkQAQ&url=https%3A%2F%2Fbrill.com%2Fdownloadpdf%2Fbook%2Fedcoll%2F9789004215030%2FBej.9789004201194.i-378_018.pdf&usg=AOvVaw1RJZlSR5Opez6qDGx9eUlm&opi=89978449 (dernière consultation le 04/08/2023)

Delaplace Christine et France Jérôme, Histoire des Gaules : VIe siècle av. J.-C – VIe siècle ap. J.-C., Paris, Armand Colin, 2005, 233 p.

Ferdière Alain, Les Gaules : IIe s. av. J.-C. – Ve s. ap. J.-C., Paris, Armand Colin, 2005, 447 p.

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Liegeois Liselotte, « Le 18 juillet 390/389 av. n. è. : la bataille de l’Allia », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2023, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2023/07/18/le-18-juillet-390-389-av-n-e-la-bataille-de-lallia/ (dernière consultation le 22/07/2023)

Suétone, Vie de Galba, Paris, Les Belles Lettres, 1980, 141 p., texte édité et traduit par Ailloud Henri

Tacite, Histoires. Livres IV et V, Paris, Les Belles Lettres, 1992, XIII & 244 p., texte édité et traduit par Le Bonniec Henri

Urban Ralf, Der « Bataverausftand » und die Erhebung des Iulius Classicus (« Le “soulèvement des Bataves” et l’insurrection de Iulius Classicus »), Trêves, Verlag Trierer Historische Forschungen, 1985, 105 p.


[1] Liegeois Liselotte, « Le 18 juillet 390/389 av. n. è. : la bataille de l’Allia », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2023, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2023/07/18/le-18-juillet-390-389-av-n-e-la-bataille-de-lallia/ (dernière consultation le 22/07/2023)

[2] Delaplace Christine et France Jérôme, Histoire des Gaules : VIe siècle av. J.-C – VIe siècle ap. J.-C., Paris, Armand Colin, 2005, 233 p., p. 1

[3] Ce qui ne faisait pas moins de 20 000 hommes.

[4] Ibid., p. 61

[5] Ibid., pp. 64-65

[6] Liegeois Liselotte, « Le 14 avril 69 : la première bataille de Bedriacum », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2023, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2023/04/14/le-14-avril-69-la-premiere-bataille-de-bedriacum/ (dernière consultation le 21/07/2023)

[7] Sénateur romain issu d’une famille noble d’Aquitaine.

[8] Suétone, Vie de Galba, 11, 1-2, Paris, Les Belles Lettres, 1980, 141 p., p. 11, texte édité et traduit par Ailloud Henri : « Accessit ad tanta discrimina mors Vindicis qua maxime consternatus destitutoque similis non multum afuit quin uitae renuntiaret. Sed superuenientibus ab urbe nuntiis ut occisum Neronem cunctosque in uerba sua iurasse cognouit, deposita legati suscepit Caesaris appellationem iterque ingressus est paludatus ac dependente a ceruicibus pugione ante pectus »

[9] Briand-Ponsart Claude et Hurlet Frédéric, L’Empire romain d’Auguste à Domitien, Paris, Armand Colin, 2019, 287 p., p. 227

[10] Tacite, Histoires. Livres IV et V, IV, 12, 2, Paris, Les Belles Lettres, 1992, XIII & 244 p., p. 10, texte édité et traduit par Le Bonniec Henri : « Bataui, donec trans Rhenum agebant, pars Chattorum, seditione domestica pulsi extrema Gallicae orae uacua cultoribus simulque insulam inter uada sitam occupauere, quam mare Oceanus a fronte, Rhenus amnis tergum ac latera circumluit. »

[11] Ibid., IV, 13, 1, p. 11 : « Iulius Ciuilis et Claudius Paulus regia stirpe multo ceteros anteibant. Paulum Fonteius Capito falso rebellionis crimine interfecit ; iniectae Ciuili catenae, missusque ad Neronem et a Galba absolutus sub Vitellio rursus discrimen adiit, flagitante supplicium eius exercitu »

[12] Ibid., IV, 15, 2, p. 13 : « statimque accitis Frisiis duarum cohortium hiberna proxima [occupata] Oceano inrumpit. Nec praeuiderant impetum hostium milites, nec, si prouidissent, satis uirium ad arcendum erat : capta igitur ac direpta castra. »

[13] Briand-Ponsart Claude et Hurlet Frédéric, op. cit., p. 227 ; sur la révolte de Iulius Classicus, voir Urban Ralf, Der « Bataverausftand » und die Erhebung des Iulius Classicus (« Le “soulèvement des Bataves” et l’insurrection de Iulius Classicus »), Trêves, Verlag Trierer Historische Forschungen, 1985, 105 p.

[14] Tacite, Histoires. Livres IV et V, IV, 54, 1-2, op. cit., pp. 45-46 : « Audita interim per Gallias [et] Germaniasque mors Uitellii duplicauerat bellum. Nam Ciuilis omissa dissimulatione in populum Romanum ruere, Uitellianae legiones uel externum seruitium quam imperatorem Uespasianum malle. […] Sed nihil aeque quam incendium Capitolii, ut finem imperio adesse crederent, impulerat. Captam olim a Gallis Urbem, sed integra Iouis sede mansisse imperium ; fatali nunc igne signum caelestis irae datum et possessionem rerum humanarum Transalpinis gentibus portendi superstitione uana Druidae canebant. »

[15] Ibid., IV, 61, 1, p. 52 : « Ceterum neque se neque quemquam Batauum in uerba Galliarum adegit, fisus Germanorum opibus et, si certandum aduersus Gallos de possessione rerum foret, inclutus fama et potior. »

[16] Briand-Ponsart Claude et Hurlet Frédéric, op. cit., p. 229

[17] Tacite, Histoires. Livres IV et V, IV, 67, 2, op. cit., p. 57 : « Sequanorum prospera acie belli impetus stetit : respicere paulatim civitates fasque et foedera respicere, principibus Remis, qui per Gallias edixere ut missis legatis in commune consultarent, libertas an pax placeret. »

[18] Briand-Ponsart Claude et Hurlet Frédéric, op. cit., p. 228

[19] Tacite, Histoires. Livres IV et V, IV, 71, 1-2, op. cit., p. 61 : « eius aduentu erectae spes ; ipse pugnae auidus et contemnendis quam cauendis hostibus melior, ferocia uerborum militem incendebat, ubi primum congredi licuisset, nullam proelio moram facturus. Dilectus per Galliam habitos in ciuitates remittit ac nuntiare iubet sufficere imperio legions ; socii ad munia pacis redirent, securi uelut confecto bello, quod Romanae manus excepissent. Auxit ea res Gallorum obsequium : nam recepta iuuentute facilius tributa tolerauere, proniores ad official quod spernebantur. »

[20]Ibid., IV, 73, 2-3, p. 64 : « “Nec ideo Rhenum insedimus ut Italiam tueremur, sed ne quis alius Ariouistus regno Galliarum potiretur. An uos cariores Ciuili Batauisque et Transrhenanis gentibus creditis, quam maioribus eorum patres auique uestri fuerunt ? Eadem semper causa Germanis transcendendi in Gallias, libido atque auaritia et mutandae sedis amor, ut relictis paludibus et solitudinibus suis fecundissimum hoc solum uosque ipsos possiderent” »

[21] Suétone, Vie de Galba, 12, 4, op. cit., p. 12 : « Item Germanorum cohortem a Caesaribus olim ad custodiam corporis institutam multisque experimentis fidelissimam dissoluit ac sine commodo ullo remisit in patriam, quasi CN. Dolabellae, iuxta cuius hortos tendebat, proniorem. »

[22] Cosme Pierre, « Les Bataves au centre et à la périphérie de l’Empire : quelques hypothèses sur les origines de la révolte de 69-70 », dans Hekster Olivier (dir.) et Kaizer Ted (dir.), Frontiers in the Roman world: proceedings of the ninth Workshop of the International Network Impact of Empire (Durham, 16-19 April 2009), Boston / Leiden, Brill, 2011, XI & 378 p., pp. 305-320, pp. 308-309, [en ligne] https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwiCtoHG3sOAAxXK1gIHHVuJAj8QFnoECBkQAQ&url=https%3A%2F%2Fbrill.com%2Fdownloadpdf%2Fbook%2Fedcoll%2F9789004215030%2FBej.9789004201194.i-378_018.pdf&usg=AOvVaw1RJZlSR5Opez6qDGx9eUlm&opi=89978449 (dernière consultation le 04/08/2023)

[23] Ferdière Alain, Les Gaules : IIe s. av. J.-C. – Ve s. ap. J.-C., Paris, Armand Colin, 2005, 447 p., p. 181

[24] Tacite, Histoires. Livres IV et V, IV, 77, 1, op. cit., p. 67 : « Media acies Ubiis Lingonibusque data ; dextro cornu cohortes Batauorum, sinistro Bructeri Tencterique. Pars montibus, alii uiam inter Mosellamque flumen tam improuisi adsiluere ut in cubiculo ac lectulo Cerialis (neque enim noctem in castris egerat) pugnari simul uincique suos audierit »

[25] Ibid., IV, 78, 1-2, p. 68 : « Tutor et Classicus et Ciuilis suis quisque locis pugnam ciebant, Gallos pro libertate, Batauos pro gloria, Germanos ad praedam instigantes. Et cuncta pro hostibus erant, donec legio unaetuicensima patentiore quam ceterae spatio conglobata sustinuit ruentes, mox impulit. Nec sine ope diuina mutatis repente animis terga uictores uertere. Ipsi territos se cohortium adspectu ferebant, quae primo impetu disiectae summis rursus iugis congregabantur ac speciem noui auxilii fecerant ; sed obstitit uincentibus prauom inter ipsos certamen omisso hoste spolia consectandi. Cerialis ut incuria prope rem adflixit, ita constantia restituit ; secutusque fortunam castra hostium eodem die capit exscinditque. »

[26] Ferdière Alain, op. cit., p. 181

[27] Tacite, Histoires. Livres IV et V, V, 26, 1-2, op. cit., pp. 95-96 : « Non fefellit Ciuilem ea inclinatio et praeuenire statuit, super taedium malorum etiam spe uitae, quae plerumque magnos animos infringit. Petito conloquio scinditur Nabaliae fluminis pons, in cuius abrupta progressi duces, et Ciuilis ita coepit : “Si apud Vitellii legatum defenderer, neque facto meo uenia neque dictis fides debebatur : cuncta inter nos inimica ; hostilia ab illo coepta, a me aucta erant. Erga Vespasianum uetus mihi obseruantia, et cum priuatus esset, amici uocabamur.” »

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