Etat Islamique

L’État islamique et la religion : autopsie d’un paradoxe

Cet essai de quatre pages en anglais avait été rédigé dans le cadre de notre deuxième année à Sciences Po Lille. Il avait pour but de d’évaluer une des options du premier semestre : Political Violence and Conflict, qui étudie la violence en politique et ses manifestations. Rédigé en collaboration, il avait été très bien reçu par notre professeur et les différentes personnes à qui nous l’avions présenté. Aussi, nous avons décidé de le traduire, ou plus précisément de le réécrire, et de le publier sous forme d’article pour La Revue d’Histoire Militaire.

Couverture originale de l’essai que nous avions rédigé en anglais
Couverture originale de l’essai que nous avions rédigé en anglais – Romain Devaux – Sciences Po Lille – 17/12/2021

Introduction

En novembre 2015, deux attaques terroristes secouèrent le cœur de Paris. Le Bataclan, le Stade de France et des terrasses de café furent prises pour cibles par un commando armé qui assassina 130[1] personnes et en blessa 413. Perpétrée par une mouvance djihadiste, l’attaque fut rapidement revendiquée par l’organisation État Islamique en Irak et au Levant (EEIL), qui s’était déjà renommé « État Islamique » (EI) après que leur chef Abu Bakr-al-Baghdadi ait revendiqué le titre de calife.

D’abord apparue en Irak à la faveur de la déliquescence du régime, l’Organisation s’étendait vers l’Ouest et avait franchi la frontière syrienne. Bénéficiant du contexte du Printemps Arabe, elle avait conquis ses principaux fiefs dans la région qui sombrait dans le chaos de la guerre civile syrienne[2]. Cette guerre opposait alors forces gouvernementales pro-Assad[3], rebelles en tout genre et militants kurdes. Daesh fut alors au centre de l’attention et s’ensuivit de nombreux débats sur sa nature.

Nous avons choisi de nous concentrer sur l’importance de la religion en son sein. Le sujet a déjà pu être évoqué par d’autres chercheurs, nous citerons, par exemple, la « controverse française » entre les thèses de Gilles Kepel et d’Olivier Roy[4]. Le nom de l’Organisation nous indique déjà que la religion est indissociable de ses objectifs : elle vise à instaurer un « État » qui suivrait les règles « islamiques ». Mais simplement affirmer cela n’est pas suffisant. Il nous faut, en plus, comprendre comment ces objectifs s’articulent avec leurs ambitions étatiques. Dès lors demandons-nous : dans quelle mesure est-il pertinent d’évoquer le facteur religieux pour comprendre le phénomène Daesh ?

Nous aborderons d’abord l’idéologie de Daesh et tâcherons de découvrir ses origines et ses objectifs. Nous observerons ensuite ce qu’il se passait « sur le terrain » où de nombreuses contradictions ont pu apparaître. Enfin, nous verrons que Daesh a notamment tenté de résoudre ces contradictions à travers une pratique totalitaire.

L’idéologie derrière Daesh

Daesh dans la tradition islamiste

Le développement de l’État Islamique s’est accompagné d’une rhétorique et d’une doctrine qui se retrouvent dans d’autres mouvements que Brigitte Curmi et Stéphane Lacroix, chargés de mission au CAPS (Centre d’Analyse, de Prévention de Stratégie), ont identifié au sein de la galaxie islamiste dans le monde arabe contemporain. Ils formulent l’expression « trois nuances de vert » pour désigner une trinité d’idéologie cousines : le salafisme, la wahhabisme et le jihadisme[5]. Olivier Moos explique en ce sens[6] qu’il y a un parallèle à faire entre le wahhabisme[7] d’Arabie Saoudite et l’organisation de Daesh.

On peut, en effet, considérer que l’EI était un équivalent contemporain des Ikhwans de la Péninsule Arabique. Il s’agissait d’une milice religieuse qui suivait les commandements de prêcheurs qui se multipliaient dans la région au début du XXe siècle. Partant de là, « l’idéologie et les pratiques révolutionnaires des Ikhwans se répétaient dans l’expérience contemporaine de l’État islamique »[8]. Le principe du jihad islamiste milite pour le renversement, par la violence, des pouvoirs existants « pour les remplacer par un État islamique fantasmé, censé correspondre aux premiers jours de la révélation coranique »[9].

Ce type de pensée salafiste s’est particulièrement répandu dans les années 1990, avec des mouvements anti-occidentaux, considérés comme plus intransigeants et à vocation internationale. C’est sur ce phénomène que Gilles Kepel, politologue spécialiste du Moyen Orient, appuie sa thèse : il y a bien eu radicalisation de l’islam au travers de ces idéologies.

Un objectif central : la restauration du califat

Daesh poursuivait un objectif commun à ces mouvances : la restauration du califat. Une telle entité politique nécessitait cependant trois critères[10]. Le calife devrait unifier les pouvoirs spirituels et temporels, il devrait appliquer le droit musulman et enfin organiser l’unification de l’islam[11].

Ce dernier critère poussait Daesh à mener une politique d’expansion dans le but de contrôler l’Umma (« communauté des croyants »)[12] ou le Dar-al-Islam (« terre d’slam »)[13]. En s’autoproclamant califat, l’EI souhaitait s’ancrer dans une tradition qui nécessite le consentement des populations. Un tel projet se veut également l’écho d’un âge d’or : celui des « quatre califes bien guidés » qui suivaient scrupuleusement les recommandations du prophète au sein d’un islam, à l’époque unifié.[14] Un tel titre présageait alors une propagande parfaite, digne d’un « village potemkine coranique »[15].

Une spécificité jihadique : le millénarisme

Malgré tous ces points communs, Daesh se distinguait des autres formations islamistes en adoptant une posture bien plus extrême. Parmi toutes les formes possibles, l’organisation avait adopté une stratégie de « jihad apocalyptique ». À titre de comparaison, Al-Qaïda était surtout considéré comme un djihadisme international tandis que le Hamas répondait davantage à une logique d’ « islamo-nationalisme »[16].

La pratique de Daesh était si radicale que Jeffrey Kaplan, professeur à l’université du Wisconsin, considérait qu’il était plus intéressant d’évoquer une « cinquième vague de terrorisme »[17]. Suivant la classification de David Rapoport en quatre vagues[18], il estime qu’il est plus pertinent de classifier l’État Islamique comme un mouvement « millénariste »[19] plutôt qu’un mouvement religieux. En effet, leur idéologie se référait davantage à un âge d’or, ayant pour volonté de purifier la société, plutôt qu’aux canons classiques des mouvements islamistes. Ainsi, il serait, par exemple, plus pertinent de comparer Daesh aux Khmers rouges plutôt qu’à Al-Qaïda.

Une réalité de terrain très loin des ambitions

Comprendre l’apparition et l’expansion

En Irak et en Syrie, Daesh a atteint son expansion maximale entre 2014 et 2015. L’organisation tenait alors les villes de Mossoul, de Raqqa et était pratiquement arrivée aux portes d’Alep. Remettons-nous dans le contexte de l’époque. La Syrie est en pleine révolution, elle subit de plein fouet les Printemps arabes, et la région connaît une vague de faillite étatique. C’est un point central lorsque l’on souhaite comprendre la popularité (qui n’a duré qu’un temps) de Daesh auprès des populations locales. L’Organisation pouvait alors représenter une stabilité alternative à un régime corrompu et contesté de toute part[20].

De plus, elle a pu incarner, auprès de la majorité sunnite, une possibilité de reprendre le pays alors que cette population avait sciemment été écartée par le pouvoir alaouite[21] des Assad. Or, Daesh se plaçait en libérateur des populations sunnites face à un gouvernement chiite corrompu : le discours religieux répondait à des espérances politiques concrètes[22]. En ce sens, on a pu observer dans un premier temps des attitudes ambiguës de la part d’autres groupes rebelles syriens, oscillant entre la méfiance et l’alliance de circonstance. Il ne faut pas occulter le fait que l’EI, à sa manière, est un groupe révolutionnaire au même titre qu’un autre.

Carte des territoires contrôlés par l’État Islamique en mai 2015
Carte des territoires contrôlés par l’État Islamique en mai 2015 – Wikimedia Commons – Travail personnel de Sémhur avec des données du New York Times – CC BY-SA 4.0

Cette acceptation de Daesh, en comparaison du régime syrien légitime, mais souffrant d’une corruption endémique et coupable de nombreuses exactions, s’est traduite par des négociations très concrètes dans les provinces contrôlées par l’Organisation. Ainsi, Le califat donnait une grande partie de ses pouvoirs aux chefs de tribus locaux en échange de leur allégeance et de leur respect de certaines règles puritaines[23], mais sans spécialement exiger une application stricte de la charia : derrière le discours radical religieux, se cachait une politique de compromis avec les élites locales pour assurer une bonne gouvernance. Une grande partie de l’expansion s’est, en effet, réalisée pratiquement sans combats, tandis que les autorités étatiques légitimes avaient déserté certaines provinces.

Pourquoi rejoindre Daesh ?

Intéressons-nous maintenant à la thèse d’Olivier Roy concernant « l’islamisation de la radicalité ». Selon cette thèse, l’islamisme n’est qu’un décorum qui servirait de façade pour dissimuler une passion de la destruction. La radicalité ne serait qu’une révolte générale face à l’ordre établi au sein des jeunes générations. Ainsi, l’islamisme ne serait qu’une option parmi tant d’autres sur un « marché de la radicalité ». Cette explication rend bien compte du fait que Daesh a outrepassé les institutions islamiques traditionnelles. En plus de créer un nouveau lien social, le discours religieux sert ici à légitimer une contestation bien antérieure.

Les études empiriques attestent de la secondarité de la religion dans les motivations des combattants. La plupart sont des mercenaires locaux qui ont rejoint la lutte avant tout pour des raisons financières : en plus de la paye, les pillages permettaient aux volontaires d’acquérir des richesses et un statut valorisant, dans un contexte de décrépitude économique et sociale. Le peu ayant rejoint la cause pour des raisons religieuses semblent être les volontaires internationaux, bien que ces derniers ne soient en réalité que faiblement lettrés en la matière[24].

Parler de religion et de politique pour décrire les actions d’un acteur unique met en évidence deux dynamiques contradictoires. D’un côté, Daesh en tant qu’acteur politique, ayant vocation à gouverner un État, adopte des pratiques rationnelles et fait preuve d’un certain pragmatisme. De l’autre, en tant qu’acteur religieux, il poursuit des objectifs irrationnels, voire complètement fantasmés. C’est cette contradiction inhérente qui va minimiser la religion au profit d’objectifs concrets que sont le contrôle du territoire, l’impératif de mener une guerre et de faire tourner une économie[25]. Pourtant, un tel comportement n’est pas si incohérent au sein d’une doctrine qui, rappelons-le, part du principe qu’il n’y a pas de séparation entre politique et religion.

Les obstacles au califat

Cela n’empêche pas une contradiction centrale d’apparaître : Daesh est à la fois un État et un califat, deux types d’entités qui ne peuvent pas cohabiter. La notion d’État part du principe qu’il existe des frontières au sein desquelles évoluent une masse d’individus assujettis. Le califat, en revanche, n’est pas censé connaître de frontière et a une vocation d’universalité[26]. La communauté concernée n’est même pas définissable par des frontières, puisque des musulmans peuvent très bien vivre en dehors du Dar-al-Islam. C’est aussi cette universalité qui fait que le califat ne sera jamais reconnu par la communauté internationale et est considéré comme une menace. De manière concrète, Daesh entendait résoudre cette contradiction en créant une forme d’État fédéral constitué d’autres États l’ayant rejoint : c’est en ce sens qu’il faut comprendre la multiplication de groupes ayant juré allégeance à l’État Islamique de par le monde[27].

Carte interactive répertoriant les différents groupes djihadistes ayant prêté allégeance à l’Etat islamique.
Carte interactive répertoriant les différents groupes djihadistes ayant prêté allégeance à l’Etat islamique. – P. Greenback – © OpenStreetMap under ODbL – http://u.osmfr.org/m/45872/

L’Umma n’a aucune réalité géographique et elle peine même à avoir un semblant d’unité culturelle. Les frontières ont beau être des « fictions juridiques », elles continuent d’avoir des effets culturels bien réels. Un projet panislamique n’a, ainsi, que peu de chance de dépasser les différences nationales. Un autre problème à long terme se pose du point de vue juridique. En revendiquant le califat, Daesh entend appliquer un texte de loi immuable. Se faisant, elle se débarrasse de sa fonction législative qui est pourtant au cœur de tout processus étatique.

La solution totalitaire

Une instrumentalisation de la religion ?

Même si la plupart des recrues de l’Organisation étaient caractérisées par une faible connaissance des textes saints, leur radicalité par l’idéologie et la religion est indéniable. C’est d’ailleurs cette faible connaissance des textes qui a poussé les autorités islamiques de certains pays à améliorer leur système d’éducation afin de promouvoir des principes modérés de l’islam (permettant à la fois de contrôler la sphère religieuse nationale et de se légitimer auprès de leur populations). Par extension, Daesh faisait de même en accentuant sa propagande auprès des jeunes générations.

Façonner le réel par la violence

Les contradictions soulevées dans la deuxième partie doivent être résolues si Daesh veut devenir un État stable sur le long terme. Tout d’abord, il s’agit d’effacer les différences entre communautés et de promouvoir une seule vraie culture commune. Ainsi, Daesh se livre à des actes iconoclastes à l’encontre de bâtiments non-islamiques afin d’homogénéiser la culture de son territoire. Cet iconoclasme s’en est également pris à des mosquées sunnites[28]. Cette homogénéisation prend des allures de purification au fur et à mesure des persécutions qui visent les minorités religieuses (chrétiens, chiites, yézidis…), mais également des sunnites non-salafistes. Paradoxalement, Daesh s’en prend à sa principale « clientèle » susceptible de les rejoindre afin de réaliser leur vœu de pureté.

Nous avions déjà évoqué une possible comparaison avec les Khmers rouges, mais les totalitarismes du XXe siècle sont également de bons points de repère. L’iconoclasme, l’embrigadement de la jeunesse, la volonté de purification, le fantasme d’un âge d’or, la volonté d’éliminer tout ce qui ne correspond pas à un canon arbitrairement défini, le parti unique et le chef charismatique, l’idéologie totalisante à vocation universelle… Daesh est sans doute plus intéressant à analyser sous l’angle du totalitarisme que celui de la religion. Le totalitarisme est, en effet, une matrice susceptible de s’imposer à n’importe quelle idéologie. Il avait pu se greffer au racisme et donner naissance au nazisme. Il avait pu également se calquer au communisme pour donner le stalinisme. Enfin, on pourrait considérer qu’il s’est greffé à l’islamisme, ce qui aboutit à la création d’un mouvement comme Daesh.

Des membres de l’Organisation détruisant des statues du musée de Ninives en Irak
Des membres de l’Organisation détruisant des statues du musée de Ninives en Irak – capture d’écran issu d’une vidéo de propagande – Amaq News Agency

Conclusion

Le but de cet article était de discuter de la pertinence de l’évocation du facteur religieux pour comprendre l’apparition et le développement de l’Organisation État Islamique. Daesh s’ancre clairement au sein de la tradition islamiste et ses revendications et objectifs sont effectivement fondés sur des concepts religieux. Pourtant, des recherches empiriques, par-delà les discours, montrent une réalité plus complexe et des comportements déconnectés de tout impératif religieux : compromis pour le contrôle d’un territoire, motivation financière des combattants, popularité expliquée par des critères de stabilité dans un contexte de guerre civile. l’État Islamique est alors dépeint comme un acteur rationnel suivant des objectifs irrationnels.

Ainsi, la religion est à la fois un moteur et un frein à l’expansion de Daesh. La réalité du terrain empêche, en effet, le grand projet califal de se réaliser. À partir de là, l’Organisation n’a pas d’autre choix que d’essayer de façonner le réel pour le faire coller à son idéologie : elle n’a pas d’autre choix que d’adopter une pratique totalitaire.

Romain Devaux et Clovis Pomart

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Bibliographie

COCKBURN Patrick, Le retour des djihadistes : aux racines de l’Etat Islamique, Paris, Equateurs, 2014, 175 p.

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CURMI Brigitte, « Pour comprendre le phénomène Daesh », dans Les Carnets du CAPS, n°21, Paris, Ministère des affaires étrangères,2015, pp. 39-51, [en ligne] https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/carnetscaps21bc_cle081d13.pdf (dernière consultation le 01/08/2022)

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[1] Le bilan final fait état de 131 morts, l’un des survivants ayant mis fin à ces jours après le traumatisme.

[2] WALTHER Donald (réal.), « Comprendre la montée en puissance de l’EIIL en 5 minutes », Paris, Société Éditrice du Monde, 2015, 5 minutes 12 secondes, [en ligne] https://youtu.be/1aV7Vn8c63w (dernière consultation le 21/07/2022)

[3] Bachar el-Assad est le président de la République arabe syrienne depuis 2000, il succède à son père et est issu du parti Baas.

[4] Y a t-il eu « radicalisation de l’islam » ou « islamisation de la radicalité » ? Les deux positions sont abordées dans cet article.

[5] Le Salafisme est une idéologie politique qui prône le retour aux pratiques datant des premières années de l’Islam. Le Wahhabisme en est très proche mais diffère par ses canons mobilisés et est davantage présent en Arabie Saoudite. Le Djihadisme est une autre idéologie qui met en avant des pratiques violentes et guerrières afin d’instaurer un Califat. CURMI Brigitte et LACROIX Stéphane, « L’islamisme dans le monde arabe aujourd’hui : trois nuances de vert », dans Les Carnets du CAPS, n°21, Paris, Ministère des affaires étrangères, 2015, pp. 9-19, [en ligne] https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/carnetscaps21bcsl_cle07a6b1.pdf (dernière consultation le 01/08/2022)

[6] MOOS Olivier, Cahiers de l’Institut Religioscope, n°13, Fribourg, Institut Religioscope, 2015, 42 p., [en ligne] https://www.religion.info/wp-content/uploads/2015/08/2015_08MoosEI.pdf (dernière consultation le 01/08/2022)

[7] Une doctrine religieuse puritaine d’inspiration islamique qui a vocation à régir la société en suivant strictement le Coran.

[8] Ibid., p. 24

[9] CURMI Brigitte et LACROIX Stéphane, op. cit., p. 8

[10] Définis par Abd-el-Razzäq al Sanhouri (1895 – 1971), juriste et homme d’État égyptien.

[11] MOINE André, « Les aspirations à l’État et au califat de l’”Organisation État Islamique” », dans Civitas Europa, n°38, Nancy, IRENEE/Université de Lorraine, 2017, 432 p., pp. 127-152, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-civitas-europa-2017-1-page-127.htm (dernière consultation le 02/08/2022)

[12] L’ensemble des musulmans en tant que communauté non définie géographiquement.

[13] Les territoires historiquement acquis par l’islam à travers les conquêtes ou le prosélytisme. Contrairement à la première définition, il y a une dimension territoriale bien plus claire. Ils correspondent globalement au premier califat Umayyad (661 – 750).

[14] Il convient de préciser que cette image d’épinal est largement fantasmée et issue d’une construction faite a posteriori, elle-même largement plébiscitée par les milieux salafistes. La réalité est bien moins glorieuse : le califat Rashidun fut secoué par les guerres civiles internes, les intrigues politiques et les massacres.

[15] DAWOOD Hoshmann, LAROQUE Anne Clémentine et LEVY Alexandre, « Mission d’information sur les moyen de Daesh », dans Compte rendu de l’Assemblée Nationale, n°19, Paris, Assemblée nationale, 2016, 20 p., [en ligne] https://www.assemblee-nationale.fr/14/cr-mimdaesh/15-16/c1516019.asp (dernière consultation le 02/08/2022)

[16] Nationalisme particulier auquel se greffe une volonté de constituer un État religieux après l’avoir libéré de l’occupation israélienne. L’objectif religieux est inféodé à l’objectif de libération.

[17] MOOS Olivier, op. cit.

[18] À travers l’histoire, il distingue quatre vagues de terrorisme qui varient de par leur idéologie et leur modus operandi : anarchiste, coloniale, gauchiste-révolutionnaire et religieuse. RAPOPORT David, « The Four Waves of Rebel Terror and September 11 », dans Anthropoetics, vol. VIII, n°1, Los Angeles, Université de Californie, 2022, 19 p., [en ligne] http://anthropoetics.ucla.edu/ap0801/terror/ (dernière consultation le 02/08/2022)

[19] Le millénarisme est une doctrine qui attend la nouvelle venue d’un Âge d’Or précédée d’une apocalypse. Le terme peut renvoyer à des croyances religieuses ou à des idéologies extrêmes.

[20] COCKBURN Patrick, Le retour des djihadistes : aux racines de l’Etat Islamique, Paris, Equateurs, 2014, 175 p.

[21] Les alaouites sont un courant chiite que l’on retrouve en Syrie. Ils ont une conception trinitaire de la divinité qui se composerait alors de l’Essence (ma’na), du Nom (ism, le Prophète) et de sa Porte (bab, désigne Salman le Perse, un compagnon du Prophète).

[22] DAWOOD Hoshmann, op. cit.

[23] MOOS Olivier, op. cit.

[24] Il convient toutefois de rappeler que le sentiment religieux ne saurait se limiter à la simple connaissance des textes. LEBOVICH Andrew, « How religious are ISIS fighters? The relationship between religious literacy and religious motivation », dans Brookings.edu, Washington, D. C., Brookings Institution, 2016, 5 p., [en ligne] https://www.brookings.edu/wp-content/uploads/2016/07/Andrew-Lebovich_FINAL-2.pdf ( dernière consultation le 29/08/2022)

[25] MOOS Olivier, op. cit.

[26] Ibid.

[27] Nous citerons l’exemple de l’État islamique au Khorassan (Afghanistan), à l’origine un groupe local indépendant partageant une idéologie commune et ayant juré allégeance en 2014. Des schémas similaires ont eu lieu en Indonésie, en Égypte, à Gaza, etc. Attention toutefois : tous les groupes islamistes n’ont pas prêté allégeance, certains sont même rivaux.

[28] Nous citerons en exemple la mosquée de Koudr (Mossoul) datant du XIIe siècle, ou encore la grande mosquée Al-Nouri (Mossoul) de la même période.

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