L’implosion de la Yougoslavie : comment expliquer le renouveau de la guerre en Europe ?

« La crise qui a frappé la Yougoslavie a entraîné des divisions nationales […] les résoudre facilitera la suppression des autres divisions et atténuera les conséquences qu’elles ont créées. », discours de Slobodan Milošević à Gazimestan[1] (Kosovo), 1989

Rarement un pays comme la Yougoslavie aura fait autant parler de lui en quelques années. D’abord dépeint en précurseur des non-alignés avec Tito comme chef, sa dissolution sanglante a marqué l’Europe au fer rouge dans une atmosphère de fin de Guerre Froide. Yougoslavie, littéralement le « pays des Slaves du sud », n’est aujourd’hui plus un pays mais plusieurs : la Bosnie-Herzégovine, la Slovénie, la Croatie, la Serbie, la Macédoine et le Monténégro[2]. Le nationalisme a triomphé sur le fédéralisme et les divisions sur l’union. La dislocation a également signifié le retour de la guerre en Europe après des décennies largement considérées comme pacifiques[3]. Si bien que l’évocation de ce nom fait penser immédiatement aux massacres, aux épurations et à l’impuissance de la communauté internationale.

Pourtant, les guerres yougoslaves vont bien plus loin et sont souvent excessivement simplifiées. La région des Balkans est d’une complexité notable, ce qui explique la difficulté des observateurs à distinguer les racines des tensions et les divergences. Religion, ethnie, histoire, langue, situation économique… tout semble entremêlé.

C’est pourquoi nous reviendrons sur chacun de ces facteurs dans un instant afin de les rendre plus intelligibles et comprendre comment passe-t-on d’une union politique yougoslave à une multitude de pays fragmentés en deux décennies.

LA FORMATION D’UNE POUDRIÈRE

Panorama linguistique, religieux et ethnique

Tout d’abord, commençons par dresser un panorama des habitants de l’ex-Yougoslavie afin de pouvoir cerner les divers enjeux des conflits.

Les Yougoslaves sont répartis avant 1991 (début de la dislocation) entre des peuples majoritairement slaves. Nous parlons ici, entre autres, des Croates, Slovènes, Serbes, Gorans, Macédoniens et Bosniaques. Ils ont donc une langue aux racines communes. Deux exceptions notables au sein de la Yougoslavie : les Hongrois de Voïvodine et les Albanais (actuelle Albanie et Kosovo)[4].

Nous voyons donc que la fédération s’appuie en partie sur une base langagière commune. Les Slaves sont cependant loin d’être homogènes[5]. La Yougoslavie comporte aussi une part importante de Croates, de Slovènes, de Monténégrins (proches des Serbes), de Macédoniens et de Bosniaques (eux aussi proches ethniquement des Serbes).

Carte ethnique de la Yougoslavie basée sur les données de 1991, U.S. Central Intelligence Agency, 1992
Carte ethnique de la Yougoslavie basée sur les données de 1991, U.S. Central Intelligence Agency, 1992, Wikimedia Commons

Poursuivons ensuite avec un panorama des langues présentes dans la zone. Car oui, le slave a alimenté des langues aux racines communes, mais il y a bien des différences notables. Nous trouvons dans la région le slovène, parlé par les Slovènes ; le macédonien, parlé par le peuple éponyme. Le reste parle le serbo-croate[6], une langue commune qui varie quelque peu à la manière d’un dialecte (serbe, croate, monténégrin…).

Une autre différence notable concerne l’alphabet utilisé. Les Serbes et les Macédoniens utilisent l’alphabet cyrillique ; le reste des peuples utilise l’alphabet latin. La minorité hongroise, quant à elle, parle le hongrois. Il y a une forme d’unité linguistique autour d’une langue serbo-croate pour bon nombre des Yougoslaves[7], mais cette unité n’est que partielle.

Le serbo-croate, PANONIAN, 2009
Le serbo-croate, PANONIAN, 2009, Wikimedia Commons

Enfin, il convient d’aborder la question religieuse. Les Slovènes, les Croates et les Hongrois sont des catholiques suivants l’Église du Vatican. Les Monténégrins, les Macédoniens et les Serbes sont orthodoxes, rattachés à l’Église serbe, à l’exception de la Macédoine qui a sa propre Église. Des musulmans se trouvent également dans la région, en Bosnie, au Kosovo et en Albanie.

Les religions dans les Balkans, Spiridon MANOLIU
Les religions dans les Balkans, Spiridon MANOLIU, Wikimedia Commons

Toutefois, ce panorama est schématique et simplifié. En effet, les pays de l’ex-Yougoslavie ne sont pas monolithiques et on trouve en leur sein plusieurs religions, langues et ethnies, ce qui ne manque pas d’aggraver les différentes tensions régionales.

Histoire régionale des Balkans

Nous avons vu que la région est multiethnique, multireligieuse et multilinguistique. Nous pouvons également nous interroger sur l’origine de cette pluralité. Revenons sur les grands événements ayant marqué la région.

Le schisme de 1054

Le schisme de 1054 marque la séparation entre l’Église d’Orient et l’Église d’Occident. Autrement dit, Rome et Constantinople se distinguent désormais, c’est le début de la division entre catholiques et orthodoxes. Cet événement est important car il explique l’origine de la séparation entre Croates et Hongrois catholiques et Monténégrins, Serbes et Macédoniens, tous trois orthodoxes.

L’influence ottomane (XIVe – XXe siècle)

À première vue, la présence nombreuse de musulmans dans les Balkans, terre européenne, peut surprendre. En réalité, elle est le fruit d’un long processus historique commencé à la fin du Moyen Âge. Retenons la date clé de 1354 où l’Empire ottoman conquiert une partie de la région face à un pouvoir byzantin faiblissant[8]. Dès lors commence un processus de conversion des chrétiens à l’islam, parfois par la force ou par choix[9]. Les conversions sont particulièrement nombreuses en Albanie et en Bosnie, ce qui explique aujourd’hui la présence de nombreux musulmans dans les Balkans qu’on peut voir comme un reliquat de l’Empire ottoman.

Après la défaite chrétienne en 1389 à Kosovo Polje[10], l’emprise ottomane devient durable, et ce, jusqu’aux guerres Balkaniques de 1913. L’islam s’implante en profondeur, faisant partie intégrante de la culture des Balkans.

Bataille de Kosovo, Adam Stefanović, 1870
Bataille de Kosovo, Adam Stefanović, 1870, Wikimedia Commons

Le repeuplement des confins par les Habsbourg

Après l’arrivée des musulmans dans la région, les chrétiens sont inquiets. Et plus particulièrement les empires voisins, notamment ceux de l’Autriche et de la Hongrie. Si bien que les populations croates se rattachent en 1527[11] aux Autrichiens et constituent dès lors des « confins ». Ces territoires sont vus comme la périphérie de la chrétienté, à la fois frontière et rempart contre les Ottomans.

Dès le XVIe siècle, l’Autriche forme des soldats pour résister aux incursions étrangères ; ce que l’on appelle « l’armée des confins ». Peu à peu, des concessions territoriales sont faites et ces soldats s’implantent dans la région. Une partie d’entre eux vient des territoires occupés par les Ottomans et sont Serbes, Bosniaques ou Albanais. Ces soldats vont s’occuper de la culture sur leur terre et la défendre, on les nomme alors les paysans soldats.

Cette implantation explique pourquoi une partie des Serbes est séparée et vit plus à l’ouest[12]. Une fois encore, ce long processus historique nourrit la complexité et les tensions dans la région.

La question kosovare

Impossible d’aborder les tensions dans les Balkans sans parler de la question kosovare. Avant la conquête ottomane, ce territoire était peuplé de Serbes chrétiens dans sa majorité. Après le retrait des Ottomans, le territoire était peuplé d’une immense majorité d’Albanais musulmans. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce changement : les migrations d’Asie vers les Balkans, l’enlèvement d’enfants chrétiens pour combattre comme janissaires, et enfin la migration albanaise à partir du XVIIIe siècle.

Le Kosovo est, après la dissolution de la Yougoslavie, un territoire disputé entre la Serbie, le Kosovo et l’Albanie. Les Serbes y voient une terre historique où une partie de leur histoire a commencé[13], les Kosovares souhaitent garder leurs distances avec un pouvoir serbe vu comme autoritaire et les Albanais entendent protéger une population similaire à la leur.

Les guerres balkaniques

Au début du XXe siècle, l’Empire ottoman est grandement affaibli. Le pays est en proie à des conflits internes entre libéraux et conservateurs et des conflits externes face aux nationalismes des peuples colonisés. En 1830, la Grèce avait déjà obtenu son indépendance.

Quant aux Balkans, ils se soulèvent en 1804 et, en 1815, la Serbie obtient une plus grande autonomie. La Russie attise ces mouvements dans les Balkans pour défaire les Ottomans et gagner le contrôle de la mer Noire. Toutefois, cette dernière en est empêchée à plusieurs reprises par les puissances européennes[14].

Finalement, à l’issue d’une nouvelle guerre en 1877, la Roumanie, la Serbie, le Monténégro et la Bulgarie deviennent indépendants à l’issue du traité de San Stefano. La Bosnie-Herzégovine obtient, quant à elle, un statut autonome. Cependant, les nouvelles frontières peinent à faire consensus et chaque pays formule des revendications propres, incompatibles avec celles de ses voisins.

En 1908, l’Autriche décide d’annexer la Bosnie, ce qui aggrave encore les tensions régionales, la Serbie ayant notamment des vues sur le territoire.

En 1912, la ligue des Balkans est créée dans l’optique d’une future guerre contre l’Empire ottoman[15]. Elle comprend le Monténégro, la Serbie, la Grèce et la Bulgarie. Rapidement, l’union initie une guerre contre la « Sublime porte[16] » et les troupes de l’Empire peinent à défendre le territoire, car elles manquent de moyens. En outre, la modernisation de l’armée reste inachevée[17] et la coalition parvient à mobiliser des effectifs importants[18]. En 1913, suite aux défaites ottomanes, un coup d’État se produit et mène une branche des jeunes Turcs au pouvoir, notamment ceux qui souhaitent continuer la guerre jusqu’au bout. Cependant, après des victoires successives, les coalisés remportent la guerre.

Le traité de Londres fixe le sort des vaincus en 1913, les Balkans sont désormais indépendants avec, entre autres, la création de l’Albanie. L’Empire ottoman ne possède désormais plus ou presque de territoires en Europe. Les Bulgares commencent une nouvelle guerre pour obtenir la Macédoine face aux Grecs, aux Serbes et aux Monténégrins. Très vite, la Bulgarie doit faire face à une débâcle qui incite la Roumanie et l’Empire ottoman à intervenir à leur tour. Le traité de Bucarest solde la guerre pour la Serbie et la Grèce qui récupèrent d’importants territoires. Le traité de Constantinople redonne une partie de la Bulgarie à la « Sublime porte ». Les cartes dans les Balkans sont donc une nouvelle fois rebattues.

Les Bulgares envahissent les positions turques, Jaroslav Věšín, 1912, National Museum of Military History
Les Bulgares envahissent les positions turques, Jaroslav Věšín, 1912, National Museum of Military History, Wikimedia Commons

La création de la Yougoslavie

Nous en arrivons donc à la création de la Yougoslavie. Après les guerres balkaniques et la Première Guerre mondiale, l’Empire austro-hongrois est démantelé. Les puissances victorieuses cherchent à établir des frontières nouvelles. C’est alors qu’émerge l’idée de favoriser une union panslave.

Le Monténégro rejoint la Serbie en 1918 après un rapprochement lors des décennies précédentes[19]. La Slovénie et la Croatie viennent s’ajouter à l’union après de longs débats[20]. Elle constitue donc un pays panslave qui n’est pas encore la Yougoslavie mais le « Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ». Royaume qui prend une forme d’union avec une représentation des peuples[21] (seulement en théorie, car en pratique, le pouvoir est dans les mains du roi). Le royaume est né du contexte international et local plus que d’une véritable dynamique des peuples.

À noter que dès le départ, les divisions sont fortes quant à la forme de l’union. La Serbie pousse pour un modèle jacobin[22] noyauté autour des Serbes. Quant à la Slovénie et à la Croatie, le modèle fédéral[23] est préféré, par peur d’une hégémonie serbe. Cette position jacobine serbe se retrouve des décennies plus tard lors des guerres yougoslaves.

Par ailleurs, le nom « Royaume de Yougoslavie » est adopté en 1929[24]. De 1918 à 1939, les rois Alexandre Ier et Pierre II se succèdent dans cette monarchie qui peine à unir. Dès lors, une politique de répression est menée envers les mouvements autonomistes. C’est le cas pour une partie des Croates, des Kosovares et des Macédoniens qui acceptent mal l’autorité serbe. Le roi Alexandre Ier est assassiné en 1934 à Marseille par un révolutionnaire bulgare au service des indépendantistes croates, les Oustachis[25].

L’illustration, La tragédie du 9 octobre, édition octobre 1934, Eudes Lacment. Le roi Alexandre Ier et le ministre français des Affaires étrangères Barthou, le 9 octobre 1934 sur le port de Marseille. Photographie prise avant l’assassinat des deux hommes.
L’illustration, La tragédie du 9 octobre, édition octobre 1934, Eudes Lacment. Le roi Alexandre Ier et le ministre français des Affaires étrangères Barthou, le 9 octobre 1934 sur le port de Marseille. Photographie prise avant l’assassinat des deux hommes.

La Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale va être déterminante dans l’histoire régionale, car elle va alimenter durablement l’histoire des Balkans. La Yougoslavie se divise sur le conflit et peine à choisir entre la neutralité et l’alignement sur l’un des camps. Le prince Paul négocie avec l’Axe pour essayer de tenir le pays en dehors de la guerre.

Les Croates sont plus proches des régimes totalitaires. De fait, cela s’explique par la politique nazie qui pousse le roi dès 1939 à accorder une large autonomie aux Croates.

Les Serbes sont quant à eux acquis à la cause alliée. En effet, ils voient l’Allemagne comme un danger majeur pour la survie de la Yougoslavie dans laquelle la Serbie joue le rôle de chef d’orchestre.

En 1941, le roi Pierre II met fin à la régence du prince Paul. Cette décision pousse l’Allemagne à envahir la Yougoslavie[26]. Les conséquences sont nombreuses, la première étant la fin du royaume yougoslave. Dès 1941, le pays est démantelé, en partie annexé et en partie remplacé par des États fantoches.

La guerre contre l’Axe se transforme alors en guerre interne entre les ethnies. Et parfois même entre différentes forces politiques au sein de ces mêmes ethnies. Les vues sont différentes, certaines forces sont pro-monarchie, d’autres souhaitent un remodelage de la Yougoslavie, d’autres encore veulent démanteler l’État yougoslave.

Les Oustachis, indépendantistes croates, profitent de l’invasion et proclament leur indépendance. Le parti est créé en 1929, il est soutenu par la paysannerie et par les catholiques face au pouvoir yougoslave. Le groupe va rapidement appliquer la politique raciale nazie en y ajoutant une conversion[27] ou une épuration méthodique des Serbes présents sur son territoire. Cette politique alimente les rancœurs entre les deux peuples jusqu’à aujourd’hui.

À partir de 1943, la résistance s’intensifie et les partisans communistes organisent des actions d’ampleur pour libérer le territoire de l’occupant. En 1945, les partisans effectuent la jonction avec l’armée rouge et les collaborateurs sont pourchassés[28].

La nouvelle Yougoslavie de Tito

Les partisans de Tito prennent le pouvoir en 1945 après avoir combattu contre les Nazis et les tchetniks[29] serbes. En effet, Tito est à la fois Croate et Slovène, il s’oppose catégoriquement à l’hégémonie serbe sur la Yougoslavie et voit le communisme comme le moyen de remodeler l’ancienne monarchie.

Le régime yougoslave est calqué sur le mode de fonctionnement du communisme soviétique. On y retrouve un système d’élections truquées, un dirigeant chef de l’exécutif et du parti communiste, la redistribution des terres, l’interdiction et la purge des opposants, une politique anti-religieuse…

Toutefois, la Yougoslavie reste une république fédérale et les différents peuples sont reconnus. Le régime est en place jusqu’en 1980, caractérisé par une popularité de son chef à l’international, d’abord pour sa rupture avec Staline dans les années 1950, puis pour ses différentes interventions.

Le président de la Yougoslavie Tito et Mme Tito et le président des États-Unis Nixon et Mme Nixon lors de la cérémonie d'arrivée du dirigeant Yougoslave à la Maison-Blanche 1971
Le président de la Yougoslavie Tito et Mme Tito et le président des États-Unis Nixon et Mme Nixon lors de la cérémonie d’arrivée du dirigeant Yougoslave à la Maison-Blanche, auteur inconnu, 1971, White House Photo Office Collection, Wikimedia Commons

En 1980, Tito meurt et de nombreux dirigeants se succèdent jusqu’à l’éclatement de la Yougoslavie. La mort du leader communiste ravive les tensions, notamment via une montée du nationalisme ethnique et religieux.

L’éclatement de la Yougoslavie

Char Yougoslave T-55 détruit par un missile croate
Char Yougoslave T-55 détruit par un missile croate, auteur inconnu, Wikimedia Commons

Séparations des différents États

En 1991, les dirigeants yougoslaves proclament que la fédération yougoslave doit rester unie et qu’elle ne saurait suivre le chemin emprunté par les pays de l’Europe de l’Est vis-à-vis de l’URSS. Dès lors, l’armée yougoslave va s’atteler à défendre cette union « socialiste et titiste » dans un contexte de plus en plus instable.

Cependant, le système communiste s’essouffle peu à peu et des élections libres sont organisées dans les différentes provinces dès 1990. Ces dernières changent définitivement la Yougoslavie.

L’indépendance slovène

Le premier événement majeur se produit le 25 juin 1991[30]. Ce jour-là, la Slovénie fait sécession et déclare son indépendance afin de se détacher de la Yougoslavie. Les forces yougoslaves tentent de s’emparer des frontières, mais les Slovènes lancent une contre-attaque réussie. Les forces yougoslaves se dirigeant vers Ljubljana, capitale slovène, sont bloquées par un barrage de camions.

La défense yougoslave est peu efficace et assez désordonnée, ce qui permet aux Slovènes de prendre l’avantage. Point crucial pour les indépendantistes, ils parviennent à mettre la main sur les stocks d’armes entreposés côté yougoslave.

L’armée yougoslave fait face à de nombreux problèmes, le premier étant la désertion de ses effectifs slovènes et des sympathisants indépendantistes. Le second est lié au manque de préparation des forces yougoslaves, avec un mauvais moral généralisé parmi les troupes. Ce qui entre en contraste avec une résistance slovène significative, notamment pour tenir les postes à la frontière.

Après l’offensive, la Yougoslavie décide de bombarder les positions slovènes avec des raids aériens. Puis, elle tente une percée, mais elle rencontre une fois de plus de la résistance.

Le 7 juillet 1991, une rencontre est organisée entre les deux belligérants et la Communauté européenne : ce sont les accords de Brijuni. La cessation des hostilités est décidée pour une durée de trois mois. Finalement, les velléités indépendantistes grandissent et la Yougoslavie abandonne définitivement le territoire slovène.

Cette guerre est la première, et la moins meurtrière, des guerres d’indépendances puisqu’elle s’achève relativement rapidement. Cette brièveté lui a valu le surnom de « Guerre des Dix Jours ».

Guerre de Croatie

Les Slovènes ne sont pas les seuls à voir une opportunité dans la chute du communisme. Les Croates nourrissent, eux aussi, des velléités indépendantistes fortes.

Les indépendantistes se réunissent sous la bannière de Franjo Tudjman et de son parti le HDZ[31], opposant au régime yougoslave. Ce dernier remporte les premières élections multipartites en Yougoslavie pour le territoire croate. Dès lors, il plaide pour la création d’un État croate indépendant. Il évoque même une « Grande Croatie[32] », en opposition à la « Grande Serbie[33] » voulue par le dirigeant serbe Slobodan Milošević.

Carte de la « Grande Croatie », Dr.Gonzo, 2006
Carte de la « Grande Croatie », Dr.Gonzo, 2006, Wikimedia Commons
Carte de l’Empire serbe au XIVe siècle, auteur inconnu, 1350, Wikimedia Commons
Carte de l’Empire serbe au XIVe siècle, auteur inconnu, 1350, Wikimedia Commons

Une purge est organisée au sein de l’administration croate et de nombreux Serbes sont évincés. Les Serbes craignent un retour à la violence, notamment celle perpétrée pendant la Seconde Guerre mondiale[34]. Le 25 juin 1991, la Croatie proclame son indépendance, c’est le début des hostilités. Dès lors, la minorité serbe[35] proclame, elle aussi, son indépendance au sein du territoire croate. Elle s’engage dans un nettoyage ethnique pour purger les Croates et les autres minorités du territoire.

De son côté, la Croatie dispose de relativement peu de moyens militaires, car elle a remis ses armes à la Yougoslavie en 1971 après un soulèvement nationaliste. Le matériel est vétuste et l’aviation inexistante. Les forces croates combattantes sont majoritairement issues des rangs de la police au début de la guerre. Cependant, l’avantage croate peut se retrouver sur le plan moral. Plus déterminés que les forces de Yougoslavie, les Croates décident de faire blocus sur la ville de Varazdin où se trouve un important arsenal afin de récupérer du matériel. Le 22 septembre 1991, les Croates s’emparent de la dernière caserne et rééquilibrent le rapport de force.

La localité de Vukovar représente bien la gravité de la situation, car elle subit trois mois de siège pendant la guerre. Cette ville à la frontière entre la Serbie et la Croatie prend les armes face au pouvoir croate pour effectuer un blocus. Les rebelles, issus des minorités serbes, sont rapidement aidés par un convoi massif de troupes. Le convoi militaire avance peu à peu pour prendre le contrôle des villages sécessionnistes. La ville est alors la première en Europe, depuis 1945, à être réduite à néant en 83 jours. 5 000 Croates sont tués dans les semaines qui suivent la prise de la ville et 20 000 sont expulsés[36]. La ville représente pour les Croates un symbole de résistance, de courage et de patriotisme encore aujourd’hui, tant son aspect symbolique a marqué les esprits. La ville représente aussi l’impuissance de la Communauté européenne face aux événements yougoslaves.

Le château d’eau de Vukovar, ViktorDerek, 2010
Le château d’eau de Vukovar, ViktorDerek, 2010, Wikimedia Commons

Alors que la communauté internationale s’inquiète de la tournure de la situation, l’armée serbe planifie une attaque sur Zagreb, la capitale croate. La Communauté européenne organise des pourparlers pour trouver une solution. Mais ces derniers échouent en raison des pressions serbes.

Face à la situation dramatique, l’ONU se réunit en décembre 1991 pour trouver une sortie de guerre adaptée à tous les partis. En janvier 1992, un cessez-le-feu est signé sous la pression des Nations unies (menées par les États-Unis). Les casques bleus se déploient pour faire redescendre la tension. Plus tard, en avril, la Yougoslavie est dissoute et reformée avec uniquement la Serbie et le Monténégro.

Les hostilités reprennent en mai 1995 lorsque la Croatie lance une offensive massive sur la Serbie. Cette dernière, appelée « Operation Storm[37] », mobilise près de 100 000 soldats croates. En fait, durant la cessation des combats, les forces croates se reforment et la police fait face à une armée bien entraînée et dotée de matériel plus efficace et récent. Le cessez-le-feu a permis aux Croates de passer d’une position de dominé à dominant. Beaucoup de Serbes ont déjà fui, mais les villages sont brûlés pour éviter le retour des minorités.

Cette fois, les Croates dominent leur adversaire et parviennent rapidement à faire cesser les hostilités en reprenant la quasi-intégralité du territoire revendiqué. Milanović, ministre envoyé par le dirigeant serbe Milosević, signe la fin des combats. Le 12 novembre 1995, la Croatie a gagné la guerre et devient indépendante aux yeux de la communauté internationale[38] en défaisant la Serbie.

Indépendance macédonienne

Pendant que la guerre fait rage en Croatie, la Macédoine entame son processus d’indépendance avec un référendum en 1991 accepté par 95 % des votants. Elle demeure le seul exemple d’indépendance pacifique après l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. La Serbie, trop occupée par les guerres en cours, laisse faire la Macédoine.

Guerre de Bosnie

La Bosnie n’a pas, avant 1990, tant de velléités indépendantistes. Mais, après l’éclatement des autres guerres, elle craint d’être rattachée à la Serbie dans une union qui lui serait défavorable. Le territoire se divise donc grandement entre sa partie bosniaque majoritairement musulmane[39] et croate d’une part et serbe. En effet, il se trouve encore plus morcelé que ses voisins en raison des différences linguistiques, religieuses et ethniques nombreuses présentes en son sein.

En février 1992, un référendum est organisé en Bosnie pour statuer sur le sort du pays. Les Bosniaques et Croates votent majoritairement pour l’indépendance alors que les minorités serbes boycottent le vote. Après le meurtre d’un Serbe, la ville de Sarajevo[40] est bloquée et les minorités clament leur indépendance[41]. Le 2 mars, le parlement est assiégé par des paramilitaires serbes, mais quelques Bosniaques, policiers en majorité, sortent pour défendre le pouvoir politique. À la suite de cette tentative de prise du pouvoir avortée, les tensions montent et les Serbes rejoignent des positions de tir sur les hauteurs de la ville. Des assassinats ont lieu dans la périphérie. La mobilisation générale est décrétée en Bosnie.

En avril 1992, les combats urbains commencent entre les Bosniaques et les Serbes. La ville se transforme en champ de bataille. Très vite, le combat se délocalise et très peu de combats urbains ont lieu après avril 1992. Le siège est surtout marqué par un quadrillage des tireurs d’élites, placés dans les immeubles en périphérie de la ville et par un pilonnage constant de l’artillerie serbe. Dès lors, la ville est sous un siège constant pendant près de quatre ans. Elle reste aujourd’hui le symbole majeur de la sanglante dissolution yougoslave.

L’objectif serbe est d’empêcher le mouvement, non seulement en provenance de l’extérieur, mais aussi à l’intérieur de la ville. Les rues deviennent dangereuses et le pilonnage constitue un facteur psychologique essentiel du siège.

Panneau placé dans Sarajevo « Pazi Snajper » (« attention sniper »), Paalso, juillet 1996
Panneau placé dans Sarajevo « Pazi Snajper » (« attention sniper »), Paalso, juillet 1996, Wikimedia Commons

Le 6 avril 1992, la Bosnie est reconnue par une partie de la communauté internationale, ce qui lui confère une légitimité morale sur le plan extérieur. Cette légitimité sera déterminante dans l’intervention extérieure de l’ONU.

En effet, les institutions internationales jouent un rôle non négligeable dans le conflit, car chacun des belligérants cherche leur soutien. Si la Communauté européenne tente d’abord de se placer en médiateur, c’est l’ONU qui prend rapidement le relais, car elle est vue comme plus appropriée et plus puissante.

Le 2 mai de la même année, tous les accès de la ville sont contrôlés par les forces serbes, le siège est engagé et les habitants enfermés dans la ville. Les bombardements qui interviennent dans les semaines suivantes sur des marchés, des arrêts de bus et des rues fréquentées par des civils poussent les Nations unies à intervenir. La résolution 757[42] du conseil de sécurité de l’ONU vient imposer un blocus à la Yougoslavie après l’assassinat du vice-premier ministre bosniaque[43]. La résolution 824 qui suit décrète Sarajevo « zone sous protection internationale ». L’aéroport est investi par les FORPRONU[44] et devient un moyen de ravitailler la ville par pont aérien. Par ailleurs, un tunnel y est creusé pour joindre l’extérieur, des hommes et des armes y passent[45].

En parallèle, la guerre se poursuit dans les autres villes. En 1993, les Nations unies placent différentes zones, dont la ville bosniaque de Srebrenica, sous protection de la communauté internationale[46]. L’objectif étant de dépasser les seules fins humanitaires pour protéger certaines villes. Finalement, la ville de Srebrenica est prise par les Serbes et devient le théâtre d’un massacre sans précédent[47]. L’échec militaire de l’ONU est flagrant et marque son impuissance pour empêcher les effusions de sang.

Le plan Vance-Owen est alors proposé par l’ONU pour diviser la Bosnie selon les répartitions ethniques. Tous les présidents acceptent, mais Milošević temporise, car il possède déjà une grande partie du territoire qu’il occupe militairement. Il souhaite laisser le temps jouer en son avantage. Une fois de plus, l’ONU échoue sur le plan de la diplomatie.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est 13.png.
Carte de la proposition de paix Vance-Owen pour la Bosnie-Herzégovine en janvier 1993
Carte de la proposition de paix Vance-Owen pour la Bosnie-Herzégovine en janvier 1993 (Bosniaques musulmans en vert, les Croates en bleu, les Serbes en rouge et la ville de Sarajevo sous contrôle international en jaune), Tezwoo, Wikimedia commons

En février 1994, une attaque au mortier fait 68 morts parmi les civils de Sarajevo. Ces morts choquent les médias occidentaux et l’OTAN lance un ultimatum aux Serbes : la Serbie doit se retirer de Sarajevo sous dix jours. L’ultimatum est rejeté par les Serbes de Bosnie[48] et ceux-ci attaquent et capturent 150 casques bleus et tuent 37 nouveaux civils. L’OTAN lance une campagne massive de bombardements. L’aviation américaine et britannique lance des raids sur les positions serbes. Ceux-ci prennent des casques bleus français en otage en représailles le 27 mai 1995.

Les Croates et les Bosniaques musulmans profitent des bombardements de l’OTAN pour contre-attaquer et reprendre du territoire.

Finalement, les États-Unis réunissent les belligérants à Dayton en décembre 1995 pour tenter de trouver à nouveau un accord. Le traité marque la fin de la guerre, mais pas des hostilités. La Bosnie-Herzégovine devient un seul et même État divisé en deux (musulmans et autres minorités). Le conflit est officiellement terminé même si les massacres continuent, l’épuration va se poursuivre avec les déplacements.

Guerre croate-bosniaque

Pendant les guerres d’éclatement de la Yougoslavie, les rapports changent entre les différents peuples. C’est particulièrement le cas parmi les opposants à la Serbie au sein du territoire bosniaque.

Si les minorités croates en Bosnie s’allient avec les bosniaques lors du référendum pour l’indépendance de la Bosnie, c’est bien pour faire face à la Serbie, alors ennemi commun. Une alliance de fortune se crée et se concrétise bientôt sous formes de milices diverses. Bien que précaire, elle favorise le transfert d’armement entre les opposants de la Serbie.

Peu à peu, les divisions entre Croates et Bosniaques s’intensifient au printemps 1992. La répartition des stocks d’armes est conflictuelle, une lutte pour l’influence politique et le contrôle de certains quartiers se met en place. La confiance est alors rompue entre les deux alliés précaires. Dès lors, des convois pour la Bosnie sont détournés par les Croates, des territoires réquisitionnés par les milices.

Franjo Tudjman, dirigeant croate, plaide pour une autonomie des régions à forte présence croate. Les minorités croates, quant à elles, souhaitent rejoindre la nouvelle Croatie aux dépens des Bosniaques[49]. Signe révélateur de la discorde, les minorités croates imitent les Serbes et proclament à leur tour une nouvelle république au sein de la Bosnie[50].

Les divisions profitent aux Serbes, qui capturent 70 % du territoire bosniaque, les Croates et les Bosniaques se renvoyant mutuellement la responsabilité des défaites successives. Les Bosniaques, plus nombreux, manquent d’armes et les détournements croates empêchent parfois un approvisionnement plus que nécessaire. Leurs effectifs sont renforcés par des moudjahidines[51], venus du monde entier pour aider leurs coreligionnaires à établir un nouvel État musulman. Les Croates peuvent aussi compter sur des volontaires étrangers se battant au nom du christianisme.

Patrouille serbe à pied , Peter Denton, 1991, Flickr, Wikimedia Commons
Patrouille serbe à pied , Peter Denton, 1991, Flickr, Wikimedia Commons

Toutefois, ce conflit entre Croates et Bosniaques ne revêt pas la même dimension que les autres, il est plus sporadique, car les deux forces continuent de se battre contre la Serbie. Mais il n’en est pas moins meurtrier, car les Croates effectuent un nettoyage ethnique à l’égard des Bosniaques tout en détruisant les lieux de culte musulmans.

Après divers affrontements, un accord de paix est signé le 23 février 1994 à Washington entre Croates et Bosniaques sous la pression américaine. Les Croates acceptent par peur de représailles économiques et par volonté de séduire les États-Unis et l’Europe pour une aide potentielle contre la Serbie.

Tribunaux internationaux et jugement des crimes de guerre

Si l’intervention militaire de l’ONU dans la guerre de Bosnie a fait débat, on peut également retenir ses actions sur le plan judiciaire. Les actions menées sont sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

En 1993, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie est créé et rattaché au Conseil de sécurité de l’ONU. Ce dernier va servir de cour pénale internationale pour juger les criminels de guerre. Le tribunal va fonctionner pendant 10 800 jours[52] et juger 161 personnalités croates, serbes et bosniaques. L’emblème de ces procès étant le jugement du dirigeant serbe Slobodan Milošević pour ses actions pendant les guerres. Une fois de plus, les voix contestataires s’élèvent contre des décisions parfois jugées injustes, incomplètes ou incohérentes. Beaucoup de criminels n’ont pas été jugés et les personnes présentes au procès ont été livrées sur la base du bon vouloir des États. En vérité, l’ONU peine à désigner des fautifs, car chaque pays a les mains ensanglantées, il n’y a donc pas d’agresseur clair[53]. Le bilan de l’ONU, même en matière judiciaire, est donc en demi-teinte.

Néanmoins, ce tribunal a servi à poser les bases pour d’autres jugements au Rwanda, au Liban et en Sierra Leone et favorise la coopération étatique en matière judiciaire. La cour pénale internationale s’en inspire également lors de sa création en 2002.

Bilan humanitaire et politique

Le bilan humanitaire des guerres de Yougoslavie est particulièrement difficile à estimer en raison de la confusion des acteurs, des épurations ethniques, du chaos sur le terrain. La guerre la plus meurtrière est celle qui se passe sur le sol bosniaque, elle fait plus de 100 000 morts et 2 000 000 de déplacés forcés[54]. Parmi ces morts, on compte les combattants des différentes forces, mais aussi beaucoup de civils et des militaires de l’OTAN.

On peut aussi ajouter que la guerre marque la transition entre Guerre Froide et XXIe siècle dans un pays pionnier du non-alignement. D’abord avec une forte médiatisation d’une guerre ethnique, ensuite avec la place prépondérante de l’ONU. Les conflits ont créé de nouveaux pays, abîmés par la guerre et marqués par une hostilité certaine les uns envers les autres. Tous ces éléments font des guerres yougoslaves des conflits majeurs par leur importance et par la symbolique renaissance de la guerre en Europe.

Si vous avez aimé cet article, nous vous conseillons également :

Bibliographie

« Chronologie des Chrétiens orientaux », dans Les Cahiers de l’Orient, vol. 93, n°1, Paris, Centre d’études et de recherches sur le Proche-Orient, 2009/1 (N° 93), 158 p., pp. 125-128,. [En ligne]

BALIVET Michel, « Aux origines de l’islamisation des Balkans Ottomans », dans Revue des mondes musulmans et de la méditerranée, n°66, Aix-en-Provence, Édisud, 1992, 158 p., pp. 11-20, [en ligne] https://www.persee.fr/doc/remmm_0997-1327_1992_num_66_1_1568 (dernière consultation le 11/09/2023)

BECKER Jean-Jacques, « L’ombre du nationalisme serbe », dans Vingtième Siècle, Revue d’histoire, vol. 69, n°1, Paris, Presses de Sciences Po, 2001, 232 p., pp. 7-29, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2001-1-page-7.htm (dernière consultation le 11/09/2023)

CAVALADE Agathe, « L’héritage ottoman dans les Balkans au XXIᵉ siècle. », dans Questions géopolitiques, Paris, Institut Catholique de Paris, 2023, [en ligne] https://geopolri.hypotheses.org/4358 (dernière consultation le 11/09/2023)

https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2009-1-page-125.htm (dernière consultation le 11/09/2023)

DEMPSEY Judy, « Le conflit serbo-croate et la Bosnie-Herzégovine », dans Politique étrangère, vol. 57, n°2, Paris, Institut français des relations internationales, 1992, pp. 245-489, pp. 269-279, [en ligne] https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1992_num_57_2_4119 (dernière consultation le 11/09/2023)

DERENS Jean-Arnault, « Le mythe d’un Kosovo multiethnique », dans Études, t. 406, n°1, Paris, Société d’éditions de revues, 2007, 144 p., pp. 21-31, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-etudes-2007-1-page-21.htm (dernière consultation le 11/09/2023)

DERENS Jean-Arnault et SAMARY Catherine, « Guerres balkaniques (1912-1913) », dans Les 100 Portes des Conflits Yougoslaves, Ivry-sur-Seine, Éditions de l’Atelier, 2000, 434 p., pp. 142-144, [en ligne] https://www.cairn.info/les-100-portes-des-conflits-yougoslaves–9782708235328-page-142.htm (dernière consultation le 11/09/2023)

DRAŽEN Živić et ŠUŠIĆ DEGMEČIĆ Iva, «The Battle of Vukovar: A Turning Point in the Croatian “Homeland War” », Témoigner entre histoire et mémoire, n°123, Bruxelles, Centre d’études et de documentation Mémoire d’Auschwitz, 2016, 473 p., pp. 182-191, [en ligne] https://journals.openedition.org/temoigner/5457 (dernière consultation le 11/09/2023)

JACQUES Walter (dir.) et PEDON Éric (dir.), « ‪Les médias et les guerres en ex-Yougoslavie‪. Débats, théories, méthodes », dans Questions de communication, vol. 1, Presses universitaires de Lorraine, 2002, 142 p., pp. 1-5, [en ligne] https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/6453 (dernière consultation le 11/09/2023)

KRULIC Joseph, « Tito, une identité brouillée », dans Le Courrier des pays de l’Est, n°1067, Paris, La Documentation française, 2008, 168 p., pp. 88-92, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-le-courrier-des-pays-de-l-est-2008-3-page-88.htm (dernière consultation le 11/09/2023)

PERROT George, « ‪L’Autriche d’autrefois : Les confins et leur législation », dans La Revue des Deux Mondes (1829-1971), t. 84, Lille / Paris, Société de la Revue des Deux Mondes, 1869, 1040 p., pp. 38–70, [en ligne] https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/les-confins-militaires-et-leur-legislation/ (dernière consultation le 17/09/2023)

REGNIER Paul-David, « Sarajevo, les géographies d’un siège. Fonctionnement, valeur symbolique et recomposition des espaces urbains en temps de guerre », dans Cités, n°32, Paris, Presses universitaires de France, 2007, 192 p., pp. 83-92, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-cites-2007-4-page-83.htm (dernière consultation le 17/09/2023)

TARDY Thierry, « L’ONU et la gestion des conflits yougoslaves (1991-1995) : faillite d’une institution, faillite des États ? », dans Relations internationales, n°128, Paris, Presses universitaires de France, 2006, 128 p., pp. 37-53, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-relations-internationales-2006-4-page-37.htm (dernière consultation le 17/09/2023)

Sitographie

Amnesty international,« Bosnie-Herzégovine. Le 25e anniversaire du massacre de Srebrenica est un sinistre avertissement de l’Histoire », dans Amnesty International, Londres, Amnesty International, 2023, [en ligne] https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/07/bosnia-and-herzegovina-25th-anniversary-of-srebrenica-massacre-is-a-sombre-warning-from-history/ (dernière consultation le 12/09/2023)

BRACEWELL C. W., DAVID-BARRETT Liz, LAMPE John R. et PLEŠTINA Dijana,« Croatia », dans Encyclopaedia Britannica, Chicago, Encyclopaedia Britannica, Inc., 2023, [en ligne] https://www.britannica.com/place/Croatia (dernière consultation le 12/09/2023)

LAMPE John R., « Bosnian War», dans Encyclopaedia Britannica, Chicago, Encyclopaedia Britannica, Inc., 2023, [en ligne] https://www.britannica.com/event/Bosnian-War (dernière consultation le 12/09/2023)

LE POLLOTEC Kristel,« Yougoslavie, la guerre au cœur de l’Europe ou le réveil du nationalisme », ép. 1, dans LSD, la série documentaire, Paris, Société nationale de radiodiffusion Radio France, 2022, 58 min, [en ligne] https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/aux-origines-de-la-yougoslavie-5503411 (dernière consultation le 12/09/2023)

LE POLLOTEC Kristel,« Yougoslavie, la guerre au cœur de l’Europe ou le réveil du nationalisme », ép. 2, dans LSD, la série documentaire, Paris, Société nationale de radiodiffusion Radio France, 2022, 58 min, [en ligne] https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/le-siege-de-sarajevo-6584336 (dernière consultation le 12/09/2023)

Nations unies et OWEN David, « Discours de David Owen du 03/11/2003 », dans Nations unies : tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, La Haye, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, [en ligne] https://www.icty.org/fr/content/lord-david-owen (dernière consultation le 11/09/2023)

Nation Unies, « Le procès Milošević – le dossier de l’Accusation », dans Nations unies : tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, La Haye, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, [en ligne] https://www.icty.org/fr/content/le-proc%C3%A8s-milo%C5%A1evi%C4%87-le-dossier-de-laccusation (dernière consultation le 11/09/2023)

Nation Unies, « L’ex-Yougoslavie : les conflits », dans Nations unies : tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, La Haye, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, [en ligne] https://www.icty.org/fr/le-tribunal-en-bref/quest-ce-que-lex-yougoslavie/les-conflits (dernière consultation le 11/09/2023)

RENARD Camille,« Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie : 10 800 jours de procès pour 161 accusations », dans France culture, Paris, Société nationale de radiodiffusion Radio France, 2017, [en ligne] https://www.radiofrance.fr/franceculture/tribunal-penal-international-pour-l-ex-yougoslavie-10-800-jours-de-proces-pour-161-accusations-7731272 (dernière consultation le 12/09/2023)

The Editors of Encyclopaedia,« Franjo Tudjman », dans Encyclopaedia Britannica, Chicago, Encyclopaedia Britannica, Inc., 2023, [en ligne] https://www.britannica.com/biography/Franjo-Tudjman (dernière consultation le 12/09/2023)

TOMIC Yves,« Massacres dans la Yougoslavie démembrée, 1941-1945 », dans Sciences Po, Paris, Fondation nationale des Sciences politiques, 2010, [en ligne] https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/massacres-dans-la-yougoslavie-da-membra-e-1941-1945.html (dernière consultation le 12/09/2023)

[1] Pour le discours complet, voir slobodan-milosevic.org/spch-kosovo1989.htm

[2] On pourrait ajouter le Kosovo à la liste, mais son indépendance est contestée au sein de la communauté internationale, car une partie des pays ne la reconnait pas et considère le Kosovo comme une province serbe. La France reconnaît le Kosovo.

[3] Tout ceci étant à relativiser au vu des tensions et des conflits (larvés ou non) en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On peut par exemple citer les violences en Irlande, au Pays basque, les années de plomb, les guerres à Chypre et les interventions du pacte de Varsovie. Aucun conflit n’a connu une intensité et une complexité similaires couplées à une médiatisation si importante.

[4] Les Albanais ne descendent pas des Slaves et leur langue est une langue isolée. Ils prétendent descendre des Illyriens bien qu’aucun consensus ne soit accepté au sein de la communauté des historiens.

[5] La communauté la plus importante est la communauté serbe, coupée en deux : une partie vivant dans l’actuelle Serbie et l’autre répartie plus à l’ouest : au Kosovo, en Croatie et en Bosnie.

[6] Cette appellation est la plus consensuelle, mais en Serbie, on l’appelle le serbe, en Croatie, le croate et au Monténégro le monténégrin. La langue est donc également sujette à controverse et objet de conflits et de récupérations diverses.

[7] Les Croates et les Serbes peuvent se comprendre en parlant leur langue maternelle, mais chacun voit la langue de l’autre comme dévoyée.

[8] D’abord la ville de Gallipoli, puis la Thrace, la Bulgarie, la Macédoine et la Serbie.

[9] Cette conversion choisie est motivée par une fiscalité avantageuse accordée aux musulmans. En effet, ces derniers n’ont pas à payer une taxe réservée aux autres religions. Elle est aussi motivée par un souhait notable d’ascension sociale et par un sentiment d’abandon de la chrétienté.

[10] La bataille de Kosovo Polje (champ des merles) oppose l’armée serbe du prince Lazar Hrebeljanović à l’armée ottomane de Murad Ier. La Serbie souhaite alors préserver l’indépendance de son royaume face à la menace ottomane. Murad Ier cherche quant à lui à étendre son empire vers les terres serbes. La mort du prince Lazar pendant la bataille a eu un impact considérable sur la Serbie et la bataille de Kosovo Polje est devenue emblématique en raison de son importance symbolique, souvent considérée comme un symbole de la résistance serbe contre l’envahisseur ottoman.

[11] En 1527, la noblesse croate a choisi de manière opportuniste de se détacher de l’Union de la Couronne de Saint-Étienne qui englobait la Hongrie. Cette décision suit la mort de Louis II, roi de Hongrie, tué l’année précédente en affrontant les Ottomans. Dès lors, Ferdinand Ier de Habsbourg, archiduc d’Autriche, devient aussi roi des Croates. Cette élection a marqué le début de l’union personnelle entre la Croatie et la Maison de Habsbourg, qui a duré jusqu’en 1918.

[12] Au total, un tiers des Serbes ne vit pas sur le territoire serbe au moment de la dislocation de la Yougoslavie.

[13] Le territoire kosovar est conquis par les Serbes aux XIe et XIIe siècles. Dès lors, le centre de gravité de la Serbie se déplace vers le Kosovo en faisant une terre historique majeure. Le territoire devient au XIVe siècle le lieu d’implantation de l’Église orthodoxe serbe, dès lors, il revêt une importance religieuse capitale pour l’Empire serbe. Au cours du même siècle, les Balkans sont conquis par l’Empire ottoman et le Kosovo passe sous domination musulmane. Il est ensuite rattaché des siècles plus tard à la Serbie en 1913 puis à la Yougoslavie jusqu’aux guerres liées à son éclatement.

[14] Durant la guerre de Crimée qui débute en 1853 avec une coalition (Royaume-Uni, France, royaume de Sardaigne, Empire ottoman) contre la Russie notamment. Les Britanniques et les Français s’inquiètent d’une possible hégémonie russe, en particulier sur le contrôle maritime du détroit du Bosphore.

[15] L’Empire est alors en grande difficulté face aux révoltes albanaises, mais surtout face à l’invasion italienne de la Libye en 1911.

[16] Surnom donné à l’Empire ottoman.

[17] Cette modernisation s’est effectuée au XIXe siècle avec l’aide successive de la France et surtout de l’Allemagne. Cependant, les officiers formés restent assez minoritaires. De plus, en 1908, la réorganisation du pouvoir politique autour des jeunes Turcs désorganise la marine.

[18] Néanmoins, les troupes de la coalition sont, elles aussi, sujettes à de nombreux problèmes. À commencer par le manque de matériel moderne, leurs armées faibles et peu organisées (Monténégro et la Grèce particulièrement) et l’absence de marine si ce n’est pour la Grèce.

[19] Les deux pays partagent la même ethnie serbe.

[20] L’union est favorisée par les visées irrédentistes italiennes dans la région. En effet, l’Italie convoite certains territoires dans les Balkans. La Croatie et la Slovénie voient l’union comme une protection.

[21] Sur un total de 12 017 323 habitants, les Serbes en représentent 38,83 %, les Croates 23,77 %, les Slovènes 8,53 %, les minorités non-slaves (Allemands, Hongrois, Albanais, Roumains, Turcs, Italiens, etc.) 16,5 %. Ces chiffres sont ceux du début du Royaume (aux environs de 1918.)TOMIC Yves,« Massacres dans la Yougoslavie démembrée, 1941-1945 », dans Sciences Po, Paris, Fondation nationale des Sciences politiques, 2010, [en ligne]

[22] Un modèle jacobin est basé sur l’exercice d’un pouvoir politique centralisé, autour d’une ville, d’une région ou d’un peuple par exemple.

[23] À la différence du modèle jacobin, le modèle fédéral est décentralisé. Une autorité centrale assure le lien entre d’autres autorités, cela peut être différents pays, provinces, peuples par exemple.

[24] Ce nouveau nom est symbolique, il intervient dans un contexte de tension au sein de la monarchie. Un député monténégrin, en faveur d’un nationalisme Grand Serbe, assassine Stjepan Radić, politicien croate farouchement opposé à l’union entre les pays. Cet événement ravive de vifs différends ethniques et les sentiments autonomistes. Le roi Alexandre Ier supprime la constitution et change le nom du pays pour marquer un changement de gouvernance et réprimer les rebelles indépendantistes.

[25] Voir paragraphe sur la Seconde Guerre mondiale.

[26] L’Allemagne nazie cherchait à aider son allié italien, alors engagé en Grèce. Pour cela, elle souhaitait un libre passage sur le territoire yougoslave. Lorsque le roi démet le régent de ses fonctions, la décision est vue comme une désapprobation de sa politique pro-Allemande. Hitler envahit donc le Royaume.

[27] Comme mentionné au début de l’article, les Croates sont majoritairement catholiques et les Serbes orthodoxes.

[28] Le dirigeant de l’État croate et l’Oustachi Ante Pavelić prend la fuite vers l’Argentine.

[29] Les tchetniks sont des forces dirigées par le serbe Mihailović. L’idéologie du mouvement est nationaliste (pro-serbe), anti-communiste et anti-fasciste. Ils constituent l’une des principales forces de résistances contre l’occupation nazie en Yougoslavie. Après la guerre, ils perdent le soutien des alliés et notamment de Churchill qui préfère les partisans de Tito. Le régime titiste effacera durant des décennies le rôle de tchetniks dans la résistance pour les dépeindre uniformément comme des collaborateurs nazis (car certains, effectivement, l’étaient). La lutte armée ne s’interrompt pas avec la guerre et perdure des années après.

[30] En réalité, l’indépendance croate survient en même temps. La guerre slovène étant plus concise, nous le mentionnons donc avant.

[31] Le HDZ, Hrvatska Demokratska Zajednica, littéralement Union démocratique croate, est fondé en 1989 par Tudjman. L’objectif était de déployer un parti politique en vue des élections l’année suivante pour le territoire croate en Yougoslavie. Ces élections furent remportées par le HDZ qui mit en place une politique nationaliste pro-indépendance.

[32] Beaucoup de dirigeants croates ont parlé de « Croatie historique », c’est-à-dire avec la Bosnie-Herzégovine ajoutée à la Croatie actuelle.

[33] Il en va de même pour la « Grande Croatie », le terme est issu du lexique nationaliste et désigne toutes les terres ayant appartenu à la Serbie dans le passé ou ayant des minorités serbes.

[34] Voir la section sur la Seconde Guerre mondiale et les Oustachis plus haut.

[35] La minorité serbe représente environ 12 % des 4,5 millions d’habitants vivant sur le territoire croate.

DEMPSEY Judy, « Le conflit serbo-croate et la Bosnie-Herzégovine », dans Politique étrangère, vol. 57, n°2, Paris, Institut français des relations internationales, 1992, pp. 245-489, pp. 269-279, [en ligne]

[36] DRAŽEN Živić et ŠUŠIĆ DEGMEČIĆ Iva, «The Battle of Vukovar: A Turning Point in the Croatian “Homeland War” », Témoigner entre histoire et mémoire, n°123, Bruxelles, Centre d’études et de documentation Mémoire d’Auschwitz, 2016, 473 p., pp. 182-191, [en ligne]

[37] Opération tempête.

[38] La Croatie était déjà reconnue avant la fin des hostilités, elle entre à l’ONU en 1992 et y obtient un siège.

[39] Les musulmans représentent environ un tiers des habitants, mais il y a beaucoup d’autres ethnies et des Bosniaques non-musulmans.

[40] Cet événement est controversé, pour les Serbes c’est l’assassinat de Nikola Gardović durant un mariage orné de drapeaux serbes qui lance les hostilités. Les Bosniaques évoquent quant à eux une série d’assassinats politiques.

[41] Ils forment une république fantoche où les Serbes combattent les Bosniaques.

[42] La résolution 757 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 30 mai 1992, impose un embargo sur les armes et des sanctions économiques à la République fédérale de Yougoslavie pour son implication dans les conflits yougoslaves.

[43] Ce dernier était alors convoyé par l’ONU dans un blindé, celui-ci a fait l’objet d’une attaque par les forces serbes après son retour de l’aéroport de Sarajevo.

[44] Nom donné pour les forces de protection de l’ONU.

[45] L’importation d’armes était alors interdite, que ce soit pour les attaquants ou pour les défenseurs. Le tunnel permit de contourner le blocus sur les armes. Beaucoup de Bosniaques l’utilisent pour s’échapper ou ravitailler la ville.

[46] La ville est à ce moment assiégée par les forces serbes.

[47] Amnesty International estime à 8 000 le nombre de victimes : Amnesty international,« Bosnie-Herzégovine. Le 25e anniversaire du massacre de Srebrenica est un sinistre avertissement de l’Histoire », dans Amnesty International, Londres, Amnesty International, 2023, [en ligne]

[48] Il ne s’agit pas officiellement de l’État de Serbie, mais des minorités serbes en Bosnie. La Serbie de Milošević appuie toutefois les différentes minorités serbes dans l’ex-Yougoslavie comme mentionné précédemment.

[49] Il s’agit ici d’une opinion largement partagée. Cependant, diverses revendications émergent côté croate, certaines demandant l’autonomie des régions à majorité croate, d’autres une indépendance totale et un rattachement à la Croatie.

[50] Cette fois-ci, cette république est une république fantoche de la Croatie, elle voit le jour le 3 juillet 1992.

[51] Combattants souhaitant l’indépendance d’un territoire avec l’établissement d’un gouvernement basé sur les lois islamiques.

[52] Renard Camille,« Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie : 10 800 jours de procès pour 161 accusations », France culture, Justice internationale, 30/11/2017, dernière consultation le 12/09/2023

[53] Les Serbes sont pointés du doigt, certes, mais chaque ethnie a commis des crimes de guerre qui rendent un jugement impartial difficile.

[54] Nation Unies, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie,« L’ex-Yougoslavie, Les conflits », dernière consultation le 11/09/2023

Laisser un commentaire