L’orchestre militaire français - Thierry Bouzard

L’orchestre militaire français – Thierry Bouzard

Spécialiste de la musique et du chant militaires, Thierry Bouzard, docteur en Histoire, journaliste, et contributeur au site Theatrum Belli, s’est attelé à établir l’inventaire du patrimoine musical militaire français dans son ouvrage L’orchestre militaire français.

Dans cet ouvrage, l’auteur explique comment est apparu et a évolué l’orchestre militaire français, depuis les petits groupes de sept musiciens en 1766 jusqu’aux milliers d’exécutants au XIXe siècle. C’est d’ailleurs au cours de ce dernier siècle, en 1845, qu’est adopté l’orchestre de plein air, alors même que la musique de kiosque provoque un formidable engouement.

L’aspect culturel lié à l’institution militaire française est particulièrement dense bien que certains pans soient sous-traités malgré des initiatives découlant de l’Institution même (les séminaires de la DelPat par exemple). Concernant la musique, il serait superficiel de limiter le domaine au seul répertoire des chants connus du grand public : la Strasbourgeoise, les Volontaires, Marie-Dominique… S’intéresser à l’utilisation même de ces chants est riche en informations notamment du fait du contexte de leur création. Thierry Bouzard va encore plus loin en étudiant ceux qui font la musique et qui la jouent, non pas de leurs voix, mais de leurs instruments. La musique suit sa propre discipline. Couplée à celle militaire, nous obtenons l’orchestre de plein, composé de soldats  musiciens.

L’orchestre militaire s’est durablement inscrit dans le paysage sociétal français :  présent à toutes les cérémonies, on en arriverait presque à penser qu’il s’agit là de sa seule mission. Pourtant, son rôle est beaucoup plus vaste, mais aussi ancien, fruit d’une longue tradition.

Outre les aspects cérémoniels et culturels par le répertoire et les représentations qu’elle inscrit immuablement dans l’Histoire, la musique militaire a aussi ses fins pratiques : cadence, discipline, encouragement… et même le divertissement des troupes encasernées. Sans exclure non plus le sentiment d’appartenance à un groupe, qu’il s’agisse celui renvoyant à une arme spécifique ou même à un ensemble plus large, comme au niveau national. En effet, comment ne pas assimiler la Strasbourgeoise aux conflits franco-prussien puis allemands ? La musique marque l’Histoire, mais elle témoigne aussi.

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Bibliographie :

BOUZARD Thierry, L’orchestre militaire français : histoire d’un modèle, Paris, Éditions Feuilles, 341 p.

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