Le Général Pierre de Villiers écrit et publie l’ouvrage Qu’est-ce qu’un chef en 2018 aux éditions Fayard. Saint-cyrien de l’arme blindée et de cavalerie dans l’armée de Terre, il occupe la fonction de chef d’état-major des armées (CEMA) durant plus de trois ans[1]. Fort de quarante-deux années au service de l’institution, il se lance par la suite dans l’écriture et publie trois ouvrages. Dernier paru, Qu’est-ce qu’un chef ? se destine à « tous ceux qui exercent une responsabilité, si minime soit-elle […] »[2].
Avec un titre fort, l’essai s’inscrit dans les questionnements actuels sur la fonction dirigeante dans son ensemble. L’écrit semble ainsi promettre un manuel quasiment exhaustif d’un modèle de commandement duplicable en toute situation. Tout au long de l’ouvrage, le lecteur se fait convaincre des bienfaits de l’ordre et de la nécessité du bon management des hommes pour y parvenir. Pourtant, les différents théoriciens de ce domaine ne paraissent pas s’accorder sur l’apprentissage de celui-ci. Matière enseignée au sein des écoles de commerce notamment, le management est autant inné pour les uns qu’il s’apprend par l’expérience pour les autres. Rapporté au cadre militaire, le management s’avère une composante indispensable du commandement efficace des soldats. Dans l’institution, diriger s’enseigne, s’apprend et surtout se pratique.
Nous choisirons ici de focaliser notre étude autour de l’armée de Terre et la gestion des forces aéroterrestres au plus près du terrain. Comment en sont formés les personnels pour face aux défis de demain ? De quelle manière sont entraînés les militaires tout au long de leur carrière selon leur grade et leur domaine de spécialité ?
Nous reviendrons dans un premier temps sur les différents échelons d’enseignement au sein de l’armée de Terre, des lycées aux écoles de formation militaire supérieure. Nous aborderons ensuite les grandes tendances et perspectives pour la formation des engagés pour les années futures.
Les écoles de l’armée de Terre : des formations multicanales à tous les échelons
Le document exposant la vision stratégique de l’ancien chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) Thierry Burkhard[3], intitulée « Supériorité opérationnelle 2030 »[4], pose l’ambition dans laquelle le général entend inscrire l’armée française pour les vingt prochaines années. Le premier objectif passe selon l’expert militaire par un appui permanent sur l’humain identifié comme ceci : « Des hommes à la hauteur des chocs futurs, reconnus par la Nation »[5]. Cet objectif devrait se voir réaliser grâce à quatre projets orientés autour de la valorisation de l’humain au sein du corps d’armée.
Recruter un public déjà avisé par la condition militaire : les lycées de la Défense et l’armée de Terre
L’un des objectifs porte notamment l’accent sur le rapport de la jeunesse au monde de la défense. Concernant les plus jeunes, la nécessité pour l’armée dans sa globalité est d’attirer, de faire aimer l’institution et également de s’impliquer dans «[..] l’éducation de la jeunesse française aux enjeux de la défense »[6]. Elle tente d’être présente partout, notamment sur les salons étudiants ainsi que sur les réseaux sociaux pour toucher au mieux sa cible. Cette communication tournée vers l’extérieur dans une dynamique sensiblement similaire à celle utilisée par les groupes privés intéressés par les prochaines générations de travailleurs potentiels pour recruter de jeunes talents.
Hormis ce système, le Ministère des Armées peut également compter sur ses structures en interne. Les plus implantées sont en partie constituées par les lycées de la Défense[7]. Il en existe six en France, répartis sur l’ensemble du territoire hexagonal. Les deux tiers d’entre eux sont dédiés à l’armée de Terre et situés à Saint-Cyr-l’École, La Flèche, Autun et Aix-en-Provence[8]. Ils dépendent du commandement de la formation (COMFORM) et de la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT) et sont évidemment en liens étroits avec l’Éducation nationale dans la mesure où les élèves en suivent les programmes éducatifs.
Selon le site officiel, 3 400 jeunes poursuivent actuellement leur scolarité au sein de l’un des lycées, de la classe de seconde aux classes préparatoires dont l’ensemble des établissements sont pourvues[9]. Ces lycées – y compris ceux de la Marine Nationale et de l’Armée de l’Air et de l’Espace – sont soumis à une admissibilité spécifique. Il faut tout d’abord être de nationalité française. S’ils sont accessibles à tous les jeunes français si l’on en croit cette composante, la priorité au recrutement est pourtant donnée aux personnes issues de familles de militaires et des agents civils de l’armée et des ministères.
Le Ministère des Armées se veut transparent sur les pourcentages d’admission : 70 % des places sont « réservées » aux « enfants de la troupe » et jusqu’à 15 % d’entre elles sont accordées aux enfants des civils de la défense. La mise en place du plan « Égalités des Chances » offre 15 % de leurs places aux élèves boursiers[10]. Les classes préparatoires sont soumises à ce même modèle de recrutement et les recrutements se font sur dossier.
L’objectif de ces lycées paraît louable. Dans un premier temps, ils permettent aux enfants de militaires de poursuivre une scolarité continue au sein d’un même établissement malgré les déplacements inhérents à la profession de leur(s) parent(s) grâce au régime de l’internat. Ensuite, les classes préparatoires ainsi que les brevets de technicien supérieur (BTS) spécifiques métiers défense constituent un vivier de recrutement non négligeable pour l’institution.

Des écoles de commandement à tous les échelons pour tous les domaines de spécialités
N’importe quel citoyen français, dès l’âge de 18 ans, ou avant sur dérogation spécifique, peut intégrer l’armée de Terre si tant est qu’il réponde à des conditions spécifiques d’admissibilité et qu’il réussit les tests d’entrée dont cet article ne reprendra pas les composantes. Il effectue alors trois mois de classes au sein d’un centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) intégré à une brigade. Il en existe treize. Au fur et à mesure de leur carrière, les militaires issus du rang (MDR) montent en compétences et obtiennent petit à petit leurs grades de soldat à caporal-chef de première classe. Ils peuvent ensuite intégrer l’école des sous-officiers d’active de Saint-Maixent (ENSOA) par le recrutement interne en direct.
Pour s’engager au titre de sergent dès le baccalauréat obtenu, en lycée militaire ou non, chaque citoyen français peut intégrer l’institution en tant que sous-officier de l’armée de Terre. Là encore certains prérequis sont nécessaires (nationalité, condition sportive, tests psychotechniques, entretiens). S’ensuivent après huit mois de formation intense sur l’exercice du commandement. Le militaire sorti de Saint-Maixent est intégré à l’active au grade de sergent (SGT) ou de maréchal de logis (MDL) pour les armes montées[11]. Il peut ensuite espérer évoluer au rang de Major, plus haut grade du corps des sous-officiers de l’armée de Terre.
Créée en 1963, l’école a formé quelques 120 000 sous-officiers[12]. Elle qualifie au premier niveau pour apprendre à l’engagé à commander à terme une dizaine de personnes. Le militaire se prépare par la suite dans son école de spécialité pour se concentrer sur l’arme choisie dans laquelle il exercera (infanterie, génie, artillerie, transmissions, renseignement, cavalerie…). La combinaison de ces formations conduit à l’obtention du brevet de spécialiste de l’armée de Terre (BSAT). Au second niveau, pour des périodes courtes de perfectionnement, elle entraîne les sous-officiers pour la seconde partie de leur carrière.
La valorisation interne et les perspectives de carrières longues au sein de l’institution sont une priorité pour le Ministère des Armées afin de fidéliser ses engagés. De même que pour ses camarades militaires du rang, sur concours et en se rapprochant de l’antenne de la direction des ressources humaines de l’armée de Terre (DRHAT) de son régiment d’incorporation, le militaire peut tenter d’intégrer l’École militaire interarmes (EMIA) sur le site de Saint-Cyr-Coëtquidan implanté dans le Morbihan (56).
Outre le recrutement semi-direct pour intégrer Saint-Cyr, l’école est également ouverte au recrutement direct. Depuis 2021, les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan ont vu leur dénomination évoluer pour coller à la dynamique souhaitée par le Ministère des Armées de valoriser la formation de ses officiers supérieurs : elles se regroupent et forment ensemble l’Académie Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (AMSCC). Cette dernière est composée de l’EMIA évoquée précédemment, de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (ESM) et l’École militaire des aspirants de Coëtquidan (EMAC).
L’EMIA forme les officiers issus du rang pendant deux ans afin qu’ils puissent encadrer des unités opérationnelles et accéder à des postes de commandement plus hauts. Depuis onze ans, L’ESM s’intègre après une classe préparatoire pour un cursus de trois ans pour la formation initiale des officiers en recrutement direct. Elle confère le grade de master (bac+5) depuis 2002 selon deux voies spécifiques : sciences sociales et politiques et sciences de l’ingénieur[13]. Les candidats s’engagent ensuite dans l’armée de Terre au titre d’une arme comme c’est le cas pour Saint-Maixent et intègre une école de spécialité puis un régiment.
L’EMAC a été inaugurée le 1er février 2021 et tire son histoire du bataillon des élèves officiers de réserve (EOR) ayant servi pendant la Grande Guerre et de l’histoire de l’École des élèves aspirants de Cherchell qui forma les officiers de tous horizons pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle encadre l’apprentissage des officiers sous contrat (OSC) selon trois filières : spécialiste (OSC-S), encadrement (OSC-E), pilote (OSC-P).
Quel que soit leur arme ou leur avancement, les militaires sont amenés à se perfectionner dans des domaines aussi techniques que variés. Les écoles d’application de l’armée de Terre ont une vocation principale : permettre au personnel de se spécifier après avoir appris à commander. Ces établissements interviennent sur la formation à tous les échelons, aussi bien à titre individuel que pour des stages de groupes spécifiques. À elle seule, l’armée de Terre dispose de onze centres de spécialités parmi lesquelles : l’école de l’infanterie, du génie, de l’aviation légère de l’armée de Terre, des troupes aéroportées (ETAP), de la cavalerie, de haute montagne (EMHM), du train et du matériel, des transmissions, de l’artillerie, ou encore l’école de spécialisation de l’outre-mer et de l’étranger (ENSOME).
L’institution s’appuie également sur quatre centres spécialisés pour entraîner son personnel aux enjeux de demain : le centre d’enseignement et d’études du renseignement de l’armée de Terre (CEERAT), celui de défense nucléaire, biologique et chimique, d’instruction santé de l’armée de Terre (CISAT) et enfin le centre d’entraînement commando (CNEC).
La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit l’accélération du programme SCORPION. Sa mise en place « […] vise à créer un système de combat tactique évolutif et flexible , à même de remplir toute les missions opérationnelles présentes et futures de l’armée de Terre »[14]. La modernisation de l’équipement prévue par SCORPION repose sur la rénovation du char LECLERC, sur la mise en place d’une nouvelle préparation opérationnelle (PREPAOPS) et du système d’information du combat SCORPION (SICS) ainsi que sur le déploiement de trois nouveaux véhicules blindés.
À ce sujet et au vu de la formation que va nécessiter ce programme pour les soldats ; la Vision stratégique du CEMAT évoque d’ailleurs l’étude en cours de réalisation sur la création potentielle d’une douzième école technique pour l’armée de Terre. Le but serait bien sûr d’apprendre à utiliser le système mais également de fidéliser les militaires exerçant un métier technique et « approfondir les dispositifs de formation à but de recrutement »[15].

Se former tout au long de sa carrière : les écoles pour les officiers supérieurs
L’une des principales dynamiques du Ministère des Armées, et celle qu’il met régulièrement en avant dans sa communication, est sa capacité à former perpétuellement son personnel, quel que soit son âge, sa spécialité ou son grade. Une fois un certain grade d’officier atteint, le militaire peut ainsi continuer à se former pour sa deuxième partie de carrière au sein de l’École de Guerre-Terre (EDG-T), l’École Militaire Supérieure des Sciences et Techniques (EMSST) et enfin l’École de Guerre (EDG).
L’EDG-T recrute la plupart du temps au grade de commandant – le cinquième grade des officiers sur sept. Ses rangs sont constitués d’environ une centaine d’officiers supérieurs de commandant (CDT) à lieutenant-colonel (LCL) majoritairement français mais parmi lesquels on compte également des officiers de pays alliés (plus ou moins 10 %). Ils y suivent une scolarité d’un an pour approfondir leur capacité à commander et leurs compétences tactiques sur les opérations aéroterrestres.
Ils y réalisent des exercices tactiques plusieurs fois dans l’année, assistent à des conférences d’experts militaires et de leaders du monde civil et réfléchissent sur de grandes thématiques inhérentes à l’armée de Terre au travers de projets de recherches. Ils obtiennent ainsi leur brevet d’enseignement militaire supérieur (BEMS). Une fois l’année terminée, la plupart d’entre eux intègrent ensuite l’EMSST ou l’EDG.
L’EMSST est créé au sortir de la Seconde Guerre mondiale en 1947. Elle recrute des officiers supérieurs ayant d’ores et déjà une expérience significative de commandement en unité et dont la spécialité nécessite l’approfondissement de leurs « […] compétences scientifiques, techniques ou linguistiques »[16]. Elle accueille environ cent officiers pour une scolarité externalisée, parfois à l’étranger, d’une à trois années. Plus de deux-cents officiers sont aussi formés dans les locaux de l’EMSST pour préparer les concours techniques et remettre à niveaux les admis avant qu’ils ne débutent leur scolarité et se spécialisent.
L’EDG est l’école des officiers supérieurs la plus connue au sein de l’institution. Elle forme les officiers de toutes les armées à devenir les stratèges militaires de demain. La vocation interarmes de la formation a pour objectif une meilleure coopération des corps d’armées. La forme de l’EDG telle qu’on l’entend aujourd’hui est née en 1993 et porte le nom d’ « École de Guerre » depuis 2011. De cent-cinquante à deux-cents officiers supérieurs expérimentés sont accueillis chaque année auxquels s’ajoutent une centaine d’officiers alliés.
L’enseignement s’articule autour de trois domaines d’études : comprendre le monde, maîtriser le fait militaire et commander les opérations. À ce tronc commun s’ajoutent aussi des modules d’approfondissement des compétences stratégiques, un cours dédié à la France et enfin des modules spécifiques (soutien opérationnel, sécurité intérieure, renseignement…). Les officiers supérieurs sortant de l’EDG sont amenés par la suite à occuper des postes à hautes responsabilités au sein de l’institution. Les CEMA et chefs d’états-majors de tous les corps d’armées en sont issus.

Des tendances en entonnoir qui servent l’ambition des écoles militaires de l’armée de Terre
Outre la seule formation intellectuelle et opérationnelle des chefs militaires, l’armée de Terre est, comme toute institution, confrontée à des défis humains. La tendance actuelle qui alimente toutes les discussions est le combat de haute intensité. En somme, alors que l’armée française a pris depuis vingt ans le tournant de la guerre de contre-insurrection[17], l’accent est désormais mis sur la préparation à l’engagement dans un ou des conflit(s) total entre États. À ce titre, l’impératif de masse est une réalité.
En ce sens, hormis l’exigence de performance matérielle et humaine (qualité), l’impératif de masse cible la nécessité du nombre (quantité). Cet enjeu nécessite de recruter vite et beaucoup, notamment chez les plus jeunes. Ensuite, la Grande Muette se doit, comme pour le secteur privé, de fidéliser ses engagés afin de les faire resigner au sein de l’institution. Ces deux dynamiques servent l’ambition globale de l’armée de Terre : créer et former des chefs complets.
Attirer la jeunesse, un enjeu à double tranchant pour l’armée de Terre
Si la formation est au cœur du discours des armées, elle relève aussi d’une composante inhérente à l’institution militaire : sa jeunesse. Selon les chiffres officiels, « 12 millions de jeunes, entre 12 et 27 ans, sont concernés par la politique jeunesse du Ministère des Armées »[18]. Pour les pré-adolescents, l’enjeu est d’intéresser, alors qu’il faut inciter et initier les adolescents et intégrer les jeunes adultes pour les recruter, en active dans l’idéal, dans la réserve à défaut. Le Grand rapport de l’Armée de Terre 2020 met à ce titre en avant la nécessité de rénover la gouvernance des actions de l’institution à destination des jeunes[19].
La volonté est également de favoriser au maximum le contact direct de l’armée avec les jeunes, notamment lors des commémorations et évidemment par le biais du numérique. Enfin, l’une des autres ambitions est de participer activement au service national universel (SNU) sous l’égide du Ministère de l’Éducation nationale qui devrait à terme remplacer la journée défense et citoyenneté (JDC). Ce dernier point, en revanche, nourrit les débats en interne.
Intéresser et convaincre la jeunesse n’est pas chose aisée, y compris pour l’institution militaire. En effet, développer la #CohésionDéfense[20] ne semble pas uniquement passer par le canal numérique ou la (sur)présentation aux événements susceptibles de brasser la jeune génération. En ce sens, la création du SNU pouvait être un moyen cohérent d’impliquer cette cible si particulière, notamment par son caractère obligatoire. Selon quatre objectifs distincts – transmettre un socle républicain commun, renforcer la cohésion nationale, développer une culture de l’engagement, accompagner l’insertion sociale et professionnelle – son but est de poser deux temps d’engagement obligatoire. La première et la seconde période durent deux semaines chacune[21] et peuvent aboutir à un engagement (non obligatoire) de trois mois.
L’initiative semble louable et s’attire la sympathie de plusieurs familles politiques notamment. Pourtant, ce projet quasiment concrétisé s’avère parfois mal perçu par les militaires eux-mêmes. En effet, son organisation et sa concrétisation sont chronophages et risquent de mobiliser de nombreux personnels de l’armée de Terre. Or, il est important de rappeler que cette dernière se doit de remplir son contrat opérationnel[22]. En somme, l’instauration d’un tel service pourrait conduire à une réduction des effectifs opérationnels en raison du personnel mobilisé pour le SNU.
De plus, cette mesure n’est pas nécessairement accueillie d’un bon œil ; certains doutent même de son efficacité et du bénéfice réel qu’elle apporterait, aussi bien pour l’armée que pour les « conscrits ». En interne, les commentaires sont parfois incisifs : pour beaucoup, l’institution militaire – et avec elle l’armée de Terre – n’a pas à éduquer la jeunesse. Pourtant, en substance, il existe une ambition plus grande derrière l’instauration d’une telle mesure. Les opérations de l’armée, qu’elles nourrissent un but opérationnel, tactique ou stratégique, ont toutes un état final recherché (EFR), en somme, une ambition. Ici, l’EFR semble bien celui d’impliquer les jeunes citoyens français dans leur armée.

Le taux d’attrition et la fidélisation : l’armée de Terre, une entreprise comme les autres
En économie, le taux d’attrition désigne la fidélité des clients à une entreprise, un produit ou une marque sur une période donnée, la plupart du temps sur une année. La fidélisation des militaires peut paraître une problématique antinomique. Le sens du devoir ne pourrait ou ne devrait pas se poser dans ces termes pour un engagement en pleine conscience dans un système guidé – sur le papier tout du moins – par la loyauté et le dévouement. Néanmoins, le pourcentage de dénonciation de contrat s’avère important.
Au sein de l’armée de Terre, la fidélisation est un enjeu majeur, la Direction des ressources Humaines de l’armée de Terre (DRHAT) parle concrètement de « […] lutter contre les départs volontaires. »[23]. Pour ce faire, le rapport « Politique générale de fidélisation » publié par la DRHAT en 2019 rappelle la mise en place conjointe de mesures financières, statutaires, sociales ou encore locales pour répondre au mieux aux exigences du personnel militaire[24]. Parmi ces exigences, on retrouve particulièrement la volonté d’une meilleure adéquation entre le professionnel et la vie personnelle.
On lit également le besoin accru de reconnaissance des compétences et de leur valorisation, notamment pour anticiper au mieux la reconversion professionnelle en fin de carrière. La considération et la confiance ainsi que l’équité de traitement sont elles aussi des composantes nécessaires mises en avant dans le rapport, telles qu’exprimées par les militaires[25]. En outre, il convient de rappeler que la fidélisation s’entend à deux niveaux pour l’institution : celle globale et celle dite spécialisée, au cas par cas.
À la lecture du document, difficile de ne pas entendre la fidélisation de l’armée de Terre comme une sorte de philosophie qu’il faudrait rendre intrinsèque à la condition militaire. En partant d’un constat, celui de la cohérence, de la concurrence et du renouveau équipementier, l’enjeu de la fidélisation s’avère une obligation pour la composante terrestre de l’institution militaire. En outre, l’adhésion des militaires à leur emploi dans sa globalité doit être « naturelle et évidente »[26].
Si l’on peut noter une limite du document proposé par la direction des ressources humaines, c’est celle de l’absence de lien avec la formation au sein des écoles militaires. La montée en compétences et la reconnaissance de ces dernières y sont évoquées, mais l’idée de sensibilisation à cette problématique au sein des formations, notamment supérieures, de l’armée de Terre n’est pas soulevée. Pourtant, l’apprentissage continu des chefs pourrait se présenter comme une composante clé de la fidélisation du personnel militaire à tous les échelons, notamment pour prévenir les questions d’absentéisme et de dénonciations de contrats prématurés.

Adapter les chefs aux nouvelles méthodes d’apprentissage : former des chefs complets
« Un chef, capable de concevoir et de conduire des opérations dans la profondeur du dispositif ennemi, en agrégeant de nombreuses fonctions opérationnelles, toujours interarmes, souvent interarmées et parfois interservices, généralement avec des partenaires internationaux ; […] »[27]. Ces prérogatives du chef, exprimées dans le document de la DRHAT mettent en lumière une volonté explicite de l’armée de Terre.
En effet, la synergie de métiers et donc de compétences au sein de l’institution militaire se doit d’être perpétuellement prise en compte et engendre une organisation parfois complexe à laquelle il faut se préparer. De plus, cette citation appuie sur l’interopérabilité de toutes les composantes martiales en interarmées et également des spécialités en interarmes[28]. Ces dynamiques nécessitent une communication rodée pour des manœuvres, quelles qu’elles soient, millimétrées. À ce titre, la formation permanente du personnel militaire se pose comme la clé de voûte de la performance des armées, de même que pour leur polyvalence. La mise à niveau constante des militaires est ainsi un besoin clairement identifié par le Ministère des Armées. De même, l’adaptation des chefs aux nouvelles méthodes d’apprentissage est, elle aussi, un indispensable facteur de réussite.
En outre, les chefs d’aujourd’hui et ceux de demain sont et seront confrontés à des effectifs relativement jeunes[29]. Aussi la nécessité de s’adapter, tant à leur langage qu’à leur mode d’apprentissage, constitue un véritable défi pour l’armée de Terre. Face à une population qu’il faut convaincre tous les jours, le besoin de faire aimer et surtout adhérer apparaît un enjeu majeur pour la fidélisation du personnel tel que nous l’évoquions précédemment.
Si les campagnes publicitaires s’attachent à remplir le premier volet au travers de communications à fort impact engageant pour le recrutement, force est de constater que « la transformation de l’essai », pour la métaphore sportive, est le seul résultat qui pourra faire foi. Pour faire adhérer, c’est peut-être l’impact des méthodes d’apprentissages qu’il faudrait ici étudier afin de les rendre les plus efficientes et percutantes possibles pour les apprenants. L’adaptation à la jeune génération paraît primordiale, notamment celle qui se destine au commandement.
À ce sujet, le projet UniverSI’Terre, lancé en 2019, témoigne de la volonté d’enrichir « […] l’offre de formation avec des scolarités innovantes dans des spécialités rares […] »[30]. L’apport des sciences cognitives[31] est depuis quelques années une composante prise en compte dans la formation des militaires, de même que l’innovation – quant à elle au cœur de la vision stratégique 2030 du CEMAT. Certains enseignements spécifiques (cyber, maintenance aéronautique, systèmes informatiques et de communication…) sont internalisés et dispensés au sein des structures de formations de l’armée de Terre, d’autres sont semi-externalisées et d’autres complètement externalisées et déléguées à des centres de formations civils ciblés.
La formation tout au long de la carrière est le fer de lance de l’institution militaire et l’une des composantes qu’elle met le plus en avant, tant dans ses campagnes publicitaires que lors des entretiens au sein des Centres d’Information de Renseignement des Forces Armées (CIRFA). Les écoles militaires sont anciennes et, bien que fortes de leur histoire et des chefs illustres qu’elles ont formés, se doivent de redoubler d’efforts afin de ne pas devenir vétustes.
Au vue des éléments précédemment traités, en s’adaptant à son public, l’armée de Terre s’octroie ainsi la possibilité de s’ouvrir vers de nouvelles méthodes de formation et d’apprentissage. À ce sujet, le rapport d’activité de la DRHAT rappelle les expérimentations en cours mêlant innovation, numérique et sciences cognitives au sein de l’institution militaire terrestre (Assimili, cogniprépa ou encore la numérisation de l’espace de formation (NEF)[32]. Avec ces projets, l’institution met tout d’abord en avant sa capacité à former durablement à tous les échelons. En outre, cette dynamique résulte également de la nature hyperconcurrentielle du marché du travail d’aujourd’hui et de demain, nature face à laquelle l’armée de Terre entend se montrer résiliente et combative.
Dans cette dynamique, l’armée française – et particulièrement l’armée de Terre – aime vendre son modèle comme celui d’un « escalier social », en opposition à l’ « ascenseur social ». En sociologie, l’ascenseur social se définit comme le passage d’un niveau social à celui considéré supérieur pour un individu. L’escalier social, schéma « au mérite » de l’institution militaire, met quant à lui en avant les efforts à consentir pour y parvenir. Les formations initiales, de même que les continues – celles auxquelles prennent part les militaires tout au long de leur carrière – constituent à ce sujet un enjeu déterminant pour les armées.
Enfin, il existe aujourd’hui une tendance, voire une nécessité, à laquelle le domaine martial terrestre se doit de répondre au plus vite selon certains hauts gradés. Le fonctionnement actuel du système terrestre repose sur des cycles de trois personnes. En somme, pour une mission : un militaire se prépare à y aller, un autre réalise la mission et un troisième revient de la mission.
Selon certains chefs, ce fonctionnement tertiaire gagnerait à inclure un quatrième pax pour pouvoir assurer un repos suffisant aux militaires déployés. Sur un cycle de quatre personnels, le temps de repos devrait ainsi être affecté à un militaire selon le schéma suivant : un se prépare à la mission, un y est déployé, un autre en revient, un dernier se repose. Pour certains, ce système faciliterait le roulement des missions, la préparation des militaires et remplirait en outre l’une des volontés la plus souvent exprimée par le personnel militaire : celle d’une place plus importante à accorder à la vie personnelle.
Si vous avez aimé cet article, nous vous conseillons également :
Bibliographie
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BIGNON Marine, « Sœurs d’armes et âmes sœurs : de l’engagement et des femmes au sein du monde militaire, La Revue d’Histoire Militaire », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2021, [en ligne] Sœurs d’armes et âmes sœurs : des engagements et des femmes au https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2021/05/12/soeurs-darmes-et-ames-soeurs-des-engagements-et-des-femmes-au-sein-du-monde-militaire/ (dernière consultation le 05/11/2021)
BURKHARD Thierry, « Vision stratégique du chef d’état-major de l’armée de Terre – “Supériorité opérationnelle 2030” », Paris, Armée de Terre, 2020, 19 p., [en ligne] https://www.asafrance.fr/images/200612_armee-de-terre-242-vision-strategique-2020.pdf (dernière consultation le 07/11/2021)
DE VILLIERS Pierre, Qu’est-ce qu’un chef ?, Paris, Pluriel, 2019, 266 p.
Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, « Politique générale de fidélisation de l’armée de Terre », Paris, Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, 2019, 41 p., [en ligne] https://rh-terre.defense.gouv.fr/actualites/item/252-la-politique-generale-de-fidelisation-mai-2019 (dernière consultation le 07/11/2021)
Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, « Rapport d’activités 2019 », Paris, Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, 2019, 65 p., [en ligne] https://rh-terre.defense.gouv.fr/actualites/item/239-rapport-d-activites-2019-de-la-drhat (dernière consultation le 07/11/2021)
[1] Il quitte son poste prématurément en 2017 suite à un désaccord avec le Président Emmanuel Macron quant à la restriction du budget accordé à la défense.
[2] DE VILLIERS Pierre, Qu’est-ce qu’un chef ?, Paris, Pluriel, 2019, 266 p., quatrième de couverture
[3] Le Général Thierry Burkhard a été promu chef d’état-major des armées (CEMA) en juillet dernier suite à l’annonce du CEMA François Lecointre officialisant qu’il quittait ses fonctions. L’actuel CEMAT est le général d’armée Pierre Schill.
[4] BURKHARD Thierry, « Vision stratégique du chef d’état-major de l’armée de Terre – “Supériorité opérationnelle 2030” », Paris, Armée de Terre, 2020, 19 p., [en ligne] https://www.asafrance.fr/images/200612_armee-de-terre-242-vision-strategique-2020.pdf (dernière consultation le 07/11/2021)
[5] Ibid., p. 8
[6] Ibid., p. 15
[7] Par abus de langage, on y comprend également des établissements de l’enseignement secondaire à partir du collège.
[8] Le lycée naval est situé à Brest (29) et l’école des pupilles de l’Air à Montbonnot Saint Martin (38).
[9] « Les lycées militaires de la Défense », Paris, Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, 2020, [en ligne] https://rh-terre.defense.gouv.fr/formation/lyceesmilitaires (dernière consultation le 05/11/2021)
[10] « Les lycées de la Défense », dans Ministère des Armées, Paris, Délégation à l’information et à la communication de la défense, 2021, [en ligne] http://www.defense.gouv.fr/portail/emploi2/ecoles/les-lycees-de-la-defense (dernière consultation le 05/11/2021)
[11] Les armes montées ou armes à cheval sont des termes employés pour qualifier les unités qui utilisent ou utilisaient autrefois des chevaux. On y compte notamment l’artillerie, le commissariat, le matériel, le train (pour les équipages), la gendarmerie nationale et l’ensemble des unités de cavalerie hors spahis. (NB: à l’origine, les spahis constituaient le corps de cavalerie algérien. Après la colonisation de l’Algérie, ils sont intégrés à l’armée d’Afrique, dépendant à l’époque de l’armée de Terre française)
[12] Saint-Maixent-l’École – Site officiel de la ville, Saint-Maixent-l’École, La ville de Saint-Maixent-l’École, [en ligne] www.saint-maixent-lecole.fr (dernière consultation le 05/11/2021)
[13] Les élèves de cette dernière filière obtiennent le titre d’ingénieur à l’issue de leur formation.
[14] Ministère des Armées, Paris, Délégation à l’information et à la communication de la défense, 2021 (1re éd. 2017), [en ligne] www.defense.gouv.fr (dernière consultation le 14/11/2021)
[15] BURKHARD Thierry, op. cit., p. 16
[16] « EMSST », dans Armée de Terre, Paris, Délégation à l’information et à la communication de la défense, 2021, [en ligne] www.c-dec.terre.defense.gouv.fr/index.php/fr/ems-fr/emsst (dernière consultation le 14/11/2021)
[17] Tournant qui correspond de manière concomitante à la fin de la Guerre froide et aux attentats du 11 septembre 2001.
[18] Terre Information Magazine (TIM), n°322, Paris, Publication armée de Terre, 2021, 46 p., p. 22
[19] L’idée est de mettre en place un comité de coordination des actions liées à la jeunesse en lien direct avec le CEMAT, à qui ce comité présenterait un bilan détaillé et ferait des propositions d’ajustements et ou de mesures pour l’année suivante. La DRHAT contribuera également à cette coordination de même que le pôle de rayonnement de l’armée de Terre (PRAT).
[20] Hashtag de référence utilisé par le Ministère des Armées sur ses réseaux sociaux (Instagram, Twitter, TikTok…)
[21] Une phase de cohésion de deux semaines dans une brigade composée de 200 jeunes juste après la classe de 3e puis une mission d’intérêt général de deux semaines également quelques mois maximum après la phase 1.
[22] Le contrat opérationnel est un document dit de doctrine, comprenez « grandes directives », qui reprend les axes de travail prévus par le Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale et les traduit en missions, moyens capacitaires (humains et matériels) et en temporalités.
[23] Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, « Politique générale de fidélisation de l’armée de Terre », Paris, Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, 2019, 41 p., p.5, [en ligne] https://rh-terre.defense.gouv.fr/actualites/item/252-la-politique-generale-de-fidelisation-mai-2019 (dernière consultation le 07/11/2021)
[24] Ibid., p. 6
[25] À ce sujet, il faut noter que le dossier de la DRHAT se présente plus comme une étude stratégique de cadrage d’intention que comme un véritable rapport, compensé par la présence de fiches dites « de bonnes pratiques » en fin de document.
[26] Ibid., p. 17
[27] Ibid., p. 16
[28] NB : Le terme « interarmées » désigne l’emploi conjoint des trois composantes de l’armée française (Marine Nationale, Armée de Terre et Armée de l’Air et de l’Espace). Au sein de chaque corps d’armées il existe plusieurs armes (par exemple pour l’armée de Terre : infanterie, cavalerie, génie, artillerie etc…). Lorsque ces spécialités sont regroupées pour une mission ou un exercice, on parle alors de dispositif « interarmes ».
[29] BIGNON Marine, « Sœurs d’armes et âmes sœurs : de l’engagement et des femmes au sein du monde militaire, La Revue d’Histoire Militaire », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2021, [en ligne] Sœurs d’armes et âmes sœurs : des engagements et des femmes au https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2021/05/12/soeurs-darmes-et-ames-soeurs-des-engagements-et-des-femmes-au-sein-du-monde-militaire/ (dernière consultation le 05/11/2021)
[30] Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, op. cit., p. 34
[31] Rappel définition : « Lessciences cognitives forment une discipline qui associe principalement la psychologie, la linguistique, l’ intelligence artificielle et les neurosciences ». « sciences cognitives », dans Larousse, Paris, Société éditions Larousse, [en ligne] https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/sciences_cognitives/34981 (dernière consultation le 14/11/2021)
[32] Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre, op. cit., p. 34