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La prise de Hong Kong par le Royaume-Uni

Lorsque la marine et l’armée britanniques prennent l’île de Hong Kong en janvier 1841, la guerre a déjà débuté depuis deux ans. En effet, la prise de la ville et de ses zones côtières s’inscrit dans un conflit d’une plus grande ampleur entre le Royaume-Uni et la Chine : la première guerre de l’opium.

Bâtiments britanniques dans la baie de Hong Kong se préparant à l’attaque de d’Amoy en 1841
Bâtiments britanniques dans la baie de Hong Kong se préparant à l’attaque de d’Amoy en 1841

Cet affrontement s’ouvre en 1839, avec l’ultimatum du commissaire impérial chinois Lin Zexu aux marchands anglais à Guangzhou. Ce dernier, en mars, les somme de restituer leur cargaison d’opium sous peine de se voir couper les vivres. Mais les Britanniques, n’ayant aucunement l’intention de céder leur marchandise, ripostent. Charles Elliot, plénipotentiaire de Chine, conduit alors ses navires vers Hong Kong et ordonne le bombardement des bâtiments et batteries côtières de l’empire Qing à Kowloon le 4 septembre 1839. Deux mois après, Londres décide de renforcer le coup porté aux chinois en mobilisant une expédition de 44 navires partant d’Inde pour rejoindre Hong Kong. Celle-ci arrive en juin 1840 dans une zone dont l’avantage stratégique est bien connu par les Britanniques.

Troupes britanniques débarquant pour le siège de Canton le 24 mai 1841
Troupes britanniques débarquant pour le siège de Canton le 24 mai 1841

En effet, l’espace maritime entre l’île de Hong Kong et la péninsule de Kowloon intéresse la compagnie des indes orientales depuis au moins 1806 et la Royal Navy est relativement active dans le sud de la mer de Chine pendant les guerres napoléoniennes. L’incident de Guangzhou constitue donc une réelle opportunité pour le Royaume-Uni de s’emparer de zones maritimes stratégiques telles que l’île de Hong Kong. Sa capture par le commandant Edward Becher, effectuée alors même que Charles Elliot négociait un traité avec le Haut-commissaire chinois Qishan, traduit bel et bien cette volonté militaire britannique de contrôler une véritable tête de pont en territoire ennemi, afin d’aller plus en avant. D’autant que l’expédition devait absolument trouver un point de chute pour se ravitailler et se réorganiser à la suite du décès pour cause de maladie de 448 hommes entre juillet et décembre 1840.

Troupes britanniques débarquant pour le siège de Canton le 24 mai 1841
Bataille de Zhenjiang 21 juillet 1842

La prise de Honk Hong se présentent donc comme une étape clé dans la première guerre de l’opium. Depuis cette base avancée, la marine britannique peut désormais améliorer son ravitaillement, établir une logistique militaire avancée, se défendre en cas d’attaque notamment grâce aux batteries côtières, mais également se replier en cas de défaite, pour effectuer des réparations multiples au port. Ils construisent en effet une batterie temporaire sur l’île de Kellet ainsi qu’un entrepôt naval sur le flanc ouest de l’île. A Hong Kong, les batteries Wellington, Murray seront aussi construites, tandis que deux baraquements, nommés Victoria et Murray, seront organisés un peu plus tard en 1843 par l’officier ingénieur Edward Aldrich.

Les Britanniques ont ainsi un atout particulièrement efficace pour déployer leurs bâtiments et prendre l’avantage sur leur adversaire. L’île de Hong Kong, en tant que tête de pont, constitue également le point idéal d’ancrage, dans l’organisation de transit des renforts depuis l’Inde. Avec cette avantage stratégique et tactique, tant au niveau de la défense que de l’attaque, le Royaume-Uni ne tarde pas à attaquer Zhenjiang, avant d’atteindre Nanjing. Cette percée acculera les Qing qui n’auront alors d’autres choix que de céder l’île de Hong Honk par le traité de Nanjing d’août 1842, reconnaissant ainsi à Londres sa première zone d’occupation officielle en Chine.

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