épée

Quand l’épée-arme devient épée-symbole

L’imagination de l’homme est sans limite lorsqu’il s’agit d’inventer de nouveaux outils lui permettant de tuer plus efficacement ses proies à la chasse ou ses ennemis à la guerre. En témoigne l’incroyable variété des types d’armes, et l’extrême difficulté à les classifier. Les nombreuses études sur les armes se concentrent sur un type d’armes (armes à feu, armes blanches, armes nucléaires…), ou sur une période (l’armement à l’époque préhistorique, pendant l’Antiquité, au Moyen Âge…). De véritables sommes ont été écrites au sujet des épées, à commencer par le travail de Christian Ariès, Armes blanches militaires françaises. Bien que limités aux armes utilisées de l’Ancien Régime jusqu’à la IIIe République, trente fascicules ont été publiés entre 1966 et 1990. La classification d’Oakeshott[1], qui ne couvre que la période médiévale, distingue treize types d’épées, en plus des neuf classes déjà décrites en 1927 par Mortimer Wheeler (il avait lui-même travaillé en partant de la base élaborée par Jan Petersen et présentée en 1919 dans De Norske Vikingsverd).

De toutes les armes, celle qui a pris la plus grande place dans l’imaginaire collectif est sans doute l’épée[2]. D’abord, parce qu’elle a été utilisée de la fin de l’âge du bronze jusqu’à l’époque moderne, mais peut-être surtout parce qu’elle a, très tôt, occupé une fonction sociale symbolique, comme signe de pouvoir. Dans toutes les civilisations, à toutes les époques, réelles ou mythiques, le nom d’épées célèbres reste vivant : Joyeuse (épée de Charlemagne), Durandal (Roland), Excalibur (Arthur), les neuf épées de Mahomet (avec, en particulier, Zulfikar), Kusanagi (Trésor impérial du Japon) ou Thuận Thiên (épée du roi vietnamien Lê Lợi). Et d’autres ont compté dans l’histoire sans être nommées, comme l’épée de François Ier, exposée au musée de l’Armée.

L’épée a progressivement quitté le champ de bataille pour devenir avant tout un symbole de pouvoir, place qu’elle occupe encore aujourd’hui, aux frontons de nos tribunaux ou sous les ors de la République, comme quai de Conti, par exemple, au côté des académiciens. Pour comprendre cette évolution, nous verrons d’abord les spécificités des épées, qui peuvent expliquer la place particulière de cette arme. Puis nous observerons comment son emploi a évolué. Enfin, nous distinguerons différents modèles, marqueurs de différenciation au sein de l’armée.

L’épée : un objet technique complexe

L’épée apparaît à la fin de l’âge du bronze, avec le développement de la métallurgie. Flèches, lances, haches peuvent être fabriquées en utilisant la pierre, l’os ou l’ivoire, quand l’épée nécessite, elle, une bonne maîtrise du travail du fer et/ou de l’acier. La plus ancienne épée connue a environ 5000 ans. Retrouvée en Turquie, à Arslantepe, par une équipe italienne en 2000, elle complète les connaissances sur le développement de la métallurgie et des épées. Très rapidement, la nouvelle arme est adoptée largement, dans le monde entier : on retrouve ainsi des épées datant de 4000 à 1000 ans en Chine[3], en Norvège[4], en Écosse[5]… et, naturellement, en France, dans toutes les régions. Le Musée lorrain, par exemple, signale dans ses collections remarquables une épée de l’âge du bronze[6].

L’épée est un objet à la fois complexe à fabriquer et coûteux, compte tenu des matières premières à employer. Il faut en effet maîtriser différentes technologies, mettre au point des chaînes opératoires particulières[7] pour la fabriquer. Et, même si on l’a oublié aujourd’hui, 2000 ans avant J.-C., le fer est un métal extrêmement rare, puisque l’homme ne sait pas encore procéder à son extraction depuis le minerai. Le seul fer utilisable est donc celui qui se trouve dans des météorites, qui est évidemment extrêmement rare, ce qui explique qu’il était alors huit fois plus cher que l’or[8] –, une épée était un objet de prestige, emblème de la classe dirigeante. Elle figure, à ce titre, dans les sépultures des personnages importants. Est-ce son coût qui en fait un symbole du pouvoir, ou l’inverse ? Il restera probablement impossible de l’établir formellement. Dans l’armée romaine déjà, avant l’adoption du glaive, à l’occasion des guerres puniques et des combats contre les Ibères[9], l’arme majeure des légions était la pique. Or, les officiers portaient l’épée, même s’ils ne s’en servaient pratiquement jamais au combat : honorifique, elle marquait leur rang dans la hiérarchie militaire.

Ce sont les soldats celtes et romains qui amènent avec eux la spatha, épée longue qui sera adoptée par les cavaliers romains. Passée par la Scandinavie, elle est à l’origine des épées médiévales : mérovingiennes, carolingiennes, puis normandes. La technologie évolue, permettant l’établissement de centres industriels de renommée internationale consacrés à l’armement, comme à Tolède, où se développe un savoir-faire spécifique sur la cémentation[10], ou avec l’acier de Damas.

Cela fait dire aux spécialistes qui ont organisé l’exposition « Épée, usages, mythes et symboles » sous la direction de Michel Huynh[11] en 2011, que, si elle était déjà « une arme courante à l’époque romaine, l’épée n’a jamais perdu sa symbolique forte, liée au pouvoir, qui se transmettra jusqu’au Moyen Âge »[12]. La religion, elle aussi, s’empare du symbole. Dans son Épître aux Romains, saint Paul désigne l’épée comme symbole et auxiliaire de la justice divine : « Car le prince est le ministre de Dieu, pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée. En effet, il est le ministre de Dieu pour Le venger, en montrant Sa colère à celui qui fait le mal »[13]. L’épée n’est donc pas réservée aux seuls guerriers et, dans les collections, se trouvent les épées de différents saints : Ascalon, l’épée de saint Georges, mais également celles des saints Côme et Damien. Le « jugement de Dieu », à l’occasion duquel on tranchait une querelle par un combat singulier, et qui deviendra par la suite le duel[14], ressort du même mécanisme.

Fabrice Cognot propose une explication de la force symbolique de l’épée : elle est, dit-il, « la seule arme qui soit proprement une arme »[15]. La plupart sont d’abord des outils du quotidien ou utilisés à la chasse : haches, couteaux, lances, gourdins ont d’autres rôles que d’être des armes. Pas l’épée ! Elle est donc l’incarnation du combat, de la guerre, et donc de la lutte pour le pouvoir. Il n’y a déjà plus qu’un pas, aisément franchi, pour faire de l’épée le symbole de ce dernier.

Cette puissance symbolique s’exprime dans la décoration même de l’objet : poignée ornée, pommeau enrichi de pierres précieuses, garde ciselée, la lame même peut être gravée. De fait, durant la période médiévale, l’épée est sans doute l’arme la plus répandue, notamment parce que la plus polyvalente – « Toutes les sources concordent pour attester la généralité du port de l’épée par les soldats »[16] -, et ce dans toute l’Europe, ce qui explique le nombre important de variantes. Comme le rappelle l’historien Iaroslav Lebedynsky[17], spécialiste des cultures guerrières du Caucase, les guerriers Alains ou Scythes vouent ainsi un véritable culte à leur épée ; dans d’autres tribus, comme les Quades, c’est sur l’épée que l’on prête un serment ; enfin, on trouve plusieurs traces du fait que l’on brise l’épée de celui qui est convaincu de traîtrise – une figure que l’on retrouve, par exemple, jusqu’à l’occasion de la dégradation de Dreyfus !

On le voit : l’épée est indissociablement liée à la structure même de la société féodale[18]. « Chevalier sans épée n’est que femme sans quenouille », nous dit le Roman de Perceforest[19] ! Jean Flori souligne enfin que c’est « le glaive, symbole de pouvoir, que l’Église remettait aux rois lors des cérémonies de couronnement, comme elle le remettra plus tard aux chevaliers lors des cérémonies d’adoubement »[20]. L’épée est alors l’incarnation du pouvoir, sous toutes ses formes.

L’épée à l’époque moderne : une arme en retrait, un symbole qui demeure

Au Moyen Âge, l’épée est donc l’arme la plus courante sur les champs de bataille – même si les études montrent que le coût des armes et des armures ne permettait pas que chaque soldat puisse bénéficier d’un équipement complet[21] –. Mais à l’époque moderne, elle se heurte à une nouvelle concurrence : celle des armes à feu. Là où le Moyen Âge ne connaissait que l’arquebuse, la bombarde et la couleuvrine, on voit désormais mousquets, fusils, carabines et pistolets gagner les champs de bataille, alors que l’artillerie prend une place prééminente dans les combats, se substituant à la cavalerie lourde. Il n’est d’ailleurs pas anodin de signaler que cette dernière était essentiellement assurée par la noblesse montée.

Dans ce nouveau contexte, la noblesse se désengage progressivement des champs de bataille. On voit d’ailleurs, à cette époque, apparaître une distinction entre une « noblesse d’épée », qui aurait fait la démonstration de sa noblesse au combat, et une « noblesse de robe », issus des milieux académiques. L’épée demeure cependant un symbole fort du pouvoir. Et l’escrime non seulement ne disparaît pas, mais se change en art, avec ses règles, ses codes, ses maîtres. Le duel devient le lieu de confrontation d’un honneur qui reste l’apanage de la noblesse. Et l’arme du duel, l’épée, conserve de fait sa place au côté des grands. Les rois de France, jusqu’en 1627, remettent à leur connétable l’épée qui marque leur fonction. La suppression de celle-ci permet d’ailleurs l’émergence des maréchaux qui occupent la place laissée vacante. Le parallèle devient dès lors assez aisé entre l’épée du connétable et le bâton du maréchal, comme le souligne l’historien François Lagrange[22].

Norbert Elias[23] souligne qu’avec l’instauration d’une vie de cour, la valeur guerrière qui prédominait s’efface : désormais la posture prime sur l’action. Le duel d’honneur prend le pas sur le courage au combat. Au théâtre, le personnage du matamore illustre le côté illusoire de la « représentation du mérite et de la valeur »[24].

En Lorraine, la charge de grand écuyer – de 1462 à 1768 – est également symbolisée par une épée. Le Musée lorrain vient d’acquérir l’épée ducale du grand écuyer Marc de Beauvau-Craon, qui occupa la fonction de 1711 à 1737. À l’occasion de son acquisition récente, une étude complète a été réalisée[25]. On sait ainsi que l’épée a coûté 2998 livres et six sols et qu’elle a été réalisée par Simon Gallien, orfèvre à Paris. Son rôle étant exclusivement cérémoniel, les éléments fonctionnels sont ajustés pour permettre la plus large surface possible au programme décoratif. Le pommeau est surdimensionné ; la garde est constituée de trois plaques d’argent doré ; la fusée, très longue, présente une section quadrangulaire à pans convexe. Peu pratique, presque inutilisable, elle offre aux symboles lorrains une place maximale.

Charles Dominique Fuchs, pour sa part, insiste sur l’imbrication profonde et permanente entre armement et ornement. Les princes, d’abord guerriers, devaient affirmer leur autorité et leur légitimité. La représentation classique « en armes » est un incontournable, « l’armement fait partie de l’habillement, l’homme de qualité est un homme armé »[26]. Les armes ne sont plus fonctionnelles, et deviennent de purs ornements, « l’épée, la rapière[27] et la dague en métaux rares incrustées de pierres précieuses ou émaillées avec leur baudriers ». L’arme ayant un rôle de moins en moins militaire, de nombreux artistes sont sollicités pour dessiner, sculpter ou graver des épées : Benvenuto Cellini, Hans Holbein, Albrecht Dürer…

À l’époque moderne, seuls les gentilshommes et les militaires portent l’épée. Et, tel que le rappelle Maurice Bottet en citant Le code militaire de Briquet, le Conseil de la guerre du 17 novembre 1716 a statué que « ceux qui ont servi acquièrent le droit de porter l’épée »[28].

L’épée est également fortement présente lorsqu’un officier meurt. Placée sur son cercueil, elle revient au major de la garnison ; pour les obsèques d’un maréchal de France, une épée de deuil était remise aux officiers de la Connétablie. En nivôse an VIII (le 29 décembre 1805), le Premier consul fait établir des armes d’honneur, qui constituent des récompenses nationales. Même si l’épée s’efface du champ de bataille, elle conserve sa symbolique de pouvoir. Elle représente, pendant l’époque moderne, le pouvoir guerrier, par le symbole davantage que par l’usage et tient lieu de signe de reconnaissance. Alors que l’artillerie et les armes à feu deviennent les éléments essentiels sur le champ de bataille, la France se dote d’une manufacture royale d’armes blanches, à Klingenthal. Sur le modèle de Solingen, cette industrie va proposer à chaque arme son épée.

La manufacture de Klingenthal, l’épée-symbole au sommet de son art

Colbert, désireux de doter la France des infrastructures lui permettant d’assurer son indépendance et de tenir son rang de première puissance européenne, réorganise l’économie française autour d’un réseau de manufactures royales. Il crée le Magasin royal des armes, dirigé par Maximilien Titon[29]. Sont également créées plusieurs manufactures, à Charleville-Mézières (en 1675), Maubeuge (1701), Klingenthal (1729), Saint-Étienne (1764) et Tulle (1777). Klingenthal est spécifiquement chargée de fabriquer des armes blanches – en s’inspirant de Solingen.

En 1729, le secrétaire d’État à la guerre, Monsieur d’Angervilliers, charge Henry Anthès de créer cette dernière. La présence de ressources en fer, en eau et en bois, et la proximité avec Solingen sont autant d’atouts. Un terrain sur lequel existait uniquement un moulin est choisi, dans la vallée de la Ehn. Un martinet de forge, une aiguiserie, trois forges, des logements pour les ouvriers, une maison pour l’entrepreneur[30] sont construits, et des travaux hydrauliques sont réalisés. Klingenthal, « la vallée des lames », est créée de toutes pièces.

La manufacture de Klingenthal
La manufacture de Klingenthal, 2018, Chatsam, Wikimedia Commons

Le développement est rapide. À peine cinq ans plus tard, à la mort de Henry Anthès, l’entreprise emploie une quarantaine d’ouvriers. En 1747, ils sont 50, 86 en 1786 et 217 en 1789. La ville, elle, compte 600 habitants[31]. Cette progression, si elle paraît régulière, masque néanmoins des à-coups, liés soit aux changements d’entrepreneur – après Anthès, Wolf, Maupetit, Gau puis Perrier se succèdent, jusqu’à la Révolution –, certains d’entre eux commettant des erreurs et des mauvais choix, soit à des luttes d’influence, comme le montre les incompréhensions entre Gau et le Corps Royal de l’Artillerie[32].

Dans son étude sur l’Arme blanche de guerre française au XVIIIe siècle[33], Maurice Bottet signale qu’en 1762, la manufacture fournit des lames de grenadier, de dragon, de cavalerie, de hussard et de Suisse. Et, pour 1789, il recense la fabrication de 21 types différents d’armes blanches. La production la plus nombreuse est celle de baïonnettes (13 575 unités). Les épées et sabres destinés aux soldats d’une arme donnée diffèrent de ceux destinés aux officiers de cette même arme. Ainsi Maurice Bottet signale-t-il la fabrication de 895 sabres de cavalerie, et de deux sabres d’officiers de cavalerie ; 514 sabres de dragon, pour deux sabres d’officiers de dragon…

Sabre de cavalerie, de dragon, de carabinier, de la maréchaussée, de Royal-Allemand, de chasseur à cheval, de grenadier, de mousquetaire, de gendarmes de la garde ordinaire du roi, de la gendarmerie… Les variations sont nombreuses. Chaque type d’arme fait l’objet d’une ordonnance. Celle du 28 avril 1778 décrit le sabre de la maréchaussée, celle du 21 février 1779 le sabre de dragon… Pour le sabre de cavalier, l’ordonnance du 25 avril 1767 fixe qu’il doit être équipé d’une « garde pleine à double branche de cuivre rentrant dans un pommeau de même ; poignée carrée filée montée sur une lame pleine droite et à dos de 36 pouces (975 mm), large de 15 lignes au talon de cinq d’épaisseur, terminée en langue de carpe. Fourreau de vache noirci, fût sans éclisses, garni d’un bout de cuivre de trois pouces et d’une chape en fer de trois pouces, avec soudée en dedans une cuvette d’environ un pouce ; bélières et anneaux de fer soudés pour y passer le ceinturon à la hongroise »[34].

Les armes des officiers, et leur usage, sont également soumis à ordonnances[35]. Ainsi, celle du 25 avril 1767 précise l’obligation faite aux officiers de porter leur épée à la main lorsqu’ils sont à la tête de leurs troupes (chapitre I, article 10). L’article 11 précise que l’arme doit être « à garde de cuivre doré, à poignée d’argent, à la mousquetaire »[36].

On voit également apparaître des signes distinctifs. Deux théories s’affrontent pour expliquer la présence d’un soleil sur les lames des hussards : ce serait soit pour rappeler la mise en place des premiers corps de hussards sous Louis XIV, , soit comme le suggère Jean Lhoste[37], un symbole alchimique de la vie. De la même façon, sabretache, ceinturon, constituent autant d’éléments de différenciation. Chaque groupe peut s’identifier par son épée, et se différencie en même temps des autres formations, par arme, par fonction, parfois par régiment. Marqueur d’appartenance autant que de différenciation, l’épée marque aussi la hiérarchie militaire, avec les différences existant entre les épées des hommes de troupe et celles des officiers.

Conclusion :

Par son prix, par la complexité technique de sa fabrication, mais aussi parce qu’elle est une incarnation de l’activité guerrière, l’épée a toujours eu un statut particulier parmi les autres armes en Occident. Elle est un symbole du pouvoir : pouvoir royal, au travers des armes d’apparat qui accompagnent le roi à son couronnement et lors des cérémonies ; pouvoir militaire, représenté, par exemple, sur les statues, brandie par le général guidant ses troupes ; pouvoir judiciaire avec le symbole du glaive destiné à punir les coupables. Ces symboles, qui ont traversé les époques, sont restés aussi forts, y compris alors que l’épée quittait progressivement les champs de bataille pour ne plus être que symbolique. Et lorsqu’elle a cessé d’être une arme, son rôle de marqueur social a pris le pas sur ses fonctions martiales.

Au sein de l’armée même, elle constitue l’un des signes du pouvoir. Après avoir accompagné tous les combattants, elle est, aujourd’hui, réservée aux officiers, dont elle marque la position. Elle est partie prenante des rites qui jalonnent la carrière – remise des galons, prises d’armes, décès.

Il reste encore bien des pans de cette histoire à explorer. Un historien de l’art pourrait creuser davantage la façon dont l’épée est représentée dans les différentes œuvres, et selon la zone géographique que l’on observe. Une étude économique serait à mener pour observer, lorsque les sources le permettent, l’évolution du prix de l’objet, comparé à celui des matières premières qui le composent. Enfin, un spécialiste trouverait probablement matière à observation dans la façon dont la littérature s’est emparée de cet objet. Ces différentes approches donneraient sans doute des indications intéressantes pour poursuivre, élargir et compléter nos propres recherches.

Si vous avez aimé cet article, nous vous conseillons également :

Bibliographie :

« Épitre de Saint-Paul aux Romains », 13.4, La Sainte Bible, commentée d’après la Vulgate et les Textes originaux, Mont-Tremblant, Monastère du Magnificat, traduit par FILLION Louis Claude, [en ligne] https://magnificat.ca/textes/bible/epitres/romains-13.htm (dernière consultation le 10/11/2022)

« Norvège : un randonneur découvre une épée viking vieille de 1200 ans », dans La Dépêche du Midi, Toulouse, Groupe La Dépêche du Midi, 2015, [en ligne] https://www.ladepeche.fr/article/2015/10/22/2202868-norvege-randonneur-decouvre-epee-viking-vieille-1200-ans.html (dernière consultation le 09/11/2022)

BEALL Abigail et SWNS, « Revealed: Gold-hilted sword found beneath a Scottish football pitch may be 4,000 years old », dans Daily Mail Online, Londres, Associated Newspaper Ltd, 2016, [en ligne] https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3781950/Ancient-gold-hilted-sword-Scottish-football-pitch-date-far-4-000-years.html (dernière consultation le 09/11/2022)

ARIÈS Christian, COTTAZ Maurice et PÉCHON Yves, Armes blanches militaires françaises, Nantes, C. Ariès, 1966 (30 fascicules)

ARNAUD Bernadette, « Armée enterrée de Xi’an : les Chinois n’ont pas inventé l’antirouille ! », dans Sciences & Avenir, Paris, Editions Croque Futur, 2019, [en ligne] https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/l-exceptionnelle-conservation-des-armes-de-bronze-de-l-armee_132837 (dernière consultation le 09/11/2022)

BOTTET Maurice, L’Arme blanche de guerre française au XVIIIe siècle, Paris, Leroy, 1910, 86 p.

BRIOIST Pascal, DRÉVILLON Hervé et SERNA Pierre, Croiser le fer : violence et culture de l’épée dans la France moderne : XVIe-XVIIIe siècles, Champ Vallon, Seyssel, 2002, 514 p.

BUIGNÉ Jean-Jacques et LHOSTE Jean, Armes blanches françaises : symbolisme, inscriptions, marquages, fourbisseurs, manufactures, La Tour-du-Pin, Éditions du portail, 1994, 176 p.

COGNOT Fabrice, L’armement médiéval : les armes blanches dans les collections bourguignonnes. Xe – XVe siècles, thèse de doctorat, Paris, Université Panthéon-Sorbonne – Paris I, 2013, 711 p.

COGNOT Fabrice, « Par-delà formes et fonctions : approches techniques et théoriques de l’épée et des autres armes du Moyen Âge occidental », dans JACQUET Daniel (éd.), L’art chevaleresque du combat : le maniement des armes à travers les livres de combat (XIVe-XVIe siècles), Neuchâtel, Alphil, 2016, 226 p., pp. 27-42

DELMAS Jérôme, DURAND Fabien, MONTEIRO Thibaud et ONRAZAC Xavier, L’évolution de la métallurgie à travers les âges, mémoire de métallurgie, Tarbes, ENI de Tarbes

ELIAS Norbert, La société de cour, Paris, Flammarion, 2008 (1re éd. 1974), 338 p.

FLORI Jean, L’idéologie du glaive : préhistoire de la chevalerie, Genève, Librairie Droz, 2010 (1re éd. 1983), 224 p.

FUCHS Charles Dominique, « Armement et ornement, une histoire inextricablement liée », dans Les cahiers de l’ornement, n°1, 2016, Rome, De Luca Editori d’Arte, 199 p., pp. 60-73

GENTIL M., « Les origines de l’épée », dans Histoire Antique & Médiévale, hors-série n° 27, Paris, Éditions Faton, 2011, 79 p., pp. 18-23

LAGRANGE François, « Signes du pouvoir militaire : de l’épée de connétable au bâton de maréchal », dans Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, n°2, Versailles, Centre de recherche du château de Versailles, 2005, [en ligne] http://crcv.revues.org/11815 (dernière consultation le 09/11/2022)

LEBEDYNSKY Iaroslav, Armes et guerriers barbares au temps des grandes invasions, Paris, Éditions Errance, 2001, 224 p.

OAKESHOTT Ewart, The Archaeology of Weapons: Arms and Armour from Prehistory to the Age of Chivalry, Londres, Lutterworth, 1960, 358 p.

PÉNET Pierre-Hippolyte et PRÉVÔT Dominique, Le pays lorrain, vol. 98, n°2, Nancy, Société d’histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain, 2017, 95 p.

PETERSEN Jan, De Norske Vikingesverd: En Typologisk-Kronologisk Studie Over Vikingetidens Vaaben, Kristiania, J. Dybwad, 1919, 249 p.

QUESADA-SANZ Fernando, « Gladius hispaniensis : an archaeological view from iberia », dans Journal of Roman Military Equipment studies, n°8, 1997, 315 p., pp. 251-270

QUILLIEC Bénédicte, « Technologie des épées à l’Age du Bronze final en Europe atlantique : reconstitution des chaînes opératoires », dans EVIN Jacques (dir.) et THAUVIN-BOULESTIN Emmanuelle (dir.), Un siècle de construction du discours scientifique en préhistoire, vol. 3, actes du Congrès du centenaire de la Société préhistorique française, Paris, Société préhistorique française, 2007, 578 p., pp. 401-411, [en ligne] https://www.academia.edu/5666531/QUILLIEC_B_2007e_Technologie_des_%C3%A9p%C3%A9es_%C3%A0_l_Age_du_Bronze_final_en_Europe_atlantique_reconstitution_des_cha%C3%AEnes_op%C3%A9ratoires_Actes_du_Congr%C3%A8s_du_Centenaire_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_Pr%C3%A9historique_Fran%C3%A7aise_Avignon_Septembre_2005_p_401_411 (dernière consultation le 08/11/2022)


[1] OAKESHOTT Ewart, The Archaeology of Weapons: Arms and Armour from Prehistory to the Age of Chivalry, Londres, Lutterworth, 1960, 358 p.

[2] Par épée, il faut entendre ici toute arme composée d’une lame suffisamment longue pour que l’on parle d’épée plutôt que de couteau – la lame d’un couteau fait communément moins de 30 cm, alors que celle d’une épée fait ordinairement 70 cm ou davantage -, et d’une poignée plus ou moins complexe. Sauf précision, le terme sera générique.

[3] ARNAUD Bernadette, « Armée enterrée de Xi’an : les Chinois n’ont pas inventé l’antirouille ! », dans Sciences & Avenir, Paris, Editions Croque Futur, 2019, [en ligne] https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/l-exceptionnelle-conservation-des-armes-de-bronze-de-l-armee_132837 (dernière consultation le 09/11/2022)

[4] « Norvège : un randonneur découvre une épée viking vieille de 1200 ans », dans La Dépêche du Midi, Toulouse, Groupe La Dépêche du Midi, 2015, [en ligne] https://www.ladepeche.fr/article/2015/10/22/2202868-norvege-randonneur-decouvre-epee-viking-vieille-1200-ans.html (dernière consultation le 09/11/2022)

[5] BEALL Abigail et SWNS, « Revealed: Gold-hilted sword found beneath a Scottish football pitch may be 4,000 years old », dans Daily Mail Online, Londres, Associated Newspaper Ltd, 2016, [en ligne] https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3781950/Ancient-gold-hilted-sword-Scottish-football-pitch-date-far-4-000-years.html (dernière consultation le 09/11/2022)

[6] N° d’inventaire : ML.103.04.

[7] QUILLIEC Bénédicte, « Technologie des épées à l’Age du Bronze final en Europe atlantique : reconstitution des chaînes opératoires », dans EVIN Jacques (dir.) et THAUVIN-BOULESTIN Emmanuelle (dir.), Un siècle de construction du discours scientifique en préhistoire, vol. 3, actes du Congrès du centenaire de la Société préhistorique française, Paris, Société préhistorique française, 2007, 578 p., pp. 401-411, [en ligne] https://www.academia.edu/5666531/QUILLIEC_B_2007e_Technologie_des_%C3%A9p%C3%A9es_%C3%A0_l_Age_du_Bronze_final_en_Europe_atlantique_reconstitution_des_cha%C3%AEnes_op%C3%A9ratoires_Actes_du_Congr%C3%A8s_du_Centenaire_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_Pr%C3%A9historique_Fran%C3%A7aise_Avignon_Septembre_2005_p_401_411 (dernière consultation le 08/11/2022)

[8] DELMAS Jérôme, DURAND Fabien, MONTEIRO Thibaud et ONRAZAC Xavier, L’évolution de la métallurgie à travers les âges, mémoire de métallurgie, Tarbes, ENI de Tarbes. Dans l’une des parties du mémoire, il est signalé que le fer coûte huit fois plus cher que l’or, quarante fois plus cher que l’argent, quatre cent fois plus cher que le cuivre ou l’étain. Extrait consultable en ligne : http://escrimespectacle.chez-alice.fr/traite.html

[9] QUESADA-SANZ Fernando, « Gladius hispaniensis : an archaeological view from iberia », dans Journal of Roman Military Equipment studies, n°8, 1997, pp. 251-270

[10] Ce procédé consiste à chauffer la lame après l’avoir enrobée d’une poudre ou d’une pâte, ce qui permet d’en modifier les caractéristiques (par ajout de carbone, en l’occurrence, la partie externe de la lame se trouve durcie, l’intérieure conservant sa souplesse en profondeur).

[11] Pour plus d’éléments sur cette exposition, on se référera au numéro hors-série n°27 de la revue Histoire Antique & Médiévale et, notamment, à l’interview de M. Huynh. On pourra également consulter le dossier de presse de l’événement, consultable en ligne : https://www.musee-moyenage.fr/media/documents-pdf/dossiers-de-presse/dossier-de-presse-epee.pdf

[12] GENTIL M. « Les origines de l’épée », dans Histoire Antique & Médiévale, hors-série n° 27, Paris, Éditions Faton, 2011, 79 p., pp. 18-23

[13] « Épitre de Saint-Paul aux Romains », 13.4, La Sainte Bible, commentée d’après la Vulgate et les Textes originaux, Mont-Tremblant, Monastère du Magnificat, traduit par FILLION Louis Claude, [en ligne] https://magnificat.ca/textes/bible/epitres/romains-13.htm (dernière consultation le 10/11/2022)

[14] BRIOIST Pascal, DRÉVILLON Hervé, et SERNA Pierre, Croiser le fer : violence et culture de l’épée dans la France moderne : XVIe-XVIIIe siècles, Champ Vallon, Seyssel, 2002, 514 p., p. 247

[15] COGNOT Fabrice, L’armement médiéval : les armes blanches dans les collections bourguignonnes. Xe – XVe siècles, thèse de doctorat, Paris, Université Panthéon-Sorbonne – Paris I, 2013, 711 p., p. 177

[16] BRIOIST Pascal, DRÉVILLON Hervé, et SERNA Pierre, op. cit., p. 30

[17] LEBEDYNSKY Iaroslav, Armes et guerriers barbares au temps des grandes invasions, Paris, Éditions Errance, 2001, 224 p.

[18] COGNOT Fabrice, « Par-delà formes et fonctions : approches techniques et théoriques de l’épée et des autres armes du Moyen Âge occidental », dans JACQUET Daniel (éd.), L’art chevaleresque du combat : le maniement des armes à travers les livres de combat (XIVe-XVIe siècles), Neuchâtel, Alphil, 2016, 226 p., pp. 27-42

[19] Roman de Perceforest, milieu du XVe siècle, livre IV, f° 157. Composition en prose anonyme écrite vers 1340. Quatre manuscrits demeurent, dont un seul permet de connaître la structure complète du récit.

[20] FLORI Jean, L’idéologie du glaive : préhistoire de la chevalerie, Genève, Librairie Droz, 2010 (1re éd. 1983), 224 p., p. 16

[21] BRIOIST Pascal, DRÉVILLON Hervé, et SERNA Pierre, op. cit., pp. 32-33

[22] LAGRANGE François, « Signes du pouvoir militaire : de l’épée de connétable au bâton de maréchal », dans Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles, n°2, Versailles, Centre de recherche du château de Versailles, 2005, [en ligne] http://crcv.revues.org/11815 (dernière consultation le 09/11/2022)

[23] ELIAS Norbert, La société de cour, Paris, Flammarion, 2008 (1re éd. 1974), 338 p.

[24] BRIOIST Pascal, DRÉVILLON Hervé, et SERNA Pierre, op. cit., p. 264

[25] PÉNET Pierre-Hippolyte et PRÉVÔT Dominique, Le pays lorrain, vol. 98, n°2, Nancy, Société d’histoire de la Lorraine et du Musée Lorrain,2017, pp. 103-116.

[26] FUCHS Charles Dominique, « Armement et ornement, une histoire inextricablement liée », dans Les cahiers de l’ornement, n°1, 2016, Rome, De Luca Editori d’Arte, 199 p., pp. 60-73

[27] Une rapière est une épée à lame longue et fine, flexible, surtout adaptée aux coups d’estoc, c’est-à-dire donnés avec la pointe.

[28] BOTTET Maurice, L’Arme blanche de guerre française au XVIIIe siècle, Paris, Leroy, 1910, 86 p.

[29] Sa correspondance, notamment avec les entrepreneurs, est conservée au Service historique de la Défense (SHD), à Vincennes.

[30] HAUSS Alain, Notice IA00075488, Inventaire du patrimoine, région Alsace, 1986. Consultable en ligne dans la base Mérimée : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA00075488

[31] Ibid., p. 4

[32] On pourra consulter, à ce sujet, le dossier des Archives nationales, fonds T, cote 591.

[33] BOTTET Maurice, op. cit., p. 16

[34] Ibid., pp. 27-28

[35] Ibid., pp. 50-52

[36] Règlement arrêté par le roi, pour l’habillement et équipement de ses troupes, Imprimerie royale, Paris, 1767, p. 13. Consultable en ligne sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96841766/f1.vertical

[37] BUIGNÉ Jean-Jacques et LHOSTE Jean, Armes blanches françaises : symbolisme, inscriptions, marquages, fourbisseurs, manufactures, La Tour-du-Pin, Éditions du portail, 1994, 176 p.

Laisser un commentaire