Walter Bruyère-Ostells  (s.l.d. de)  Les Troupes de Marine au combat : De l’Alma à Bazeilles : 1854 – 1870.

Les troupes de marine au combat : de l’Alma à Bazeilles, 1854-1870 – Walter Bruyère-Ostells

Cette recension a préalablement été publiée dans la lettre n°14 BIS de la Commission Française d’Histoire Militaire en avril 2022. Nous partageons ce texte avec leur autorisation et celle de l’auteur, Michel LOUSTAU.

Ce volume réunit les Actes du colloque consacré aux troupes de marine sous le Second Empire. Préfacé par le Général Garnier, le Pr. Bruyère-Ostells et le Commandant Cadeau, il débute par la contribution de notre Président M. le Doyen Jean-David Avenel sur la campagne du Mexique. La « plus grande pensée du règne » est née de considérations politiques – faire contrepoids aux États-Unis déchirés par la guerre civile -, économiques (mines d’or) et religieuses (défendre les catholiques contre le laïque Juarez).

En janvier 1862, six compagnies d’infanterie et une batterie d’artillerie de marine débarquaient à Veracruz. Elles participèrent au premier siège de Puebla avant de recevoir des renforts qui portèrent leur effectif à 2253 hommes en janvier 1863. Après la chute de Puebla, elles furent cantonnées à Tampico, Veracruz et Orizaba où le vomito negro causa de lourdes pertes. Rapatriées en février 1864, elles laissaient en terre aztèque onze officiers et 653 marsouins, un officier et 38 bigors, et Bazaine leur a rendu un hommage mérité.

Leur action dans la seconde guerre de l’opium en Chine est mise en lumière par Patrick Louvier : y participèrent deux bataillons du 3e RIMa et six compagnies de débarquement, aux côtés des lignards et des chasseurs à pied. Après la prise des forts de Peiho et de Takou en août 1860, et le sac du palais d’Été, les troupes françaises quittent le Céleste empire durant l’hiver 1860-1861.

M. Benoît Beucher montre qu’au Sénégal, de 1854 à 1861 et de 1863 à 1865, le général Faidherbe a été « aussi bien chef de guerre que savant et, singulièrement, ethnographe »[1]. Vivant avec une jeune Soninké, il a créé l’École des otages de Saint-Louis et le corps des tirailleurs sénégalais. Le rôle humanitaire de la convention de Genève (1864) et du Comité international de la Croix-Rouge, fondé à Berlin en 1869, est évoqué par Daniel Palmieri. La première cause de mortalité outre-mer est la maladie, nous rappelle Benoît Pouget : choléra, dysenterie, fièvre jaune, paludisme font des ravages.

Walter Bruyère-Ostells  (s.l.d. de)  Les Troupes de Marine au combat : De l’Alma à Bazeilles : 1854 – 1870.
Couverture de l’ouvrage de BRUYÈRE-OSTELLS Walter (dir.), Les troupes de marine au combat : de l’Alma à Bazeilles, 1854 – 1870

La guerre de 1870, qui révèle la Coloniale à l’opinion métropolitaine (Olivier Forcade), n’a pas été préparée sérieusement du côté français, comme le montre le Colonel Noulens, car le plan d’opérations établi avec l’archiduc Albert au début de 1870, reposait sur une hypothétique alliance austro-hongroise, italienne et danoise, et sur le ralliement illusoire des États du Sud de l’Allemagne. Les 42 jours d’existence de la Division bleue, du camp de Châlons à Sedan, sont retracés par le Général Graff, et l’histoire du tableau d’Alphonse de Neuville, Les Dernières Cartouches, présentée par François Robichon. Le Général Garnier conclut sur la valeur d’exemple de Bazeilles pour les marsouins et les bigors d’aujourd’hui.

Michel LOUSTAU secrétaire général de la Commission Française d’Histoire Militaire

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Bibliographie :

BRUYÈRE-OSTELLS Walter (dir.), Les troupes de marine au combat : de l’Alma à Bazeilles, 1854 – 1870, Paris, L’Artilleur : Bernard Giovanangeli, 2021, 209 p.


[1] BRUYÈRE-OSTELLS Walter (dir.), Les troupes de marine au combat : de l’Alma à Bazeilles, 1854 – 1870, Paris, L’Artilleur : Bernard Giovanangeli, 2021, 209 p., p. 69

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