
Un film permettant d’interroger l’historiographie sur la question des rapports entre populations, pouvoir central et pouvoirs locaux et la place du 7e art dans la représentation historique
La question du rapport entre les populations locales, mais aussi entre les pouvoirs locaux et les pouvoirs centraux est un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre chez les historiens français et notamment chez les spécialistes de la frontière pyrénéenne. Histoire éminemment politique, le fait militaire s’y invite tout autant lorsqu’il s’agit d’entrevoir les formes de solidarité qui s’y développent et qui régissent, par exemple, le mode de vie des habitants des communautés montagnardes qui y vivent au cours de l’époque moderne.
Dans sa thèse sur la – ou plutôt les frontières (entendues au sens non seulement politique, mais aussi économique et social voire sensoriel et mental)[1] – Margault Coste, doctorante en histoire médiévale à l’Université de Perpignan Via Domitia, invitait déjà en 2019 à regarder les thèses déjà parues sur le problème de la construction de la frontière à une échelle globale. Leurs auteurs ont porté leurs regards sur de lointaines contrées, de l’Afrique au monde Islamique, jusqu’à l’Europe du Nord et l’Écosse. Toutefois, il n’est qu’à regarder le plus célèbre moteur de recherche Internet Google et de voir que relativement peu voire presque aucune publication historique française n’est consacrée au problème de la construction de la frontière politique et militaire écossaise au Moyen Âge ou à l’époque moderne. Celle-ci n’est abordée, en langue française, qu’à travers une littérature historique généraliste.
En outre, en dehors de cette littérature généraliste, l’historiographie montre que les études entreprises sur l’histoire écossaise n’ont été faites qu’à partir d’un regard projeté depuis l’Angleterre. C’est ainsi qu’un article écrit par une spécialiste de la littérature anglaise au XVIIIe siècle a été publié par le Centre de recherches sur le XVIIIe siècle britannique[2]. Par ailleurs, ce problème du regard projeté depuis le prisme britannique semble se confirmer dans l’historiographie récente puisqu’en 2017, les historiens Stéphane Jettot et François-Joseph Ruggiu, ont publié un ouvrage intitulé, L’Angleterre à l’époque moderne. Des Tudors aux derniers Stuarts et dans lequel l’histoire de la politique britannique, mais aussi de l’évolution de la société est analysée[3]. L’Écosse n’y sert finalement que d’exemple.
Ce souci du traitement de l’histoire écossaise, plus spécifiquement pour ce qui nous intéresse, à l’époque moderne, semble dès lors souligner le problème des sources et de leur objectivité. Ce problème peut aussi se poser dans les deux sens, à savoir aussi bien du point de vue d’une histoire anglaise, que d’une histoire écossaise et qui, dans le deuxième cas chercherait plutôt à présenter sous des traits vertueux ceux qui ont contribué à la défense du peuple face aux agissements d’un ennemi sournois et corrompu. Le cinéma, mais aussi la littérature, à grands renforts de légendes, ont contribué à dresser le portrait de ces héros, de ces petits nobles proches du peuple[4].
Mais cette histoire, telle qu’elle nous est présentée à travers les films, la littérature et plus récemment les séries, semble délaisser une étude des individus issus de groupes sociaux moins privilégiés. Née dans les années 1970 en Italie lors de recherches développées par des historiens modernistes, la micro histoire (ou microstoria en italien) a conduit au développement des travaux consacrés à l’étude des communautés villageoises, de groupes plus restreints que les masses privilégiées jusqu’alors par la macro histoire[5].
En ayant choisi de regarder le film Rob Roy[6] et d’en écrire ce compte rendu, nous avons choisi de décentrer notre regard sur cette autre région d’Europe occidentale et dont la géographie physique partage des traits communs avec les Pyrénées, tout comme avec d’autres régions frontalières françaises comme celle des Alpes[7]. Il s’agit également d’une région située à la périphérie du nouveau Royaume-Uni, dans la première moitié du XVIIIe siècle et dont l’intégration ne se fait pas sans heurts, tant au niveau politique que culturel.
Dans cet article, nous nous questionnerons sur la façon dont le film cherche à représenter et à montrer à l’écran la société écossaise du XVIIIe siècle en nous interrogeant d’abord sur les problèmes structurels de cette société. Celle-ci ne peut être saisie sans une étude menée à une plus large échelle de l’évolution de la politique anglaise de la première moitié du XVIIe siècle, ce qui nous mènera à la situation particulière de l’Écosse.
Puis, en nous centrant davantage sur l’histoire du film, nous entrerons dans une étude plus fine de la société écossaise dans cette première moitié du XVIIIe siècle. Enfin, nous verrons comment le personnage principal, Robert Roy MacGregor, se trouve être l’incarnation d’une certaine manière de vivre écossaise, malmenée par une frange de la haute noblesse écossaise pro-britannique et d’une identité en voie d’effacement progressif par les agissements du pouvoir central britannique.

VON REILLY Franz Johann Joseph, Carte de l’Écosse en 1791, Wikimedia Commons
Le film est introduit par une brève mise en contexte qui cherche à plonger le spectateur dans la dure réalité d’une époque, celle du début du XVIIIe siècle en Écosse, un pays rude et en proie à une situation de crise. Les épisodes de disettes, mais aussi une crise plus largement sociale et économique, semblent plonger ce royaume, autrefois contrôlé par de puissants clans, dans un profond marasme. Gouvernée par le même roi que l’Angleterre à partir du règne de Jacques VI Stuart[8] en 1603, l’Écosse est en passe de voir son annexion à son voisin du Sud, consolidée par un acte dit d’Union, promulgué entre 1706 et 1707.
Cet acte est accompagné d’un certain nombre de clauses subsidiaires dont les deux plus importantes sont celle de la garantie de la religion protestante et de l’établissement du culte presbytérien en Écosse, mais aussi la garantie de seize pairs écossais et de quarante-cinq représentants de l’Écosse aux Communes[9]. Parmi eux siègent le duc d’Argyll[10], l’un des principaux personnages du film et ultime recours de Robert Roy MacGregor pour réclamer justice face aux actions du marquis de Montrose à son encontre et de son protégé, le jeune Archibald Cunningham. Nous aurons le loisir d’y revenir plus en détail à la fin de ce compte rendu.

En outre, la situation politique de l’Angleterre, brossée à grands traits dans le film, est complexe et mérite d’y revenir plus en détail. En effet, depuis la fin de la première moitié du XVIIe siècle, l’Angleterre connaît des convulsions d’ordre politique et religieux qui conduisent à une première révolution ainsi qu’à la destitution puis à l’exécution de son monarque, Charles Ier Stuart, le 30 janvier 1649. Cette révolution n’a d’ailleurs pas été qu’un simple renversement de régime politique, mais a donné lieu à une véritable guerre civile opposant deux camps avec, d’un côté, celui des soutiens de la Couronne connus sous le nom de « Cavaliers » et de l’autre celui des « Têtes rondes ».
Commencée en 1642, mais prenant ses origines dans la révolte des Écossais de 1637, opposés à l’imposition de l’épiscopalisme, la guerre civile oppose le roi au Parlement et dure jusqu’en 1649[11]. Fort d’une armée capable de faire face aux troupes parlementaires, qu’il réunit à l’été 1641, le roi ne réussit toutefois pas à tirer parti de sa position à la bataille de Edgehill[12] et dès le début, les difficultés s’accumulent pour lui[13]. Très peu nombreux, comme le souligne l’historien Jean-Pierre Poussou, les « Cavaliers » les plus fidèles tels que James Graham, 5e comte et 1er marquis de Montrose[14], « payèrent presque toujours de leurs biens et certains de leur vie […] », leur défense de la cause royaliste[15].
Du côté parlementaire, la foi permet à Oliver Cromwell (1599-1658) de bâtir une armée se démarquant du modèle traditionnel de l’armée anglaise. Cette nouvelle armée ou New Model Army, a comme fer de lance, ainsi que le montre l’illustration n°2, ses cavaliers qui sont pour la plupart des yeomen[16], puritains ou dissidents. Cette réorganisation militaire pèse lourd sur la suite du conflit à partir de 1645, puisque le 14 juin, à la bataille de Naseby, les royalistes perdent définitivement la première partie de la guerre[17]. Néanmoins, le parti des « Têtes rondes », ne compte pas que sur les seules troupes anglaises, mais aussi sur le soutien de troupes écossaises. Mais comment expliquer ce soutien d’Écossais en faveur du parti parlementaire ?
La question sous-jacente d’une société écossaise « en crise » et divisée entre partisans de l’intégration à la Couronne britannique et partisans des Stuarts
Ni l’Écosse du XVIIe siècle, ni celle du XVIIIe siècle, n’est unie et ses clans sont presque constamment engagés dans des luttes de partis, comme celle entre les partisans du clan Campbell et ceux du clan des Graham. La carte apparaissant à la figure n°1, donne à voir ce morcellement de l’Écosse au XVIIIe siècle, partagée entre plusieurs terres claniques. De plus, ses habitants sont majoritairement ruraux puisque les 4/5 de sa population vivent dans des villages étirés le long des routes, qui ne sont en réalité presque que des chemins de terre jusqu’en 1727[18], ainsi que dans des masures isolées, comme celle de Robert Roy MacGregor visible dans le film de 1995[19].

L’illustration n°3, permet de visualiser la maison du personnage principal, mais avec toutefois, une historicité à remettre en cause au sujet des matériaux employés. Comme l’indique Michel Duchein dans son Histoire de l’Écosse, les récits des voyageurs décrivent des hovels (taudis ou bauges), dans lesquels les animaux cohabitent avec les hommes, où la porte est souvent la seule ouverture, où la toiture de roseaux tressés laisse passer l’eau du ciel, où les murs mêmes sont plus souvent de terre et de branchages que de pierre[20].
Dans le film de Michael Caton-Jones, même si la maison du héros permet de se faire une idée du confort de vie sommaire du Highlander, chef de clan, celle-ci n’est pas en totale adéquation avec la réalité de l’époque puisque les murs sont construits en pierre avec plusieurs petites fenêtres et au-dessus, un toit d’herbes séchées. En revanche, ce qui colle davantage à l’histoire, c’est la prégnance de l’agriculture et de l’élevage dans le mode de vie écossais et comme base de l’alimentation.
D’abord et toujours selon Michel Duchein, en raison de la vieille tradition médiévale, « fortement enracinée dans les mentalités paysannes, chaque village, presque chaque foyer s’efforce de cultiver ce qui lui est nécessaire : des céréales (avoine, orge, blé dur […]), du lin pour le tissage, quelques légumes et fruits. Dans ces conditions, les terres s’épuisent car l’assolement, fréquent dans d’autres pays […] est peu pratiqué en Écosse. Et les aléas climatiques ont des conséquences dramatiques. Les « sept années maudites du roi Guillaume » (1692-1699), ainsi nommées par allusion biblique, sont catastrophiques […] »[21]. Suite à une succession d’hivers rigoureux et d’étés pluvieux, le XVIIIe siècle s’ouvre sur une famine qui a frappé les mémoires et à laquelle le film fait allusion à maintes reprises et ce, dès sa mise en contexte[22].
La propriété foncière se trouve au fondement de ce qu’est la petite noblesse écossaise et ce qui transparaît dans le titre de laird (comme il est possible de l’entendre dans la série Outlander, une série sortie en 2014 et qui évoque la dernière révolte jacobite en Écosse). Ce titre qualifie plutôt un petit noble propriétaire terrien, un noble non titré et formant ce que Michel Duchein appelle la landed gentry[23]. Par ailleurs, le film met le doigt sur un problème qui se pose à la société écossaise du XVIIIe siècle, celui de la pauvreté, qui cède le pas au développement du banditisme et de la contrebande.
Dans ce contexte et comme le retranscrit parfaitement à l’écran le réalisateur Michael Caton-Jones, l’aristocratie traditionnelle de même que la culture gaélique déclinent à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Par exemple, le groupe de voleurs que recherchent, au début du film, Robert Roy MacGregor et ses hommes ne s’est, selon ses dires, pas toujours adonné à cette activité mais était un clan et une famille. À ce titre, le terme gaélique de « clan » désigne les enfants, la lignée et cette famille élargie constitue la cellule de base de la société écossaise.
C’est ainsi qu’au combat, le chef de clan vient avec ses enfants et l’ensemble des membres de sa famille si bien qu’il est possible de dire que le maniement des armes fait partie intégrante de la culture des Highlands[24]. Encore aujourd’hui, nombre de châteaux et de demeures écossaises conservent le souvenir de ce passé belliqueux des Highlands et de leurs Highlanders. Il est notamment possible de voir le pistolet de Robert Roy MacGregor, exposé dans l’armurerie d’Abbotsford, château situé dans les Scottish Borders[25].
Ce personnage symbolise parfaitement à l’écran l’idéal du guerrier écossais, c’est-à-dire un homme fier, qui sait aussi bien manier la fameuse épée écossaise – broadsword[26] – que le pistolet à silex[27]. Cependant, il fait face dans le dernier duel qui est aussi la scène finale du film, à un adversaire équipé plus légèrement et maîtrisant parfaitement l’art de l’escrime, avec un côté plus esthétique. Cette scène finale est la conclusion d’une affaire d’escroquerie mise en place par le jeune protégé du marquis de Montrose, Archibald Cunningham et de l’intendant du marquis.
De cette histoire d’escroquerie, le marquis a pris contre Rob Roy, de sévères mesures afin de l’exproprier par la force des armes (des troupes envoyées sur le domaine de Robert Roy MacGregor et parmi celles-ci, des grenadiers ainsi que des cavaliers qui font penser à des dragons[28]). Sorte de duel judiciaire mais surtout d’honneur, puisque Robert Roy MacGregor a donné sa parole au marquis qu’il n’a rien à voir avec la disparition de la somme d’argent qu’il a reçu en crédit, le héros n’a finalement que cette voie pour faire triompher la vérité.
Le dernier point sur lequel le film a donc souhaité insister, c’est celui du sens de l’honneur cher à notre Highlander et qui est une valeur forte sur laquelle ce dernier n’entend jamais transiger, dût-il en payer le prix fort. Face à cette valeur, faisant partie semble-t-il, de toute une culture, s’ouvre un monde nouveau acté par une intégration progressive de cette culture, de cette identité écossaise par un pouvoir central britannique qui souhaite unifier le royaume sous une même bannière. Le nouveau monde, celui des affaires, du capital, du crédit, apparaît comme un monde corrompu et l’ancien, un monde en très sévères difficultés, mais finalement triomphant par l’épée de Rob Roy.
Du point de vue historique, la culture et l’identité écossaise sont mises à mal à l’issue de la dernière révolte jacobite commencée en 1745 (la troisième depuis 1688) et de la bataille de Culloden en 1746, qui met fin à ce dernier espoir de restauration d’un souverain Stuart sur le trône d’Angleterre car cette dernière est suivie de sévères mesures menant aux déplacements forcés de populations du Nord-Ouest de l’Écosse entre 1746 et 1747. Connues sous le nom de Highland Clearances, ces mesures répressives ont visé à éliminer les derniers foyers jacobites[29].
Que penser finalement de ce film, d’une durée de 2 h 20 environ ? La bande originale nous tient en haleine du début à la fin et les personnages sont bien interprétés. Rob Roy y est décrit comme un petit noble, propriétaire terrien, proche de son clan et de sa famille mais tenant par-dessus tout à son honneur et affrontant l’aristocratie pro-hanovrienne sur place, félonne et corrompue. L’autre point que met en exergue le film est la rivalité entre les différentes familles nobles d’Écosse au XVIIIe siècle, dans un royaume qui vient d’être annexé par la Couronne d’Angleterre, connaissant un contexte difficile (famines et épidémies mais aussi pauvreté de la population locale).
On y découvre donc une petite noblesse terrienne qui, loin des plaisirs de la cour, est davantage proche des problèmes des villageois et du clan. Les formes de solidarité villageoises et intra-claniques sont mises à l’épreuve par le désir de certains (bâtards, jeunes hommes aventureux issus d’un autre clan) de partir faire fortune dans des contrées encore jugées inhospitalières comme l’Est de l’Écosse ou encore plus éloignées comme les colonies Outre-Atlantique.


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BIBLIOGRAPHIE, SITOGRAPHIE ET SOURCES
OUVRAGES ET SITES GÉNÉRAUX
« Rob Roy », dans VisitScotland, Edimbourg, VisitScotland, [en ligne] https://www.visitscotland.com/fr-fr/about/famous-scots/rob-roy/ (dernière consultation le 20 décembre 2021).
DUCHEIN Michel, Histoire de l’Écosse : des origines à nos jours, Paris, Tallandier, 2013 (1re éd. 1998, Fayard), 797 p.
JETTOT Stéphane et RUGGIU François-Joseph, L’Angleterre à l’époque moderne : des Tudors aux derniers Stuarts, 1485-1714, Malakoff, Armand Colin, 2017, 271 p.
LE PAPE Loïc, « Microhistoire et pratiques historiennes. Échelles, acteurs et formes narratives », dans Calenda, Champs-sur-Marne, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, 2012, [en ligne] https://calenda.org/207128 (dernière consultation le 20 décembre 2021).
PLAISANT S. Michèle (dir.), Regards sur l’Écosse au XVIIIe siècle, Villeneuve-d’Ascq, Publications de l’Université de Lille III, 1977, 236 p.
OUVRAGES, THÈSES, ARTICLES ET SITES SPÉCIALISÉS
Histoire politique
« Les Highlands Clearances », dans Historia, n°42, Paris, Tallandier, 2018, [en ligne] https://www.historia.fr/les-%C2%AB-highlands-clearances-%C2%BB (dernière consultation le 20 décembre 2021).
« Révolution anglaise », dans Passerelle(s), Paris, Bibliothèque nationale de France, [en ligne] http://passerelles.bnf.fr/faits/pas_945.php (dernière consultation le 20 décembre 2021).
COSTE Margault, Frontera, frontières. Entre deux Royaumes ? Limites politiques et identités territoriales dans les comtés du Roussillon et de Cerdagne, (XIIe –XVe siècles), sous la direction de Claude Denjean et de Roser Salicru i Lluch, Perpignan, Université de Perpignan Via Domitia, 2019, ouvrage non publié, [en ligne] http://www.theses.fr/s237871 (dernière consultation, le 3 janvier 2022).
COTTRET Bernard, La révolution anglaise : une rébellion britannique : 1603-1660, Paris, Perrin, 2018 (1re éd. 2015), 735 p.
COTTRET Bernard, « Le Roi, les Lords et les Communes. Monarchie mixte et états du royaume en Angleterre (XVIe-XVIIIe siècles) », dans Annales : Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 41, n°1, Paris, Armand Colin, 1986, 255 p., pp. 127-150. [en ligne] https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1986_num_41_1_283262 (dernière consultation le 31 décembre 2021).
POUSSOU Jean-Pierre, « Les révolutions d’Angleterre », dans FIGEAC Michel (dir.), État, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et britannique et leurs colonies américaines (Vers 1640-vers 1780), Malakoff, Armand Colin, 2018, 378 p., pp. 271-307.
Histoire militaire
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BERGERAS Yves, « “Guerriers des Highlands” : une tradition qui perdure aujourd’hui », dans Le Droit, Québec, 3834310 Canada Inc., 2019, [en ligne] https://www.ledroit.com/2019/06/08/guerriers-des-highlands-une-tradition-militaire-qui-perdure-aujourdhui-723a697cd3356485936ae2f096397ac4 (dernière consultation, le 27 décembre 2021).
CHAUVIRÉ Frédéric (dir.) et FONCK Bertrand (dir.), L’âge d’or de la cavalerie, Paris, Gallimard / Ministère de la Défense, 2015, 280 p.
PAGE Thomas, L’utilisation de la broadsword, Dijon, De Taille et d’Estoc, 2014 (1re éd. 1746), 48 p., traduit et adapté par LEBEAU Eric et VENDROUX Sébastien, [en ligne] https://www.saor-alba.fr/wp-content/uploads/2017/10/ThomasPage_Fr_DTE_version_ecran.pdf (dernière consultation, le 3 janvier 2022).
SOURCES
« Traité pour l’Union de l’Angleterre & de l’Écosse conclu & signé par les Seigneurs Commissaires des deux Royaumes, à Londres, le 22 juillet / 2 août 1706 », dans Digithèque MJP, Jean-Pierre Maury, 2009, [en ligne] https://mjp.univ-perp.fr/constit/uk1707.htm (dernière consultation le 30 octobre 2021).
CATON-JONES Michael, Rob Roy, États-Unis, United Artists, 1995, 139 min
[1]COSTE Margault, Frontera, frontières. Entre deux Royaumes ? Limites politiques et identités territoriales dans les comtés du Roussillon et de Cerdagne, (XIIe –XVe siècles), sous la direction de Claude Denjean et de Roser Salicru i Lluch, Perpignan, Université de Perpignan Via Domitia, 2019, ouvrage non publié, [en ligne] http://www.theses.fr/s237871 (dernière consultation, le 3 janvier 2022).
[2]PLAISANT S. Michèle (dir.), Regards sur l’Écosse au XVIIIe siècle, Villeneuve-d’Ascq, Publications de l’Université de Lille III, 1977, 236 p.
[3]JETTOT Stéphane et RUGGIU François-Joseph, L’Angleterre à l’époque moderne : des Tudors aux derniers Stuarts, 1485-1714, Malakoff, Armand Colin, 2017, 271 p.
[4]Il suffit de penser à la figure de William Wallace, présentée dans le film Braveheart de 1995 produit par Mel Gibson ou encore plus récemment à celle de Robert Bruce dans le film Outlaw King, réalisé par David Mackenzie et sorti en 2018. L’écrivain écossais Sir Walter Scott, profondément attaché à sa culture, est sans doute celui qui a le plus permis à travers le mouvement romantique de redorer le blason des « grands » personnages de l’histoire écossaise. Parmi ses ouvrages, l’on trouve celui consacré à Robert MacGregor qu’il publie en 1817 et qui connaît un franc succès.
[5]LE PAPE Loïc, « Microhistoire et pratiques historiennes. Échelles, acteurs et formes narratives », dans Calenda, Champs-sur-Marne, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, 2012, [en ligne] https://calenda.org/207128 (dernière consultation le 20 décembre 2021).
[6]Voir l’affiche du film sur l’illustration n°1.
[7]L’Écosse est dans son ensemble formée de hauteurs plus ou moins élevées entre Higlands (Hautes Terres), Lowlands (Basses Terres), Uplands (Hautes terres du Sud) ou encore les hills (les collines du Sud) ; ce qui permet à tout observateur qui la regarderait en la survolant de relever un contraste entre régions, du Nord au Sud. Voir DUCHEIN Michel, Histoire de l’Écosse : des origines à nos jours, Paris, Tallandier, 2013 (1re éd. 1998, Fayard), 797 p., p. 32.
[8]Aussi connu sous le nom de Jacques Ier d’Angleterre (1603-1625*). Il est le premier souverain de la maison des Stuart à monter sur le trône d’Angleterre, après le règne d’Élisabeth Ire (morte en 1603) et fille illégitime du roi Henry VIII (décédé en 1547). N.B : Les dates de règne sont suivies d’un astérisque *
[9]« Traité pour l’Union de l’Angleterre & de l’Écosse conclu & signé par les Seigneurs Commissaires des deux Royaumes, à Londres, le 22 juillet / 2 août 1706 », dans Digithèque MJP, Jean-Pierre Maury, 2009, [en ligne], https://mjp.univ-perp.fr/constit/uk1707.htm (dernière consultation le 30 octobre 2021). Ne siègent aux Communes ou House of Commons, selon Bernard Cottret, que les chevaliers du comté (Knights of the shire) ainsi que les bourgeois (Burgesses). L’aristocratie se retrouve donc fusionnée avec le haut clergé composé des Lords spirituels (Évêques) au sein de la Chambre des Lords. Le roi constitue, de fait, l’un des trois états du royaume. Cf. COTTRET Bernard, La révolution anglaise : une rébellion britannique : 1603-1660, Paris, Perrin, 2018 (1re éd. 2015), 735 p., pp. 127-128.
[10]Cf. la carte de l’Écosse à la figure n°1 et dont le cercle concentrique donne une idée de la situation des terres du duc d’Argyll, dirigeant du clan Campbell.
[11]« Révolution anglaise », dans Passerelle(s), Paris, Bibliothèque nationale de France, [en ligne] http://passerelles.bnf.fr/faits/pas_945.php (dernière consultation le 20 décembre 2021).
[12]Cette bataille se déroule le 23 octobre 1642 dans le Warwickshire et oppose les troupes du roi Charles Ier aux troupes parlementaires et chaque camp aligne à peu près le même nombre d’hommes, environ 14 000. Elle fut marquée, du côté royaliste, par la charge imprévue et inutile du prince Rupert qui voulut faire taire l’artillerie parlementaire et n’hésita pas à poursuivre les fuyards. Comme l’indique Bernard Cottret : « Restés sur le théâtre des opérations, les fantassins s’affrontaient au corps à corps. Les deux armées demeurèrent face à face le lendemain sans qu’aucun côté reprît l’offensive. […] Chaque camp s’attribua évidemment la victoire dans cette bataille, et Charles Ier, au lieu de tourner ses troupes vers Londres, prit sans attendre la forteresse de Banbury avant de regagner Oxford ». Voir, COTTRET Bernard, op. cit., pp. 232-233.
[13]POUSSOU Jean-Pierre, « Les révolutions d’Angleterre », dans FIGEAC Michel (dir.), État, pouvoirs et contestations dans les monarchies française et britannique et leurs colonies américaines (Vers 1640-vers 1780), Malakoff, Armand Colin, 2018, 378 p., pp. 271-307.
[14]Cf. Figure n°2 : arbre généalogique simplifié des marquis de Montrose (XVIIe-XVIIIe siècle).
[15]Ibid., pp. 287-288
[16]Ce terme désigne les couches intermédiaires urbaines ou rurales de la société anglaise du XVIIe siècle.
[17]Ibid., pp. 288-289
[18]Ce qui pose aussi un problème pour le contrôle des populations locales par l’armée britannique. C’est la raison pour laquelle le gouvernement britannique confie au général Wade, commandant en chef des troupes royales en Écosse, la tâche de construire un réseau routier permettant aux soldats de pénétrer dans les Highlands. Enfin, ce réseau routier est complété par la mise en place d’un encadrement militaire de la population avec la construction d’un fort, à l’extrémité occidentale du Loch Ness (le Fort Augustus, en hommage au prénom du deuxième fils du roi Georges II, le duc de Cumberland) et le recrutement d’un régiment de Highlanders « hanovriens » et surnommé Black Watch (« la Garde noire »). Voir DUCHEIN Michel, op. cit., pp. 451-452
[19]Ibid., p. 426
[20]Ibid.
[21]Ibid., pp. 426-427
[22]Ibid.
[23]Ibid., p. 739
[24]BERGERAS Yves, « “Guerriers des Highlands” : une tradition qui perdure aujourd’hui », dans Le Droit, Québec, 3834310 Canada Inc., 2019, [en ligne] https://www.ledroit.com/2019/06/08/guerriers-des-highlands-une-tradition-militaire-qui-perdure-aujourdhui-723a697cd3356485936ae2f096397ac4 (dernière consultation, le 27 décembre 2021).
[25]« Rob Roy », dans VisitScotland, Edimbourg, VisitScotland, [en ligne] https://www.visitscotland.com/fr-fr/about/famous-scots/rob-roy/ (dernière consultation le 20 décembre 2021).
[26]Contrairement à la légende et à ce que le laisserait penser le film en partie, la claymore n’est pas du tout l’arme de prédilection des guerriers écossais qui sont toutefois habitués à porter des charges lourdes. En revanche, la broadsword, remarquable par sa garde en panier et habituellement portée de la main gauche par le combattant, est particulièrement plébiscitée par les Highlanders au XVIIIe siècle. À cet effet, l’association « De Taille et d’Estoc », dont nous avons pu connaître l’une de ses publications par le biais du site de l’association de reconstitution historique Saor Alba, nous a permis de savoir qu’un traité écrit par un certain Thomas Page, en 1746, évoquait l’utilisation de la Broadsword – The use of Broadsword. Le traité en question a été traduit et adapté par Sébastien Vendroux et Eric Lebeau, membres de « De taille et d’estoc ». PAGE Thomas, L’utilisation de la broadsword, Dijon, De Taille et d’Estoc, 2014 (1re éd. 1746), 48 p., traduit et adapté par LEBEAU Eric et VENDROUX Sébastien, [en ligne] https://www.saor-alba.fr/wp-content/uploads/2017/10/ThomasPage_Fr_DTE_version_ecran.pdf (dernière consultation le 11 novembre 2021).
[27]Voir l’illustration n°4 où Rob Roy utilise deux de ces pistolets.
[28]Les dragons sont des cavaliers légers mais qui peuvent tout aussi bien combattre à pied, honorant par leur attribution d’infanterie montée. Il faut préciser que la spécialisation des troupes, aussi bien de ligne que légères, n’est pas absolue à l’époque moderne, y compris au XVIIIe siècle car des missions pouvant être qualifiées de « petite guerre », peuvent être exercées par ces deux types de troupes et parfois de façon conjointe.. Voir CHAUVIRÉ Frédéric (dir.) et FONCK Bertrand (dir.), L’âge d’or de la cavalerie, Paris, Gallimard / Ministère de la Défense, 2015, 280 p., pp. 155-156. Quant aux grenadiers et a fortiori, britanniques, ces derniers ont fait l’objet de bien peu d’études pouvant nous renseigner sur leur rôle au sein de l’armée britannique. Toutefois, ces derniers sont toujours mentionnés comme formant un corps d’élite et des compagnies de grenadiers sont mentionnées, pour la première fois, dans l’armée anglaise dès 1678. Ils correspondent plus particulièrement à un besoin de troupes spécialisées dans la guerre de sièges au cours du XVIIe siècle. Ces soldats étaient choisis pour leur taille, mais également, pour leur force, aptes à prendre d’assaut les fortifications ennemies en étant placés en première ligne. Le jet de leurs grenades, afin d’ouvrir des brèches et de provoquer l’effroi parmi les troupes ennemies, les a rendu célèbres puisque ceux-ci portent toujours le même nom, qu’à l’origine, dans l’armée britannique. Voir, « British Grenadiers – Soldier Profile », dans Military History Matters, Londres, Current Publishing Limited, 2011, [en ligne] https://www.military-history.org/feature/early-modern/british-grenadiers-soldier-profile.htm (dernière consultation le 28 décembre 2021).
[29]« Les Highlands Clearances », dans Historia, n°42, Paris, Tallandier, 2018, [en ligne] https://www.historia.fr/les-%C2%AB-highlands-clearances-%C2%BB (dernière consultation le 20 décembre 2021).
[30]Le présent arbre généalogique remonte jusqu’au 1er marquis de Montrose, James Graham, qui après avoir été un partisan de la cause des Covenantaires, est devenu un soutien de la Couronne sous le règne de Charles Ier Stuart (1625-1649*).