La bataille de Marathon et la fin de la première guerre médique

La première guerre médique, conséquence de la révolte d’Ionie (499-490 av. n. è.)

Depuis la moitié du VIe siècle av. n. è., les cités grecques d’Asie Mineure vivaient sous la domination des Perses. Dès le règne du roi Darius Ier, qui débuta en 522 av. n. è., le territoire perse ne cessa de s’agrandir sous l’effet des conquêtes, avant qu’un coup d’arrêt ne soit donné en 500 av. n. è., les Perses échouant devant Naxos[1]. Depuis lors, et pendant les cinq années suivantes, l’expansion territoriale perse fut mise à l’arrêt à cause de la révolte des cités grecques d’Asie Mineure, et plus particulièrement celle de Milet, en Ionie[2].

Descriptif des opérations militaires de 499 à 493 av. n. è. Eric Gaba (Sting) MinisterForBadTimes et Sergio 2010
Descriptif des opérations militaires de 499 à 493 av. n. è., Eric Gaba (Sting), MinisterForBadTimes et Serg!o, 2010, Wikimedia Commons

Parmi les raisons de la révolte, des facteurs économiques furent avancés par les chercheurs modernes, mais il semblerait qu’elle fut plutôt tournée contre l’ordre politique. En effet, les cités grecques sous domination perse étaient gouvernées par des tyrans, qui n’étaient pas nécessairement mal vus. Néanmoins, depuis la chute de la tyrannie à Athènes – avec le célèbre épisode des tyrannoctones en 509 av. n. è. et la fuite du dernier tyran d’Athènes auprès du roi des Perses[3] –, certaines cités grecques aspiraient à changer leur modèle politique en adoptant celui des Athéniens.

Groupe représentant Harmodios et Aristogiton tyrannoctones d’Athènes conservé au musée national archéologique de Naples Elliott Brown National Archaeological Museum of Naples,2013
Groupe représentant Harmodios et Aristogiton, tyrannoctones d’Athènes, conservé au musée national archéologique de Naples. Elliott Brown, National Archaeological Museum of Naples, 2013, Wikimedia Commons

Dès lors, la tyrannie, au profit de la démocratie, devint rapidement un régime impopulaire et ce fut par le renversement des tyrans aux têtes des cités que commença la révolte en Asie Mineure. Athènes profita de l’occasion pour s’immiscer dans les affaires de la région, prétextant venir en aide aux cités grecques, et elle envoya vingt navires, tandis que la cité voisine d’Érétrie en envoyait cinq. Renforcés par ces troupes navales, les Ioniens décidèrent de s’emparer de Sardes, qui était l’une des capitales du royaume perse. Toutefois, ayant incendié la ville, ils détruisirent malencontreusement le temple de Kybèbè, s’attirant la colère des Lydiens et du roi perse[4]. Les Ioniens ne purent aller plus loin et ils furent défaits par les Perses devant Éphèse, entraînant le repli des Athéniens et des Érétriens sur le continent.

Les Perses parvinrent à reprendre le contrôle des cités, y compris celles qui s’étaient révoltées[5], et la répression fut particulièrement violente envers ces dernières, dont Milet, qui vit ses hommes massacrés, ses femmes et ses enfants devenir esclaves. Par ailleurs, afin d’éviter de nouvelles révoltes, le roi perse avait appris de son erreur et il modifia les régimes politiques en place dans les cités grecques, passant de la tyrannie à la démocratie[6] :

« Lorsque, longeant les côtes de l’Asie, il fut parvenu en Ionie, […] il déposa tous les tyrans des Ioniens, et il établit dans les villes des constitutions démocratiques. Cela fait, il se hâta de gagner l’Hellespont. Et, après que furent rassemblés d’importantes forces navales, rassemblées aussi des troupes de terre importantes, les Perses franchirent l’Hellespont sur des vaisseaux et se mirent en marche à travers l’Europe, en marche pour Érétrie et Athènes. »[7]

L’ancien tyran Hippias[8] ne cessait de rappeler au roi perse le souvenir d’Athènes qui avait refusé de se soumettre aux propositions des envoyés royaux et Darius décida d’envoyer des hommes sur le continent grec[9]. C’est ainsi que le Perse Datis prit la tête de l’armée perse qui, selon Hérodote :

« Ces généraux [s.c. Datis accompagné d’Artaphernès] désignés prirent congé du Roi et se rendirent en Cilicie dans la plaine Aléenne, menant avec eux des troupes de terre nombreuses et bien équipées ; pendant qu’ils campaient en ce lieu, vint les rejoindre toute l’armée navale que les différents peuples avaient reçu l’ordre de former »[10]

La bataille qui mit les Perses en échec

Le récit des événements qui suivirent est rapporté en détail par l’historien grec Hérodote, qui constitue notre unique source sur la première guerre médique[11] :

« Après la prise d’Érétrie et quelques jours d’arrêt, ils cinglèrent vers l’Attique ; ils étaient tout bouillants et pensaient qu’ils allaient traiter les Athéniens comme ils avaient fait des Érétriens. Marathon[12] étant le lieu d’Attique le plus favorable aux évolutions des cavaliers et le plus proche d’Érétrie, c’est vers ce point que les dirigea Hippias fils de Pisistrate. Les Athéniens, à cette nouvelle, se portèrent eux aussi à Marathon à la défense de leur pays. »[13]

Dès l’annonce de cette nouvelle, les Athéniens envoyèrent une ambassade auprès des Spartiates afin de solliciter leur aide. Les Spartiates acceptèrent, mais demandèrent à intervenir, pour des raisons religieuses, une fois la pleine lune passée[14]. Les Athéniens étaient toutefois conscients que les Perses n’allaient toutefois pas attendre la pleine lune pour commencer les combats et ce fut ainsi que

« les Athéniens avaient pris position dans une enceinte consacrée à Héraclès, lorsque les Platéens arrivèrent à la rescousse avec toutes leurs forces. »[15]

Entre les dix stratèges athéniens[16], à qui revenaient le pouvoir décisionnaire d’entamer les combats, la décision d’engager les hostilités était fortement débattue et deux camps, dont les votes se neutralisèrent, se formèrent. Afin de les départager, un onzième membre, le polémarque, convaincu par Miltiade qui était alors en faveur de la guerre, vota pour. Par conséquent, durant les jours suivants, ceux qui avaient voté en faveur de la guerre cédèrent leur jour de présidence à Miltiade, qui les accepta, mais il ne lança les hostilités qu’une fois son jour de présidence arrivé[17].

« Quand son tour fut venu, les Athéniens se rangèrent dans cet ordre pour la bataille : à l’extrémité de l’aile droite se tenait le polémarque ; […] à sa suite venaient les tribus, se succédant dans l’ordre de leur numérotage et se tenant entre elles ; enfin, à l’aile gauche, étaient rangés les Platéens. »[18]

Les Grecs attendirent l’arrivée spartiate pendant neuf jours, puis constatant qu’ils n’arrivaient pas, Miltiade décida d’engager les hostilités[19] :

« Lorsque les troupes eurent pris leurs positions et que les sacrifices donnèrent de bons présages, les Athéniens, aussitôt donné le signal de l’attaque, se lancèrent au pas de course contre les Barbares […]. Les Perses, quand ils les virent arriver sur eux en courant, se préparèrent à les recevoir ; constatant qu’ils étaient peu nombreux et que, malgré cela, ils se lançaient au pas de course, sans cavalerie, sans archers, ils les crurent atteints de folie, d’une folie qui causerait leur perte totale […].

La bataille dura longtemps à Marathon. Au centre de l’armée, où étaient placés les Perses eux-mêmes et les Saces, l’avantage fut aux Barbares : victorieux sur ce point, ils rompirent leurs adversaires et les poursuivirent dans l’intérieur, mais, aux deux ailes, la victoire fut aux Athéniens et aux Platéens. Vainqueurs, ils laissèrent fuir les Barbares mis en déroute, réunirent leurs deux ailes en un seul corps, engagèrent le combat contre ceux qui avaient rompu le centre de leur ligne ; et la victoire resta aux Athéniens. »[20]

Constatant qu’ils perdaient les combats sur terre, les Perses survivants repartirent sur les bateaux qui n’avaient pas été capturés et, sur ordre de Datis, ils mirent le cap sur Athènes, espérant l’atteindre avant les Athéniens[21]. L’objectif était de prendre d’assaut la cité, avant que les Athéniens n’aient regagné la ville. Hérodote raconte ce qu’il se passa :

« les Athéniens se portèrent de toute la vitesse de leurs jambes à la défense de la ville ; ils arrivèrent les premiers, en avance sur les Barbares […]. Les Barbares se présentèrent à la hauteur de Phalère (qui, à cette époque, servait de port à Athènes), et y mirent leurs vaisseaux à l’encre ; puis, prenant le chemin du retour, ils cinglèrent vers l’Asie. »[22]

Le chiffre des pertes fourni par Hérodote, à savoir 6 400 Perses contre 192 Athéniens, a probablement été lu par l’historien sur un document officiel[23]. Plusieurs anecdotes sont également rapportées par l’historien grec, comme celle à propos des Spartiates :

« Deux mille Lacédémoniens arrivèrent à Athènes après la pleine lune ; ils avaient hâte d’arriver à temps, à tel point qu’ils furent en Attique le surlendemain de leur départ de Sparte. Arrivés trop tard pour la bataille, ils désiraient néanmoins voir les Mèdes [les Perses] ; et ils allèrent à Marathon les contempler. Puis, ils félicitèrent les Athéniens de leur exploit et ils s’en retournèrent. »[24]

La victoire athénienne eut un grand retentissement dans le monde grec, au point qu’elle devint presque mythique. Néanmoins, la victoire des Grecs sur les Perses est aujourd’hui relativisée, du moins dans l’impact réel qu’elle eut sur la politique du roi perse[25]. Il semble, en effet, que l’expédition envoyée en 490 av. n. è. par le roi Darius Ier n’eut pas pour objectif de conquérir la Grèce. En faveur de cette hypothèse sont notamment avancés les arguments de la taille de l’armée envoyée sous les ordres de Datis, qui n’était pas gigantesque. En effet, si les Perses avaient eu des velléités de conquête, les hommes présents au sein du royaume n’auraient pas manqué pour constituer une armée immense. Est également souligné le manque de préparation de cette même armée perse à une future occupation des territoires conquis[26].

Cette victoire fut l’occasion, pour les Athéniens, de construire un mythe autour du thème de la résistance face aux Barbares, mais elle fut aussi le symbole d’un courage sans précédent, permettant notamment le développement du mythe entourant le Marathonomaque Philippidès au sein de la littérature antique[27].

Deux versions du mythe furent transmises par la littérature grecque antique. Tandis qu’Hérodote le présente comme un simple Athénien envoyé chercher l’aide des Spartiates avant la bataille de Marathon[28], Plutarque – qui l’appelle différemment – en fait le symbole d’une cité : lui qui courut de Marathon à Athènes décéda aux pieds de ses concitoyens après avoir annoncé la bonne nouvelle :

« la majorité des historiens raconte cependant que c’est Euclès qui courut encore en armes et tout plein de la chaleur du combat et qui, s’écroulant à la porte des premiers de la cité, ne peut que prononcer “réjouissez-vous” et “nous sommes vainqueurs” avant d’expirer. »[29]

Statue commémorative représentant Philippidès à Marathon, Hammer of the Gods27 et Alonso de Mendoza 2017
Statue commémorative représentant Philippidès à Marathon, Hammer of the Gods27 et Alonso de Mendoza, 2017, Wikimedia Commons

La distance entre la plaine de Marathon et la cité athénienne étant d’environ 42 km, l’origine mythique du marathon sportif n’est désormais plus qu’à un pas.

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Bibliographie

Azoulay Vincent, Les Tyrannicides d’Athènes : vie et mort de deux statues, Paris, Éditions du Seuil, 2014, 367 p.

Briant Pierre (dir.) et Lévêque Pierre (dir.), Le monde grec aux temps classiques. Tome I : le Ve siècle, Paris, Presses universitaires de France, 1995, 456 p.

Brun Patrice, Le monde grec à l’époque classique : 500-323 av. J.-C., Paris, Armand Colin, 2016 (1re éd. 2003), 297 p.

Dionysopoulos Christos, The battle of Marathon: an historical and topographical approach, Athènes, Kapon Editions, 2015, 270 p.

Ducrey Pierre, « Stratège », dans Leclant Jean (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, Paris, PUF, 2015, 2389 p., pp. 2076-2077

Hérodote, Histoires, Paris, Les Belles Lettres, 1963, 128 p., texte édité et traduit par Legrand Philippe-Ernest

Lévy Edmond, La Grèce au Ve siècle : de Clisthène à Socrate, Paris, Éditions du Seuil, 1995, 316 p.

Lévy Edmond, Sparte : histoire politique et sociale jusqu’à la conquête romaine, Paris, Éditions du Seuil, 2003, 364 p.

Plutarque, Gloire des Athéniens, Paris, Les Belles Lettres, 1990, 281 p., texte édité et traduit par Frazier Françoise et Froidefond Christian

[1] Lévy Edmond, La Grèce au Ve siècle : de Clisthène à Socrate, Paris, Éditions du Seuil, 1995, 316 p., p. 11 ; Brun Patrice, Le monde grec à l’époque classique : 500-323 av. J.-C., Paris, Armand Colin, 2016, 297 p., pp. 15-16

[2] Lévy Edmond, op. cit., pp. 11-18

[3] Deux citoyens athéniens, Harmodios et Aristogiton, assassinèrent, durant la fête des Panathénées en 514 av. n. è., le tyran Hipparque, tandis que son frère d’Hippias parvint à prendre la fuite et à échapper aux conspirateurs. Harmodios et Aristogiton furent célébrés par la cité athénienne en tant que combattants pour la liberté et ils furent honorés à travers l’érection d’un groupe statuaire les représentant sur l’Agora. Voir Azoulay Vincent, Les Tyrannicides d’Athènes : vie et mort de deux statues, Paris, Éditions du Seuil, 2014, 367 p.

[4] Lévy Edmond, op. cit., p. 14

[5] Précisons que d’autres batailles eurent lieu, notamment sur mer, avant que les Perses ne reprissent le contrôle de la situation. Voir le début du Livre VI des Histoires d’Hérodote.

[6] Grâce à ce changement, le roi perse conserva la fidélité de ces cités durant la seconde guerre médique.

[7] Hérodote, Histoires, VI, 43, Paris, Les Belles Lettres, 1963, 128 p., p. 65, texte édité et traduit par Legrand Philippe-Ernest : « ὡς δὲ παραπλέων τὴν Ἀσίην ἀπίκετο ὁ Μαρδόνιος ἐς τὴν Ἰωνίην […] τοὺς γὰρ τυράννους τῶν Ἰώνων καταπαύσας πάντας ὁ Μαρδόνιος δημοκρατίας κατίστα ἐς τὰς πόλιας. Ταῦτα δὲ ποιήσας ἠπείγετο ἐς τὸν Ἑλλήσποντον. Ὡς δὲ συνελέχθη μὲν χρῆμα πολλὸν νεῶν συνελέχθη δὲ καὶ πεζὸς στρατὸς πολλός, διαβάντες τῇσι νηυσὶ τὸν Ἑλλήσποντον ἐπορεύοντο διὰ τῆς Εὐρώπης, ἐπορεύοντο δὲ ἐπί τε Ἐρέτριαν καὶ Ἀθήνας. »

[8] Qui appartenait à la famille des Pisistratides.

[9] En faveur de l’hypothèse d’une campagne expansionniste, voir Dionysopoulos Christos, The battle of Marathon: an historical and topographical approach, Athènes, Kapon Editions, 2015, 270 p., p. 21. Précisons que l’envoi de troupes perses par Darius n’était pas principalement motivé par les revendications d’Hippias, qui n’était qu’un invité du roi.

[10] Hérodote VI, 95, op. cit., p. 98 : « ὡς δὲ οἱ στρατηγοὶ οὗτοι οἱ ἀποδεχθέντες πορευόμενοι παρὰ βασιλέος ἀπίκοντο τῆς Κιλικίης ἐς τὸ Ἀλήιον πεδίον, ἅμα ἀγόμενοι πεζὸν στρατὸν πολλόν τε καὶ εὖ ἐσκευασμένον, ἐνθαῦτα στρατοπεδευομένοισι ἐπῆλθε μὲν ὁ ναυτικὸς πᾶς στρατὸς ὁ ἐπιταχθεὶς ἑκάστοισι, παρεγένοντο δὲ »

[11] Briant Pierre (dir.) et Lévêque Pierre (dir.), Le monde grec aux temps classiques. Tome I : le Ve siècle, Paris, Presses universitaires de France, 1995, 456 p., p. 28

[12] Pour une étude topographique de Marathon, voir Dionysopoulos Christos, op. cit.

[13] Hérodote, VI, 102, op. cit., p. 102 : « χειρωσάμενοι δὲ τὴν Ἐρέτριαν καὶ ἐπισχόντες ὀλίγας ἡμέρας ἔπλεον ἐς γῆν τὴν Ἀττικήν, κατέργοντές τε πολλὸν καὶ δοκέοντες ταὐτὰ τοὺς Ἀθηναίους ποιήσειν τὰ καὶ τοὺς Ἐρετριέας ἐποίησαν. Καὶ ἦν γὰρ ὁ Μαραθὼν ἐπιτηδεότατον χωρίον τῆς Ἀττικῆς ἐνιππεῦσαι καὶ ἀγχοτάτω τῆς Ἐρετρίης, ἐς τοῦτό σφι κατηγέετο Ἱππίης ὁ Πεισιστράτου. »

[14] Il s’agissait de la fête des Karneia. Voir Lévy Edmond, Sparte : histoire politique et sociale jusqu’à la conquête romaine, Paris, Éditions du Seuil, 2003, 364 p., p. 97 ; Brun Patrice, Le monde grec à l’époque classique : 500-323 av. J.-C., Paris, Armand Colin, 2016 (1re éd. 2003), 297 p., p. 19

[15] Hérodote, VI, 108, op. cit., p. 106 : « Ἀθηναίοισι δὲ τεταγμένοισι ἐν τεμένεϊ Ἡρακλέος ἐπῆλθον βοηθέοντες Πλαταιέες πανδημεί. »

[16] Au nombre de dix, ce sont les magistrats, élus au sein des tribus à Athènes, chargés des affaires militaires, y compris celle de mener l’armée. Voir Ducrey Pierre, « Stratège », dans Leclant Jean (dir.), Dictionnaire de l’Antiquité, Paris, PUF, 2015, 2389 p., pp. 2076-2077

[17] Dionysopoulos Christos, op. cit., p. 26

[18] Ibid., VI, 111, p. 109 : « ὡς δὲ ἐς ἐκεῖνον περιῆλθε, ἐνθαῦτα δὴ ἐτάσσοντο ὧδε οἱ Ἀθηναῖοι ὡς συμβαλέοντες· […] ἡγεομένου δὲ τούτου ἐξεδέκοντο ὡς ἀριθμέοντο αἱ φυλαὶ ἐχόμεναι ἀλληλέων, τελευταῖοι δὲ ἐτάσσοντο ἔχοντες τὸ εὐώνυμον κέρας Πλαταιέες. »

[19] Brun Patrice, op. cit., p. 19

[20] Hérodote, VI, 112-113, op. cit., pp. 110-111 : « ὡς δέ σφι διετέτακτο καὶ τὰ σφάγια ἐγίνετο καλά, ἐνθαῦτα ὡς ἀπείθησαν οἱ Ἀθηναῖοι δρόμῳ ἵεντο ἐς τοὺς βαρβάρους. […] οἱ δὲ Πέρσαι ὁρέοντες δρόμῳ ἐπιόντας παρεσκευάζοντο ὡς δεξόμενοι, μανίην τε τοῖσι Ἀθηναίοισι ἐπέφερον καὶ πάγχυ ὀλεθρίην, ὁρέοντες αὐτοὺς ὀλίγους καὶ τούτους δρόμῳ ἐπειγομένους, οὔτε ἵππου ὑπαρχούσης σφι οὔτε τοξευμάτων […] μαχομένων δὲ ἐν τῷ Μαραθῶνι χρόνος ἐγίνετο πολλός, καὶ τὸ μὲν μέσον τοῦ στρατοπέδου ἐνίκων οἱ βάρβαροι, τῇ Πέρσαι τε αὐτοὶ καὶ Σάκαι ἐτετάχατο· κατὰ τοῦτο μὲν δὴ ἐνίκων οἱ βάρβαροι καὶ ῥήξαντες ἐδίωκον ἐς τὴν μεσόγαιαν, τὸ δὲ κέρας ἑκάτερον ἐνίκων Ἀθηναῖοί τε καὶ Πλαταιέες· (2) νικῶντες δὲ τὸ μὲν τετραμμένον τῶν βαρβάρων φεύγειν ἔων, τοῖσι δὲ τὸ μέσον ῥήξασι αὐτῶν συναγαγόντες τὰ κέρεα ἀμφότερα ἐμάχοντο, καὶ ἐνίκων Ἀθηναῖοι. »

[21] Brun Patrice, op. cit., p. 19

[22] Hérodote, VI, 115-116, op. cit., pp. 111-112 : « Ἀθηναῖοι δὲ ὡς ποδῶν εἶχον τάχιστα ἐβοήθεον ἐς τὸ ἄστυ, καὶ ἔφθησάν τε ἀπικόμενοι πρὶν ἢ τοὺς βαρβάρους ἥκειν […] οἱ δὲ βάρβαροι τῇσι νηυσὶ ὑπεραιωρηθέντες Φαλήρου, τοῦτο γὰρ ἦν ἐπίνειον τότε τῶν Ἀθηναίων, ὑπὲρ τούτου ἀνακωχεύσαντες τὰς νέας ἀπέπλεον ὀπίσω ἐς τὴν Ἀσίην. »

[23] Brun Patrice, op. cit., p. 19

[24] Hérodote, VI, 120, op. cit., p. 114 : « Λακεδαιμονίων δὲ ἧκον ἐς τὰς Ἀθήνας δισχίλιοι μετὰ τὴν πανσέληνον, ἔχοντες σπουδὴν πολλὴν καταλαβεῖν, οὕτω ὥστε τριταῖοι ἐκ Σπάρτης ἐγένοντο ἐν τῇ Ἀττικῇ. Ὕστεροι δὲ ἀπικόμενοι τῆς συμβολῆς ἱμείροντο ὅμως θεήσασθαι τοὺς Μήδους· ἐλθόντες δὲ ἐς τὸν Μαραθῶνα ἐθεήσαντο. Μετὰ δὲ αἰνέοντες Ἀθηναίους καὶ τὸ ἔργον αὐτῶν ἀπαλλάσσοντο ὀπίσω. »

[25] Brun Patrice, op. cit., p. 19

[26] Briant Pierre (dir.) et Alii (dir.), op. cit., p. 31

[27] Sur la construction d’une « mémoire » de Marathon, voir par exemple Brun Patrice, op. cit., pp. 19-21

[28] Dionysopoulos Christos, op. cit., p. 25

[29] Plutarque, Gloire des Athéniens, 347D, Paris, Les Belles Lettres, 1990, 281 p., p. 190, texte édité et traduit par Frazier Françoise et Froidefond Christian : « Οἱ δὲ πλεῖστοι λέγουσιν Εὐκλέα δραμόντα σὺν τοῖς ὅπλοις θερμὸν ἀπὸ τῆς μάχης καὶ ταῖς θύραις ἐμπεσόντα τῶν πρώτων τοσοῦτον μόνον εἰπεῖν ’χαίρετε‘ καὶ ’χαίρομεν,‘ εἶτ´ εὐθὺς ἐκπνεῦσαι. »

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