Le 25 avril 404 av. n. è. : la fin de la guerre du Péloponnèse

Le déclenchement d’une guerre grecque

La guerre du Péloponnèse a représenté un tournant majeur dans l’histoire de la Grèce, puisque pour la première fois, les cités grecques s’affrontèrent dans un conflit « interne » d’une ampleur jusque-là inégalée[1]. Cette guerre fut, en réalité, l’affrontement de deux blocs d’alliances dirigés par deux cités ayant pour seul commun la volonté d’acquérir davantage de puissance : Athènes et Sparte[2].

La concurrence entre les deux cités remontait aux années qui suivirent la fin des guerres médiques[3]. Victorieux, les Athéniens mirent en place, vers 478-477 av. n. è., une ligue d’alliance entre plusieurs cités – la Ligue de Délos[4] –, laquelle entra rapidement concurrence avec celle dirigée par la cité de Sparte, la Ligue du Péloponnèse[5]. Durant les décennies suivantes, Athènes imposa au monde grec son hégémonie militaire, en remportant diverses batailles contre les Perses et en apportant son aide à d’autres cités, dont Sparte. Néanmoins, le coût des guerres menées pesa sur la suite des évènements et, en 446 av. n. è., les Athéniens furent contraints de conclure une paix avec leurs adversaires[6]. Cette paix fut toutefois rompue en 431 av. n. è. et, selon l’Athénien Thucydide[7], les causes évidentes de la guerre furent trois conflits qui éclatèrent entre des cités alliées de l’un ou l’autre camp[8]. Finalement, la tension atteignit son comble en 432 av. n. è., lorsque les Corinthiens et les Mégariens allèrent se plaindre des Athéniens auprès des Spartiates.

Le point essentiel mis en avant par Thucydide dans son récit est avant tout la peur (phobos) qu’inspirait l’impérialisme athénien aux Spartiates[9]. Cette peur s’incarnait principalement dans la suprématie d’Athènes et dans la menace que celle-ci faisait porter sur les alliés de Sparte, risquant à terme de causer des dommages à la Ligue du Péloponnèse. Ce n’est toutefois pas la raison réelle retenue par les historiens modernes, qui préfèrent pointer du doigt les erreurs politico-diplomatiques commises par le stratège[10] athénien Périclès[11].

Loin de constituer un conflit linéaire s’étant déroulé sur pratiquement trente ans, la guerre du Péloponnèse peut en réalité être divisée en plusieurs phases : la guerre d’Archidamos[12] (431-421 av. n. è.), la paix de Nicias[13] (421-413 av. n. è.) et la chute d’Athènes (413-404 av. n. è.)[14].

Répartition des forces en 431 av. n. è., Marsyas, 2005, Wikimedia Commons
Répartition des forces en 431 av. n. è., Marsyas, 2005, Wikimedia Commons

Entre affrontements et paix relative

Le casus belli fut l’attaque d’une cité alliée d’Athènes, Platées, par la cité de Thèbes. Le premier assaut fut un véritable désastre et ce ne fut qu’au terme de deux ans de siège et de l’arrivée des Péloponnésiens que la cité platéenne fut rasée en 427 av. n. è.[15] Athènes, dirigée par l’un de ses hommes forts, Périclès, se retrancha quant à elle derrière ses murailles (les Longs Murs). Touchés en 430 av. n. è. par une maladie qui décima près d’un tiers de la population, puis subissant de lourdes défaites, surtout à partir de 424 av. n. è., les Athéniens acceptèrent de conclure une paix avec les Spartiates en 421 av. n. è.[16] La paix de Nicias était en réalité davantage considérée comme une trêve. En 415 av. n. è., rompant ainsi définitivement la trêve, les Athéniens entreprirent une expédition en Sicile[17] sur les conseils de leur chef Alcibiade[18].

Expédition athénienne en Sicile, Vercingetorix~commonswiki, 2006, Wikimedia Commons
Expédition athénienne en Sicile, Vercingetorix~commonswiki, 2006, Wikimedia Commons

L’expédition fut spectaculaire,

« quatre mille hommes d’infanterie et trois cents cavaliers, tous Athéniens, cent trières d’Athènes, cinquante de Lesbos et de Chios, sans compter de nombreux alliés, avaient pris la mer ensemble. »[19]

Néanmoins, elle se solda par un échec et en 413 av. n. è., Athènes avait perdu 200 trières et près de 12 000 citoyens[20]. L’échec de l’expédition en Sicile signa le début de la fin pour la cité athénienne. Sparte profita alors de la situation de faiblesse des Athéniens pour accentuer son emprise sur le monde égéen. C’est ainsi que les Spartiates trouvèrent de nouveaux alliés parmi les satrapes d’Asie Mineure[21], grâce à l’intervention d’Alcibiade qui s’était réfugié à Sparte dans un premier temps, avant de fuir dans l’un des satrapes alliés[22] :

« Pendant ce temps et même plus tôt, dès avant leur départ pour Rhodes, les intrigues que voici étaient en cours. Comme Alcibiade était suspect aux Péloponnésiens depuis la mort de Chalcideus et la bataille de Milet, et qu’ils avaient fait parvenir de Lacédémone [s. c. Sparte] à Astyochos un message ordonnant de le tuer (outre qu’il était l’ennemi d’Agis[23], on avait d’autres raisons de le trouver indigne de confiance), Alcibiade prit de peur commença par se retirer auprès de Tissapherne, puis il s’employa de son mieux à compromettre les rapports des Péloponnésiens avec la Perse »[24]

Athènes survit tant bien que mal et, après avoir connu un régime oligarchique violent, la démocratie fut rétablie. En 407 av. n. è., Alcibiade revint, lavé de tout soupçon – bien qu’il retomba par la suite en disgrâce – et fut élu stratège. Néanmoins, l’alliance du roi perse Darius II avec Sparte mit un terme définitif à une possible victoire athénienne[25].

La fin d’une époque

Diverses batailles ponctuèrent les dernières années de la guerre et la défaite athénienne à Aigos Potamoi fut l’une des dernières en 405 av. n. è. Après la bataille, les Lacédémoniens prirent le contrôle de la région avoisinante d’Athènes, qui se retrouva isolée et abandonnée de ses alliés :

« Lysandre[26], sorti de l’Hellespont, arriva à Lesbos avec deux cents navires, et y établit son autorité sur toutes les villes, y compris Mytilène ; puis il envoya vers les châteaux de Thrace dix trières commandées par Étéonicos, qui fit passer tout le pays sous l’autorité des Lacédémoniens. Sans plus attendre, d’ailleurs, tout le reste de la Grèce avait abandonné les Athéniens après la bataille navale, sauf les gens de Samos »[27]

Affamée et assiégée, Athènes, après avoir mené de longues négociations avec les Spartiates Agis et Lysandre, capitula le 22 avril 404 av. n. è.[28] Bien que la date exacte de la signature du traité ne soit pas connue, il est admis qu’il a été conclu et signé quelques jours après la reddition d’Athènes :

« Mais les Lacédémoniens refusèrent de réduire en esclavage une cité grecque, qui avait fait de grandes et belles choses dans les dangers extrêmes qui avaient autrefois menacé la Grèce, et ils se décidèrent à faire la paix aux conditions suivantes : destruction des Longs-Murs et de ceux du Pirée, livraison de tous les vaisseaux, sauf douze, retour des exilés ; les Athéniens auront les mêmes amis et ennemis que les Lacédémoniens, et suivront ceux-ci sur terre et sur mer là où ils les conduiront. […] Le lendemain, les députés rendirent compte des conditions auxquelles les Lacédémoniens étaient disposés à faire la paix ; Théramène parla le premier, en disant qu’il fallait obéir aux Lacédémoniens et détruire les Longs-Murs. Quelques-uns protestèrent, mais bien plus nombreux furent ceux qui l’approuvèrent, et l’on décida d’accepter cette paix. »[29]

La paix actée, un nouveau type de régime fut mis en place, avec un gouvernement qu’on a retenu sous le nom de « régime des Trente » :

« L’année suivante […] le peuple décida de désigner trente personnes, chargée de rédiger la constitution, conforme à la tradition, suivant laquelle ils allaient gouverner. »[30]

Ce régime oligarchique était mené par Théramène[31] et Critias[32], qui bénéficiaient du soutien du Spartiate Lysandre. Critias, qui faisait partie des membres les plus radicaux, se mit en quête de pourchasser les démocrates en se livrant à des règlements de comptes violents[33]. Théramène, qui faisait partie des modérés, fut rapidement écarté et mis à mort, tandis que les démocrates se réfugièrent dans la cité de Thèbes. Finalement, les démocrates, menés par Thrasybule[34], parvinrent à reprendre le contrôle de la ville et le régime des Trente fut dissous[35].

La guerre, mais aussi le régime oligarchique éphémère qui suivit, furent les raisons qui poussèrent les démocrates revenus au pouvoir à proposer à tous les citoyens une amnistie. Celle-ci ressemblait toutefois davantage à une invitation « à l’oubli »[36], à une amnésie des horreurs passées, afin de reconstruire la cité athénienne sur de nouvelles bases.

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Bibliographie

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[1] Selon Thucydide, « ce fut bien la plus grande crise qui émut la Grèce et une fraction du monde barbare : elle gagna, pour ainsi dire, la majeure partie de l’humanité. (κίνησις γὰρ αὕτη μεγίστη δὴ τοῖς Ἕλλησιν ἐγένετο καὶ μέρει τινὶ τῶν βαρβάρων, ὡς δὲ εἰπεῖν καὶ ἐπὶ πλεῖστον ἀνθρώπων) ». Voir Thucydide, La guerre du Péloponnèse. Livre I, 1, 2, Paris, Les Belles Lettres, 1958, LIX & 107 p., p. 1, texte édité et traduit par De Romilly Jacqueline

Holeindre Jean-Vincent, La ruse et la force : une autre histoire de la stratégie, Paris, Perrin, 2017, 528 p., p. 81

[2] Ibid.

[3] Conflits entre les cités-États grecques et l’empire perse au début du Ve siècle av. n. è., plus particulièrement de 490 à 479 av. n. è.

[4] Alliance militaire dirigée par Athènes et comprenant une partie des cités-États grecques. La ligue avait été créée en 477 av. n. è. pour lutter contre les Perses et était le reflet de la peur qu’avaient inspiré les Perses au cours des guerres médiques. La Ligue de Délos fut finalement dissoute en 404 av. n. è.

[5] La Ligue du Péloponnèse avait été constituée dès la fin du VIe siècle av. n. è. et ne fut dissoute qu’aux alentours des années 370-360 av. n. è. Voir la carte « Répartition des forces en 431 av. n. è. » Voir également Ismard Paulin, Chronologie de la Grèce ancienne, Paris, Points, 2010, 234 p., pp. 72‑73 ; Richer Nicolas, « Les relations internationales en Grèce (Ve-IVe siècle) », dans Richer Nicolas (dir.), Le monde grec, t. 1, Paris, Bréal, 2017, 304 p., p. 136

[6] Cette période de paix, qui couvrit la période 446-431 av. n. è., est appelée « siècle de Périclès ».

[7] On connaît assez mal l’histoire personnelle de Thucydide, mais pour notre propos, notons simplement qu’il participa à la guerre du Péloponnèse du côté athénien, en remplissant la charge de stratège en 424 av. n. è. Néanmoins, alors qu’il était envoyé en Thrace, il arriva trop tard sur le lieu de bataille. Son échec lui valut d’être envoyé en exil, où il profita de son temps pour rédiger son histoire de la guerre du Péloponnèse. Il est aujourd’hui considéré, aux côtés de son prédécesseur Hérodote, comme l’un des fondateurs de la discipline historique, notamment par le point de vue qu’il adopta lors de la rédaction de son œuvre. Voir l’introduction dans Thucydide, La guerre du Péloponnèse. Livre I, op. cit.

[8] Tout d’abord, le cas de Corcyre et de Corinthe : la colonie d’Épidamme, déchirée par une guerre civile, appela à l’aide sa métropole, Corcyre. Corinthe, elle-même métropole de Corcyre et hostile à Athènes, profita de l’occasion pour reprendre l’avantage dans la région. Les Corcyréens décidèrent alors de conclure une alliance défensive avec Athènes. Lors d’une bataille navale, Corinthe remporta la victoire sur les Corcyréens, mais ne put pousser son avantage à cause de la présence de navires athéniens. La deuxième affaire est celle de la cité de Potidée, colonie de Corinthe et membre de la ligue de Délos. La cité entra en rébellion ouverte face à Athènes, mais perdit la bataille. Enfin, le cas de Mégare – interdite d’accoster aux ports athéniens et d’accéder aux marchés attiques – est celui qui poussa les Corinthiens et les Mégariens à convaincre les Spartiates de déclencher la guerre. Voir Lefèvre François, Histoire du monde grec antique, Paris, Librairie générale française, 2007, 632 p., p. 237

[9] Richer Nicolas, op. cit., p. 138

[10] Magistrature athénienne. Le stratège commandait l’armée et la flotte.

[11] Membre de l’une des plus grandes familles d’Athènes, les Alcméonides, Périclès fut l’un des hommes politiques les plus célèbres d’Athènes. Au milieu du Ve siècle av. n. è., il défendit une politique stricte en matière de citoyenneté : ne pouvait être citoyen athénien que celui dont les deux parents étaient Athéniens. Périclès ne participa qu’aux premières années de la guerre du Péloponnèse, puisqu’il périt en septembre 429 av. n. è., probablement de la peste qui touchait alors la cité athénienne. Voir Will Wolfgang, « Pericles », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 10, Boston / Leiden, Brill, 2007, LV p. & 954 col., col. 777-781

[12] Roi de Sparte, Archidamos n’était pas, à l’origine, favorable à la guerre contre Athènes. Il s’opposa en effet à l’éphore Sthénélaïdas, qui convainquit toutefois ses pairs. Archidamos, à la tête de l’armée, tenta vainement de trouver un compromis avec les Athéniens. Il dirigea l’invasion de l’Attique de 430 à 429 av. n. è., mais décéda en 427 av. n. è. Voir Welwei Karl-Wilhelm, « Archidamus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 1, Boston / Leiden, Brill, 2002, LXI p. & 1158 col., col. 987-988

[13] Nicias fut l’un des commandants les plus importants de la guerre du Péloponnèse. Après le décès de Périclès, il fut en compétition avec Cléon pour l’obtention du commandement militaire et son objectif était la réconciliation avec Sparte. En dépit de la paix, qui portait son nom, il ne put s’opposer à l’expédition en Sicile qui fut votée à la majorité. Bien que les premières batailles en Sicile furent couronnées de succès pour les Athéniens, la chance tourna rapidement et Nicias, en dépit des renforts amenés en 413 av. n. è. par Démosthène, fut battu. Ayant pris la fuite, il fut toutefois rattrapé et pris au piège. Il se rendit, mais il fut exécuté à Syracuse en 413. Voir Stein-Hölkeskamp Elke, « Nicias », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 9, Boston / Leiden, Brill, 2006, LVI p. & 942 col., col. 717-719

[14] Levy Edmond, La Grèce au Ve siècle : de Clisthène à Socrate, Paris, Seuil, 1995, 316 p., p. 73

[15] Lefèvre François, op. cit., p. 242

[16] Richer Nicolas, op. cit., p. 139

[17] Tout le livre VI de Thucydide concerne cette expédition.

[18] Neveu de Périclès, Alcibiade vécut de 450 à 404/3 av. n. è. Après la mort de son père, il fut élevé par son oncle Périclès et faisait partie de l’entourage proche de Socrate. Au début de la guerre, il rejoignit la branche radicale dirigée par Cléon et fit partie des opposants à la conclusion de la paix de Nicias en 421 av. n. è. Voir Lehmann Gustav Adolf, « Alcibiades », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 1, Boston / Leiden, Brill, 2002, LXI p. & 1158 col., col. 445-447

[19] Thucydide, La guerre du Péloponnèse. Tome IV. Livre VI et VII, 31, 2, Paris, Les Belles Lettres, 1963, XXXVI & 175 p., p. 23, texte édité et traduit par Bodin Louis et De Romilly Jacqueline : « τετράκις γὰρ χίλιοι ὁπλῖται αὐτῶν Ἀθηναίων καὶ τριακόσιοι ἱππῆς καὶ τριήρεις ἑκατόν, καὶ Λεσβίων καὶ Χίων πεντήκοντα, καὶ ξύμμαχοι ἔτι πολλοὶ ξυνέπλευσαν. »

[20] Lefèvre François, op. cit., p. 247 ; Brun Patrice, op. cit., p. 51

[21] Un satrape est le gouverneur à la tête d’une province dans l’Empire perse.

[22] À Athènes, Alcibiade était en effet accusé d’avoir commis un sacrilège religieux en lien avec les mystères d’Éleusis. Il fuit Sparte dans un second temps, dès que sa liaison avec la femme d’Agis, Timaia, eut été découverte. Voir Lefèvre François, op. cit., p. 249 ; Brun Patrice, Le monde grec à l’époque classique (500-323 av. J.-C.), Paris, Armand Colin, 2020, 295 p., p. 50

[23] Roi de Sparte (r. ca 427-400 av. n. è.), il fut l’un des signataires de la paix de Nicias en 421 av. n. è. Voir Welwei Karl-Wilhelm, « Agis », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 1, Boston / Leiden, Brill, 2002, LXI p. & 1158 col., col. 340-341

[24] Thucydide, La guerre du Péloponnèse. Tome V. Livre VIII, 45, 1, Paris, Les Belles Lettres, 1972, XXIV & 236 p., p. 35, texte édité et traduit par De Romilly Jacqueline et Weil Raymond : « Ἐν δὲ τούτῳ καὶ ἔτι πρότερον, πρὶν ἐς τὴν Ῥόδον αὐτοὺς ἀναστῆναι, τάδε ἐπράσσετο. Ἀλκιβιάδης μετὰ τὸν Χαλκιδέως θάνατον καὶ τὴν ἐν Μιλήτῳ μάχην τοῖς Πελοποννησίοις ὕποπτος ὤν, καὶ ἀπ’ αὐτῶν ἀφικομένης ἐπιστολῆς πρὸς Ἀστύοχον ἐκ Λακεδαίμονος ὥστ’ ἀποκτεῖναι (ἦν γὰρ καὶ τῷ Ἄγιδι ἐχθρὸς καὶ ἄλλως ἄπιστος ἐφαίνετο), πρῶτον μὲν ὑποχωρεῖ δείσας παρὰ Τισσαφέρνην, ἔπειτα ἐκάκου πρὸς αὐτὸν ὅσον ἐδύνατο μάλιστα τῶν Πελοποννησίων τὰ πράγματα ».

[25] Lefèvre François, op. cit., p. 250

[26] Le Spartiate Lysandre devint commandant de la flotte lacédémonienne durant le printemps 407 av. n. è. et partit avec 70 trières à Éphèse, il obtint une aide financière des Perses avec avoir négocié avec le roi Cyrus le Jeune. Il fut également le vainqueur de la bataille navale de Notion et acheva la flotte athénienne à la bataille d’Aigos Potamoi. Sa victoire fut célébrée et symbolisée par l’érection d’un monument à la victoire à Delphes. Voir Welwei Karl-Wilhelm, « Lysander », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 8, Boston / Leiden, Brill, 2006, LV p. & 944 col., col. 29-31

[27] Xénophon, Helléniques (I-III), II, 2, 5-6, Paris, Les Belles Lettres, 1966, 167 p., p. 79, texte édité et traduit par Hatzfeld Jean : « Λύσανδρος δ᾽ ἐκ τοῦ Ἑλλησπόντου ναυσὶ διακοσίαις ἀφικόμενος εἰς Λέσβον κατεσκευάσατο τάς τε ἄλλας πόλεις ἐν αὐτῇ καὶ Μυτιλήνην· εἰς δὲ τὰ ἐπὶ Θρᾴκης χωρία ἔπεμψε δέκα τριήρεις ἔχοντα Ἐτεόνικον, ὃς τὰ ἐκεῖ πάντα πρὸς Λακεδαιμονίους μετέστησεν. Εὐθὺς δὲ καὶ ἡ ἄλλη Ἑλλὰς ἀφειστήκει Ἀθηναίων μετὰ τὴν ναυμαχίαν πλὴν Σαμίων· οὗτοι δὲ ».

[28] Richer Nicolas, op. cit., pp. 139‑140

[29] Xénophon, op. cit., II, 2, 20 et 22 : « Λακεδαιμόνιοι δὲ οὐκ ἔφασαν πόλιν Ἑλληνίδα ἀνδραποδιεῖν μέγα ἀγαθὸν εἰργασμένην ἐν τοῖς μεγίστοις κινδύνοις γενομένοις τῇ Ἑλλάδι, ἀλλ᾽ ἐποιοῦντο εἰρήνην ἐφ᾽ ᾧ τά τε μακρὰ τείχη καὶ τὸν Πειραιᾶ καθελόντας καὶ τὰς ναῦς πλὴν δώδεκα παραδόντας καὶ τοὺς φυγάδας καθέντας τὸν αὐτὸν ἐχθρὸν καὶ φίλον νομίζοντας Λακεδαιμονίοις ἕπεσθαι καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν ὅποι ἂν ἡγῶνται. […] Τῇ δὲ ὑστεραίᾳ ἀπήγγελλον οἱ πρέσβεις ἐφ᾽ οἷς οἱ Λακεδαιμόνιοι ποιοῖντο τὴν εἰρήνην· προηγόρει δὲ αὐτῶν Θηραμένης, λέγων ὡς χρὴ πείθεσθαι Λακεδαιμονίοις καὶ τὰ τείχη περιαιρεῖν. Ἀντειπόντων δέ τινων αὐτῷ, πολὺ δὲ πλειόνων συνεπαινεσάντων, ἔδοξε δέχεσθαι τὴν εἰρήνην. »

[30] Ibid., II, 3, 1-2 : « Τῷ δ᾽ ἐπιόντι ἔτει […] Ἔδοξε τῷ δήμῳ τριάκοντα ἄνδρας ἑλέσθαι, οἳ τοὺς πατρίους νόμους συγγράψουσι, καθ᾽ οὓς πολιτεύσουσι. »

[31] Homme politique athénien, Théramène fit partie du régime des Quatre Cents en 411 av. n. è., puis du régime des Trente en 403. Il fut l’un de ceux qui négocièrent avec Lysandre après la défaite d’Aigos Potamoi. Voir Schmitz Winfried, « Theramenes », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 14, Boston / Leiden, Brill, 2009, LVII p. & 992 col., col. 532-533

[32] Né en 460 av. n. è. dans l’une des familles nobles d’Athènes, Critias faisait partie, au même titre qu’Alcibiade, de l’entourage proche de Socrate. Dans le jeu politique, il appartenait à la branche antidémocratique. Il fit partie du régime des Quatre Cents, mis en place vers 410 av. n. è. Après la défaite athénienne de 404 av. n. è., il revint dans la cité et fit partie du régime des Trente Tyrans. Il fut tué lors de la bataille du Pirée en 403 av. n. è., face aux démocrates menés par Thrasybule. Voir Zimmermann Bernhard, « Critias », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 3, Boston / Leiden, Brill, 2003, LVIII p. & 1090 col., col. 945-946

[33] Brun Patrice, op. cit., p. 54

[34] Dès 411 av. n. è., Thrasybule organisa la résistance des démocrates face au régime oligarchique des Quatre Cents. Il participa également aux dernières batailles athéniennes, aux côtés d’Alcibiade par exemple. Il prit la fuite et se réfugia à Thèbes lorsque le régime des Trente fut mis en place, mais il dirigea la reconquête de la cité et sortit vainqueur de la bataille du Pirée en 403 av. n. è. Voir Schmitz Winfried, « Thrasybulus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 14, Boston / Leiden, Brill, 2009, LVII p. & 992 col., col. 618

[35] Lefèvre François, op. cit., p. 252

[36] Voir à ce propos l’ouvrage de référence de Loraux Nicole, La cité divisée : l’oubli dans la mémoire d’Athènes, Paris, Payot, 2005, 348 p.

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