Représentation iconographique de la bataille de Wissembourg

La bataille de Wissembourg

Du 26 au 29 décembre 1793, se déroule la bataille de Wissembourg, qui oppose les armées de la Première Coalition à un général français dont la figure émerge lors des guerres de Révolution : Lazare Hoche. Le jeune homme, qui accomplit une très belle ascension hiérarchique durant les années 1792 et 1793, n’a que 25 ans lorsqu’il se retrouve à la tête des armées françaises fin décembre.

L’enjeu principal à la fin de la campagne du Rhin depuis le début de l’année est de reprendre entièrement le contrôle de l’Alsace et de repousser assez loin les forces coalisées austro-prussiennes afin de libérer Landau, qui est assiégée les deux derniers mois de l’année.

Le 29 octobre Jean-Charles Pichegru, âgé de 32 ans, prend la tête de l’armée du Rhin. Deux jours plus tard, Lazare Hoche reçoit le commandement de la seconde armée, dite de Moselle. Fin novembre, la situation française est assez problématique. Hoche est défait lors de la bataille de Kaiserslautern (28-30 novembre 1793) par les prussiens du duc de Brunswick. Pichegru n’est pas en meilleure position face à l’armée autrichienne du vieux Wurmser. C’est alors que Hoche décide de marcher vers le sud afin de rejoindre l’autre armée et rassembler leurs forces.

Le 22 décembre, Hoche inflige déjà aux Autrichiens une défaite lors de la bataille de Wœrth-Froeschwiller. Les ennemis doivent battre alors en retraite et reconstituent leurs lignes sur Wissembourg. Les deux armées françaises se sont réunies et se pose alors la sempiternelle et épineuse question de l’attribution du commandement suprême. Lazare Hoche reçoit de la part des commissaires ce grand honneur et lourd fardeau en guise de cadeau de Noël.

Les événements qui se déroulent dès le 26 décembre prennent parfois la dénomination, notamment dans la littérature anglo-saxonne, de bataille du Geisberg[1]. Ils présentent tous deux des intérêts et des difficultés différents pour les armées.

Il faut garder à l’esprit que les conditions climatiques hivernales de l’Alsace présentent des défis aux évolutions des armées françaises et coalisées. Le 26 décembre, dans le froid, la neige et ce que cela engendre comme nuisances en termes de visibilité, Wurmser et son armée autrichienne franchissent la Lauter, le cours d’eau attenant à Wissembourg et s’installe à Geisberg. Son allié le duc de Brunswick établit son quartier général au Col du Pigeonnier, à quelques kilomètres du village. Le jour même, le jeune Hoche, fougueux comme à son habitude, prend d’assaut Geisberg avec ses 35 000 hommes, qui sont menés par Desaix à l’avant-garde, ainsi que par Michaud et Férino.

Les Français combattent avec brio les Autrichiens. Le duc de Brunswick vient prêter main forte aux alliés, davantage pour leur permettre de se retirer que pour mener une nouvelle offensive contre les Républicains.

Bataille de Wissembourg
Carte de la bataille de Wissembourg

Le 27 décembre, Hoche entre victorieux à Wissembourg, Desaix à Lauterbourg et Michaud à Schleithal. Le général est alors très fier de ses soldats et optimiste quant à la suite de la guerre. Le jour même, il écrit dans sa correspondance avec le général Desaix : « Songe bien qu’avec des baïonnettes et du pain, nous pouvons vaincre tous les brigands de l’Europe ». La bataille atteint son véritable dénouement le 30 décembre, lorsque Wurmser, comprenant qu’il lui est à présent impossible de tenir l’Alsace, passe la rive droite du Rhin à Philippsbourg, abandonnant de facto Fort-Louis et le siège de Landau, dont les Français espéraient tant la libération. Les Prussiens évacuent le Palatinat et prennent le chemin de leurs quartiers d’hiver à Oppenheim.

Les armées coalisées, imprégnées des traditionnelles rivalités austro-prussiennes, se délitent et chacune des deux parties rejette la responsabilité de cette défaite sur l’autre. De leur côté, les Français se félicitent de cette fin de campagne victorieuse qui leur permet d’atteindre leurs objectifs et d’espérer davantage de réussites pour l’année suivante.

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[1] Il s’agit comme souvent de subtilité topographique. Wissembourg est le village situé dans la plaine tandis que Geisberg est le nom d’un point situé dans les hauteurs.

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