Leuctres

Le 6 juillet 371 av. n. è. : la bataille de Leuctres

Au lendemain de la guerre du Péloponnèse : le règne de Sparte

Dès la fin de la guerre du Péloponnèse, Sparte s’affirma comme la nouvelle superpuissance du monde grec, imposant aux cités, y compris celles qui furent « libérées », le paiement d’un tribut, mais aussi des gouvernements qui lui étaient fidèles[1]. Ce fut également à cette période que les relations entre les Lacédémoniens et les Thébains, qui venaient de Béotie, commencèrent à se dégrader[2]. Les deux cités étaient pourtant alliées durant le conflit précédent, mais leurs objectifs étaient différents[3].

Les ennuis débutèrent rapidement pour les Spartiates, dès qu’ils entreprirent de libérer les cités grecques d’Asie mineure du joug perse. Néanmoins, des accords entre Sparte et l’Empire perse avaient été conclus quelques années auparavant, stipulant que les cités d’Asie mineure restaient sous contrôle perse, tandis que le roi reconnaissait l’hégémonie spartiate sur les cités grecques du bassin égéen[4]. Prenant leur rôle de défenseurs des cités grecques à cœur, les Spartiates enfreignirent toutefois cet accord et une armée, placée sous le commandement du roi Agésilas II, fut envoyée sur les territoires perses. Bien que victorieux, Agésilas fut rappelé en 394 av. n. è. Dès 396, les Perses menaient une contre-offensive et, en 395, une nouvelle coalition, composée d’Athènes, de Thèbes, de Corinthe et d’Argos se forma contre Sparte[5]. Bien qu’avec l’appui de ses anciens alliés de la ligue du Péloponnèse, Sparte remporta deux victoires terrestres (à Némée et à Coronée), elle perdit sa maîtrise de la mer[6].

Relief funéraire représentant Dexileos († 394/393), daté aux alentours de 390 av. n. è., actuellement conservé au Musée archéologique de la céramique d’Athènes
Relief funéraire représentant Dexileos († 394/393), daté aux alentours de 390 av. n. è., actuellement conservé au Musée archéologique de la céramique d’Athènes, Magnus Manske, 2013, Wikimedia Commons

Ce conflit, appelé « guerre de Corinthe » (395-386 av. n. è.), fut résolu avec la conclusion de la paix d’Antalcidas[7]. Les Spartiates et les Perses – qui agirent comme médiateurs dans la conclusion de la paix – trouvèrent un nouvel accord et ce fut dans ces conditions que les Spartiates furent accusés d’avoir abandonné aux Perses les cités grecques d’Asie mineure. Par ailleurs, les tensions avec les autres cités, dont Thèbes, étaient toujours d’actualité. Les Spartiates avaient, en effet, installé plusieurs garnisons dans diverses cités, mais elles n’y restèrent pas longtemps. Pendant ce temps, les Thébains reconstituaient une ligue, composée en grande partie de cités béotiennes[8].

Finalement, les Lacédémoniens, pour des raisons imprécises (peut-être par provocation), firent une incursion sur le territoire athénien, provoquant une réaction en chaîne : Athènes forma une nouvelle coalition avec ses alliés, parmi lesquels figuraient les Thébains, qui avaient eux-mêmes chassé de leurs terres les garnisons spartiates[9]. En dépit d’une nouvelle paix imposée par les Perses en 375 av. n. è., la guerre avait bien repris. Les Athéniens, voyant les succès des Thébains, commencèrent à s’inquiéter du pouvoir grandissant de leur allié et furent tentés de se rapprocher des Spartiates. L’alliance entre Thèbes et Athènes fut définitivement rompue lorsque les Thébains envahirent la cité de Platées, alliée depuis des décennies d’Athènes, en 373[10]. Deux ans plus tard, un accord fut signé entre Athènes et Sparte : chacune des deux parties reconnaissait et respectait l’hégémonie de l’autre. Thèbes fut conviée à la signature et demanda à signer non pas en son nom, mais en celui de la Béotie, ce qui lui fut refusé[11].

Le Thébain Pélopidas menant ses troupes au combat à Leuctres
Le Thébain Pélopidas menant ses troupes au combat à Leuctres, Edmund Ollier (1882), पाटलिपुत्र, 2018, Wikimedia Commons

Confrontation à Leuctres : la tactique d’Épaminondas

Les combats, qui virent s’affronter les troupes thébaines d’Épaminondas[12] aux Spartiates dirigés par le roi Cléombrote II[13], se déroulèrent en deux temps. Durant la première manœuvre, les cavaleries spartiate et thébaine s’affrontèrent :

« Ensuite, comme c’était un terrain plat qui était entre les deux armées, les Lacédémoniens avaient disposé devant leur phalange leurs cavaliers, en face desquels les Thébains avaient rangé les leurs. Or la cavalerie thébaine se trouvait bien exercée, grâce à la guerre soutenue aussi bien contre Orchomène que contre Thespies, tandis que les Lacédémoniens avaient alors une cavalerie détestable. […] Une fois que Cléombrote commença à marcher à l’ennemi, tout d’abord et avant même que ses troupes se fussent aperçues qu’il avait pris le commandement, voici que les cavaliers prirent le contact, et il fallut peu de temps pour que ceux de Lacédémone fussent vaincus. »[14]

Représentation de la charge de la cavalerie thébaine
Représentation de la charge de la cavalerie thébaine, GifTagger, 2014, Wikimedia Commons

Il est à noter que dans les combats hoplitiques, il était rare que les cavaleries s’affrontassent et, de fait, lorsque les cavaliers spartiates tentèrent d’intervenir afin de stopper les Thébains, ils furent repoussés et prirent la fuite. Seul Xénophon fait mention de la présence des cavaleries spartiate et thébaine, ce qui ne signifie pas que son récit soit faux[15]. Il convient toutefois, à l’instar de l’historien Victor Hanson, de nuancer le propos : l’usage de la cavalerie n’était pas une nouveauté à Leuctres, mais son évocation dans les récits témoigne peut-être d’une évolution qui était en cours dans les armées grecques.

Cependant, si la bataille de Leuctres resta dans les mémoires, c’est grâce à la tactique déployée par le chef des troupes thébaines, Épaminondas, qui marqua le deuxième temps de la bataille. Surnommée la « phalange oblique », la stratégie thébaine consistait à placer le gros des troupes sur le côté gauche, afin de renforcer cette aile en face de laquelle était déployée l’élite spartiate.

On possède trois témoignages antiques sur la bataille : le premier est contemporain des faits, c’est celui de Xénophon ; les deux autres sont plus tardifs, puisqu’il s’agit de Plutarque[16] et de Diodore de Sicile au Ier siècle. Seuls ces derniers évoquent toutefois la tactique thébaine, en ces termes :

« Dans la bataille Épaminondas étendit sa phalange obliquement vers la gauche, afin d’éloigner le plus possible des autres Grecs l’aile droite des Spartiates et de culbuter Cléombrote en se jetant en masse sur l’aile qu’il commandait et en l’enfonçant. Les ennemis, s’en étant aperçus, se mirent à changer leur ordre de bataille ; ils déployèrent leur aile droite et la firent tourner pour cerner et envelopper Épaminondas grâce à leur nombre. Mais, en cet instant, Pélopidas se lance en avant et, entraînant avec lui ses trois cents hommes, prévient au pas de course Cléombrote avant qu’il puisse étendre son aile ou la ramener à sa première formation en faisant serrer leurs rangs ; il tombe ainsi sur les Lacédémoniens alors qu’ils ne sont plus groupés, mais en désordre et séparés les uns des autres. »[17]

« Chez les Béotiens, Épaminondas inventa un ordre de bataille sans précédent ; c’est à cette tactique qu’il dut de remporter sa fameuse victoire. Il choisit les meilleurs soldats de toute l’armée et les plaça à l’aile où il allait lui-même combattre. Il mit les plus faibles à l’autre aile ; ils avaient l’ordre de refuser l’engagement et de commencer, dès que l’ennemi passerait à l’attaque, un lent mouvement de recul. Épaminondas eut ainsi une phalange oblique ; suivant son plan, l’aile où se trouvaient les troupes d’élite déciderait du sort de la bataille. »[18]

Tactique de la phalange oblique
Tactique de la phalange oblique, Dipa, 2010, Wikimedia Commons

Néanmoins, dans son article publié dans un ouvrage collectif en 1999, Victor Hanson nuance la nouveauté que représentait la stratégie mise en place par le chef thébain[19]. En effet, cette tactique n’était pas inédite à Leuctres, contrairement à ce que l’on a pu croire ou écrire, et le récit qu’en livre Xénophon est, à cet égard, éclairant. L’auteur grec fournit en effet un récit relativement court de la bataille de Leuctres[20] et ne s’appesantit pas sur la stratégie thébaine, faisant ainsi dire à certains chercheurs modernes que Xénophon démontrait par là son parti pris anti-thébain[21]. Pourtant, tous les auteurs contemporains de Xénophon « passèrent à côté » de cette stratégie révolutionnaire. En outre, Xénophon fait l’éloge du général thébain plus loin dans ses Helléniques, ce qui se justifierait difficilement s’il était réellement anti-thébain[22].

Finalement, concernant cette stratégie de la « phalange oblique », nous souhaiterions reprendre les propos de Victor Hanson :

« nous devons nous montrer sceptiques à l’égard des manœuvres stratégiques d’Épaminondas à Leuctres telles que les décrivent Plutarque et Diodore. Composés des centaines d’années après la bataille par des hommes qui n’avaient jamais vu de phalange, ces récits puisaient dans des comptes-rendus eux-mêmes écrits quarante ou cinquante ans après les faits par des auteurs qui avaient leurs propres raisons de glorifier les circonstances de la victoire thébaine sur les Spartiates. »[23]

La stratégie thébaine ne fut pas immédiatement payante et les Spartiates résistèrent un certain temps, jusqu’à ce que leur commandant, le roi Cléombrote, fut tué. La mort de leur chef entraîna une véritable hécatombe du côté spartiate et selon Diodore de Sicile :

« Les Lacédémoniens eurent dans la bataille au moins quatre mille tués[24] et les Béotiens environ trois cents. On conclut ensuite une trêve qui permit l’enlèvement des morts et le retour des Lacédémoniens dans le Péloponnèse. »[25]

La victoire thébaine signait la fin de l’hégémonie spartiate. Le nouveau centre du pouvoir se trouvait désormais en Béotie, mais la nouvelle domination thébaine ne dura qu’un temps, avant d’être à son tour défaite par ses anciens adversaires, les Spartiates, à la bataille de Mantinée (362 av. n. è.)[26].

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Bibliographie

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, Paris, Les Belles Lettres, 1977, XXVIII & 164 p., texte édité et traduit par Vial Claude

Hamilton Charles Daniel, « Thebes and Sparta in the fourth century: Agesilaus’ Theban obsession », dans Ktèma : Civilisations de l’Orient, de la Grèce et de Rome Antiques, vol. 19, Strasbourg, Université des Sciences humaines de Strasbourg, 1994, pp. 7-330, pp. 239-258, [en ligne] https://www.persee.fr/doc/ktema_0221-5896_1994_num_19_1_2118 (dernière consultation le 02/07/2023)

Hanson Victor, « Épaminondas, la bataille de Leuctres (371 av. J.-C.) et la “révolution” dans la tactique grecque », dans Brulé Pierre (dir.) et Oulhen Jacques (dir.), La guerre en Grèce à l’époque classique, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1999, 363 p., pp. 241-259

Ismard Paulin, Chronologie de la Grèce ancienne, Paris, Points, 2010, 234 p.

Lévy Edmond, Sparte : Histoire politique et sociale jusqu’à la conquête romaine, Paris, Editions du Seuil, 2003, 364 p.

Liegeois Liselotte, « Le 4 juillet 362 av. n. è. : la bataille de Mantinée », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2023, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2023/07/04/le-4-juillet-362-av-n-e-la-bataille-de-mantinee/ (dernière consultation le 04/07/2023)

Plutarque, Vie de Pélopidas, Paris, Les Belles Lettres, 1966, 258 p., texte édité et traduit par Chambry Émile et Flacelière Robert

Richer Nicolas, « Les relations internationales en Grèce (Ve-IVe siècle) », dans Richer Nicolas (dir.), Le monde grec, Paris, Bréal, 2017, 304 p., pp. 129-155

Welwei Karl-Wilhelm, « Cleombrotus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 3, Boston / Leiden, Brill, 2003, LVIII p. et 1090 col., col. 430

Welwei Karl-Wilhelm, « Epaminondas », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 4, Boston / Leiden, Brill, 2004, XVIII p. et 1202 col., col. 1011-1013

Xénophon, Helléniques. Tome II (Livres IV-VII), Paris, Les Belles Lettres, 1939, 269 p., texte édité et traduit par Hatzfeld Jean


[1] Lévy Edmond, Sparte. Histoire politique et sociale jusqu’à la conquête romaine, Paris, Editions du Seuil, 2003, 364 p., p. 252

[2] Hamilton Charles Daniel, « Thebes and Sparta in the fourth century: Agesilaus’ Theban obsession », dans Ktèma: Civilisations de l’Orient, de la Grèce et de Rome Antiques, vol. 19, 1994, pp. 7-330, pp. 239-258, p. 239

[3] Ibid., p. 241

[4] Lévy Edmond, opcit., pp. 253‑254

[5] Ibid., p. 255

[6] Ibid.

[7] Antalcidas était le nom du principal négociateur spartiate qui œuvra pour cette paix. Cette dernière est également « paix du Roi » car elle fut garantie par le roi perse, Artaxerxès II. Voir Ismard Paulin, Chronologie de la Grèce ancienne, Paris, Points, 2010, 234 p., p. 110 ; Richer Nicolas, « Les relations internationales en Grèce (Ve-IVe siècle) », dans Richer Nicolas (dir.), Le monde grec, 3e éd., Paris, Bréal, 2017, 304 p., pp. 129-155, p. 141

[8] Richer Nicolas, opcit., p. 142

[9] Lévy Edmond, opcit., pp. 257‑258

[10] Ismard Paulin, opcit., p. 114

[11] Ibid.

[12] Il fut le commandant thébain le plus connu du IVe siècle av. n. è. Le début de sa carrière politique ne nous est pas connu en détail. Néanmoins, on sait que face aux attaques spartiates en 382 av. n. è., il ne partit pas en exil et qu’il rejoignit, dès les années 379-378, le mouvement de libération de Thèbes. Il prit probablement part aux négociations de paix à Sparte en 375. Il participa également aux négociations de 371 en tant que béotarque (magistrat de Thèbes). Voir Welwei Karl-Wilhelm, « Epaminondas », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 4, Boston / Leiden, Brill, 2004, XVIII p. et 1202 col., col. 1011-1013

[13] Roi de Sparte de 380 à 371 av. n. è., il combattit à plusieurs reprises les Thébains. Voir Welwei Karl-Wilhelm, « Cleombrotus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 3, Boston / Leiden, Brill, 2003, LVIII p. et 1090 col., col. 430

[14] Xénophon, Helléniques. Tome II (Livres IV-VII), VI, 4, 10 et 13, Paris, Les Belles Lettres, 1939, 269 p., p. 140, texte édité et traduit par Hatzfeld Jean : « Ἔπειτα δέ, ἅτε καὶ πεδίου ὄντος τοῦ μεταξύ, προετάξαντο μὲν τῆς ἑαυτῶν φάλαγγος οἱ Λακεδαιμόνιοι τοὺς ἱππέας, ἀντετάξαντο δ᾽ αὐτοῖς καὶ οἱ Θηβαῖοι τοὺς ἑαυτῶν. Ἦν δὲ τὸ μὲν τῶν Θηβαίων ἱππικὸν μεμελετηκὸς διά τε τὸν πρὸς Ὀρχομενίους πόλεμον καὶ διὰ τὸν πρὸς Θεσπιᾶς, τοῖς δὲ Λακεδαιμονίοις κατ᾽ ἐκεῖνον τὸν χρόνον πονηρότατον ἦν τὸ ἱππικόν. […] Ἐπεὶ δὲ ἤρξατο ἄγειν ὁ Κλεόμβροτος πρὸς τοὺς πολεμίους, πρῶτον μὲν πρὶν καὶ αἰσθέσθαι τὸ μετ᾽ αὐτοῦ στράτευμα ὅτι ἡγοῖτο, καὶ δὴ καὶ οἱ ἱππεῖς συνεβεβλήκεσαν καὶ ταχὺ ἥττηντο οἱ τῶν Λακεδαιμονίων· »

[15] Hanson Victor, « Épaminondas, la bataille de Leuctres (371 av. J.-C.) et la “révolution” dans la tactique grecque », dans Brulé Pierre (dir.) et Oulhen Jacques (dir.), La guerre en Grèce à l’époque classique, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 1999, 363 p., pp. 241-259, pp. 246‑247

[16] Plutarque suivit le récit des Helléniques de Callisthène, historien grec du IVe siècle av. n. è. dont nous avons perdu les écrits. Voir Ibid., pp. 255‑256

[17] Plutarque, Vie de Pélopidas, 23, 1-3, Paris, Les Belles Lettres, 1966, 258 p., p. 160, texte édité et traduit par Chambry Émile et Flacelière Robert : « Ἐν δὲ τῇ μάχῃ τοῦ Ἐπαμεινώνδου τὴν φάλαγγα λοξὴν ἐπὶ τὸ εὐώνυμον ἕλκοντος, ὅπως τῶν ἄλλων Ἑλλήνων ἀπωτάτω γένηται τὸ δεξιὸν τῶν Σπαρτιατῶν καὶ τὸν Κλεόμβροτον ἐξώσῃ προσπεσὼν ἀθρόως κατὰ κέρας καὶ βιασάμενος, οἱ μὲν πολέμιοι καταμαθόντες τὸ γινόμενον ἤρξαντο μετακινεῖν τῇ τάξει σφᾶς αὐτοὺς καὶ τὸ δεξιὸν ἀνέπτυσσον καὶ περιῆγον, ὡς κυκλωσόμενοι καὶ περιβαλοῦντες ὑπὸ πλήθους τὸν Ἐπαμεινώνδαν, ὁ δὲ Πελοπίδας ἐν τούτῳ προεξέδραμε, καὶ συστρέψας τοὺς τριακοσίους δρόμῳ φθάνει, πρὶν ἀνατεῖναι τὸν Κλεόμβροτον τὸ κέρας ἢ συναγ<αγ>εῖν πάλιν εἰς τὸ αὐτὸ καὶ συγκλεῖσαι τὴν τάξιν, οὐ καθεστῶσιν ἀλλὰ θορυβουμένοις δι’ ἀλλήλων τοῖς Λακεδαιμονίοις ἐπιβαλών. »

[18] Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XV, 55, 1-2, Paris, Les Belles Lettres, 1977, XXVIII & 164 p., p. 70, texte édité et traduit par Vial Claude : « παρὰ δὲ τοῖς Βοιωτοῖς ᾿Επαμεινώνδας ἰδίᾳ τινὶ καὶ περιττῇ τάξει χρησάμενος διὰ τῆς ἰδίας στρατηγίας περιεποιήσατο τὴν περιβόητον νίκην. Ἐκλεξάμενος γὰρ ἐξ ἁπάσης τῆς δυνάμεως τοὺς ἀρίστους ἐπὶ τὸ ἕτερον μέρος ἔστησε, μεθ’ ὧν καὶ αὐτὸς ἔμελλε διαγωνίζεσθαι· τοὺς δ’ ἀσθενεστάτους ἐπὶ τὸ ἕτερον κέρας τάξας παρήγγειλεν αὐτοῖς φυγομαχεῖν καὶ κατὰ τὴν ἔφοδον τῶν πολεμίων ἐκ τοῦ κατ’ ὀλίγον ὑποχωρεῖν. Διὸ καὶ λοξὴν ποιήσας τὴν φάλαγγα, τῷ τοὺς ἐπιλέκτους ἔχοντι κέρατι ἔγνω κρίνειν τὴν μάχην. »

[19] Hanson Victor, opcit.

[20] Xénophon, Helléniques, VI, 4, 3-15

[21] Hanson Victor, opcit., pp. 253-255

[22] Ibid., p. 258

[23] Ibid., p. 257

[24] Les chiffres divergent selon les auteurs : Xénophon, Plutarque et Pausanias parlent de 1000 Lacédémoniens, dont 400 Spartiates tués, tandis que Denys d’Halicarnasse évoque 1700 pertes du côté lacédémonien.

[25] Diodore de Sicile, XV, 56, 4, op. cit., p. 72 : « Ἔπεσον δ’ ἐν τῇ μάχῃ τῶν Λακεδαιμονίων οὐκ ἐλάττους τῶν τετρακισχιλίων, τῶν δὲ Βοιωτῶν περὶ τριακοσίους. Μετὰ δὲ ταῦτα περί τε τῆς τῶν νεκρῶν ἀναιρέσεως καὶ τῆς εἰς Πελοπόννησον ἀπαλλαγῆς τῶν Λακεδαιμονίων σπονδὰς ἐποιήσαντο. »

[26] Liegeois Liselotte, « Le 4 juillet 362 av. n. è. : la bataille de Mantinée », dans La Revue d’Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d’Histoire Militaire, 2023, [en ligne] https://larevuedhistoiremilitaire.fr/2023/07/04/le-4-juillet-362-av-n-e-la-bataille-de-mantinee/ (dernière consultation le 04/07/2023)

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