Affiche du film La 317e Section, de Pierre Schoendoerffer

La 317e Section – Pierre Schoendoerffer

Le cinéma est un moyen adapté de mettre en scène des événements historiques, mais aussi de retranscrire une ambiance, un contexte. La 317e Section de Pierre Schoendoerffer est l’un de ces films emblématiques qui marquèrent le genre du film de guerre. Sorti en 1965, il traite de la guerre d’Indochine, plus particulièrement le sort des garnisons des postes isolés. Alors que de nombreux films de guerre se veulent des spectacles patriotiques, La 317e Section propose une représentation plus objective, assez crue et permet ainsi de retranscrire le cauchemar que purent vivre des combattants évoluant en environnement inconnu et/ou hostile.

La jungle, la boue, les embuscades meurtrières… Rien n’épargne en effet la 317e section qui abandonne son poste pour se replier vers Tao Tsaï. Reliée au monde par le seul intermédiaire de sa radio, l’escouade avance, tout arrêt signifiant la capture ou la mort.

Pourtant, le sous-lieutenant Torrens refuse d’abandonner les blessés, véritables fardeaux, prend le temps de concevoir des sépultures pour les morts. En clair, malgré la situation, ce qu’on pourrait prendre pour de l’inexpérience n’en reste pas moins de l’humanité. Mais l’adjudant Willsdorff veille et n’hésite pas à recadrer l’ensemble de la section. La guerre, il connaît, d’autant qu’il a servi sur le front de l’Est sous uniforme allemand. Destin de Malgré-Nous ou volontaire ? On ne le saura jamais dans le film.

Pierre Schoendoerffer, lui aussi, connaît l’Indochine. Il y a servi caméra au poing. Il n’a donc pas chômé dans cette adaptation de son propre ouvrage, La 317e Section. Les hommes, (quatre Français et quarante et un Laotiens) sont noyés dans cette jungle qui n’attend que la plus petite erreur pour les engloutir. Le danger rôde partout et ce ne sont pas forcément les forces du Viêt-Minh qui représentent le plus grand risque immédiat. La fatigue, la faim, la maladie, la soif… Cette retraite se transforme vite en descente aux enfers. C’est sale et oppressant, impressions renforcées par le fait que le film est tourné caméra à l’épaule. Sorti en 1965, La 317e Section reste toujours un classique du film de guerre.

Superbe et prenant.

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Filmographie :

SCHOENDOERFFER Pierre, La 317e Section, Espagne / France, Benito Perojo / Georges de Beauregard, 1965, 100 min

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