Introduction contextuelle
Tout un chacun connaît l’histoire de la chute de l’Empire romain d’Occident en 476, avec la déposition du dernier empereur Romulus Augustule. Toutefois, contrairement aux idées reçues, l’historien Peter Heather rappelle que la chute du régime impérial romain en Occident ne fut pas la conséquence d’une décadence politique, économique et sociale d’une société en phase de christianisation, bien au contraire[1]!
Le sac de 455 ne fut pas le premier que subit la Rome impériale, puisque la ville avait déjà été saccagée par les Wisigoths en 410[2] et elle le fut à nouveau en 546 par les Ostrogoths.
Le contexte précédant ce deuxième sac était assez agité. En effet, quelques années auparavant décédait le chef des Huns, Attila, qui avait menacé l’équilibre géopolitique de l’empire par ses nombreuses incursions[3].
À cette époque donc, et depuis la fin du IIIe siècle, l’Empire romain était divisé en deux entités politiques parfaitement distinctes : l’empire d’Occident et l’empire d’Orient[4].

L’année 455 fut elle-même riche en évènements. Tout d’abord, elle fut marquée par l’assassinat de l’empereur d’Occident, Valentinien III[5] :
« Après bien des jours, l’empereur décida de faire une promenade à cheval au Champ de Mars, avec une petite escorte et accompagné par Optila et Thraustila. Descendu de cheval, il allait faire du tir à l’arc, mais aussitôt Optila et ses hommes s’approchèrent de lui, dégainèrent leurs épées suspendues à leur flanc et l’attaquèrent. Optila frappa Valentinien à la tempe et, alors que celui-ci essayait de se retourner afin de voir qui l’avait frappé, il lui décocha un autre coup au visage et l’abattit. Au même moment, Thraustila tua Héraclius, puis les deux hommes accoururent auprès de Maxime, en emportant le diadème et le cheval de l’empereur. Ceux qui étaient présents restèrent ahuris face à leur audace incroyable et à leur renommée guerrière, et l’entreprise réussit sans danger. »[6]
Son successeur, Pétronius Maximus[7], vit son règne rapidement écourté par l’arrivée des Vandales dans la cité éternelle. Il fut acclamé empereur au lendemain du décès de Valentinien III, le 17 mars 455[8]. Dès son accession au trône, il chercha à s’allier aux Wisigoths[9] en envoyant un ambassadeur d’origine gauloise, Éparchius Avitus[10]. Tandis que ce dernier était chez les Goths, les Vandales, qui avaient constitué un royaume dans le nord de l’Afrique[11], lancèrent une expédition navale, dirigée par leur chef Genséric[12].

Débarquant au port d’Ostie le 2 juin, les Vandales saccagèrent la cité de Rome pour des raisons qui dépassaient la simple volonté de piller et de se constituer un butin. En effet, il semble qu’il y ait une raison politique : lorsque Valentinien III était encore en vie, il avait promis sa fille, Eudocie, en mariage au fils de Genséric, Hunéric. Ce mariage, s’il avait eu lieu, aurait permis aux Vandales de participer, de façon active, au pouvoir politique. Néanmoins, lorsque Pétronius Maximus usurpa le trône, il chercha à légitimer son pouvoir en mariant Eudocie à son propre fils, Pallade[14]. Ce revirement fut considéré comme un affront par Genséric, qui organisa alors l’expédition vers Rome[15].
Arrivée des Vandales à Rome
Lorsqu’il apprit l’arrivée des Vandales aux portes de Rome, l’usurpateur « fut pris de panique, enfourcha un cheval et s’enfuit. La garde impériale et ceux des hommes libres autour de lui en qui il avait particulièrement confiance l’abandonnèrent et ceux qui le virent s’enfuir le malmenèrent et l’injurièrent pour sa couardise. Comme il était sur le point de quitter la cité, quelqu’un lui jeta une pierre qui le frappa à la tempe et le tua. La foule se précipita sur son corps, le mit en pièces et, avec des cris de triomphes, exhiba ses membres au bout d’une perche »[16]
C’est ainsi que s’acheva le règne de Pétronius Maximus, qui n’aura finalement duré que deux mois et demi[17]. Apprenant la nouvelle alors qu’il se trouvait à la cour wisigothique, Avitus revendiqua immédiatement le trône.
Pendant ce temps, les Vandales dévastaient Rome et le pillage dura quatorze jours (contre trois lors du sac de 410). Le pape Léon Ier, dernier représentant officiel du pouvoir en place, décida de négocier avec Genséric, afin de préserver la population et la cité romaines[18] :
« Juste après la mort de Maxime, s’ensuivit la captivité de Rome, digne de beaucoup de larmes, et Genséric prit la ville privée de toute défense, pendant que le saint évêque Léon allait à sa rencontre hors des portes. Par l’intervention divine, sa prière l’apaisa si bien que, même si tout était à sa merci, Genséric s’abstint d’incendier, de massacrer, de torturer. Pendant quatorze jours, Rome fut donc dépouillée de ses richesses, fouillée méticuleusement et librement et des milliers de prisonniers furent amenés à Carthage, comme il plut à chacun selon leur âge ou leurs habilités, avec l’impératrice et ses filles. »[19]

Une fois le pillage terminé, les Vandales repartirent vers Carthage, en emportant avec eux l’impératrice Eudoxie, ainsi que ses deux filles, Eudocie et Placidia.
Par ailleurs, le sac de 455 dépassa celui de 410 en termes de dommages causés[20]. Alors que le pape Innocent III était parvenu à convaincre les Wisigoths de ne pas porter atteinte aux édifices religieux, Léon Ier échoua avec Genséric. En effet, à titre d’exemple, l’un des édifices les plus sacrés de la Rome antique, le temple de Jupiter Capitolin, fut dépouillé de tout son or :
« Il saccagea aussi le temple de Jupiter sur le Capitole et en emporta la moitié du toit. Ce toit était en effet en bronze de la meilleure qualité et, comme il avait été couvert d’or massif, il resplendissait, magnifique et spectaculaire à voir. »[21]
Ainsi, contrairement aux évènements de 410, les Vandales ne se contentèrent pas des objets précieux et autres trésors, mais la ville fut pillée selon un plan précis, intégrant dans le butin les décorations monumentales, le mobilier et les statues[22].
Avec ce sac de 455, il apparut que Rome, et donc le pouvoir impérial, ne pouvait pas ignorer plus longtemps les peuples « barbares » : un exemple de cette politique naissante fut l’élection d’Avitus, avec le soutien des Wisigoths, alors qu’il était en Gaule[23]. L’intégration de ces différentes peuplades germaniques au sein de l’empire devait finalement mener à une inévitable redéfinition du jeu politique en place et l’ascension politique d’Avitus fut, à ce titre, le premier exemple d’une longue liste[24].
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Bibliographie
Berndt Guido, Konflikt und Anpassung: Studien zu Migration und Ethnogenese der Vandalen (« Conflit et adaptation: étude sur la migration et l’ethnogenèse des Vandales »), Husum, Mathiesen Verlag, 2007, 334 p.
Blockley Roger C., The fragmentary classicising historians of the later roman Empire: Eunapius, Olympiodorus, Priscus and Malchus, Liverpool, Francis Cairns, 1983, 515 p.
Clover Frank M., The Late Roman West and the Vandals, Londres, Routledge, 1993, 296 p.
Heather Peter, Rome et les Barbares: histoire nouvelle de la chute de l’empire, Paris, Alma, 2017, 631 p.
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Le Bohec Yann, « La conquête de l’Afrique romaine par les Vandales (429-439 après J.-C.) », dans Gerión: Revista de Historia Antigua (« Gerión: Revue d’Histoire Antique »), vol. 36, no1, Madrid, Universidad Complutense de Madrid, 2018, 321 p., pp. 109-140, [en ligne] https://pdfs.semanticscholar.org/ff21/75fb4e0b53b26b83383c22e58e9283c83cf6.pdf (dernière consultation le 10/05/2023)
Leppin Hartmut, « Flavius Petronius Maximus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 8, Boston/Leiden, Brill, 2006, LV p. & 944 col., col. 521
Modéran Yves et Perrin Michel-Yves, Les Vandales et l’Empire romain, Arles, Éditions Errances, 2014, 302 p.
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Rivière Yann, Chronologie de la Rome antique, Paris, Points, 2009, 264 p.
Roberto Umberto, « Dépouiller Rome ? Genséric, Avitus et les statues en 455 », dans Revue Historique, no 684, Paris, PUF, 2017, pp. 739-989, pp. 775-801, [en ligne] https://www.jstor.org/stable/44785124 (dernière consultation le 10/05/2023)
Roberto Umberto (éd.), Ioaniis Antiocheni Fragmenta ex Historia chronica (« Fragments de l’Histoire chronique de Jean d’Antioche »), Berlin/New-York, Walter de Gruyter, 2005, CCXI & 661 p.
[1] Heather Peter, Rome et les Barbares: histoire nouvelle de la chute de l’empire, Paris, Alma, 2017, 631 p., pp. 9‑16
[2] Sur le sac de 410, voir par exemple Jaeghere Michel de, Les derniers jours: la fin de l’empire romain d’Occident, Paris, Les Belles Lettres, 2015, 656 p., pp. 321‑330
[3] Rivière Yann, Chronologie de la Rome antique, Paris, Points, 2009, 264 p., p. 250
[4] Les deux empires n’étaient pas officiellement distingués au début de la division et ce n’est qu’avec le temps que le pouvoir établi à Constantinople s’affranchit de Rome. À la tête de chaque empire se trouvait un Auguste, qui choisissait ensuite un César (selon le système de la tétrarchie mis en place par Dioclétien en 293). Voir ibid., pp. 204-205
[5] Flavius Placidius Valentinianus Augustus fut empereur de l’empire romain d’Occident de 425 à 455. Nommé César lorsqu’il avait quatre ans, puis Auguste à six ans, Valentinien resta longtemps sous l’influence de sa mère, Gallia Placidia. À la mort d’Honorius en 423, Théodose II, alors à Constantinople, lui donna sa fille Licinia Eudoxia en mariage. En 442, Valentinien reconnut officiellement le royaume vandale créé en Afrique par Genséric. Ce fut également durant son règne que les Huns dévastèrent une partie de l’empire romain d’Occident, sous la conduite d’Attila. Voir Portmann Werner, « Placidus V. (Valentinianus III) », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 15, Boston/Leiden, Brill, 2010, LVII p. & 1050 col., col. 164-165
[6] Extrait de Jean d’Antioche, texte édité et traduit par Roberto Umberto, « Dépouiller Rome ? Genséric, Avitus et les statues en 455 », dans Revue Historique, no684, Paris, PUF, 2017, pp. 739-989, pp. 775-801, p. 776, [en ligne] https://www.jstor.org/stable/44785124 (dernière consultation le 10/05/2023): « Ἡμερῶν δὲ διαγενομένων οὐ πολλῶν, ἐδόκει τῷ Βαλεντινιανῷ ἱππασθῆναι κατὰ τὸ Ἄρεος πεδίον, ὀλίγοις ἅμα δορυφόροις, καὶ τοῖς περὶ τὸν Ὀπτήλαν καὶ Θραυστήλαν. ὡς δὲ ἀποβὰς τοῦ ἵππου ἐπὶ τὴν τοξείαν ἐχώρει, ἐνθαδὶ ἐπέθεντο Ὀπτήλας καὶ οἱ περὶ αὐτόν, καὶ τὰ παραιωρημένα αὐτοῖς ἑλκύσαντες ξίφη ὥρμησαν. καὶ ὁ μὲν Ὀπτήλας κατὰ τοῦ κροτάφου παίει τὸν Βαλεντινιανόν, ἐπιστραφέντα δὲ ἰδεῖν τὸν πατάξαντα δευτέραν κατὰ τῆς ὄψεως ἐπαγαγὼν καταβάλλει· ὁ δὲ Θραυστήλας τὸν Ἡράκλειον καθεῖλεν, καὶ ἄμφω τε τὸ διάδημα τοῦ βασιλέως καὶ τὸν ἵππον λαβόντες ἐς τὸν Μάξιμον ἀπέτρεχον. εἴτε δὲ πρὸς τὴν ἀδόκητον τόλμαν, εἴτε δὲ καὶ τὴν ἐν τοῖς πολέμοις τῶν ἀνδρῶν δόξαν τῶν παρόντων ἐπτοημένων, ἀκίνδυνος αὐτοῖς ἡ ἐπιχείρησις ἦν. » Le texte a été précédemment édité et traduit en italien dans Roberto Umberto (éd.), Ioaniis Antiocheni Fragmenta ex Historia chronica (« Fragments de l’Histoire chronique de Jean d’Antioche »), Berlin/New-York, Walter de Gruyter, 2005, CCXI & 661 p., p. 496 (fragment 293.1, lignes 51-60)
[7] Issu d’une riche famille sénatoriale, Pétrone Maxime eut une brillante carrière. Il participa probablement à l’assassinat d’Aetius et de Valentinien III. Voir Leppin Hartmut, « Flavius Petronius Maximus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 8, Boston/Leiden, Brill, 2006, LV p. et 944 col., col. 521
[8] Heather Peter, op. cit., p. 436
[9] À cette période, et ce, depuis 418, les Wisigoths étaient installés dans le sud-ouest de la France actuelle.
[10] Noble d’origine arverne, Eparchius Avitus Augustus fut empereur du 9 juillet 455 au 17 octobre 456. Lors de l’invasion des Huns, Avitus fut envoyé auprès des Wisigoths afin de conclure une alliance. Nommé maître de la milice (magister militum) par Pétrone Maxime, il fut envoyé une nouvelle fois à la cour wisigothique face à la menace vandale. C’est environ un mois après le sac de Rome par les troupes de Genséric qu’Avitus fut officiellement proclamé empereur, le 9 juillet 455, dans la cité d’Arles. Il n’entra à Rome qu’au mois de septembre, après avoir rendu visite aux Ostrogoths en Pannonie à l’occasion de la conclusion d’un traité. Son règne fut difficile, car sa légitimité fut contestée à cause de son origine étrangère. Voir Johne Klaus-Peter, « Avitus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 2, Boston/Leiden, Brill, 2003, XVIII p. & 1190 col., col. 428
[11] Les Vandales étaient une population germanique, principalement connue pour avoir traversé le Rhin dans la nuit du 31 décembre 406, aux côtés d’autres populations germaniques (les Suèves) et iranophones (les Alains). Ils s’installèrent en Gaule de 406 à 407, avant de se diriger vers la péninsule ibérique où ils restèrent jusqu’en 429. Chassés de la péninsule par les Goths, ils partirent ensuite en direction du nord de l’Afrique où ils fondèrent un royaume. Une littérature importante existe sur ce peuple et seules quelques références seront proposées à titre illustratif : Clover Frank M., The Late Roman West and the Vandals, Londres, Routledge, 1993, 296 p. ; Berndt Guido, Konflikt und Anpassung: Studien zu Migration und Ethnogenese der Vandalen (« Conflit et adaptation: étude sur la migration et l’ethnogenèse des Vandales »), Husum, Mathiesen Verlag, 2007, 334 p. ; Modéran Yves et Perrin Michel-Yves, Les Vandales et l’Empire romain, Arles, Éditions Errances, 2014, 302 p.
[12] Ou Geiserich. Voir Heather Peter, op. cit., p. 440 ; Le Bohec Yann, « La conquête de l’Afrique romaine par les Vandales (429-439 après J.-C.) », dans Gerión: Revista de Historia Antigua (« Gerión: Revue d’Histoire Antique »), vol. 36, no1, Madrid, Universidad Complutense de Madrid, 2018, 321 p., pp. 109-140, pp. 117‑118, [en ligne] https://pdfs.semanticscholar.org/ff21/75fb4e0b53b26b83383c22e58e9283c83cf6.pdf (dernière consultation le 10/05/2023)
[13] Peuple iranophone, nomade et venant des territoires de l’Ukraine actuelle.
[14] Jaeghere Michel de, op. cit., p. 438 ; Heather Peter, op. cit., p. 440
[15] Jaeghere Michel de, op. cit., p. 438
[16] Traduction de Heather Peter, op. cit., p. 440 du fragment 30.2 de Priscus. La version originale grecque du texte est éditée dans Blockley Roger C., The fragmentary classicising historians of the later roman Empire: Eunapius, Olympiodorus, Priscus and Malchus, Liverpool, Francis Cairns, 1983, 515 p., pp. 330-333
[17] Heather Peter, op. cit., p. 440 ; Roberto Umberto, art. cit., p. 779
[18] Ibid., p. 780
[19] Extrait de Prosper d’Aquitaine, Chronica. Traduction de Heather Peter, op. cit., p. 480 : « Post hunc Maximi exitum confestim secuta est multis digna lacrimis Romana captivitas et urbem omni praesidio vacuam Gisiricus obtinuit occurrente sibi extra portas sancto Leone episcopo, cuius supplicatio ita cum deo agente lenivit, ut, cum omnia potestati ipsius essent tradita, ab igni tamen et caede atque suppliciis abstineretur. Per quattuordecim igitur dies secura et libera scrutatione omnibus opibus suis Roma vacuata est multaque milia captivorum, prout quique aut aetate aut arte placuerunt, cum regina et filiabus eius Carthaginem abducta sunt. »
[20] Heather Peter, op. cit., pp. 440‑441
[21] Procope de Césarée, La guerre contre les Vandales, I, V, 4. Texte édité et traduit par Roberto Umberto, art. cit., p. 781 : « ἐσύλησε δὲ καὶ τὸν τοῦ Διὸς τοῦ Καπιτωλίου νεὼν καὶ τοῦ τέγους τὴν ἡμίσειαν ἀφείλετο μοῖραν. τοῦτο δὲ τὸ τέγος χαλκοῦ μὲν τοὺ ἀρίστου ἐτύγχανεν ὄν, χρυσοῦ δὲ αὐτῷ ὑπερχυθέντος ἁδροῦ ὡς μάλιστα μεγαλοπρεπές τε καὶ θαύματος πολλοῦ ἄξιον διεφαίνετο. »
[22] Jaeghere Michel de, op. cit., p. 439 ; Roberto Umberto, art. cit., p. 781
[23] Ibid., p. 784
[24] Heather Peter, op. cit., p. 441