Guatemala nous voilà. C’est sans doute ce qu’a proféré le conquistador espagnol Pedro de Alvarado (1485–1541) lorsqu’il amarra son navire sur les côtes guatémaltèques pour la première fois. Nous sommes en 1524. L’Empire espagnol, échoué quelques années auparavant sur les bords de la péninsule du Yucatán[1], est désormais déterminé à envahir cette terre où semblent s’amonceler café, maïs et autres denrées qui font alors défaut à la couronne espagnole. Les colons, par ailleurs, ne sont pas seuls. Avec eux, les missionnaires chrétiens foulent le sol guatémaltèque, et bientôt, conduirent à la destruction symbolique et spirituelle de cette nation qui s’offrait à eux.
La Conquista débutait alors, tout comme l’Évangélisation qui fit ses premiers pas : oh oui, la terre indienne fut le témoin de son propre sacre et bientôt fut baptisée Nouveau Monde. À juste titre, semble–t–il, car celle qui abritait bon nombre de trésors aux yeux des conquérants européens, demain se transforma en un champ de ruine, rouée à coups de viols, d’exécutions et d’esclavagisme. C’était donc cela la Nouvelle-Espagne. Du sang coula, des millions d’amérindiens périrent. Cette terre où vivaient libres des hommes que l’on nomme encore aujourd’hui Mayas et qui n’étaient alors estimés qu’au titre de salvaje[2], furent bientôt soumis à la culture blanche.

Ainsi, ceux qui se considéraient comme des pontifes, des représentants détenant la vérité et la parole divine, démocratisèrent le génocide d’abord, puis finalement procédèrent à la destruction des esprits de ces dits « hommes rouges ». Car oui, ne sont-ils pas encore bons pour connaître la Culture, la vraie ? L’ethnocide naît. Il se propage et se répand telle une maladie sur cette civilisation maya qui, bientôt, fut entérinée, victime de ses contempteurs. Le vent passe et le temps s’écoule. Du silence bientôt sur cette Terre assassinée.
Mais le peuple indigène, victime, supplicié hier, subit encore les méfaits de la colonisation. En effet, les tensions d’aujourd’hui ne sont, semble-t-il, que le reflet des tensions d’autrefois. Ces colons qui apportèrent la mort, la maladie, participèrent à la création d’une nouvelle identité guatémaltèque. Désormais, une hiérarchie existe et régit la vie locale, s’organisant principalement autour du seul bien véritable qui règne encore au Guatemala : la terre. Cette terre est devenue un facteur décisif depuis l’époque hispanique, participant à déterminer le rang social, le niveau de richesse et donc de pouvoir d’un individu. Dès lors, le Guatemala semble divisé. Divisé entre plusieurs mondes, celui des Ladinos, qui s’assimilent aux riches héritiers des conquérants espagnols, et des Indígenas, qui eux se revendiquent comme les descendants de la civilisation maya.
Aussi, au milieu du XXe siècle, le pays vivait encore au rythme des injustices et des violences, au même titre semble–t–il que le reste du monde, lui aussi animé par de multiples tensions. Un voile noir tombait effectivement sur la scène internationale, se heurtant à une Seconde Guerre mondiale d’abord, puis au trouble de la Guerre Froide dès 1947. Dans ce climat d’horreur et d’insécurité, les États-Unis guettent et occupent le premier rôle. Agissant sur tous les fronts y compris en Amérique centrale, leur politique interventionniste bientôt, fut conduite jusqu’en terre guatémaltèque. De l’une des plus célèbres opérations de la CIA au soutien économique et militaire de dictateurs, cet article s’intéressera à analyser la politique d’ingérence des États-Unis menée dans ce petit pays latino-américain, du milieu du XXe à la fin des années soixante-dix.

Un coup d’État guatémaltèque orchestré par un groupe industriel américain ?
L’histoire débute en 1931 à Guatemala City. Jorge Ubico Castañeda (1878–1946) vient de gagner les élections présidentielles et se prépare à mener une politique autoritaire à l’image des dictateurs libéraux qui l’ont précédé[3]. Durant son règne, ce militaire issu d’une famille aisée gère seul le pouvoir exécutif et permet aux investisseurs américains installés dans le pays d’accroître leur économie. Parmi les sociétés étrangères implantées au Guatemala, la compagnie américaine UFC (United Fruit Company) domine largement l’épargne locale.
En effet, cette industrie bananière, apparue au début du XXe siècle, est devenue le principal acteur économique de l’époque, exerçant un rayonnement fort au sein du territoire guatémaltèque. Son implication en Amérique centrale est telle qu’on la surnomme « Pieuvre verte », agissant sur une bonne partie des communications internes de l’État d’Ubico. Le trust[4] américain détient près de la moitié des lignes de chemin de fer du pays, « un tiers des terres arables au lendemain de la Seconde Guerre mondiale »[5] et possède une « cinquantaine de navires de la flotte White Fleet »[6]. Par le biais de cette colonisation masquée et industrialisée, les Américains s’approprient une bonne partie des terres et imposent leur monopole, au détriment des acteurs locaux : les paysans.


L’État latino-américain, caractérisé par son oligarchie foncière et son régime semi-féodal, oppose la puissante tripartite composée de l’Armée, de l’Église et des latifundistes[7] à une population paysanne extrêmement pauvre. En effet cette Terre, considérée autrefois comme la « terre de tous », est désormais source d’exploitation, favorisant la richesse des uns et permettant la survie des autres.
Ubico souhaite ainsi poursuivre cette perspective élitiste, sa présidence profitant notamment aux investisseurs étrangers et à l’économie féodale (instituée dans le pays depuis le XVIe siècle lors de la colonisation espagnole).
Mais en 1944, à l’approche de sa destitution, une vague démocratique semble vouloir s’emparer du pays. Le régime hautement coercitif[8] du président fasciste et sa politique tournée vers les intérêts des oligarques locaux déplaisent fortement à l’opinion publique. Les voix de la classe moyenne s’élèvent et des soulèvements populaires voient le jour. Professeurs, étudiants, ou encore ouvriers commencent à se rejoindre autour de grèves, le 30 juin 1944 d’abord, à l’occasion de la Fête des Enseignants, suivie par la plus grande manifestation antigouvernementale le 1er juillet. Afin d’éteindre l’embrasement populaire, les forces armées d’Ubico se déploient dans les rues, entraînant le massacre d’environ 200 manifestants dans la capitale. Mais cela ne suffit pas à rétablir l’ordre, le mécontentement croît davantage et Ubico se voit contraint de quitter son rôle de souverain le 1er juillet 1944.
Un nouveau pouvoir se met alors en place, assuré pendant quelques mois par le général Juan Federico Ponce Vaides (1889–1956) avant que de nouvelles élections législatives soient finalement organisées. C’est ainsi que le philosophe exilé Juan José Arévalo Bermejo (1904 – 1990) remporte les élections avec plus de 80 % des suffrages, devenant le premier président guatémaltèque élu démocratiquement. Son arrivée au pouvoir constitue un symbole fort. Elle marque l’entrée du Guatemala dans une ère nouvelle : le début de la décennie révolutionnaire, aussi connue sous le nom de printemps guatémaltèque.

Si Arévalo met en place un « socialisme spirituel »[9] en appliquant une série de réformes modérées[10] qui participent à la modernisation du pays, son successeur et ancien ministre de la Défense, Jacobo Árbenz Guzmán (1913–1971), précise la pensée de ce premier et s’attaque au centre névralgique de leur politique réformiste : l’exploitation agricole.
En effet, l’œuvre fondamentale du gouvernement Árbenz, qui apparaît comme la figure de proue d’une révolte à venir, se nomme décret 900, ou « Ley Agraria », une loi visant à réformer les structures agraires. Cette nouvelle législation conduit à l’expropriation de terres, et notamment de plus de 80 000 hectares appartenant au plus grand propriétaire du pays : l’industrie bananière UFC.

Outre la légalisation du Parti Guatémaltèque du Travail (parti communiste), Árbenz œuvre par le biais de cette réforme, à la redistribution des richesses et permet ainsi à près de 100 000 familles guatémaltèques d’accéder à la propriété. Dès sa prise de fonction en mars 1951, Árbenz exprimait déjà clairement ses intentions et espérances :
« Notre gouvernement se propose d’ouvrir le chemin du développement économique du Guatemala, en tendant vers les trois objectifs fondamentaux : transformer notre pays, d’une nation dépendante avec une économie semi-coloniale, en un pays économiquement indépendant ; transformer le Guatemala, d’un pays attardé avec une économie essentiellement féodale en un pays moderne et capitaliste ; et faire en sorte que cette transformation s’accompagne de la plus grande augmentation possible du niveau de vie des grandes masses du peuple »[11]
Mais cette mesure qui s’accompagne, par ailleurs, de nouvelles lois destinées à améliorer les conditions de travail des ouvriers, déplaît fortement au groupe industriel nord-américain[12]. En 1951, la réforme agraire n’était pas encore en vigueur que Walter Turnbull (1944–2007), alors vice-président de la UFC, tentait déjà d’imposer un ultimatum pour dissuader le président Árbenz d’agir contre les intérêts de la firme, indiquant que : « l’entreprise ne réhabiliterait pas les plantations sans avoir le gage que les coûts de main d’oeuvre resteraient stables pendant trois ans et sans l’exemption de lois du travail […] défavorables »[13].
Mais, malgré les sommations et autres pressions exercées par l’UFC ― telles que la réduction de son service de transport maritime au Guatemala ― les négociations furent vaines et le trouble s’installait. De par la menace grandissante, les investisseurs américains se lancèrent dans une contre-offensive massive et engagèrent Edward Bernays (1891–1995), propagandiste, et Thomas G. Corcoran (1900–1981), lobbyiste, pour dresser un portrait allant à l’encontre d’Árbenz et de son régime.
En effet, les États-Unis engagés dans la guerre qui fait rage sur la péninsule coréenne, semblent peu soucieux de la politique interne guatémaltèque. Il devient pourtant clair pour les deux hommes que l’assistance du gouvernement américain demeure nécessaire. Mais pour lors, comment saisir l’attention du président Truman actuellement à la tête du navire de l’Amérique du Nord ?
Face à la polarité qui domine le monde, découpé entre le bloc de l’Ouest et le bloc de l’Est, entre les forces armées de l’Union soviétique et celles des États-Unis, Bernays s’empare de la seule menace sérieuse aux yeux de son administration : le communisme. Une vaste campagne de dénigrement et de désinformation se développe, peignant l’image d’un Guatemala comme aux mains des gauchistes. Bernays, le « maître des relations publiques »[14], profite également de ses appuis dans la presse et envoie des correspondants du New York Times ou encore du Chicago Tribune enquêter dans le pays, à la recherche d’activités communistes.
Corcoran, quant à lui, agit comme un intermédiaire entre la UFC et la Central Intelligence Agency (CIA). En 1950 déjà, il rencontra le chef du bureau du Département d’État d’Amérique centrale, Thomas C. Mann (1912–1999), pour lui suggérer l’élection d’un président centriste. Cependant, les membres du département ne voyaient en la personne d’Árbenz qu’un « conservateur, un opportuniste soucieux avant tout de ses propres intérêts »[15]. Bien loin de partager le point de vue de ses homologues d’État, la CIA estimait qu’existait au Guatemala un réel potentiel subversif capable de mener une campagne anti-américaine.
Encouragée par le succès de l’opération « TP-AJAX » menée en 1953 en Iran[16], la CIA croit en l’importance de multiplier les actions secrètes en ces temps de Guerre Froide. Il s’agit pour elle d’un moyen sûr et efficace pour contrer le danger. En effet, les États-Unis craignent une montée de l’influence communiste sur le continent américain, et notamment dans leur « Arrière-Cour » : l’Amérique latine.
Bien que présentant peu de signes d’extrémisme, la politique d’Árbenz questionne et génère une inquiétude croissante parmi les membres de l’autorité américaine et plus précisément au sein de l’Agence.
Ainsi, dès 1952, la CIA s’organise et élabore un programme visant à renverser la république bananière. Avec l’accord du président Truman, elle met sur pied une première opération pourvue du nom de code « PBFORTUNE ». Rapidement, les planificateurs de l’Agence cherchent à mobiliser des acteurs locaux capables de soutenir la mission. Ils trouvent ainsi en la personne d’Anastasio Somoza García (1896–1956), dictateur du Nicaragua, et du général guatémaltèque Castillo Armas (1914–1957), deux figures capables de mener à bien leur projet de destitution. En effet, en avril 1952, l’entretien qui eut lieu à Washington se solda par un accord, Somoza déclarant « aux responsables du département d’État que s’ils fournissaient des armes, lui et Castillo Armas prendraient soin d’Árbenz »[17].
L’arrivée de Dwight D. Eisenhower (1890–1969) à la Maison-Blanche en 1953 donne par ailleurs un souffle nouveau au programme. Extrêmement favorable à l’action secrète, qu’il juge comme étant une « réponse créative à la pénétration communiste dans des pays périphériques tels que le Guatemala »[18], il autorise et alloue près de 3 millions de dollars à ce qui deviendra l’une des opérations les plus célèbres de la CIA : « PBSUCCESS ».

« PBSUCCESS », dont le nom reflète toute la confiance et les espoirs des planificateurs de l’Agence, repose sur des actions de tout ordre. Pressions économiques, diplomatiques et paramilitaires sont ainsi exercées dans le but de déstabiliser le gouvernement d’Árbenz. À cela s’ajoute une guerre psychologique menée dès mai 1954 par le biais d’une nouvelle opération : l’opération « SHERWOOD ».
Nom de code désignant la station de radio clandestine utilisée par la CIA, « SHERWOOD » s’appuie sur des actions de propagande visant notamment à « convaincre les membres de l’armée d’abandonner le régime actuel »[19]. Ainsi, outre sa base LINCOLN implantée au Guatemala depuis 1953, la CIA s’appuie désormais sur un système de transmission interne pour s’immiscer un peu plus dans les affaires politiques de son voisin latino-américain.
En mai 1954 Árbenz tente de rencontrer le président Eisenhower pour apaiser les tensions qui demeurent entre les deux nations, mais il semble que sa bonne volonté n’y change rien. L’action est scellée et l’étau se referme un peu plus sur le dirigeant latino-américain le 18 juin 1954. Alors qu’il est en pleine célébration dans une gare ferroviaire, des avions de la CIA survolent le pays et le général Castillo Armas, qui était jusqu’alors réfugié au Honduras, franchit la frontière avec ses quelque 480 guérilleros ralliés à sa cause. Une série de bombardements ne tarde pas à s’abattre sur l’État latino-américain et notamment sur le Fort de Matamoros. Des avions rebelles mitraillent les trains transportant les troupes de l’armée.
Force est de constater que la situation n’est plus sous son contrôle, Árbenz capitule et fuit, laissant alors le Guatemala aux mains du pantin de l’Agence : le général Castillo Armas. Plus tard, des documents déclassifiés montrèrent que le danger était bel et bien réel, la CIA ayant élaboré en 1952 une liste d’opposants à abattre dans laquelle figurait le nom du président.
Avant de quitter le pays, Árbenz déclara :
« Il faut chercher la vérité dans les intérêts financiers de la Compagnie fruitière (United Fruit Company) et des autres monopoles nord-américains qui ont investi de grands capitaux en Amérique latine, prenant peur que l’exemple du Guatemala se propage aux pays frères latino-américains. Le temps se chargera de démontrer que ce que je dis à présent est vrai. Malgré tout, ils s’accrochent à soutenir l’idée que le communisme international est la cause de ce qui se passe au Guatemala et c’est au nom de cette idée qu’ils essaient de saigner encore un peu plus le pays et de détruire notre économie »[20]
Le projet ayant été mené à terme, l’opération « SHERWOOD » prend fin. Le quartier général « LINCOLN » se ferme et la révolution démocratique elle aussi se termine. Du moins c’est ce qu’ils osaient croire…
Hégémonie américaine et début du conflit armé guatémaltèque dans un contexte tendu
Alors qu’il eut rétabli une politique favorable aux intérêts de l’UFC, Castillo Armas, au pouvoir depuis 1954, meurt le 26 juillet 1957, assassiné par un garde du palais.
Suite à cet homicide, le Guatemala vit à nouveau au rythme des gouvernements militaires, à commencer par celui de Miguel Ydígoras Fuentes[21] (1895–1982), un candidat de droite qui assume la présidence dès 1958.
En novembre 1960, le règne du président connaît des heurts violents, marquant le début de la guerre civile guatémaltèque (1960–1996) qui opposa en majorité l’État et l’Armée, « El Ejército », aux forces insurgées, et ce pendant plus de trente ans. En effet, inspiré par la révolution cubaine de 1959, le MR-13, un groupe de guérilleros de gauche, tente un putsch pour renverser le gouvernement qu’il juge antidémocratique et corrompu. Dès lors, un nouveau découpage embrasse la vie guatémaltèque : « une fourmillière rebelle »[22] se développe dans le pays, s’organisant et se réfugiant progressivement dans les monte (montagne, maquis)[23] pour faire face à un État de plus en plus violent.
De surcroît, l’accord passé en 1961 entre le Guatemala et le président Nord-Américain, John Fitzgerald Kennedy (1917–1963), ne fait que conforter l’insubordination populaire. En effet, pour mettre fin au rapprochement entre Cuba et l’Union soviétique, JFK autorise le lancement de l’opération « PLUTON » destinée à renverser le général Fidel Castro (1926-2016) [24]. Désireux de trouver du soutien auprès d’élus locaux pour ainsi assurer le succès de la mission, Kennedy sollicite l’aide du militaire Fuentes qui, ayant autorisé l’utilisation d’une partie du territoire guatémaltèque, permet aux forces anti-castristes de s’entraîner sur son sol.
Le projet se solde par un échec. La politique étrangère américaine est ébranlée, le président largement embarrassé. Il faut prendre une mesure et vite. Craignant que la menace soviétique et castro-communiste ne prenne rapidement de l’ampleur dans une région prête à s’embraser, les États-Unis poursuivent une stratégie nouvelle : une politique de coopération visant à unir la superpuissance américaine aux pays d’Amérique centrale est alors imaginée par Kennedy. L’Alliance pour le progrès[25] est née. Outre l’assistance économique qu’ils s’engagent à honorer par le biais de cette Charte, les États-Unis invitent les pays signataires à appliquer des mesures sociales visant à rompre avec les codes de l’oligarchie, trop largement en vigueur dans cette partie du monde. L’objectif du président est clair : il est nécessaire de suggérer aux politiques l’élargissement de leurs bases sociales afin d’apaiser les tensions et ainsi réduire les mouvements révolutionnaires jugés favorables à la montée du communisme.
Kennedy indiquait en 1961 : « Ceux qui possèdent la richesse et le pouvoir dans les nations pauvres doivent assumer leurs responsabilités. Ils doivent prendre la tête du combat pour ces réformes fondamentales qui pourront seules préserver les fondements de leur société. »[26]

Néanmoins, les gouvernements latino-américains, majoritairement autocratiques, s’y refusent, ne souhaitant sacrifier leurs privilèges. Aucune réforme sociale n’est appliquée. Kennedy et son vice-président, Lyndon Baines Johnson (1908–1973), se voient donc contraints de s’accommoder de la situation et de soutenir des régimes autoritaires, privilégiant au respect de leurs idéaux démocratiques la lutte contre le communisme. Par conséquent, l’aide économique se poursuit et des conseillers stratégiques furent envoyés au Guatemala dans le but d’aider les forces armées à maîtriser la guérilla.
Par ailleurs, l’échec de l’invasion cubaine et l’agitation croissante sur le continent amènent le géant étasunien à davantage de contrôle. Le gouvernement Kennedy garde un œil actif sur la vie politique et sociale guatémaltèque par le biais de ses émissaires et de son ambassade implantés au sein du territoire. Ydígoras fait notamment l’objet d’une surveillance étroite dès 1962. La confiance placée en le général Fuentes semble s’étioler, ce dont témoigne dans un communiqué un secrétaire d’État américain, Edwin M. Martin[27] (1908–2002), le 26 avril 1962 : l’homme politique guatémaltèque est « corrompu » tout comme « son entourage », et il « a refusé d’arrêter les dirigeants communistes ». Aux yeux de ce secrétaire, Ydígoras semble également « en contact étroit avec le leader exilé Arévalo » qu’il qualifie de « doux avec le communisme et politiquement populaire »[28].
Outre l’intérêt manifeste porté à l’égard de la gestion actuelle du pays, les Américains montrent une attention particulière à celui qui succèdera aux fonctions présidentielles : « un ou deux leaders de l’opposition nous intéressent, mais aucun d’entre eux ne bénéficie actuellement d’un soutien public ou militaire suffisant »[29]. L’ambiance est donc incertaine et l’appréhension grandissante, d’autant plus que les États-Unis craignent un retour d’Arévalo aux élections présidentielles de 1963.
L’ancien président de la révolution démocratique n’est certes pas perçu comme un communiste mais sa philosophie politique inquiète. Dans un document datant de février 1963, elle est qualifiée par Ralph A. Dungan (1923 – October 5, 2013), assistant spécial du Président de « confuse, nourrie par de profonds préjugés contre les États-Unis » et comme ayant servi « le but communiste pendant son administration »[30]. Il indique également que si Arévalo « regagnait le pouvoir, il servirait probablement à nouveau bien l’objectif communiste, détournant son pays de relations amicales avec les États-Unis et d’un rôle constructif dans l’Alliance pour le progrès »[31].
Finalement, un coup d’État militaire à l’encontre de Fuentes survient en 1963. Il est détrôné et renversé par son ministre de la Défense, Peralta Azurdia (1908–1997), qui resta pendant près de trois ans au pouvoir avant de laisser sa place à un nouveau président du nom de Julio César Méndez Montenegro (1915–1996) en 1966. Durant son mandat, ce représentant du parti centriste PR (« Parti Révolutionnaire ») a largement permis le soutien militaire américain, ce dernier ayant œuvré au renforcement de l’appareil anti-insurrectionnel guatémaltèque, et ainsi à une répression efficace des unités terroristes existant dans le pays.
Les années soixante furent, dès lors, empruntes d’une extrême violence. Des escadrons de la mort et des groupes paramilitaires sévissent dans le pays, abattant toute personne soupçonnée de soutenir les groupes de guérilleros. Parmi ces régiments meurtriers, le « MLN » (Movimiento de Liberación Nacional ou Mouvement de libération nationale), surnommé aussi « Mano Blanca », un très célèbre parti d’extrême droite, participe à l’enlèvement, la torture ou encore l’exécution sommaire de milliers de guatémaltèques. Les corps mutilés jonchent les rues après leur passage dans les villes et les campagnes. Non contents de s’en prendre à ceux qu’ils soupçonnent d’appartenir à l’appareil d’extrême gauche, des exactions sont également commises sur leur groupe rival, le Parti Révolutionnaire, pourtant lui aussi anti-communiste.
La coopération entre les deux États se poursuit… En 1965, le conseiller américain John Longan (?–?) est envoyé à Guatemala City dans le but de professionnaliser « le système de renseignement guatémaltèque »[32]. Il forme ainsi la police et les officiers locaux à de nouvelles pratiques visant à repérer les activités suspectes sur le territoire. L’opération « LIMPIEZA » ou « CLEANUP » est ainsi mise sur pied, reposant sur des exercices de quadrillage et de ratissage tels que la « manœuvre appelée “plan de zone gelée” »[33]. Le 3 et le 5 mars 1965, les actions menées s’avèrent fructueuses : trois chefs de la guérilla sont arrêtés.
À mesure que son implication s’intensifie, le danger guette un peu plus la puissance américaine. En effet, conscients que les relations diplomatiques se développent entre les deux nations, les groupes insurrectionnels procèdent à l’enlèvement, et parfois l’assassinat de représentants étrangers au cours des années soixante et soixante-dix. C’est ainsi que le colonel John Webber Jr. (?–?), ou encore l’ambassadeur John Gordon Mein (1913 – 1968), furent abattus par des Forces Armées Rebelles (FAR) en 1968, celles-ci souhaitant faire pression sur les dirigeants guatémaltèques afin d’obtenir la libération de certains de leurs membres détenus prisonniers.
Mais malgré tout, les présidents Lyndon B. Johnson et Richard Nixon (1913–1994) continuèrent de fournir un appui politique et économique aux gouvernements faisant autorité en Amérique centrale, dont celui de Monténégro qui prit fin en 1970.
Plus tard, Nixon en vint même à accepter la « politique des cimetières » évoquée par Carlos Manuel Arana Osorio[34] (1918–2003), président guatémaltèque de 1970 à 1974, ce dernier ayant déclaré : « Je suis prêt à transformer le pays en cimetière pour restaurer la paix civile si cela s’avère nécessaire »[35]. Entretenant des liens « amicaux avec les conseillers militaires américains »[36], cet ancien « attaché à Washington »[37] fut tristement rendu célèbre pour ses actions menées en 1966 au sein de la commune de Zacapa dans l’Est du pays.
En effet, nommé commandant sous le règne de Monténégro, Osorio y mena une campagne de guérilla sanglante à la fin des années 1960. Bien que perçu comme un militaire ultraconservateur, sa réputation d’assassin, de combattant acharné, fut quelque peu balayée à l’orée de son mandat. Le « Chacal » souhaitait, semble-t-il, dissiper le souvenir de son passif meurtrier et livra un discours inaugural en faveur du progrès social. Les premiers mois de règne paraissaient ainsi davantage en accord avec les ambitions américaines, jusqu’ici plus ou moins bafouées par ses prédécesseurs.
Arana œuvra effectivement pour la pacification du pays et tenta d’élargir sa base de soutien en nommant notamment deux membres de l’opposition au niveau ministériel : le ministre de la Défense et le ministre des Communications. Néanmoins, ne s’agissait-il pas d’un leurre ? D’une simple période de latence pour éviter une rupture trop brutale avec une fin de présidence Monténégro, alors portée par une politique du « Vivre et laisser vivre » ?


Le nombre de morts s’élève à 20 000 à l’issue du mandat d’Osorio. C’est sans doute dans ce chiffre que se cache le réel dessein du « Boucher de Zacapa ». Bien loin d’être tranquille et monotone, son régime s’appuie sur une banalisation de la terreur. La célèbre G-2, police de renseignement guatémaltèque, déambule fièrement dans les rues, repère les « opposants », les séquestre et les torture avant de les abattre et de les jeter dans des fosses communes. La peur s’empare donc du quotidien et le régime s’arme de propagande. Des « journaux à sensation »[38] firent en effet leur apparition, arborant des images de corps torturés et amputés pour dissuader ceux qui seraient tentés de se soulever et de crier un peu trop fort.
Si au Guatemala oppressions et élections frauduleuses se succèdent, la superpuissance américaine est, quant à elle, confrontée à de vives critiques à l’approche des années soixante-dix. En effet, la violence de ses actions menées au Vietnam notamment, et leurs répercussions sur la population civile, secouent l’opinion publique. La défaite et l’immoralité de la guerre ayant largement entaché la gloire américaine, il lui faut redorer son blason, ce que tâche de faire Jimmy Carter (1924–) dès son arrivée au pouvoir en 1977.
Membre actif de la Trilatérale[39], le nouveau président des États-Unis est à l’origine d’une politique réformiste dans un pays qui, depuis des décennies, s’emploie à mettre fin au communisme tout en fermant les yeux sur les régimes anti-démocratiques qu’il seconde. Une course pour le respect des droits de l’Homme est alors en marche. Aussi, afin de contraindre et inciter les régimes autoritaires à se tourner vers la « lumière démocratique » et à faire cesser la répression violente vis-à-vis de leurs opposants, les États-Unis apposent leur droit de veto sur les gouvernements latino-américains : l’aide militaire et économique se méritera désormais.
Malgré la pression que tente d’exercer le gouvernement du Nord, les violations massives qui eurent lieu au Guatemala en matière de droits humains conduisent le congrès des États-Unis à suspendre son aide militaire dès 1977. Quoique bénéficiant toujours de son soutien économique, le petit pays d’Amérique centrale se voit dans l’obligation de se tourner vers des forces tiers pour maintenir un appareil anti-insurrectionnel efficace. Un nouvel acteur fait alors son entrée sur la scène politique guatémaltèque, il s’agit de l’État d’Israël.
Israël prend, en effet, le relais de la puissance Nord-Américaine et devient, non seulement un fournisseur d’armes, mais également un conseiller en matière de stratégie militaire. Dès 1975, la collaboration est scellée et du matériel d’artillerie lourde, des armes légères ainsi qu’une dizaine d’avions Arava[40] sont livrés en terre guatémaltèque. L’appareil anti-subversif se renforce et se modernise encore davantage, lorsque les escadrons de la mort, travaillant activement au démembrement des unités de guérilla clandestines, se voient octroyer du matériel informatique par les forces israéliennes.[41]
Véritable bras droit de la répression dans le pays, Tel-Aviv agit comme un référent et un formateur parmi les militaires. Le directeur du PAAC[42], le colonel Eduardo Wohlers, déclarait notamment en 1983 : « Plusieurs de nos techniciens sont entraînés en Israël. Le modèle du kibboutz et du moshav[43] est très présent dans nos esprits. Personnellement, je crois que ce serait fascinant si nous pouvions implanter ce genre de système dans nos hautes terres »[44].
Par ailleurs, si des firmes militaires israéliennes firent pied à terre sur le sol guatémaltèque, des usines d’industrie lourde et d’assemblage furent également créées à l’initiative d’Israël, permettant ainsi la production d’avions de chasse Kfir directement sur le territoire. Bientôt, le Guatemala agit à son tour comme un « relais », et occupe des fonctions de fournisseur dans la région livrant « près de 30 % des armes qu’il reçoit de Tel-Aviv » à d’autres pays voisins.
Alors qu’un ancien membre du comité des affaires étrangères de la Knesset[45] déclarait en 1985 : « Israël est un État paria. Quand les gens nous demandent quelque chose, nous ne pouvons pas nous permettre de poser des questions sur l’idéologie. », il ajoute « le seul type de régime qu’Israël n’aiderait pas serait celui qui est anti-américain »[46]. L’amitié qui unit les deux puissances pose donc question. En effet, la présence d’Israël dans la région n’est-elle pas motivée par les États-Unis alors pieds et mains liés par la politique de Carter ? Israël n’agirait-il pas en « sous-marin » pour le compte d’un acteur de la scène politique américaine, tel que la future administration Reagan ?
L’intervention accrue d’Israël, dans ce qui était un des berceaux économiques de Washington, n’est probablement pas un hasard, « un mémorandum secret sur la coopération stratégique, signé en novembre 1981 entre Washington et Tel-Aviv, stipule même que des pays tiers peuvent utiliser des crédits militaires américains pour l’achat de matériel militaire israélien. Aucun autre pays au monde ne jouit d’un tel privilège »[47].
Conclusion
À l’aube des années quatre-vingt, une stratégie d’extermination massive s’abat sur les terres guatémaltèques. Les frères García, au pouvoir depuis 1974, réinventent et perfectionnent la violence étatique. L’Armée ne tarde pas à s’organiser et à partir à l’assaut des groupes « terroristes » réfugiés pour beaucoup dans les monte. Malgré le soutien populaire, la guérilla peine à rester debout et semble ployer progressivement sous la supériorité numérique et tactique de l’appareil contre-insurrectionnel en marche.
Carter, quant à lui, finit d’agiter son étendard blanc et de crier « Vive les droits de l’Homme ! » à une Amérique centrale qui, semble-t-il, fait sourde oreille. La mouvance humaniste ne prend pas et la moutarde monte surtout au nez de ses opposants politiques américains. Reagan ne tarda pas à froncer les sourcils et à taper du poing, grondant cette fameuse phrase : « America is back ! » America is back…
Mais à quel prix ? À quel prix la contre-offensive reaganienne était-elle prête à s’investir pour rétablir des liens avec d’anciens alliés tels que le Guatemala ?
En un an de présidence, José Efraín Ríos Montt (1926-2018), celui que Reagan qualifia d’intègre et d’engagé[48], conduit le peuple maya sur le chemin de la mort. Voilà à quoi se destinait le nouvel engagement américain ? Exacerber la lutte contre-insurrectionnelle quitte, peut-être, à devenir le complice d’un génocide ?
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Notes
[1]Sise en zone méso-américaine, la péninsule du Yucatán fait partie du sud-est du Mexique, se disputant entre le Golfe du Mexique et la mer des Caraïbes.
[2]En espagnol « salvaje » signifie « sauvage ». Il provient du latin « silvaticus », avec lequel il partage la racine « selva » qui signifie forêt en espagnol. Ce terme de salvaje fut notamment employé en anthropologie pour désigner et qualifier l’homme considéré comme étant resté à l’état de nature et éloigné de la civilisation européenne.
[3]Au cours du XXe siècle, quatre chefs d’État précèdèrent la présidence d’Ubico : Manuel Estrada Cabrera (1898-1920), Carlos Herrera (1920-1921), José María Orellana (1922-1926) et Lázaro Chacón González (1926-1930). « À l’exception des deux premiers, les autres étaient des militaires ayant agi comme des dictateurs », Fundación para la Cultura y el Desarrollo (« Fondation pour la Culture et le Développement »), Diccionario histórico biográfico de Guatemala (« Dictionnaire historique et biographique du Guatemala »), Guatemala City, Asociación de Amigos del País, 2004, 975 p., p. 48, [en ligne] http://www.fundacionhcg.org/libros/dhbg/#p=99 (dernière consultation le 11/04/2021)
[4]Désigne un groupement d’entreprises qui agit sous une même direction et qui occupe une position dominante sur un marché économique.
[5]GERSTLE Pierre, « Le règlement du conflit entre les États-Unis et le Guatemala (mars-juin 1954) », dans Relations internationales, n° 137, Paris, Presses Universitaires de France, 2009, 128 p., pp. 77-89, p. 78, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-relations-internationales-2009-1-page-77.htm (dernière consultation le 10/04/2021)
[6]STÜHRENBERG Michaël et VENTURINI Éric, op. cit., p. 54
[7]Nom donné aux propriétaires de grands domaines agricoles, les haciendas ou latifundios.
[8]Durant son mandat, l’intimidation et la censure sont exercées sur la presse. La torture, les emprisonnements arbitraires et exécutions publiques sont également pratiquées et des lois sont créées en faveur des propriétaires terriens pour leur assurer une main d’oeuvre bon marché. Parmi ces lois, la loi contre le vagabondage de 1934 ordonnait à l’Homme « sans “profession adéquate” ou dépourvu de terre, de travailler entre 100 et 150 jours dans une finca, une plantation de café, et cela en recevant une contribution financière très faible ». Cette inégalité et ce rapport de force sont donc maintenus sous ce règne dictatorial et ce jusqu’à la nouvelle Constitution de 1945 qui y mettra un terme.
[9]Soit un socialisme qui « repos[e] sur une pédagogie émancipatrice des individus et connu sous le nom d’arevalismo ». GERSTLE Pierre, op. cit., p. 77
[10]Arévalo réforme le code du travail, instaure la semaine de quarante heures, ainsi que le salaire minimum et le droit de grève et de syndicalisation. Parmi les autres nouvelles dispositions, un système de sécurité sociale et une campagne pour lutter contre l’analphabétisme sont également créés durant son mandat.
[11]DABENE Olivier, L’Amérique latine à l’époque contemporaine, Paris, Armand Colin, 2020, 272 p., pp. 96-97, [en ligne] https://www-cairn-info.faraway.parisnanterre.fr/l-amerique-latine-a-l-epoque-contemporaine–9782200622589.htm (dernière consultation le 12/04/2021)
[12]L’expropriation de ses terres faisant, le gouvernement guatémaltèque alloue à la Frutera une indemnité de plus d’un million de dollars, indemnisation que la compagnie estime totalement insuffisante, réclamant plus de 15 millions de dollars de dédommagement, ce qu’elle n’obtiendra pas.
[13]CULLATHER Nick, PBSUCCESS : la operación encubierta de la CIA en Guatemala 1952-1954, Guatemala, AVANCSO, 2002, 173 p., p. 132, traduction de l’auteure
[14]DASSO Étienne, « Aux origines du coup d’État de 1954 au Guatemala : le rôle de la United Fruit Company dans la préparation du soulèvement contre Jacobo Árbenz », dans L’Ordinaire des Amériques, n°210, 2008, pp. 175-192, [en ligne] https://journals.openedition.org/orda/2667 (dernière consultation le 10/04/2021)
[15]« His colleagues saw Arbenz as conservative, “an opportunist” concerned primarily with his own interests. » CULLATHER Nick, Secret History : The CIA’s classified account of its operations in Guatemala 1952-1954, Stanford University Press, 1999, p.17.
[16]« TP–AJAX » est le nom donné à une autre opération secrète menée par la CIA et les services de renseignements britanniques dans les années 1950. Là encore il s’agissait d’un coup d’État visant à renverser le Premier ministre de l’Iran, Mohammad Mossadegh (1882–1967).
[17]« In April 1952 Nicaraguan President Anastasio Somoza visited Washington unofficially and told aides to President Harry Truman that he and Carlos Castillo Armas would be able to take care of the Guatemalan problem if they were furnished with military weapons. », Office of the Historian, « 1. Editorial Note » , dans FOREIGN RELATIONS OF THE UNITED STATES, 1952–1954, GUATEMALA, Washington, United States Department of State, [en ligne] https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1952-54Guat/d1 (dernière consultation le 02/05/2021)
[18]Selon un membre du personnel du Conseil de sécurité nationale des États-Unis d’Amérique, le Guatemala représentait « tous les clivages sociaux, les tensions et les dilemmes de la société occidentale moderne attaquée par le virus communiste » ajoutant que lui et ses collaborateurs devraient « considérer le Guatemala comme une zone prototype pour tester les moyens et les méthodes de lutte contre le communisme », CULLATHER Nick, Secret History : The CIA’s classified account of its operations in Guatemala 1952-1954, op. cit., p. 35-36, traduction de l’auteure.
[19]HURLEY John, « CULTIVATING SUBVERSION Operation SHERWOOD, the CIA, and Guatemala – Abstract », Ann Arbor, Northeastern Illinois University, ProQuest Dissertations Publishing, 2018, 24 p., p. iii, [en ligne] https://search.proquest.com/openview/54170bd0516c20a75b38ab38c8fff94c/1.pdf?pq-origsite=gscholar&cbl=18750&diss=y (dernière consultation le 05/05/2021)
[20]GERSTLE Pierre, op. cit., p. 77
[21]Il fut le principal opposant à Árbenz durant les élections de 1950.
[22]Plusieurs organisations composèrent le spectre de la rébellion guatémaltèque. Parmi elles le MR–13 (groupe de guérilla de gauche, qui doit son nom au Mouvement Révolutionnaire initié le 13 novembre 1960. Il dispose à sa tête des chefs rebelles Luís Turcío Lima (1941–1966), Marco Antonio Yon Sosa (1929–1970) et Luis Trejo Esquivel (?–?), l’ORPA (1971, Organización Revolucionaria del Pueblo en Armas ou Organisation révolutionnaire du peuple en armes) mais aussi l’EGP (1972, Ejército Guerrillero de los Pobres ou Armée de guérilla des pauvres) et les FAR (1961, Fuerzas Armadas Rebeldes ou Forces Armées Rebelles) qui se réunirent finalement autour de l’URNG (Unidad Revolucionaria Nacional Guatemalteca ou Unité révolutionnaire nationale guatémaltèque) en 1982.
[23]STEPPUTAT Finn, « Contre-insurrection et urbanisation dans la guerre civile guatémaltèque », dans COLOMBO Pamela (dir.), Critique internationale, n° 79, Paris, Les Presses de Sciences Po, 2018, 172 p., p.111, traduit par COLOMBE Amandine, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-critique-internationale-2018-2-page-109.htm (dernière consultation le 10/04/2021)
[24]Après avoir démantelé l’armée du dictateur Fulgencio Batista (1901-1973) , Fidel Castro prend les commandes de Cuba en 1959. Voyant le régime castriste se rapprocher dangereusement du bloc soviétique, Eisenhower, motivé par le succès de son opération « PBSUCCESS » quelques années auparavant, fait de nouveau appel à son Agence de renseignement pour monter une attaque contre le président Castro. Le projet « PLUTON » voit le jour et sera lancé deux ans plus tard par le président John Fitzgerald Kennedy au début de son mandat. Le projet, qui devait conduire au renversement du révolutionnaire, s’appuyait sur l’invasion de 1400 cubains exilés et formés par les États-Unis.
[25]En effet, craignant l’influence soviétique et cubaine dans la région, John Fitzgerald Kennedy a créé l’Alliance pour le progrès durant son mandat en 1961. Ce « Plan Marshall » à destination de l’Amérique latine s’appuie sur un programme multilatéral. L’Alliance a ainsi pour objectif d’assurer le développement économique des pays signataires mais également de lutter contre des problématiques locales et sociales telles que l’analphabétisme. Office of the Historian, « Alliance for Progress and Peace Corps, 1961–1969 », dans Milestones: 1961-1968, Washington, United States Department of State, [en ligne] https://history.state.gov/milestones/1961–1968/alliance–for–progress (dernière consultation le 09/04/2021)
[26]GRANJON Marie-Christine, « Les interventions des États–Unis en Amérique centrale (1885–1980) : le poids du passé », dans Politique étrangère, n°2, Paris, Institut français des relations internationales, 1982, 536 p., pp. 297–308, p. 303, [en ligne] https://www.persee.fr/doc/polit_0032–342x_1982_num_47_2_3129 (dernière date de consultation 09/04/2021)
[27]Secrétaire d’État adjoint aux affaires économiques jusqu’en mai 1962, puis secrétaire d’État adjoint aux affaires interaméricaines.
[28]MARTIN Edwin M., « 127. Memorandum from Edwin M. Martin to McGhee, April 26 », Washington, 1962, 2 p., p. 1, traduction de l’auteure, [en ligne] https://static.history.state.gov/frus/frus1961-63v10-12mSupp/pdf/d127.pdf (dernière consultation le 20/04/2021)
[29]Ibid., p. 2
[30]DUNGAN Ralph A., « 132. Memorandum from Dungan to President Kennedy, January 22 », Washington, 1963, 3 p., p. 2, traduction de l’auteure, [en ligne] https://static.history.state.gov/frus/frus1961-63v10-12mSupp/pdf/d132.pdf (dernière consultation le 02/05/2021)
[31]Ibid., p. 2
[32]Ibid., p. 11
[33]Cette manœuvre « consistait à délimiter un rayon de quatre pâtés de maisons, à établir un périmètre extérieur et à fouiller la zone sécurisée à la recherche d’éléments subversifs et d’informations », GRANDIN Greg, « JOHN LONGAN IN GUATEMALA », traduit par l’auteure, [en ligne] http://hiaw.org/defcon2/lam/powguat1966.html (dernière consultation le 16/04/2021)
[34]Ce président guatémaltèque également surnommé « Boucher de Zacapa » fut au pouvoir de 1970 à 1974.
[35]LEMOINE Maurice, Entre le Guatemala et Israël, une histoire ancienne et pleine de sang, 2018 [en ligne] https://www.medelu.org/Entre-le-Guatemala-et-Israel-une (dernière consultation le 15/04/2021)
[36]DAVIS Nathaniel, « 340. Airgram A–170 From the Embassy in Guatemala to the Department of State, Guatemala City, July 31, 1970. », Guatemala City, 1970, 5 p., p. 2, traduction de l’auteure, [en ligne] https://static.history.state.gov/frus/frus1969-76ve10/pdf/d340.pdf (dernière consultation le 16/10/2021)
[37]Ibid., p.2
[38]PEREZ Juan, « Guatemala : la présence constante de la peur… », dans Sud/Nord – folies et cultures, n° 18, Kolbsheim, Erès, 2003, pp. 96-104, p. 101, [en ligne] https://www.cairn.info/revue-sud-nord-2003-1-page-96.htm#re6no6 (dernière consultation le 18/04/2021)
[39]Organisation qui vit le jour en 1973, constituée de membres influents et notamment de représentants de la Triade. Elle avait pour objectif d’établir une alliance politique et économique entre les trois puissances qui dominaient alors l’économie mondiale : les Etats-Unis, l’Europe et le Japon.
[40]Avions israéliens de la fin des années 1960, vendus majoritairement aux pays d’Amérique du Sud et centrale, notamment au Honduras et au Guatemala.
[41]Cet équipement permit notamment à la G-2 de procéder au fichage des individus considérés comme ennemis de la nation. C’est le début des listes noires.
[42]La PAAC désigne le Plan d’aide aux zones en conflit.
[43]En Israël, le Kibboutz ou Moshav désignent « une exploitation agricole collective fonctionnant selon un régime communautaire », Académie française, « Kibboutz », dans Dictionnaire de l’Académie Française, 9e édition, Paris, 2019, [en ligne] https://www.dictionnaire–academie.fr/article/A9K0093 (dernière consultation le 09/04/2021)
[44]LEMIEUX Jacques, « Le rôle d’Israël en Amérique centrale », dans Le Monde Diplomatique, 10/1984, pp. 16-17, [en ligne] https://www.monde-diplomatique.fr/1984/10/ (dernière consultation le 09/04/2021)
[45]La Knesset désigne « le parlement monocaméral de l’État d’Israël siégeant à Jérusalem ».
[46]RUBENBERG Cheryl, « Israel and Guatemala : Arms, Advice and Counterinsurgency », dans Middle East Research and Information Project: Critical Coverage of the Middle East Since 1971, Chicago, Middle East Research and Information Project, 1986, [en ligne] https://merip.org/1986/05/israel-and-guatemala/ (dernière consultation le 20/04/2021)
[47]LEMIEUX Jacques, « Le rôle d’Israël en Amérique centrale », dans Le Monde Diplomatique, 10/1984, pp. 16-17, [en ligne] https://www.monde-diplomatique.fr/1984/10/LEMIEUX/38222 (dernière consultation le 09/04/2021)
[48]REAGAN Ronald, « Remarks in San Pedro Sula, Honduras, Following a Meeting With President Jose Efrain Rios Montt of Guatemala », San Pedro Sula, 1982, discours retranscrit par le Ronald Reagan Presidential Library & Museum, [en ligne] https://www.reaganlibrary.gov/archives/speech/remarks-san-pedro-sula-honduras-following-meeting-president-jose-efrain-rios-montt (dernière consultation le 02/0/2021)
Une réflexion sur “L’ingérence américaine à l’aube de la guerre civile guatémaltèque”