Le 21 avril 43 av. n. è. : la bataille de Mutina

La fin de la période républicaine : une époque troublée

Au lendemain des ides de mars 44 av. n. è. et de l’assassinat de Jules César, les conjurés se retrouvèrent au cœur d’un tumulte qu’ils n’avaient pas prévu. En effet, alors qu’ils pensaient que, en assassinant le dictateur, la Res publica retrouverait sa liberté[1], les évènements prirent une tournure radicalement différente de leurs attentes. Le monde politique se scinda en deux camps : les conjurés et leurs partisans[2] face aux proches et alliés de César[3].

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est La-mort-de-Cesar-de-Vincenzo-Camuccini-1804-1805.jpg.
La morte di Giulio Cesare (La mort de César) de Vincenzo Camuccini (1804-1805), Daderot, 2019, Wikimedia Common
La morte di Giulio Cesare (La mort de César) de Vincenzo Camuccini (1804-1805), Daderot, 2019, Wikimedia Commons

Héritier direct de César, Octave[4] dut s’imposer sur la scène politique pour revendiquer son héritage, mais aussi pour venger son père[5]. Alors que les césariens reprenaient le contrôle du pouvoir politique et religieux à Rome, les conjurés, effrayés par la tournure que prenaient les évènements, prirent la fuite. Les deux Brutus[6] et Cassius[7] quittèrent dans un premier temps Rome, puis la péninsule italique en direction de l’Orient, où ils se réfugièrent dans la province d’Asie, auprès d’un gouverneur ayant participé à la conjuration, Caius Trebonius[8].

Tandis que Trebonius et Cassius décédèrent en Orient[9], Marc-Antoine[10], qui était en opposition ouverte avec Octave, dut affronter en Occident Decimus Brutus qui gouvernait la province de Gaule cisalpine[11]. Dans le même temps, Cicéron, grâce à la publication d’un discours piquant envers Marc-Antoine (les Philippiques), était parvenu à rallier le Sénat à la cause d’Octave. C’est dans ce contexte qu’eut lieu la bataille de Mutina, qui opposa les troupes des consuls, soutenues par Octave, aux soldats de Marc-Antoine, eux-mêmes assiégeant l’armée de Decimus Brutus.

Le déroulement de la bataille et ses conséquences

Il y eut en réalité deux batailles successives : la première au Forum Gallorum le 14 avril et la seconde à Mutina le 21 avril[12].

Carte des différents lieux d’affrontement après la mort de Jules César, Historicair, Homoatrox et Mess, 2014, Wikimedia Commons
Carte des différents lieux d’affrontement après la mort de Jules César, Historicair, Homoatrox et Mess, 2014, Wikimedia Commons

Afin de contrer Marc-Antoine, le Sénat ordonna donc aux consuls de l’année 43 av. n. è. de lever des troupes et de porter secours à Decimus Brutus[13]. Le récit des deux batailles est rapporté par Cassius Dion :

« Antoine donc, voyant que Decimus ne se rendrait pas, laissa à cet endroit son frère Lucius, pour se diriger, quant à lui, contre César[14] et Hirtius. Comme les deux adversaires campaient l’un en face de l’autre, pendant plusieurs jours eurent lieu de brefs combats de cavalerie où personne n’avait l’avantage, jusqu’au moment où les cavaliers germains, que César s’était adjoints avec leurs éléphants, penchèrent de nouveau en faveur d’Antoine, étant sortis du camp avec les autres, se précipitèrent en avant comme pour engager tout seuls le combat contre ceux qui s’étaient avancés vers eux, mais firent volte-face rapidement et tombèrent inopinément sur ceux qui les suivaient et qui ne s’y attendaient pas, tuant un grand nombre d’entre eux. »[15]

Finalement victorieux, Antoine décida d’aller combattre Vibius[16] qui arrivait de Bologne. Peu après, César et Hirtius[17], apprenant la défaite de Vibius et le massacre de ses soldats, réagirent : tandis qu’Octave gardait le camp, Hirtius était bien décidé à en finir avec Marc-Antoine. Hirtius fut vainqueur de la bataille et Antoine décida de se retirer et d’installer son campement sur le Forum Gallorum[18].

C’est quelques jours après qu’eut lieu la seconde bataille qui vit l’affrontement des troupes de Marc-Antoine, renforcées par celles envoyées par Lépide[19], aux soldats de César et d’Hirtius :

« Mais ils avaient beau ranger leur armée en bataille, Antoine ne sortait pas de son camp pour les affronter. Aussi firent-ils mouvement vers l’autre côté de Modène, moins gardé en raison des difficultés <du terrain>. Leur intention était de s’ouvrir un chemin avec leur armée en formation serrée de manière à se faufiler dans celle-ci. Antoine, à ce moment encore, se bornait à les accrocher avec sa cavalerie. Mais comme eux aussi le repoussaient avec leur seule cavalerie tandis que le reste de leur armée continuait sa progression vers l’objectif qu’ils voulaient atteindre, Antoine, saisi d’inquiétude au sujet de Modène, fit sortir de son camp deux légions. L’adversaire, ravi, fit volte-face et livra combat. Comme Antoine appelait d’autres légions de ses autres camps, vu qu’on les faisait venir à l’improviste, et de loin, les troupes de César avaient le dessus dans la bataille. De son côté, Hirtius se rua dans le camp d’Antoine et tomba en combattant, près de la tente du prétoire. César, accouru, fit enlever son corps et s’empara du camp, avant d’en être peu après délogé par Antoine. Les deux armées passèrent même la nuit sous les armes. »[20]

La récupération du corps d’Hirtius par Octave empêcha ses troupes de subir une cuisante défaite et le jeune César récupéra le commandement des légions. Marc-Antoine, quant à lui, parvint à s’échapper et à fuir vers l’ouest, où il devait rejoindre des alliés. Déclaré ennemi public de l’État par le Sénat, Antoine fut rapidement rejoint par Lépide, lui aussi déclaré ennemi public[21]. En dépit de sa victoire, ce ne fut pas Octave qui fut récompensé à son retour à Rome, mais D. Brutus à qui fut octroyé le triomphe. Quant au jeune César, il ne reçut pas même l’ovatio[22].

D. Brutus récupéra dans le même temps le commandement des troupes des anciens consuls et il fut envoyé combattre la coalition formée par Marc-Antoine et Lépide, mais Octave, qui était à la tête de soldats loyaux, refusa d’obéir à ses ordres[23]. D. Brutus prit alors la fuite et il tenta de rejoindre ses collègues M. Iunius Brutus et Cassius. Il fut toutefois exécuté en route.

Ces événements eurent lieu en septembre 43 av. n. è. Il est cependant attesté que, depuis le mois de mai, Octave était secrètement en négociation avec Antoine[24]. Ces dernières donnèrent lieu à une rencontre à Bologne, au mois de novembre, entre Marc-Antoine, Octave et Lépide. Ils trouvèrent finalement un compromis qui se formalisa sous la forme de ce qui est appelé le « deuxième triumvirat », acté par la lex Titia votée en novembre 43 av. n. è.

Aureus daté de 41 av. n. è. : à gauche Marc-Antoine et à droite Octave[25], Classical Numismatic Group, 2017, Wikimedia Commons
Aureus daté de 41 av. n. è. : à gauche Marc-Antoine et à droite Octave[25], Classical Numismatic Group, 2017, Wikimedia Commons

Si vous avez aimé cet article, nous vous conseillons également :

Bibliographie

Appien, Histoire romaine. Livre XV. Guerres civiles. Livre III, Paris, Les Belles Lettres, 2010, CXXVI & 182 p., texte édité et traduit par Goukowsky Paul

Cassius Dion, Histoire romaine. Livres 45 & 46, Paris, Les Belles Lettres, 2008, CXI & 198 p., texte édité et traduit par Bertrand Estelle et Fromentin Valérie

David Jean-Michel, La République romaine : de la deuxième guerre punique à la bataille d’Actium (218-31 av. J.-C.), Paris, Seuil, 2000, 304 p.

Elvers Karl-Ludwig, « Cassius Longinus Caius », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 2, Boston / Leiden, Brill, 2003, XVIII p. & 1190 col., col. 1165-1166

Fündling Jörg, « Trebonius Caius », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 14, Boston / Leiden, Brill, 2009, LVII p. & 992 col., col. 884-885

Le Doze Philippe, Auguste : prince républicain, Paris, Ellipses, 2020, 501 p.

Newman Robert, « A dialogue of power in the coinage of Antony and Octavian (44-30 B.C.) », dans American Journal of Numismatics, vol. 2, New-York, American Numismatic Society, 1990, 215 p., pp. 37-63, en ligne https://www.jstor.org/stable/43580166

Will Wolfgang, « Aemilius Lepidus Marcus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 1, Boston / Leiden, Brill, 2002, LXI p. & 1158 col., col. 211-212

Will Wolfgang, « Antonius Marcus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 1, Boston / Leiden, Brill, 2002, LXI p. & 1158 col., col. 803-805

Will Wolfgang, « Iunius Brutus Marcus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 6, Boston / Leiden, Brill, 2005, XVI p. & 1232 col., col. 1094-1095

Will Wolfgang, « Iunius Brutus Albinus Decimus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 6, Boston / Leiden, Brill, 2005, XVI p. & 1232 col., col. 1096

[1] David Jean-Michel, La République romaine. De la deuxième guerre punique à la bataille d’Actium (218-31 av. J.-C.), Paris, Seuil, 2000, 304 p., p. 244

[2] Parmi eux se trouvaient par exemple Cassius, Marcus Iunius Brutus et Decimus Brutus.

[3] Dont Marc-Antoine, Lépide, Dolabella et le jeune Octave.

[4] Né le 23 septembre 63 av. n. è., Octave perdit son père, Caius Octavius, en 59 av. n. è. Il prit la toge virile le 18 octobre 48 av. n. è. et il fut élu pontife l’année suivante. Petit-neveu de Jules César, Octave fut adopté par ce dernier à titre posthume. Il rejoignit son grand-oncle en 45 en Espagne pour assister à la défaite des fils de Pompée. Pour une biographie complète et récente, voir Le Doze Philippe, Auguste : prince républicain, Paris, Ellipses, 2020, 501 p.

[5] David Jean-Michel, op. cit., pp. 246‑247

[6] Né aux alentours de l’année 85 av. n. è., Marcus Brutus fut élevé par le demi-frère de sa sœur, Caton, à la suite du décès de son père en 78 av. n. è. Il accompagna ainsi Caton pour l’annexion de Chypre durant les années 58-56 av. n. è. Il s’opposa à Pompée en 52 av. n. è., ce dernier étant notamment responsable de la mort de son père. Néanmoins, Brutus changea d’avis et, durant la guerre civile, il décida de rejoindre le camp pompéien. Après la défaite de Pharsale, il prit la fuite. En 46 av. n. è., César lui accorda sa clémence et Brutus revint en Occident où il administra la Gaule Cisalpine, avant d’être élu préteur en 44 av. n. è. En accord avec Cassius, Brutus décida, lorsque César fut élu dictateur à vie en février 44 av. n. è., de se révolter et prit la tête d’une soixantaine de conjurés, futurs assassins de César. Son frère, Decimus Brutus, était préfet de la flotte durant la guerre des Gaules et il participa au siège d’Alésia en 52 av. n. è. Il s’occupa également, en tant que légat, du siège de Marseille en 49 av. n. è. Bien qu’il ait été proche de César, Decimus Brutus rejoignit la conspiration et c’est lui qui mena César au Sénat le jour de son assassinat. Au début du mois d’avril 44 av. n. è., il retourna dans sa province de Gaule et refusa de l’abandonner à Marc-Antoine. Voir Will Wolfgang, « Iunius Brutus Marcus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 6, Boston / Leiden, Brill, 2005, XVI p. & 1232 col., col. 1094-1095 ; Id., « Iunius Brutus Albinus Decimus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 6, Boston / Leiden, Brill, 2005, XVI p. & 1232 col., col. 1096

[7] Caius Caccius Longinus prit part à la campagne des Parthes menée par M. Licinius Crassus en 53 av. n. è. Après la défaite romaine, il resta dans la province de Syrie qu’il défendit contre les assauts parthes jusqu’en 51 av. n. è. Dès le début de la guerre civile, en 49 av. n. è., il prit le parti de Pompée. César lui pardonna en 47 av. n. è. et Cassius fut nommé légat pour les années 47 et 46 av. n. è. Après la victoire de Mutina, Cassius joua encore un rôle important dans la politique romaine et il remporta même une victoire sur le consul Dolabella. Voir Elvers Karl-Ludwig, « Cassius Longinus Caius », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 2, Boston / Leiden, Brill, 2003, XVIII p. & 1190 col., col. 1165-1166

[8] Légat de César en Gaule, Caius Trebonius resta dans le camp césarien durant la guerre civile. Néanmoins, il bascula dans le camp des conjurés en 44 av. n. è. et aida Marcus Brutus et Cassius lors de leur fuite. Voir Ibid., p. 248 ; Fündling Jörg, « Trebonius Caius », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 14, Boston / Leiden, Brill, 2009, LVII p. & 992 col., col. 884-885

[9] Caius Trebonius fut exécuté, mais Cassius se suicida après avoir perdu la bataille de Laodicée en juillet 43 av. n. è.

[10] Né en 82 av. n. è., Marcus Antonius fut l’un des hommes les plus influents des dernières décennies républicaines. C’est à partir de l’année 54 av. n. è. qu’il devint un proche de César et grâce au soutien de ce dernier, Antoine fut élu questeur en 52 av. n. è. Légat de César en Gaule, il revint à Rome deux ans plus tard pour assumer la charge d’augure. En 49 av. n. è., il fut tribun de la plèbe. Il suivit César durant la guerre civile en étant l’un de ses plus fidèles compagnons. À la mort de César, Marc-Antoine s’imagina être le seul capable de reprendre le flambeau. C’est dans ce contexte que naquirent les tensions avec son principal opposant, Octave. Voir Will Wolfgang, « Antonius Marcus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 1, Boston / Leiden, Brill, 2002, LXI p. & 1158 col., col. 803-805

[11] David Jean-Michel, op. cit., p. 249

[12] Le Doze Philippe, op. cit., p. 39

[13] David Jean-Michel, op. cit., p. 250

[14] Il s’agit d’Octave.

[15] Cassius Dion, Histoire romaine. Livres 45 & 46, 37, 1-2, Paris, Les Belles Lettres, 2008, CXI & 198 p., pp. 128-129, texte édité et traduit par Bertrand Estelle et Fromentin Valérie : « Ὁ οὖν Ἀντώνιος ἰδὼν ὅτι ὁ Δέκιμος οὐκ ἐνδωσείει, ἐκείνῳ μὲν Λούκιον τὸν ἀδελφὸν παρακατέλιπεν, αὐτὸς δὲ ἐπί τε τὸν Καίσαρα καὶ ἐπὶ τὸν Ἵρτιον ἐχώρησε. Καὶ αὐτῶν ἀντιστρατοπεδευομένων ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας ἱππομαχίαι τινὲς βραχεῖαι καὶ ἰσοπαλεῖς ἐγίγνοντο, μέχρις οὗ οἱ Κελτοὶ ἱππῆς, οὓς μετὰ τῶν ἐλεφάντων ὁ Καῖσαρ προσεπεποίητο, πρός τε τὸν Ἀντώνιον αὖθις ἀπέκλιναν, κἀκ τοῦ στρατοπέδου μετὰ τῶν ἄλλων ἐξελθόντες προεξώρμησαν μὲν ὡς καὶ καθ´ ἑαυτοὺς τοῖς ἀντιπροσελάσουσι προσμίξοντες, ὑπέστρεψαν δὲ δι´ ὀλίγου, καὶ παρὰ δόξαν μὴ προσδεχομένοις τοῖς ἐφεπομένοις σφίσι προσπεσόντες συχνοὺς αὐτῶν ἀπέκτειναν. »

[16] Vibius Pansa fut, aux côtés d’Hirtius, l’un des leaders du parti césarien après la mort du dictateur.

[17] Hirtius fut l’un des plus fidèles lieutenants de J. César.

[18] Appien, Histoire romaine. Livre XV. Guerres civiles. Livre III, 70, 285-288, Paris, Les Belles Lettres, 2010, CXXVI & 182 p., pp. 65-66, texte édité et traduit par Goukowsky Paul

[19] Aemilius Lepidus, plus connu sous le nom de Lépide, exerça plusieurs charges (pontife, édile, interroi) avant d’être élu préteur en 49 av. n. è. Les deux années suivantes, il fut envoyé comme proconsul en Hispanie Citérieure. Lorsque César fut élu dictateur, Lépide fut nommé comme son maître de cavalerie. Il devint pontifex maximus après la mort de César et prit rapidement le parti de Marc-Antoine. Voir Will Wolfgang, « Aemilius Lepidus Marcus », dans Brill’s new Pauly: Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 1, Boston / Leiden, Brill, 2002, LXI p. & 1158 col., col. 211-212

[20] Appien, op. cit., 71, 291-294, pp. 66-67 : « Ἐπεὶ δ’ ἐκτάσσουσιν αὐτοῖς ὁ Ἀντώνιος οὐκ ἐπεξῆγεν, ἐς τὰ ἐπὶ θάτερα τῆς Μουτίνης ἀφυλακτότερα ὄντα διὰ δυσχέρειαν ἐχώρουν ὡς βιασόμενοι βαρεῖ στρατῷ παρεσελθεῖν ἐς αὐτήν. Καὶ ὁ Ἀντώνιος αὐτῶν ἐξήπτετο τοῖς ἱππεῦσι καὶ τότε μόνοις. Ἀμυνομένων δὲ κἀκείνων αὐτὸν ἱππεῦσι μόνοις καὶ τῆς ἄλλης στρατιᾶς χωρούσης, ἐφ’ ἃ ἐβούλοντο, δείσας ὁ Ἀντώνιος περὶ τῇ Μουτίνῃ ἐξῆγε δύο τέλη· οἱ δὲ ἡσθέντες ἐπέστρεφον καὶ ἐμάχοντο. Ἄλλα δὲ Ἀντωνίου τέλη καλοῦντος ἐκ τῶν ἄλλων στρατοπέδων, ὧν βραδέως ὡς ἐν αἰφνιδίῳ τε μετακλήσει καὶ μακρόθεν ἰόντων ἐκράτουν οἱ τοῦ Καίσαρος τῇ μάχῃ. Ἵρτιος δὲ καὶ ἐς τὸ στρατόπεδον ἐσήλατο τοῦ Ἀντωνίου καὶ περὶ τὴν στρατηγίδα σκηνὴν μαχόμενος ἔπεσε. Καὶ αὐτοῦ τό τε σῶμα ὁ Καῖσαρ ἐσδραμὼν ἀνείλετο καὶ τοῦ στρατοπέδου κατέσχεν, ἕως μετ’ ὀλίγον ἐξεώσθη πρὸς Ἀντωνίου. Διενυκτέρευσαν δὲ καὶ ἐν τοῖς ὅπλοις ἑκάτεροι. »

[21] Le Doze Philippe, op. cit., p. 41

[22] Qui est une forme de petit triomphe.

[23] Le Doze Philippe, op. cit., p. 41

[24] Ibid.

[25] Une étude de cette monnaie a été proposée par Newman Robert, « A dialogue of power in the coinage of Antony and Octavian (44-30 B.C.) », dans American Journal of Numismatics, vol. 2, New-York, American Numismatic Society, 1990, 215 p., pp. 37-63, en ligne https://www.jstor.org/stable/43580166

Laisser un commentaire