Aulus Gabinius

Un pompéien mal-aimé : Aulus Gabinius

La vie d’Aulus Gabinius nous est principalement connue à travers ses participations actives et remarquées dans la vie politique et militaire des dernières décennies républicaines[1]. Son amitié avec Cnaeus Pompée fit de lui, en temps voulu, l’un des hommes les plus importants de la vie politique romaine, avant que la guerre civile entre Jules César et Pompée ne le conduisit à combattre dans le camp des perdants.

Né en 101 av. n. è. à Salmone, les premières années d’Aulus Gabinius nous sont peu connues. Il faisait partie de la famille des Gabinii, dont le nom n’apparaît qu’au IIe siècle dans l’histoire romaine[2]. Il servit probablement dans les années 80, en tant que tribun militaire, dans l’armée de Sylla contre le roi Mithridate VI.

Ce n’est qu’à partir de la fin des années 70 – début des années 60 que sa carrière décolle, lorsqu’il fut tribun de la plèbe[3]. Rome était alors en proie à une crise économique et frumentaire importante, provoquée, en partie, par des actes de piraterie incontrôlés en Méditerranée. Ne parvenant pas à combattre les pirates, les Romains perdaient progressivement espoir :

« Jusqu’au moment où un certain Aulus Gabinius, tribun de la plèbe, proposa, soit à l’instigation de Pompée, soit par complaisance envers lui (en tout cas, ce n’est pas le dévouement à la chose publique qui l’inspira, car c’était le pire des hommes), de désigner parmi les anciens consuls un seul général avec les pleins pouvoirs, chargé de combattre tous les pirates, pour une durée de trois années, avec une armée considérable et de nombreux légats. »[4]

Guerre menée par Pompée contre les pirates en Méditerranée durant l’année 67 av. n. è.
Guerre menée par Pompée contre les pirates en Méditerranée durant l’année 67 av. n. è. Cristiano64, 2011, Wikimedia Commons

L’image négative que fournit Cassius Dion dans sa description est généralement associée à celle que donne Cicéron, contemporain des événements et proche de Pompée.

Aulus Gabinius contribua, lors de son tribunat, à octroyer à Pompée de nouveaux pouvoirs à travers le vote de la lex Gabinia, reflétant un bouleversement des équilibres traditionnels à la fin de la période républicaine. Désormais, et Pompée fut le premier à en bénéficier, des pouvoirs extraordinaires pouvaient être accordés à des particuliers – Pompée n’était pas consul en 67 av. n. è.

Gabinius devint, l’année suivante, le légat de Pompée et partit en mission en Orient, plus précisément en Mésopotamie et en Syrie, où il se fit remarquer par ses talents de soldat[5]. En effet, alors que Pompée essayait de rétablir la paix sur le territoire syrien sur l’ordre du Sénat, Gabinius fut envoyé à Jérusalem. Il se trouva confronté à une situation de guerre civile et ce ne fut que l’année suivante que Pompée, étant arrivé lui aussi à Jérusalem, mit un terme aux combats[6].

À Rome, alors que Cicéron avait soutenu le projet de la lex Gabinia, prononçant même un discours (De Lege Manilia) aux éloges de Pompée, l’orateur finit par développer une haine à l’encontre de Gabinius quelques années plus tard.

Il convient toutefois de nuancer le propos de Cicéron et de réhabiliter A. Gabinius. En effet, ce dernier poursuivit sa carrière politique de façon traditionnelle, devenant préteur en 61, avant d’être élu, grâce au soutien de Pompée et de César, au consulat pour l’année 58 av. n. è.

Du sommet à la chute : du consulat à l’exil (58-54 av. n. è.)

L’année de son consulat marqua néanmoins le début de sa fin politique. Cicéron, au plus mal, fut contraint à l’exil par le tribun de la plèbe P. Clodius Pulcher en mars 58, tandis que A. Gabinius soutenait ouvertement les mesures prises par le tribun. Jusqu’au retour triomphal de Cicéron en septembre 57, ni Gabinius, ni M. Pison[7], ne cherchèrent à le soutenir politiquement ou militairement.

Au lendemain de son consulat, il partit, en tant que proconsul, diriger la province de Syrie, jusqu’en 54 av. n. è. Ce mandat lui fut reproché plus tard par Cicéron, car la province lui aurait été octroyée par le tribun de la plèbe Clodius Pulcher en 58 av. n. è., contrairement aux règles d’octroi traditionnelles des provinces aux anciens consuls[8] :

« mais, quand on donnait la Syrie à Gabinius, à Pison la Macédoine et à tous deux un pouvoir illimité et des sommes énormes pour obtenir qu’ils te laissent le champ libre […] »[9]

En outre, il fut reproché au proconsul d’avoir abusé de son pouvoir dans sa province, extorquant et détournant des fonds publics pour un usage personnel.

Gabinius mena également une mission contestée en Égypte, durant laquelle il contribua à restituer le trône à Ptolémée Aulète XII. Cette dernière le détourna de son projet initial, repris par Crassus après lui, d’exporter la guerre en Orient et d’aller affronter les Parthes. Alors qu’il avait l’aval du Sénat, Gabinius fut contraint de renoncer à son entreprise, lorsque Pompée fit appel à lui pour régler le problème égyptien.

L’épisode contesté de la restauration du roi Ptolémée Aulète XII

Durant les années 58-57 av. n. è., les Alexandrins s’étaient rebellés contre le souverain, Ptolémée Aulète, contraint de partir en exil, à cause de nouvelles taxes imposées[10]. Au début de son exil, en vertu de son récent titre, le roi se rendit à Rome demander l’aide à Pompée pour son retour sur le trône égyptien. Les Alexandrins, quant à eux, déléguèrent une ambassade à Rome qui fut, en partie massacrée, en partie achetée. Ptolémée, quant à lui, agissait en secret en vue de sa restauration, soudoyant ceux qui étaient intéressés par son retour sur le trône d’Égypte par des cadeaux. Toutefois, les bénéfices les plus importants étaient destinés à l’homme qui l’aiderait à retrouver son pouvoir et ce fut dans ce contexte que se mit en place une rude concurrence entre les candidats à la restauration.

Buste en marbre représentant Ptolémée Aulète XII (117-51 av. n. è.)
Buste en marbre représentant Ptolémée Aulète XII (117-51 av. n. è.), conservé au musée du Louvre. Ismoon, 2024, Wikimedia Commons

Durant l’année 57, le Sénat avait promulgué un sénatus-consulte qui chargeait le proconsul de la Cilicie de cette tâche : elle échut donc, en 56, à P. Lentulus Spinther[11]. Néanmoins, un prodige survint et stoppa immédiatement les opérations :

« la divinité, au début de l’année suivante, frappa d’un coup de foudre la statue de Jupiter qui était érigée sur le mont Albain, ce qui retarda le retour de Ptolémée pour quelque temps. »[12]

Le Sénat, qui ordonna que soient consultés les livres sibyllins[13], tint séance les 13 et 15 janvier 56 av. n. è. pour délibérer sur ces questions. La réponse du collège des quindecemviri sacris faciundis déclara que, si les Romains souhaitaient venir en aide à Ptolémée, ils ne pouvaient recourir aux forces armées :

« Si le roi d’Égypte vient demander de l’aide, ne lui refusez pas votre amitié, mais n’envoyez pas de troupes à son secours ; sinon, vous connaîtrez épreuves et dangers. »[14]

En dépit des recommandations exprimées par les quindecemviri et de la prescription oraculaire, les débats sénatoriaux reprirent vivement. Chaque faction cherchait à faire désigner son candidat et la préférence – qui était aussi celle de Cicéron – allait au consul alors en charge, P. Lentulus Marcellinus. Toutefois, le tribun de la plèbe Caton décida de faire obstruction aux débats, en révélant le contenu de l’oracle au peuple :

« Tels étaient les termes de l’oracle rendu public par Caton, alors qu’il était illégal de révéler à la plèbe un oracle sibyllin sans un décret du Sénat. »[15]

Lors de la séance sénatoriale du 15 janvier, les débats perdurèrent :

« La proposition exposée en premier fut celle de Bibulus – que trois légats ramènent le roi – ; en second celle d’Hortensius – que ce soit toi [Lentulus] sans l’armée qui le ramène – ; en troisième celle de Volcacius – que Pompée le ramène. Alors on demanda que la proposition de Bibulus soit divisée. Tout ce qu’il disait de l’interdiction religieuse – on ne pouvait s’y opposer – fut approuvée ; mais sur les trois légats la majorité vota contre. »[16]

Trois possibilités étaient envisagées lors des premières discussions : Bibulus proposait une délégation composée de trois légats, tandis que Cicéron et ses partisans souhaitaient que soit choisi Lentulus. Enfin, Pompée pouvait aussi compter sur un important soutien au sein de l’assemblée sénatoriale. Finalement, même si la majorité sénatoriale, à l’instar de Cicéron, préférait envoyer Lentulus, le problème égyptien ne put être réglé qu’avec l’arrivée, en 55 av. n. è., de Gabinius, grâce à l’influence probable de son protecteur Pompée[17] :

« Ce fut l’œuvre de Pompée et de Gabinius : l’influence des Grands et la profusion de l’argent l’emportèrent sur les décrets du peuple et du Sénat, au point que Pompée, qui donna des instructions à Gabinius, alors gouverneur de Syrie, et celui-ci qui prit la tête des opérations firent revenir le roi, l’un par complaisance, l’autre parce qu’il s’était laissé corrompre, contre l’avis de l’État et sans se soucier ni de lui ni des oracles sibyllins. »[18]

Gabinius offrit à ses adversaires le moyen de le poursuivre : il n’avait pas agi selon les prescriptions de l’oracle, puisque des troupes armées l’avaient accompagné sur le territoire lagide. Par ailleurs, dans son récit, Cassius Dion indiqua qu’une partie de Rome se trouva inondée, à la suite d’une hausse du niveau du Tibre. Ce prodige fournit l’occasion idéale aux adversaires de Gabinius qui transformèrent l’événement en symbole de la colère divine[19].

Les procès de Gabinius par Cicéron

À son retour à Rome le 27 septembre 54 av. n. è., Gabinius tomba sous le coup de plusieurs chefs d’accusation. D’une part, il fut accusé d’avoir porté atteinte à l’État en ne respectant pas le contenu de l’oracle sibyllin et, d’autre part, d’avoir détourné des fonds lors de l’exercice de son mandat de gouverneur :

« Gabinius est rentré dans Rome, de nuit, le 27 septembre, et aujourd’hui à la 8e heure, comme il lui fallait comparaître en vertu d’un édit de C. Alfius sur l’accusation de maiestate, il y eut une grande manifestation hostile du peuple entier où il faillit être piétiné. »[20]

Son avocat pour les deux procès fut Cicéron[21]. Lors du premier procès, qui portait sur l’affaire égyptienne, Gabinius chercha à justifier sa présence en Égypte par la menace que représentait alors le fils d’un des généraux de Mithridate du Pont, Archélaos[22]. L’armée de ce dernier aurait représenté un danger pour la province de Gabinius, ce qui n’est d’ailleurs pas prouvé.

Selon l’historien Josiah Osgood, en réalité, Gabinius, de même que les autres hommes politiques de son temps, étaient soumis à une compétition importante : alors que Ptolémée avait abusé de son pouvoir de corruption auprès des hommes politiques romains, l’objectif de Gabinius était d’amasser autant d’argent qu’il le pouvait. Dès lors, la promesse financière offerte par Ptolémée en échange de son retour sur le trône égyptien a pu représenter un appât irrésistible pour Gabinius[23]. Il fut finalement acquitté, au désespoir de Cicéron[24].

La seconde accusation mena à la tenue d’un procès de repetundis, c’est-à-dire sur les actes de concussion et de détournement de fond. Le procès se fondit en partie sur la lex Iulia de pecuniis repetundis, qui avait été promulguée en 59 av. n. è.[25] et qui condamnait, entre autres, les actes de concussion :

« Les juges qui avaient été désignés par le sort pour ce procès, à la fois parce qu’ils craignaient le peuple et parce qu’ils avaient peu reçu de Gabinius […], ils le condamnèrent bien que Pompée fût à proximité et que Cicéron fût son défenseur. »[26]

Il partit alors en exil et revint en 49 av. n. è. après avoir été gracié par César, combattant pour lui en Illyrie, où il décéda de maladie en 47 av. n. è. à Salone.

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Bibliographie

Badian Ernst, « The early career of A. Gabinius (cos. 58 B.C.) », dans Philologus, Berlin, Akademie Verlag, vol. 103, n°1, 1959, 326 p., pp. 87-99

Cassius Dion, Histoire romaine, Livres 36 et 37, Paris, Les Belles Lettres, 2018, CXXXIII & 308 p., texte édité et traduit par Coudry Marianne et Lachenaud Guy

Cassius Dion, Histoire romaine, Livres 38, 39 et 40, Paris, Les Belles Lettres, 2022, CLII & 386 p., texte établi et traduit par Coudry Marianne et Lachenaud Guy

Cicéron, Correspondance. Tome II, Paris, Les Belles Lettres, 1963, 195 p., texte édité et traduit par Constans Léopold-Albert

Cicéron, Correspondance. Tome III, Paris, Les Belles Lettres, 1960, 271 p., texte édité et traduit par Constans Léopold-Albert

Cicéron, Sur sa maison, Paris, Les Belles Lettres, 2002, 171 p., texte édité et traduit par Wuilleumier Pierre

Elvers Karl-Ludwig, « Gabinius Aulus », dans Brill’s new Pauly : Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 5, Boston / Leiden, Brill, 2004, XVIII & 1182 col., col. 632

Le Bohec Yann, Histoire des guerres romaines : milieu du VIIIe siècle av. J.-C. – 410 ap. J.-C., Paris, Tallandier, 2021, 828 p.

Osgood Josiah, « Dio and the voice of the Sibyl », dans Baron Christopher (dir.) et Osgood Josiah (dir.), Cassius Dio and the Late Roman Republic, Boston / Leiden, Brill, 2019, 303 p., pp. 197-214

Ross Taylor Lily, La politique et les partis à Rome au temps de César, Paris, Librairie François Maspero, 1977, 354 p.

Scheid John, « Les Livres Sibyllins et les archives des quindécemvirs », dans Publications de l’École Française de Rome, Rome, EFR, vol. 243, no 1, 1998, pp. 11-26, [en ligne] https://www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_1998_act_243_1_5270 (dernière consultation le 17/08/25)

Williams Richard Stanley, Aulus Gabinius : A political biography, thèse de doctorat, Ann Arbor, UMI, 1978, VII & 231 p.


[1] Les principales sources conservées sur Aulus Gabinius sont les écrits de Cicéron et le récit de Cassius Dion. Ces deux auteurs n’offrent toutefois qu’une image négative de l’individu. Pour une réhabilitation moderne, voir notamment la thèse de Williams Richard Stanley, Aulus Gabinius: A political biography, thèse de doctorat, Ann Arbor, UMI, 1978, VII & 231 p. ; Elvers Karl-Ludwig, « Gabinius Aulus », dans Brill’s new Pauly : Encyclopaedia of the Ancient World, vol. 5, Boston / Leiden, Brill, 2004, XVIII & 1182 col., col. 632

[2] Badian Ernst, « The early career of A. Gabinius (cos. 58 B.C.) », dans Philologus, Berlin, Akademie Verlag, vol. 103, n°1, 1959, 326 p., pp. 87-99, p. 87

[3] Il exerça le tribunat de la plèbe durant l’année 67 av. n. è. Voir Cicéron, Leg. Man., 57-58 ; Plutarque, Vie de Pompée, 25, 3

[4] « πρὶν δὴ Αὖλός τις Γαβίνιος δήμαρχος γνώμην ἔδωκεν, (εἴτ’ οὖν τοῦ Πομπηίου καθέντος αὐτόν, εἴτε καὶ ἄλλως χαρίσασθαί οἱ ἐθελήσας· οὐ γάρ που καὶ ὑπ’ εὐνοίας αὐτὸ τῆς τοῦ κοινοῦ ἐποίησε· κάκιστος γὰρ ἀνὴρ ἦν·) στρατηγὸν ἕνα αὐτοκράτορα ἐφ’ ἅπαντας αὐτοὺς ἐκ τῶν ὑπατευκότων ἑλέσθαι, τρισί τε ἔτεσιν ἄρξοντα, καὶ δυνάμει παμπληθεῖ μεθ’ ὑποστρατήγων πολλῶν χρησόμενον. Ἄντικρυς μὲν γὰρ τὸ τοῦ Πομπηίου ὄνομα οὐκ εἶπεν· », Cassius Dion, Histoire romaine, 36, 23, 4, Paris, Les Belles Lettres, 2018, CXXXIII & 308 p., p. 16, texte édité et traduit par Coudry Marianne et Lachenaud Guy

[5] Le Bohec Yann, Histoire des guerres romaines : milieu du VIIIe siècle av. J.-C. – 410 ap. J.-C., Paris, Tallandier, 2021, 828 p., p. 306

[6] Ibid.

[7] Issu d’une famille romaine de nobiles, M. Pison était un partisan de Pompée, servant comme l’un de ses légats lors de la guerre contre Mithridate du Pont. Sa date de décès se situe autour de l’année 47 av. n. è.

[8] Les provinces furent octroyées aux consuls Gabinius et Pison par la lex Clodia qui leur donnait le pouvoir de choisir leurs propres hommes avant de partir. Par conséquent, cette loi leur facilitait la tâche, puisqu’elle éliminait tout contrôle sénatorial sur ceux qui accompagnaient les consuls dans leurs provinces respectives. Voir, par exemple, l’avis de Cicéron sur la question dans son discours contre Vatinius, 36

[9] « quid ? cum Gabinio Syria dabatur, Macedonia Pisoni, utrique infinitum imperium, ingens pecunia, ut tibi pmnia permitterent […] », Cicéron, Sur sa maison, 55, Paris, Les Belles Lettres, 2002, 171 p., p. 121, texte édité et traduit par Wuilleumier Pierre

[10] Le montant de ces taxes permettait au souverain égyptien de rembourser sa dette à l’égard des triumvirs – Pompée, César et Crassus – qui l’avaient nommé « roi » et « ami et allié du peuple romain ».

[11] Consul de l’année 57 av. n. è.

[12] « τὸ δὲ δὴ θεῖον κεραυνῷ κατ’ ἀρχὰς εὐθὺς τοῦ ἐχομένου ἔτους τὸ ἄγαλμα τοῦ Διὸς τοῦ ἐν τῷ Ἀλβανῷ ἱδρυμένου βαλὸν, τὴν κάθοδον τοῦ Πτολεμαίου χρόνον τινὰ ἐπέσχε. », Cassius Dion, Histoire romaine, 39, 15, 1, Paris, Les Belles Lettres, 2022, CLII & 386 p., p. 89, texte établi et traduit par Coudry Marianne et Lachenaud Guy

[13] Les trois livres conservés, selon la tradition, depuis le roi Tarquin avaient été détruits lors de l’incendie du Capitole en 83 av. n. è. En 76, le Sénat dépêcha une commission chargée de rassembler, en Italie et dans les régions grecques, les vers sibyllins afin de reconstituer les archives qui avaient été brûlées. Voir notamment Scheid John, « Les Livres Sibyllins et les archives des quindécemvirs », dans Publications de l’École Française de Rome, Rome, EFR, vol. 243, no 1, 1998, pp. 11-26, p. 12, [en ligne] https://www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_1998_act_243_1_5270 (dernière consultation le 17/08/25)

[14] « ἂν ὁ τῆς Αἰγύπτου βασιλεὺς βοηθείας τινὸς δεόμενος ἔλθῃ, τὴν μὲν φιλίαν οἱ μὴ ἀπαρνήσασθαι, μὴ μέντοι καὶ πλήθει τινὶ ἐπικουρήσητε· εἰ δὲ μή, καὶ πόνους καὶ κινδύνους ἕξετε. », Cassius Dion, Histoire romaine, 39, 15, 3, op. cit., p. 89

[15] « Ταῦτα δὲ ἐχρήσθη μὲν οὕτως· ἐδημοσιεύθη δέ (οὐ γὰρ ἐξῆν οὐδὲν τῶν Σιβυλλείων, εἰ μὴ ἡ βουλὴ ψηφίσαιτο, ἐς τὸ πλῆθος ἐξαγγέλλεσθαι) διὰ τοῦ Κάτωνος. », ibid., p. 90

[16] « Itaque, cum sententia prima Bibuli pronuntiata esset, ut tres legati regem reducerent, secunda Hortensii, ut tu sine exercitu reduceres, tertia Volcacii, ut Pompeius reduceret, postulatum est ut Bibuli sententia divideretur. Quatenus de religione dicebat, cui duidem rei iam obsisti non poterat, Bibulo adsensum est ; de tribus legatis frequentes ierunt in alia omnia. », Cicéron, Correspondance. Tome II, Lettre XCV, 2, 1, Paris, Les Belles Lettres, 1963, 195 p., p. 129, texte édité et traduit par Constans Léopold-Albert

[17] Ross Taylor Lily, La politique et les partis à Rome au temps de César, Paris, Librairie François Maspero, 1977, 354 p., p. 171

[18] « Ἔπραξαν δὲ τοῦτο ὅ τε Πομπήιος καὶ ὁ Γαβίνιος. Τοσοῦτον γὰρ αἵ τε δυναστεῖαι καὶ αἱ τῶν χρημάτων περιουσίαι, καὶ παρὰ τὰ ψηφίσματα τά τε τοῦ δήμου καὶ τὰ τῆς βουλῆς, ἴσχυσαν, ὥστε ἐπιστείλας μὲν ὁ Πομπήιος τῷ Γαβινίῳ τῆς Συρίας τότε ἄρχοντι, στρατεύσας δὲ ἐκεῖνος, ὁ μὲν τῇ χάριτι, ὁ δὲ τῇ δωροληψίᾳ, καὶ ἄκοντος αὐτὸν τοῦ κοινοῦ κατήγαγον, μηδὲν μήτε ἐκείνου μήτε τῶν τῆς Σιβύλλης χρησμῶν φροντίσαντες. », Cassius Dion, Histoire romaine, 39, 55, 2-3, op. cit., p. 116

[19] Il est à préciser que, si Cicéron décrit le même prodige, il le situe, quant à lui, après l’acquittement de Gabinius et non avant son retour à Rome. Voir Osgood Josiah, « Dio and the voice of the Sibyl », dans Baron Christopher (dir.) et Osgood Josiah (dir.), Cassius Dio and the Late Roman Republic, Boston / Leiden, Brill, 2019, 303 p., pp. 197-214, pp. 205-206 et 208

[20] « Gabinius a. d. IIII Kal. Octobr. noctu in urbem introierat et hodie hora VIII., cum edicto C. Alfi de maiestate eum adesse oporteret, concursu magno et odio universi populi paene afflictus est. », Cicéron, Correspondance. Tome III, Lettre CXLV, 24, Paris, Les Belles Lettres, 1960, 271 p., p. 93, texte édité et traduit par Constans Léopold-Albert

[21] Non par sympathie, mais parce que Pompée a probablement joué de son influence auprès de l’orateur.

[22] Osgood Josiah, art. cit., p. 207

[23] Ibid., p. 208

[24] Voir le récit qu’en fit l’orateur à son frère Quintus, Lettre CLI.

[25] Il s’agit de la dernière loi républicaine, promulguée sous le consulat de César, sur la concussion.

[26] « Οἱ γὰρ λαχόντες περὶ αὐτῶν κρῖναι, τό τε πλῆθος ἅμα φοβηθέντες καὶ μηδὲν μέγα παρὰ τοῦ Γαβινίου εὑρόμενοι, […] κατεψηφίσαντο αὐτοῦ, καίτοι τοῦ τε Πομπηίου πλησίον ὄντος καὶ τοῦ Κικέρωνος συναγορεύοντος αὐτῷ. », Cassius Dion, Histoire romaine, 39, 63, 2, op. cit., pp. 121-122

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